
avant de l’ôter, ce que vous ferez avec des pinces
de bois. Après l’avoir ôté du feu, mettez-le dans
de l’eau claire , enfuite faites-le recuite & bouillir
avec le tartre ; répétez cette opération trois fois
de fuite , & votre or paroîrra brillant & tout
neuf.
Manière de féparer l'or d'avec Veau-forte.
Prenez un vafe ou terrine de cuivre, mettez-y
un verrè d’eau plein, enfuite verfez-y l’eau-forte
qui contient de l’o r , afin de l’adoucir un peu ;
ajoutez-y un quart d’once de borax de Venife ,
& faites bouillir le tout : laiffez repofer cette
liqueur toute la nuit ; le matin , verfez par incli-
naifon : l’or fera dép.ofé au fond ; féchez-le par
degrés, & quand il Ite fera tout-à-fait, vous y
mêlerez un peu de borax & vous le fondrez.
Pour donner un lujlre aux pièces d'argenterie.
Faites difloudre de l’alun , & formez-en une fau-
mure forte, que vous êcumerez avec foin ; mêlez-
y du favon , & lavez vos pièces d’argenterie dans
cette compofition avec un chiffon de linge.
Manière de féparer l'or d'avec l'argent doré, par la
cémentation.
Prenez une partie de côlcothar ou vitriol rouge
calciné, une partie de fel & une demi-partie de
rouge de plomb ; pulvérifez & mêlez le tout enfem-
ble ; couvrez de ce mélange en poudre votre argent
doré dans un vaiffeau de terre ; mettez-le dans un
fourneau, & ne lui donnez qu’un feu lent, pour
empêcher l’argent de fe fondre : la poudre attirera
l’o r , que vous pourrez enfuite réduire en le fondant
avec du plomb, & le féparant à la coupelle.
Soudure pour les chaînes. cTargent.
Fondez trois parties d’argent fin & une partie
d’airain , & quand ils feront en fufion, jetez-y
une petite quantité d’arfenic jaune.
Ou bien prenez une partie d’arfenic jaune &
une partie de cuivre, fondezdes. & les réduifez
en grains ; ajoutez-y quatre parties d’argent fin ;
fondez le tout enfemble, & coulez-le dans une lin-
gotière y quand ce mélange fera froid, limez-le &
le réduifez en poudre fine.
Soudure pour l'argent.
Mettez en fufion deux parties d’argent , ajoutez
y une partie de clinquant ou d’airain battu
bien mince, mais ne le laiffez pas trop long-temps
en fufion , de ct/ainte' que l’airain ne s’évapore
en fumée ; ou bien prenez quatre onces d’argent ,
trois onces d’airain & un quart d’once d’arfenic ,
fondez-les enfemble & verfez-les promptement ; \
ou bien fondez deux onces d’argent & une once
de clinquant, ajoutez-y une demi-once d’arfenic
blanc ; coulez promptement ce mélange : c’eft une
fort bonne foudure.
Ou bien fondez une once d’argent fin & une
once d’airain mince ; quand ils feront en fufion ,
jetez par-deffus une once d’arfenic blanc ; fondez
& remuez bien le tout enfemble , apres quoi vous
le verferez promptement.
Excellente foudure pour l'or.
Fondez du cuivre ou de l’argent fin de chacun
une partie, & ajoutez-y deux parties d’or.
Ou prenez du même or dont votre ouvrage eft
fait, la pefantéur d’un fol, allièz-le avec trois
grains de cuivre & autant d’argent.
Manière de fouder l'or ou l'argent.
Battez votre foudure bien mince, & coupez-la
par petits morceaux ou paillettes ; enfuite prenez
l’ouvrage que vous voulez fouder : joignez enfemble
les deux bouts avec un fil de métal fin ; humectez
les jointures avec un pincèau trempé dans de
l’eau de borax.
Si l’ouvrage que vous voulez fouder, eff un
bouton ou quelque autre chofe de délicat, mettez-
le fur un grand charbon ,. & foufflez avec votre
infiniment de manière à faire aller la flamme d’une
grande lampe par-deffus, afin de fondre votre
matière.
Enfin , faites-le bouillir dans de l’eau d’alun pu
dans de l’éau-forte, pour en détacher le borax ;
féchez-le fur un feu de charbon, enfuite travaillez-
le à la lime ou au tour ; fi c’eft de l’argent, faites-
le blanchir de la manière fuivânte :
Mettez votre ouvrage fur ùn feu clair, & quand
il fera rouge, retirez-le du feu, & le laiffez refroidir.
Pendant ce temps mettez fur le feu un
vaiffeau de cuivre non étamé avec de *l*eau, à
laquelle vous joindrez une partie de fel fin &
une partie de tartre ; faites bouillir ce mélange
, mais pas -trop fort , afin que la liqueur ne
s’échappe pas par-deffus les bords : quand elle a
bien bouilli, mettez-y votre ouvrage qui eft un
peu refroidi, & faites-le bouillir pendant l’efpace
de fix minutes ; enfuite tirez le vafe de deffus le
feu, ôtez-en l’ouvrage, & le jetez dans de Teau
claire, d’où vous le retirerez & le gratterez bien
avec une broffe de laiton, pour le nettoyer de la
craffe qu’il a contractée. Enfuite réitérez cette opération
; faites-le recuire encore une fois, mettez-
le bouillir dans le tartre & le fel, & procédez comme
auparavant. Puis prenez du tartre noir brûlé, formez
une pâte avec un peu d’eau & couvrez-ei
votre ouvrage ; enfuite faites-le recuire fur un feu
de charbon clair; après l’avoir ôté du feu, brof-
fez-ie bien dans l’eau claire , pour en ôter le tartre
brûlé ; mettez-le encore une fois dans l’eau de
■ tartre
OÙ il déjà bouilli, laiffez-l’y bouillir encore quatre
minutes, après quoi lavez-le dans L’eaù froide ,
féchez-le avec un linge net ; il deviendra d’un
beau blanc de couleur do perle.
Procédé pour fépater l'or & Vargent des lavures
d'orfèvres.
Prenez des .lavures ou balayures, mettez-les
dans un vaiffeau de terre bien verni, ajoutez-y
une quantité proportionnée de mercure ; mêlez la
poulïière & le mercure avec les mains , jufqu’à
ce que vous jugiez que le mercure a tiré tout l’or
& l’argent dé la pouffière ; mettez enfuite toute la
maffe dans un fachet de cuir , tordez ce facpour
en faire fortir la plus grande partie du mercure ;
ce qui reftera fera comme une pâte : mettez cette
pâte dans un alambic, & faites-en fortir le mercure
dans un vafe plein d’eau, que vous mettrez
fous la tête, de l’alambic pour le recevoir. Mettez
le reliant dans le.creufet, raffinez-le avec[du plomb,
& féparez le avec l’eau-forte.
Moyens de nettoyer l'argent & de le blanchir , par
M. de Ribducourt, dans fa chimie docimaflique.
Lorfque la furface de l’argent n’eft ternie que
par la pouffière & lés différens corps que charrie
perpétuellement l’air atmofphérique , un peu de
blanc d’Efpagne'délayé fuffit pour rétablir fon premier
éclat.
Si elle eft falie par quelques corps gras, un peu ,
d’eau de favon la nettoie plus .efficacement & plus
promptement que le blanc d’Ëfpagne, quoiqu’ayec
le temps on parvienne cependant à la décaper parfaitement
avec cette matière.
Mais quand elle eft noircie par le phlogiftique,
foit qu’il _ait été mis en contad avec elle, foit
qu’elle ait été expofée à fes exhalaifons , alors il
eft difficile de la nettoyer par ces moyens , fur-
tout fi , étant chargée de gravures ou de cifelu-
res, elle préfente un grand, nombre de cavités.
Enfin la difficulté eu encore plus grande , lorfque
l’argent a été expofé au feu , & qu’il en fort
noirci, foit par.le.contaét des charbons, foit-plus
probablement encore par le phlogiftique du cuivre
auquel il eft allié , & qui fe dtcompofe par l’action
du feu. Dans ces deux cas, & fur-tout dans
celui-ci, il n’y a d’autre moyen de rétablir la pureté
de fa couleur , que celui de le jeter dans le
blanchiment.
Ce que les orfèvres appellent blanchiment, eft
une eau fécondé très-foible, un mélange d’eau-
forte avec une quantité d’eau affez grande , pour
qu’étant appliquée fur la langue, elle n’y occafionne
qu’une fenfation d’acidite très-légère , à-peu-près
femblable à celle du jus de citron , ou d’un v inaigre
médiocrement fort.
Après avoir recuit la pièce qu’on veut-nettoyer ,
afin de détruire par la combuftion le phlogiftique
Arts & Métiers. Tome V. Partie II.
qui la noircit, on la laiffe refroidir , on la jette en-
fuite dans le blanchiment, & au bout de quelques
heures on l’en retire.
Elle eft alors très-blanche, mais matte ; on lui
rend le brillant, foit en l’écurant avec du fablon,
foit en la bruniffant ou la poliffant de nouveau.
L’ufage s’eft affez généralement introduit, de -
puis quelques années , de fubftituer l’acide yitrio-
lique à l’eau-forte, pour la préparation du blanchiment.
Cet acide , n’attaquant pas l’argent en
maffe, paroît mériter la préférence fur l’eau-forte,
qui, fi affoiblie qu’elle puiffo être, ne laiffe cependant
pas d’agir fur ce métal.
Souder , eft l’adion de réunir différentes parties
défunies, pour n’en faire qu’un tout par le
moyen de la foudure.
Pour fonder, on arrête enfemble les pièces que
l’on veut, joindre, foit avec du fil de fer, foit
avec des crampons ; on met des paillons de foudure
le long des affemblages ; on humeÇte le tout,
& on garnit de borax tous les endroits ou il y a
des paillons de foudure : il eft même prudent ,
lorfqu’une pièce a déjà éprouvé quelques foudu-
res, de ■ garnir légèrement de borax les endroits
précédemment foudés ; cela empêche la. foudure
ancienne de fe brûler au feu.
Lorfque la pièce eft ai'nfi difpofée , on l’expofe à
un feu léger pour faire fécher le borax ; on veille
pendant ce temps-là à ce que les paillons de foudure
ne s’écartent pas des places où on les a pofés ,
ce qui arrive quelquefois par le bouillonnement
qu’excite l’humidité mêlée au borax.
Si la pièce eft petite , on la porte tout de fuite
au feu-de la lampe , où d’un coup de flamme dirigé
par le chalumeau de cuivre , on échauffe la totalité
de la pièce, & on la foude du meme coup.
Lorfque là pièce eft g ro ffeaprè s l’avoir fait
fécher, on l’environne & on la couvre de charbon
allumé : on l’échauffe alors en foufflant à l’entour
avec un fouffiet à main ; lorfque la pièce eft d’un
rouge fuffifant, on découvre les endroits qui doivent
être fondés en ôtant les charbons de deffus ces
places ; on porte le tout au feu de la lampe , où
d’abord on achève de l’échauffer tout-à-fait en
l’enveloppant de toute la flamme du-chalumeau ;
& lorfqu’on aperçoit que la foudure eft prête à,
fe fondre, on rétrécit fa flamme, & on la porte
plus directement fur les parties à réunir-: lorfque
l’on a vu couler toutes les foudures, alors on
dégarnit la pièce promptement de tout le feu de
charbon qui l’environne, on la laiffe refroidir ,
on la délie, & on la met dérocher dans l’eau
fécondé.
Il y a une obfervation à faire, c’eft qu’il arrive
quelquefois que les crampons ou fils de fer fe fou-
dent avec l’or par la violence du feu ; mais il eft
aifé d’éviter cet inconvénient en mêlant tant foit
peu de fel de verre avec le borax.
Dessouder. Comme il arrive quelquefois que
dans les ouvrages montés, quelques pièces d’or