
banaux, font en ufage de courir les villages &
habitations avec des bêtes de fournie, pour de-
mander aux habitans leurs grains, dont ils leur
rapportent enfuite la farine ; c’eft ce qu’on appelle
quêter mouture.
Q uintin ; efpèce de canevas apprêté en couleur
bleue ; il porte le«nom de la ville de Bretagne
où il s’en fabrique le plus. Il a une demi-
aune de large ou à-peu-près, 8c fert principalement
pour les bluteaux ronds., 8c fur-tout ceux
de dodinage.
Rame ; c’eft le terme dont on fe fert dans les
provinces méridionales du royaume , pour dé-
figner le grain moulu, fortant de deffous la
meule. Dans ces pays on n’eft point dans l’ufage
d’adapter des bluteaux aux moulins ; le blutage
fe fait chez le bourgeois ou chez le boulanger.
On met la rame en tas; on la laiffe fermenter &
fe refroidir ; on ne la blute que 5 ou 6 femaines.
après qu’elle eft fortie des meules. Cet ufage,
imité dans les provinces feptentrionales , feroit
dangereux à caufe de la grande humidité 8c de
}a différence de température.
Rebattre les meules ; c’eft les repiquer, pour
qu’elles puiflent moudre le grain plus facilement.
Recoupe ou petit fon ; c’eft le fon qui provient
des gruaux appelés bis ou gros gruaux ,
lorfqu’ils ont été repaffés fous la meule.ou reblutés
au bluteau cylindrique. Nous difons reblutés
, car beaucoup de meuniers ne portent pas
leur travail 8c leur économie jufqu’à remoudre
les gruaux bis. La recoupe pèfe 6 , 7 & jufqu’à
8 livres le boifleau, fuivant la qualité du blé.
Recoupette ; on a donné ce nom au fon que
rejette . le bluteau cylindrique , & à celui qui
provient des gruaux que fon blutage produit.
C ’eft le plus mince de tous les fons, ce qui fans
doute a déterminé à fe fervir d’un diminutif pour
le défigner.
Reillere; conduite de pierres ou de bois,
par où Peau eft amenée fur la roue d’un moulin
à pots. j ■
Remoulage ; c’eft le fécond fon qui eft com-
pofé principalement de la fécondé écorce du blé.
Il provient des gruaux blancs, autrement appelés
gruaux fins ; on le confond & mêle fouvent
avec les recoupes, mais ce n’eft pas une économie.
Le remoulage mis à part, pèfe 7 fi 9 livres
le boifleau, mefure de Paris. Comme il y refte
pn peu de farine, ce que fa couleur blanche annonce,
on l’achète par préférence pour engraiffer
les volailles.
Rençrener ; c’eft remoudre le gruau, comme
on a moülu le grain.
Repassage des fqns & gruaux ,* dans les petits
moulins où l’on ne moud que pour les gens
de campagne 8c le petit peuple, & où l’on moud
pètl de froment, mais ueaueoup de grains, mêlés,
feigle, orge 8c autres efpèces, on n'opère
pas apftï économiquement que danîi les grands
moulirs 9 qui fourniflent la farine de froment
aux villes 8c préparent celle qui fait le plus beau
pain. Le plus fouvent on ne fe fert que d’un feul
bluteau dans les petits moulins, 8c il n’y a point
de dodinage. Comme il s’enfuivroit qu’on per-
droit une quantité confidérable de farine, fi on
ne repafloit pas fous la meule les fons & gruaux
qui proviennent du premier blutage, tous les petits
meuniers attentifs à leur intérêt, ont ce foin,
pour conferver leurs pratiques & diminuer la prévention
fur leur infidélité. Pour faire ce repaflage
ils altèrent un peu les meules, mais ils rie chargent
point le bluteau.
Repasse ; on nomme ainfi une grofle farine
que l’on repafle par un blutoir, pour la féparer
du fon.
Reprises ; les meuniers fe fervent de ce terme
pour exprimer les fons 8c gruaux qui reftent après
la première mouture du grain, quand on a tire
au bluteau la fleur ou la première farine.
Rhabiller des meules ; c’eft les rebattre 8c les
mettre en état de fervice.
Rivet {le,) ou les rivets ; ce font des planches
de bois dur qui ont à-peu-près la moitié de la
largeur des jantilles,. 8c qu’on y cloue par deflùs
I pour les confolider , en les pofant à fleur de la
circonférence extérieure de fa roue, 8c les faifanç
aboutir fur le bout des embrafures.
Roue ou la roue à pot ; eft la grande rôue
placée à l’extérieur du mouliri, laquelle reçoit
l’eau, de la reillère ; elle a pour eflieu l’arbre du
moulin, pour raies fes embraflùres, pour jantes
les jantilles foutenues de leur rivet 8c plafond.
Rouet ; c’eft le nom qu’on donne à une grande
roue derftée, adaptée à l’arbre de la roue à pot,
8c placée dans l’intérieur du moulin parallèlement
à celle-ci. Ces dents-ou chevilles font perpendiculaires
au ceintre de fes jantes, 8c elles font
efpacées comme les fufeaux de la lanterne qu’elles
engrènent, pour imprimer le mouvement à la
meule courante , dont l’axe eft commun avec
celui de la lanterne. Le rouet doit avoir à-peur
près la moitié du diamètre de la rou» à pot.
Rouet de bluteau cylindrique ; il eft fimple
comme celui d’une poulie ; on le place ordinaire-
ment^entre le grand rouet 8c le mur de tampanc :
on » donne le diamètre qui lui eft néceflaire
pour que le bluteau ait un bon mouvement; il
eft formé avec des planches de chêne de deux
ou trois pouces d’épaiffeur, bien aflùrées fur le
grand arbre qui lui fert d’axe ou de moyeu : on
creufe une gorge fur toute la circonférence de ce
rouet, où l ’on place la chaîne du bluteau lorf*
qu’on veut le faire travailler, Cette chaîne paf-
fant en même temps fur la gorge du rouet pratiqué
dans le tampon de Taxe du bluteau , 8* ce
dernier rouet ayant un diamètre très-petit en
comparaifon de celui établi fur le grand arbre ?
il fait mouvoir très-vite le bluteau, parce que
fes révolutions font bien plus courtes.
RquleaV
Rougir la farine ; -quand le mouvement des
meules eft trop vif-, -elles -rougiflent -la farine
quelles font, foit parce qu’elles -pulvérifent le fon
par le grand mouvement de la meule courante,
foit parce qu’elles échauffent la farine; c’eft un
grand défaut qu’il faut éviter dans la mouture.
° Rouleau des meules ; c’eft un rouleau de bois
reffemblant à un boulet ramé, qu’on paffe entre
les meules, lorfqu’on lève ou rabat la meule cou-
rante.
Sabo t ; mot en ufage , principalement dans
nos provinces méridionales, 8c dont on fe fert
aulieu de celui d’auget.
Sac à fon ; c’eft un fac qu’on attache à l’extrémité
de la huche, 8c qui reçoit tout ce que le
bluteau rejette.
Sac de farine ; il doit contenir, fuivant le poids
[ admis à la halle de Paris, 32.0 livres de 'farine, 18c pefer 32.5 livres : on paffe 5 livres pour la tare
I du fac. Cependant l’ufage fait qu’on àccorde
[ 13 livres pour le fac dans les ventes qui fe font
[ aux halles, le fac de farine devant contenir
■ 24 boifléaux, pèfant 13 livres poids de marc.
Sas ; c’eft à proprement, parler un tamis de
■ foie de cochon ou de fanglier ; c e , terme, qui eft
■ ancien, ne s’emploie plus par les ouvriers qui
B s’en fervent, que fynonymement à celui de tamis.
Seigle; il pefe fouvent plus que le froment,
■ rarement moins. Un fetier de bon feigle, mefure
■ de Paris, ne rend par la mouture ruflique que
K 120 à 130 livres de farine, 8c par la mouture
■ économique 180 à 183 livres. Sa farine doit
B avoir ,- lorfqu’il eft bien choifi, une odeur agréa-
m ble de violette ; il la perd en partie par la mou-
1' turc économique, qui diflipe par le repaflage ou
f| remoulage )/a fubftance la plus volatile du grain.
Sellette; chaflis de menue charpente qui fert
I à aflùjettir le haut du frayon.
Setier j mefure de Paris ,* eft de 12 boifleaux
B pour la farine 8c tous les grains de même., ex-
I cepté l’avoine, dont le fetier eft de 24 boifleaux.
I -Le fetier de fon fe livre à la mefure de 25 boif-
I féaux, comme la farine,.
I ^ Signolle ; efpèce de dévidoir conftruit fur
B Taxe ou-arbre du grand treuil, pour quc^îk vin-
1 taine avec laquelle on le fait mouvoir, punie- s’en-
I velopper défilis. Pour cet effet on monte fur une
I des extrémités de l’arbre de ce treuil quatre raies
1 qu on ai fur e fermement dans lès mortàifes à
j 3 pi^fis plus ou moins ; on en place de même
I 4 autres parallèlement aux premières ; enfuite on
1 attache d’iinc raie à l’autre 4 traverfés fur leur
[ extrémité fiipériçure, & fa corde, dite vintaine,
| s enroule ou fe dévide defî’us ces traverses. Dans
beaucoup oe moulins, fur-tout.lorfque les meules
B font grandes & épaiffes, on fortifie la fignolle
par des àrcs-bôutans qui vont d’une traverfe à
Vautre, 8c même par des jantes qui enveloppent
les raies.
Arts 6* Métiers. Tome V. Partie I.
"Soles du béjfrôi; ce font deux poutres parallèles
à celles dites empoutreries, qui foutiennent
par en-bas Taflëntblage du beffroi ; on y pratique
des. mortaifes pour recevoir les tenons des piliers.
Sommier ; pièce de bois de 12 pieds de long
fur 24 pouces de gros , fur lequel le moulin
tourne.
Son ; le fon eft la peau du grain ; il eft fé-
paré parfaitement par le dodinage ; on le met,
après cette opération, à part dans le moulin. Le
grain eft mal moulu lor-fqu’il refte au fon quelques
parties de farine. Par l’examen du fon fortant
du bluteau, on voit fi le grain eft moulu gras,
8c fi les meules ont befoin d’être rebattues.
Son gras ; terme adopté pour défigner le fon
qui retient beaucoup de farine, par lç mauvais
moulage, ce qui arrive principalement, lorfque
le grain s’applatit plutôt qu’il ne fe broie entre
lés meules. Les blés humides rendent aufli du
fon gras , fans que cela prévienne du mauvais
état des meüles, mais de fon humidité qui empêche
là farine de fe pulvérifer.
Son lourd ; c’eft le terme dont les meuniers
fe fervent pour défigner celui dont la pefanteur
provient plutôt dé l’épiaiffeur de Técorèé du grain,
que de la quantité de farine qu’il retient.
Son maigre ; quand, par l’opération d’un bon
moulage, la prémière peau du blé a, été enlevée
fans qu’il y foit refté de farine , on diftingue ce
fon par le nom de fon- maigre ; il eft féparé eri-
fuite des farines 8c gruaux par le travail des bluteaux.
Si ce fon eft long ou roulé en petites
feuilles commè des copeaux, c’eft une marque
d’une excellente mouture.
Son de menu grain ; les fons du feigle , de
l’orge, de l’avoine , font fort inférieurs en qualité
à ceux du froment ; 8c celui du farafin eft
moins bon encore. Gomme la valeur de ces fons
eft foible, on ne les partage pas en claffes ou
efpèces, ainfi que ceux du froment.
Sonnette ; on établit toujours une fonnette
près le moulage, pour avertir le garde-moulin
d?engrainer, s’il s’endort, ou s’il néglige de regarder
à temps fi le grain mis dans la trémie
finit d’être moulu. Pour qu’elle ne fon ne que
lorfqu’il eft convenable d’engrainer, on enfonce
la corde qui y répond, dans le grain, de manière
qu’elle ne s’échappe 8c ne redevient tendue, que
quand il n’y a plus de grain qui la couvre.
Comme cette corde tient à l’auget ou au baille-
blé, 8c à un tourniquet attaché fur la trémie, le
frayon lui donne un mouvement fuffifant pour
faire tinter continuellement la fonnette.
On a une fécondé fonnette dans les moulins où
1 l’on ëft en ufage d’aller quêter mouture, que le
I garçon qui va en chercher dans les villages,
fonne devant les portes de chaque Habitant,
j So u ch e ; c’eft, dans un moulin , un morceau
de .bois de 15 pouces de diamètre fur 6 ponces
j d’épais, placé au milieu du palier du petit fe r ,