
incliné b , planche V I , 6c d’où ils peuvent ref
tomber dans la pile, qu’une partie même effjeeéë
plus loin , et entraînée par le cylindre, c’éft pour
lés -arrêter que - l’on met dans l’ouverture 3 4
du- chapiteau le chaflis <fîg. 6 , qui 'donne îffùe .
à l’eau, & qui retient les chiffons , & quë l’bn 1
en a ajouté un fécond, qui retient lés petites-par- ,
ties que le premier à laiffe échapper , & la'iffe
paffer l’eau dans le dalot. C ’eft pour füpplêer-à !
l’eau qui le perd continuellement, qui eff
chargée des faletés du chiffon, que l’on :en -introduit
continuellement dans la pile une quantité
à peu-près égale à celle qui fort par le moyen
d’un robinet. Ce renouvellement d’une eau pure,
claire, & fubftituée à une eau fale & bourbenfe,
opère le blanchiffage du .chiffon , qui feroit fortement
lavé par le fimple mouvement de rotation
du cylindre, indépendamment de la-trituration
; à plus <forte raifon quand la divifion'du
chiffon lé:trouve réunie avec le fort lavage du ■
cylindre. Lorfqu’on veut laver feulement, -on |
foulé Ve le cylindre, de manière que lecliiffon |
-putffe • paffer librement entre fes lames ■ & la pla- i
tine; oh laiffe '■ toujours une iffüe coritihüèile i
à Peau falie , & il fuffit d’abaiffer le cylindre,
pour rétablir la trituration & là réitnir du lavage. :
La conduite;' du travail des cylindres , foit '
lorfqu’il s’agit de fournir les piles de chiffon-,
foit lorfqu’il convient d’augmenter ou de diminuer
la quantité d’eau fùivànt les progrès de te
trituration, foit enfin lorfqu’il faut vider les piles
de la pâte, toutes ces différentes opérations ont !
befoin d’être dirigées & furveillées par un ou- :
vrier aéfif & intelligent. Pour coriltruire les'cy- 1
lindres , on monte les rouleaux de bois fur leur
arbre, qu’on a tourné au tour avec la plus |
grande attention, enfuite on place horifontalement
ce rouleau ou arbre cintré & bien arrondi y fur
deux points d’appui fur lefquéls il peut tourner ;
& après qu’on a tracé & évidé les. entailles qui
doivent recevoir les lamés , on préfente Ces lamés
contre une règle bien droite & fixée fur les deux tre-,
teaux qui tiennent le rouleau. On fait paffer chacune
des lames du cylindre contre la régie ; &
s’ il y en a quelques-unes qui ne foient pas parallèles
à la r è g le o n les limé & on les égalife
fur toute leur longueur.1 Comme les lames qui
garniffent le rouleau ont une ou deux cannelures
fur leur longueur, on a foin de les vider au
burin avant que de les monter.
On a cherché à conftruîre très-folidement les
cylindres de Montargis, parce qu’on vouloit leur
donner, une grande vîteffe, & qu’on comptait fur
un travail proportionné à cétte vîtéffe : c’eft pour
cela auffi qu’On en a diminué le poids; cependant,
avec ces prétendus avantages, on n’en a pas retiré
autant d’utilité qu’on l’efpéroit. Les cylindres,
mus avec une vîteffe prodigieufe, n’en ont pas
mieux trituré le chiffon non pourri, & n’en ont
pas donné des pâtes plus égales & mieux raffinées.
Lès dtabiîescohftfu&eurs de uibnhns faveilt
que les cylindres doivent avoir iihe vtteffe proportionnée
au'temps qtiè là 1 réfiftanoe du chiffon
exige pout être cèupé, parce éftfên tout cas il; faut
que la foteëqm-âttaque, donné à la matière le temps
de céder. "Nous verrons que les Hèllandôis , nos
maîtres dans Cette partie, oht-ckmné moitié'méins
de vîteffe à leurs cylindres. EffeéHvement les -Hollandais
ont ftiivi un fyftême /totalement différent;
^premièrement, ils n’ont-point pènfé à diminuer
le poids de leurs cylindres. Un cyH mire hollândois
avec fes lames & tonte fön armure' de fer,• pèle
'environ trois milliers, ce-qui -n’eft pas , à beaucoup
près, un 'inconvénient, parce que fou vent on a
befoin do ce poids pour couper le chiffon , & fur-
tout celui qui n’a pas été pourri,; & comme
d’ailleurs il eft mieux de le couper de manière
a ménager fa réfrftance, on a cru qu’il convenoit
eh même-temps de donner aux cylindres unevî-
téffe moyenne. Par le détail de la conffruélion
des roues & des lanternes qui fervent à faire
-mouvoir les cylindres à Saarclam, & par la com-
binaifon du nom b te de leurs fufeaux 6c -de leurs
alluchons, tels qu’ils-font décrits dans Skertck, on
peut juger de la vîteffe des cylihdrës hollandois,
comparativemehtavec celle des cylindres de Montargis.
En calculant d’après les données renfermées
dans l’ouvrage de jSkenck, & en fuppofant que
les ailes des moulins à vent de Saardam faffent
dix tours par minuté, les cylindres feront foixante-
dix-huit tours~ dans le même-temps.'
Or , cétte vîtéffe diffère beaucoup de celle qu’on
a donnée aux cylindres de Montargis, qui peuvent
faire cent trente-huit & même cent foixante-
fix tours par minute, en fùppofant que la grande
roue faffe onze ou douze tours dans le même-
temps , ce qui éff fa vîteffe ordinaire.
Outre cela, dans les moulins hollandois où l’on
fait ufage des cylindres dont je viens de parler,
le travail de la trituration du chiffon a été di-
vifé èn deux opérations difliri&es , celle de l’effilochage
& celle du raffinage ; Sc les cylindres
qui exécutent ces opérations, font conffruits fur
des principes différens.
Ainfi les cylindres effilocheurs font armés de
lames de fer qui n’ont à leur face extérieure
qu’une cannelure ; & d’ailleurs les intervalles
entre les lames font plus larges que ceux qui fe
trouvent entre les lames des cylindres taffineurs*
Les lames dont on garnit les cylindres raffineurs,
font beaucoup plus épaiffes que les lames des cylindres
effilocheurs, & les intervalles ménagés
entre ces lames, font égaux à leur épaiffeur ; enfin,
les lames font d’un métal compofe de cuivre &
d’étain, & un peu plus dur que celui d’un fern-
blable mélange dont font compofées les -platines.
On fent aifément les raiföns de cette differente
conftruâion-des cylindres; les lames de;fer dont
eft garni le cylindre èffilocheur, ont'plus de* force
rour couper lfe chiffon que le. métal; 'd’ailleurs,
L intervalles-entre ces lames, étant deffinés i rgr
revoir une partie, des. chiffons qui paffept entre
les lames &îes cannelures de la platine , .on: font
Ornent combien leur largeur, facilite le travail du
dcffilé, en prévenant les: obffruélions. qui; poyr-
roknt occafionner les chiffons,, s’ils ne tropy,oient
pas* ces réduits pour s’y. loger en partie* Dans les
cviindres, raffineurs., il : n’eft, pas néceffaire. queces
j.uervalles,foient auffi largçsé,.parce que la matière
dont on. charge les piles-, à raffiner émut. déjà,
réduite, en parties; fibreufes.; forf. minces , fe dii-
tribuc!plus-iacilême®feen|r« les lames de ces cylindres..
ôü a platine;
Les, lamés des cylindres raffineurs font plus
larges parce qu’élks ont deux rainures , & par
conféquent deux- arêtes & un talon, afin de préférer
un plus grand nombre de parties coupantes
à-la matière , pour la réduire au degré de ténuité
convenable* -
On met plus de matière dans la pile du cylindre
râffineur, - qu’on ne met de chiffon dans celle
du cylindre effilocheur, parce qu’en général le
véhicule d’eau dans lequel nage la pâte deftinèe
à être raffinée, eff peu abondant, lans cela elle
né pourroiî pas être fuffifamment triturée. D’ailleurs,
comme cette matiè.re a atteint pour lors, æ
peu-près le ton de blancheur dont elle eft fuf-
ceotible, lorfqu’on la fait paffer dans la pile du
cylindre râffineur, & qu’elle n’a pas befoin de s’y
laver davantage,s il fuffit d’y ajouter la quantité
d’eau qui eff héceffaire jpour la faire circuler dans
la pile, & la faire paffer entre les lames du cy lindre
& la platine.
Nous n’entrerons pas dans un plus grand détail
fur la çomparaifon dès cylindres de Montargis Sc
lés,çy!indre.s hollandois, fur le fyffême des,rouages
qui font mouvoir les uns & les autres, enfin fur
les principe?, de la trituration, clés pâtes avec les
unes & les- autres machines* Ces.difcuffions fup-
poferoient, des defcriptions, Sc des dévçlGppemens
de conftruéfion .qu’on ne peut faire entendre que
par des figures. Je me propofe d’exécuter ce
travail dans un ouvrage particulier, qui né tardera
pas à par’QÎ^re,,
Comparaifoi} dù,, travail' des, cylindres & des
mailUts^ ,
La travail des. cylindres eff beaucoup plus ex-
pidiiif...que. celui des, maiilèts. Deux çyfindres 9
l.nn. effilocheur & l’autre râffineur, mus par l’ejau,
peuvent alimenter trois cuve? où. .l’on fabrique
«e njo.yenn,es. ôi de petites fortes , au lieu qu’il
faut plus de quatre-vingts maillets pour fournir la
même quantité d’quva'agey
Deux cylindres n’occupent qu’un très-petit ef-
ai)- lieu que les qu.9çrervin.^ ,fniaiU&tî>,§xi-
SvM. de grands bâtimens ; il eja; ré fuite, auftî-qukjn
n e .peut-pa?' fur v e ille r le tra v a il d es ma illets com m e
c e lu i d e d eu x c y lin d r e s .
L e s ma illets , du mo ins c e u x qui fo n t en u fa g e
en F r a p ç e , ne p eu v en t .triture r des chiffons no n
p o u r r is , & en fo rm er des pâtes bien con d itio n n é e s ;
au-, lieu q u e des. c y lin d re s con ffruits fu iv a p t la
m é th o de des ho llan d o is , donn ent des pâ tes .é g a le s ,
h om o g èn e s & fans g ra ille av ec ces chiffons,;
Par. le moyen des. cylindres-, ou lave autant
; qu’il fayt.là matière, vu la; forte-çircul%tion qu’elle
; éprouve datas les piles à eflUo-çher., & la grande
‘ quantité d’eau, qui contribue à cette circulation, 8ç qu i fe r en o u v e lle c on tin u ellem en t. C e la v a g e
s’e x é cu te auffi fans qu’ il fe faffe- une certaine, pe rte
d e rn«atîer^, s’il , e ff bien d irigé ; au lie u q u e la
len teu r de la cjrcu iarion de, la pâte dans les piles
.où jp uent les ma illets , o b lig e à triturer lo n g temps
& - à. grande e au ., fi l’on v e u t la v e r con -
v e n a b lêm e n t , c e q # OGcqfipune d es déchets con -
fidérables , & m ê iu l fq u v e n t de la graiffe.
L e s c y lin d r e s fo n t bien plus aifés à, g o u v e rn e r
q u e le s ma illets ,. v u le. grand- nombre de ces
m a ch in e s , & la multiplicité d es pièces,qui en d é p
e n d en t , & qui; d o iv e n t ê tre ma in ten u es en é tat
p ou r opére r une bo n n e tritu ration. L e s -c y lin d re s ,
au con tra ire ; e x é cu ten t leu r tra v a il par,des m o y e n s
fimples , que le g o u v e rn e u r p eu t fu iv r e & . d ir ig e r
fans a-ucime fatigue dès q u ’ i l en co n n o ît bien la
marche* De Vajfleurag/z: des pâtes.
O u t r e le s c y lin d r e s effilocheurs & raffineurs ,,
o n fa ifo it u fa g e au tre fois en H o lla n d e d’u n e tro i-
fième fo r te de c y l in d r e , qu ’on p eu t ap p e le r c y - .
lindre a f fleu r a n t , & qui^exécu.toit une prépa ra tion
de la m a t iè r e , & u n tra v a il an a logu e à celu i q u e
l ’on e x é cu te en F ran c e dans les mou lins à ma illets
a v e c les piles de fo i iv r ie r o u affleu ran te s ; mais
' les ho lland ois o n t fu pp rimé d epuis qu e lq u es
années ces ma chines. & c.ette,. prépa ra tion de la
pâte com m e inutile? , k>rfqü’e lle a été. fo ign eu fe -
m e n t raffiné e. N o us , n’en- pa rlerons d o n c pas ic i
com me d ’une ma chine en u fa g e dans les m ou lins
de H o llan d e ,. mais c om m e d’u n e machine qui.
po u r ro it être, a v an ta g eu fem en t in troduite d an s -le
plus grand n om b r e , de.-no[s faj)jrïq,a^.,l& fubftituée,
très.-rutiiement à nos piles a ffig u ran te s , q u i font
d ’un fi mauvais fe rv je e .
Les cylindres affleura,ns font totalement de
; bois(; ils ont dep-x-.pieds;de. diamètre : on les fait
tourner dans des piles de ; huit pieds Sc demi de
longueur, fur quatre pieds % demi de largeurr, Sc
un pied 8c. demi de profondeur; ils font recoti-
vertspar un;chapitea«-d’une, forme affez femblabfo
à; celui dçs cylindres, do^ nou?'_avon-?; parlé : on
a prarbiuéwà la çiriçonférçucf de*ce cylindre -, plu-
figUry.ade'Sîou. cavités dans lesquelles la pâte peut
! s’,engager aifém&ijLt ; St au moyen d’une vîteffe
: de quara^er^^fr tours, par minute qu’on lui
dPSBIiî cette.pjâte-, f^ trouye. jetée à plufieyrs. re