
n e r une certa ine cap acité , de pla te q u ’e lle é t o i t ,
o u d iltin g u e r le fo n d d 'a v e c les autres parties : ce
te rm e r e v ie n t à c e lu i d'emboutir, & eft la premiè re
o p é ra tio n d e larrétreinte..
Enfoncer , lign ifie en core l’a ô io n de fa ire fo rtir
le b o u g e du fond , & de le fa ire -d iltin g u e r d e lui
& de l ’arrê te. O n fe fe r t de ce te rme fans d ou te
pa rc e qu e le fond ne p a ro it te l qu e quan d le b o u g e
e it fait.
Enformer ; c’e ft d onn er la fo rm e c o n v e n ab le
à une p iè c e d’o rfè v r e r ie .
Enregistrement; les orfèvres doivent enregif-
trer, c’eft-à-dire, écrire fur leurs regiftres tous les
ouvrages qui leur font apportés à quelque titre que
ce foit, & rayer chaque article à mefure qu’ils le
rendent.
L a con fifca tio n & l’am en d e fo n t les peines o r dinaires
du faux e n r e g if trem e n t, com m e du d éfaut
d’enregiftrement.
E p ailler ; c’e ft a v e c l’é ch op pe à épailler ( d ont
nous a v o n s d écrit la-forme ) , e n le v e r de .l’or toutes
les faletés , d ou b lu res & po ru re s qu i pro vien n en t
de la fo n te o u du m a l- fo rg é . Q u a n d l’or eft à une
certa ine épaiffeur , en e n lè v e à l’é ch op pe plate toute
la fu pe r fic ie ; en fu ite on le plie & rep lie a v e c
u n ma rteau d e bore. G e tte cou rbu re d é c o u v r e
to u te s les ca v ité s qui fo n t dans l’ o r , & on les en lè v e
a v e c l’é ch op pe à êpaïller. L ’ or étant plus fu je t au x
fa le té s q u e l’ a r g e n t , à cau fe de fo n a l l ia g e , cette
o p éra tio n eft de plus grande con féq u en c e po u r le
bijoutier qu e p ou r tout autre a r t i f t e , d’autant plus
q u e le p o li de l ’o r d emand e u n e grande n e tteté
d an s le mé tal.
Equarrissoir ; c’eft u n e a igu ille o u fil rond
d ’a c i e r , d on t o n aplatit & é la rgit un b o u t : on y
fo rm e une pointe , & on trempe cette pa rtie de
l ’a ig u ille : on fo rm e enfu ite fu r la pierre à l’hu ile ,
le lo n g des d eu x pans de c ette partie la r g e , deux
tranch ans , & o n fe fert de c e t o u til p ou r n e tto y e r
le dedans des cha rn ons des tab atières : cette
o péra tion ren d les dedans des cha rnons e xacte m
e n t r o n d s , bien é g a u x d e groftfeur, n e tto y é s
d ’impuretés.
Equerre , e ft un in ftrument fo rmant un triang
le é q u ila t é r a l, dont les o rfè v r e s fe fe rv e n t pour
tra c e r d e s an gle s .
Espèces ; argent monnoyé.
I l eft d éfend u de fo n d re & d e d é fo rm e r les efpèces
a y a n t cou r s dans le r o y a u m e , même les e fpè ces
lég è re s d é c r ié e s , & les e fp è c e s é trang ère s def-
tin ée s à l ’alim en t des m o n n o ie s , à l’ex c ep tio n des
r é a u x d’E fp a gn e .
Essai du titre des ouvrages ; le s o r fè v r e s q u i e n v
o ie n t des o u v ra g e s à l'ejfai, ne d o iv e n t pas mê ler
les o u v ra g e s à différens t i t r e s , ni me ttre différen tes
fo n te s dans un même fa c.
VeJJai des matières d’or & d’argent fe fa it au b u reau
de la ma ifon com mun e ; il fe fa it à la touch e ,
à l’e a u - fo r te , & à la c ou p e lle .
Estampe ; eft une plaque de fer gravée en creux
de carrés continus, fur laqre'le on frappe la feuille
d’argent dont on veut couvrir le bâton d’une croffe
&c. On appelle cet outil poinçon à feuilles, pl^
ordinairement qn'efiampe.
Estamper ; c’eft faire le cuilleron d’une cuiller
, par le moyen d’une eftampe qu’on frappe
à coups de marteau dans la cuiller, fur un
plomb qui reçoit, ainfi qu’elle, l’empreinte de l’ef-
tampe.
ESTAMPER ,• en terme d'orfèvre en tabatières ,
c’eft former les contours d’une boîte en l’ambou-
tiffant fur des mandrins , dans un creux de plomb
fur lequel on a imprimé la forme du mandrin qui
y eft renfermé ; & à grands coups de marteau
qu’on frappe fur l’eftampe , la matière preffée entre
le plomb. & le mândrin ; prend la forme de
celui-ci. Estelin o u Esterlin ; poids d’orfévre qui pèfe
vingt-huit grains & demi : c’eft la vingtième partie
d’une once. Le marc contient 160 ejlelins ou
efierlins.
On a aufli nommé ejlêrlin une efpèce de monnoie
ancienne, à caufe de la figure d’une étoile qui y
étoit empreinte.
Etau de bois des- orfèvre* , eft une forte de
tenaille dont les mâchoires font retenues par un
écrou de fer qui les approche ou les éloigne l’une
de l’autre à volonté. On fe fert de cet étau pour
y ferrer des pièces finies," & dont on veut con-
ferver le luftre, que le fer amatiroit.
Les étaux à main , font des efpèces de tenailles
qui fe refferrent & s’ouvrent par le moyen
d’une vis & d’un écrou qui s’approchent & s’écartent
à volonté d’une des branches de l'était. Ils fe
terminent à leur extrémité inférieure par une charnière
fernblable à celle d’un compas fimple. Les
mâchoires en font taillées en lime horizontalement,
& ont à leur milieu, vis-à-vis , un trou qui les
prend de haut-en-bas, pour recevoir le fil ou autre
matière propre à être travaillée.
Eventail , en terme d'orfèvre, eft un tiffu d’ofier
en forme d’écran , qu’on met au-devant du vifage,
& au milieu duquel on a pratiqué une efpèce de
petite fenêtre, pour pouvoir examiner de près l’état
où eft la foudare, &. le degré de chaleur qui lui
eft néceffaire.
Face d’outil ; on appelle ainfi le bifeau d’une
échoppe formé fur la meule , & avec lequel on
coupe. Faire ce bifeau fur la meule ou la pierre
à l’huile , s’appelle faire la face de l'outil.
Façons ; les orfèvres ne doivent point comprendre
le prix des façons des ouvrages qu’ils vendent,
avec celui des matières. Fausse-coupe , eft une manière de vafe détaché
, orné de cifelure , où la coupe d’un calice
paroît être emboîtée & retenue.
Faux ; (or) fe dit de lames & fils de cuivre
doré, & imitant l’or.
Faux; le fermier peut faifir fu r le fimple foup-
çôn de faux poinçons. . c , .
F e r m e t u r e ; {batte de) c’eft la partie üiperieure
de la batte-, que la moulure du deffus de la boîte
recouvre quand la boîte eft fermée.
Fermier & Sous-fermier ; le fe rm ie r d oit faire
enregiflrer fo n ba il de la ferme de la ma rque d’or
& d’a rg e n t, au x cou rs des A id e s & des E le ô io n s .
Un o rfèv re ne peu t ê tre fo u s-fe rmie r du droit dû
par les autres orfèvres-. •
F e u i l l e , terme à'orfèvre, fe d it de to u t o rn e ment
repréfentant feuilles de p e r f il, de c h o u x ou
autres, que l’on ap pliq ue fur d iv e r s o u v ra g e s d ’or-
fé vre rie , comme c h a n d e lie rs , a ig u iè r e s , é cu e lle s &
autres. O n fe fert aufli de ce te rme pour e xpr im er
en Gravure de certains o rn emens d é lic a t s , qu i ont
quelque fimilitu d e a v e c les feuilles de la na ture ,
par les ro u le a u x , les r e v e r s & les refentes dont
elles font remplies.
Filagrame, ouvrage de filagrame ; fe
dit de to ut mo rc eau d ’o rfè v re r ie fa it a v e c des
fils ronds e xtrêm emen t d é lic a t s , entrelacé s les uns
dans les a u t r e s , rep réfen tan t d iv ers o rn emens , &
quelquefois r e v ê tu s de petits grains ron ds o u aplatis.
C e mo t eft c om p o fé de n i , filum, & de gra-
num, grain. L e s latins l’ ap pe llent ftlatitn élaboration
opus , aurum , argentum. T e l cab inet e ft rempli
de plufieurs b e au x mo rceau x d’o u v ra g e s en filagrame.
Nous avons d es v a f e s , des flam b e a u x , & c . tra vaillés
en filagrame.
Il y a des o u v ra g e s qui ne fo n t qu e re v ê tu s dé
filagrame en fo rm e d’orn emens ; & il y en a d’a u tres
qui en fo n t to u t entie rs : les M a l to i s , les
T u r c s , les A rm én ien s , & d’autres ou v r ie r s o rien taux
, montrent b e au cou p d ’habile té dans ces fortes
d’o uv ra g e s, qu i demand ent de l ’adreffe ; le cas
que l’on fait d e c ette fo r te d e tra v a il dans ces
pays-là , entretient leu r in du ftrie , com m e le
goût que l’on en a pe rdu ic i e ft cau fe qu’ il s’y
trouve peu d’ o u v r ie r s en é ta t de les bien faire.
Filé ; (or) e’ e ft de l’ argent d o r é , réd u it en
lames minces , & filé en fu ite au mo u lin et.
Filet ; c’ eft un trait qu ’o n e x é cu te le lo n g des
cuviers & des fou rch ette s , & qu i r è gn e ord in airement
le lo n g de la fp atu le des cu illers & fo u r chettes
, jufqu’au cuiller on , & qu e lq u e fo is même
borde aufli le cu illeron .
Filet ; fe dit aufli généralement d’un trait formé
à l’onglefrte , & qui règne au bas des moulures.
On borde p re fqu e tous les creux, dans les ornemens
, de gravures.
Filière d'orfèvrerie, e ft un mo rceau d e fer
d un pied de lon g , de d eu x pou ces de large , & de
fix à fept ligne s d’êpaiffeur. C e mo rceau e ft mo itié
for & moitié acier , c ’e ft-à-dire , qu’il e ft com po fé
de deux bandes de mêmes lo n g u e u r , la rg eu r &
épaiffeur, que l ’on fo n d e enfem ble l ’une fu r l’au-
|re ; l’on y met du fe r p ou r q u ’e lle foit mo ins fusette
a fo c a ffe r , parce q u ’il fau t qu e l’ acier fo it trempé
dans toute la fo rce.
Les filières font de toutes les grandeurs que l’on
a befoin ; elles font percées de plufieurs rangs de
trous plus larges d’un côté que de l’autre, pour
donner une entrée plus libre. Le côté le plus large
eft dans le fer ; & le plus étroit, qui eft celui qui
travaille, eft dans l’acier.
Les trous fe fuivent en diminuant graduellement
, & font numérotés fur la filière en commençant
par le plus grand , & finiffant par le plus petit.
Lorfqu’il y a plufieurs rangs de trous dans une
filière , on obferve de ne pas mettre les grands
au-deffous des grands, ce qui diminueroit trop la
force de la filière ; mais on les perce de manière
que les plus petits font toujours au-deffous ou au-
deflùs des plus grands. -
Il y a des filières rondes , demi-rondes, carrées ,
plates-carrées , étoilées, &c. félon la forme qu’on
veut donner au fil en le tirant.
On pourroit rendre la.filière beaucoup plus folide
encore, en l’enfermant entre deux plaques de fer
très-épaiffes , auxquelles on pratiqueroit des ouvertures
coniques , pour que le fil fortît fans réfif-
taùce.
Filière a vis ; en terme d'orfèvre , eft un morceau
de fer revêtu d’acier, même quelquefois d’ acier
pur trempé , dans lequel font pratiqués des
trous ronds de diverfes grandeurs , comme à une
filière ordinaire : ces trous font dentelés en-dedans.
Chacun de ces trous eft garni d’un autre morceau
d’acier rond aufli trempé , au bout duquel on a
formé une vis en la faiïànt entrer un peu à force
dans le trou qu’il garnit : ce morceau d’acier fe
nomme tarau. L’ufage de cette filière eft de fervir à
faire les vis d'or ou d argent dont on a befoin.
Quand on a choifi la groffeur de la vis que l’on
veut faire , on ôte du tro% adopté le tarau : on
prépare la matière, & on forme la vis dans le
trou de la filière ; enfuite on perce fur fa plaque
d’or ou d’argent, un trou moins grand que le
tarau d’acier qui étoit, dans le trou où on a formé
fa vis ;.on élargit enfuite ce trou, avec la pointe
de Ce tarau ; Si par un mouvement orbiculaire on
forme fon écrou dans fa plaque : au moyen de
•cette opération, l’écrou & la vis fe trouvent conformes
l’un à l’autre.
Fils d'or ou d'argent', les orfèvres ne peuvent
tirer autres fils que ceux néceflaires à l’ornement
de leurs ouvrages.
Fin ; (argent) c’eft de l’argent purifié, & approchant
du titre de douze deniers.
Fin ; (or) c’eft de i’or au titre de 2.4 karats , ou
approchant.
Finir , fignifie l’aétion d’éteindre les coups vi-
fibles du marteau, & de polir au cuir, c’eft-à-dire ,
fur le tas couvert d’un cuir en plufieurs doubles.
Finir , en terme d orfèvre , c’eft adoucir les pièces
à la lime, S i les mettre en état de paffer au
poli, de forte qu’elles ne retournent plus à l’orfèvre.
En terme d'orfèvre-bijoutier, -c’eft monter lés charnières
des tabatières , & les mettre en fermeture ,