
fons entrer l'index de la main droite , ou nous
mettons notre main dans une de nos pcJches.
Mais en n’exprime qu’une fituation indéterminée
quant au lieu, comme il travaille en chambre
, fans dire en laquelle : alors nous tenons
notre index droit perpendiculairement élevé au-
deffus de la table, & nous le pofons fucceffive-
ment fur différens endroits fans nous arrêter à
aucun. .
Chez moi, dans ma mailon ; chez vpus , dans
votre maifpn ; chez lui, dans fa maifon..
Contre ; nous faifons venir directement à plu-
fieurs fois les deux index l’un contre l’autre..,
comme pour fe battre^
Lorfque ce mot fignifie près, comme dans cet
exemple, fa maifon eft contre le bois, nous approchons
notre main de l’objet dont il s’agit.1
Depuis & dès ne s’expriment point par1 lignes
de la même njanière.
Dès, annonce le commencement d’une chofe, &
n’en Annonce pas la continuation.
Depuis, annonce le commencement & la continuation
, aulîi peut-on y ajouter le mot toujours,
qu’on ne peut pas mettre après le mot dès.
Pour exprimer dès par lignes, on montre le
t;mps où une chofe a commencé ; mais la main
ne continue pas de courir -en avant.
Pour exprimer depuis, la main continue de courir
ou jufqu’à nous , ou jufqu’au temps où la
chofe a fini.
Pendant, marque la durée d’un temps : j’ai travaillé
pendant huit heures , c’eft-à-dire , j’ai
employé huit heures au travail.
Nousfaifops donc,' i°..le figne d’heure, 'qui eft
très-connu des fourds & muets, qui en voient
la différence fur les cadrans des pendules, dont
nous leur difons que la fonnerie frappe nos .oreilles
, comme le petit marteau des montres à . répétition
frappe leurs doigts ; 20. en faifant cheminer
notre main fur le cadran, nous riiontrops que
ces heures s’avancent ; 30. nous nous' arrêtons
après la huitième ; 40. nous ajoutons le figne de
prépofition. .
Entre & parmi. Pour expliquer par lignés- le
premier de ces deux mots, notre main gauche
étant dans une fituation horizontale;, nous'réparons
avec notre main droite le premier doigt d’avec
le fécond, le fécond d’avec le troifième, &
le troifième d’avec le quatrième.
Parmi lignifie à la lettre au milieu. Nous repré-
fentons un grand peuple , au milieu duquel il;y a
des grands & des petits , des riches & des* pauvres,
des favans .& des ignorans, des aveugles ,
des boiteux , &c-. &c. j
Par.' Ce mot a différentes lignifications qu’il
ferok trop long d’expliquer. Nous en exprimons
le figne très:fimplement 4. en faifant paffer notre
main droite à travers le pouce & Y index de notre
main; gauche^ w ^ oerit V '
Pour. Ce mot eft tantôt une prépofition & |
tantôt une conjonction. Il annonce une delfina-
tion, que nous exprimons par lignes en mettant
notre index droit fur notre front, que nous regar-
dons comme le liège de notre efprit, & le n0r.
tant tout de fuite lur l’objet dont il eft queftion
dans la phrafe.
Proche & près. Pourexprinier par fignes le pre-
mier de ces deux mots , nous approchons notre
main de notre coté, en laiffant une Certaine dif
tance entre l’une & l’autre ; mais pour exprima
près, nous laiffons moins dé diftance.
Sans. Prépofition exclufive, qui fe dit de ce
qui n’accompagne point quelque chofe ou quelque
perfonne. Nous difons donc j’irai fans vous
j ’irai, vous point : il eft fans argent, lui, argent
point, : vous êtes, fans force, vous, force point.
Selon. Ce mot fignifie comme : félon faintPatil •
je dis, en fécond comme faint Paul a dit en pre-
mier : félon mes forces ; comme mes forcés me le
permettront.
Sur Ql fous. Je mets ma main fur la table, & je
fais un mouvement feniblable à celui d’une perfonne
qui en effaceroit un mot : cela fignifie
fur : )q fais la même chofe fous la table : cela
fignifie fous.
Voiqi, voilà. C ’eft comme li on difoit : voytr
ceci, voye^ c.cla. ,
Des conjonElions.
Les conjonctions font ainli nommées, parce
qu’elles fervent à joindre ( conjunguût ) ou un
verbe avec un autre verbe, comme dans cet exemple
: il faut que vous étudiez’, ou te foconde partie
d’une phrafe avec la première, comme dans cet
autre exemple : je- vous donnerai un {livre, h r f
que vous apprendrez ^len vos leçons*
Le figne général eft la jonCtion des deux index
en forme de crochet.
• Voici les fignes particuliers de celles dont l’u-
fage eft le plus fréquent.
Afin- que. -C ’eft le but qu’on fe propofeyle terme
auquel on tend. Quoique cette conjonction
ne foit1 compofée que de deux mots, nous y employons
trois fignes, i°. Le figne^de la prépofition
à. 2®. Le figne qui convieift a* mot; fin : nous
barrons le paffage pour qu’on »faille pas plus loin.
30. Le figne de la conjo»icVIon que.
Ain fi. Lorfque ce mot eft feul, il eft un adverbe
qui fignifie de cette manière 1 mais lorfqu’il eft
joint avec ùii que , il eft une conjonction qui figni-
fië comme vous' vin e f de le voir, de le lire f de Ven*
tendre,, ©u compte vous qlltzle voir, le lire ou l’entendre.
Tous ce s mots ont leurs fignès naturels ,
qùi n’ont pas befoin d’explication.
Aujfi. Lorfque ce mofeft feul, il fignifie encore
ou-de même ; mais lorfqu’il eft joint avec wd'fiàe
apres un nom adjeCtif, il fignifie càmme, pareillement
, dans le même degré, comme dans cet exempte
^ Il efi aujfifort que vous j cela' fignifie , i l eft fort
cmmt vois, il l'efl pareillement, il l'ejl dans le
même degré. - - ; ' ' ' , . I
Voici de quelle" manière cela fe reprêlente par
lignes : on a"les deux mains fur la table, .& d’abord
on n’en regarde qu’une feule ; mais enfuite
on jette les yeux fur l’autre , & on les approche
lime de l’autre jufqu’à ce qu’ellesje touchent immédiatement
, & qu’on v6ie de près la reffem-
blance de l’une avec l’autre.
Cependant. Ce mot a deux fignifications bien
différentes l’urie .de l’autre., i°. Il fignifie pendant
ce temps. Nous avons donné le figne de pendant
& le ligne de ce ^il ne refte plus à donner que le
figne de temps : nous le repréfentons comme des
heures qui s’enfuient fans ceffe. Fugit irreparabile
iempus. x .
Mais, 20. ce même mot fignifie neanmoins : un
exemple en fera fentir la valeur. Vous me dites ;
bien des raiforts pour me faire croire qu’une chofe
ejl faufie, & néanmoins, comme f a 7 fu le contraire
de mes propres yeux, je perfifte à penfer & à dire
qu'elU eft vraie.
Ce mot néanmoins fignifie donc : tout ce que vous
me dites, eft à mon égard moins que rien, pour me
jaire croire que cette chofie eft faufie.
Le figne de moins s’exécute en mettant le bout
de fon pouce droit fur l’articulation qui joint le
petit doigt à la main, & le faifant cheminer jufqu’à
ce qu’il arrive.à la partie fupérieure de ce
petit doigt : que rien, nous avons donné les fignes.
de ces deux mots.
Donc, eft un mot qui annonce de l’exigence.
On frappe donc plufieurs fois & fortemenufur la
table avec l’extrémité de l'index droit, & on y
ajoute le figne d’adverbe , mais d’ un adverbe qui
lie ce qu’on va dire avec ce qu’on a dit précédemment.
Aloïs, eft un adverbe qui fignifie à cette heure ;
mais lorfqu’il eft joint avec que, en cette manière
lorfiqut, il fignifie à l'heure que : on la montre cette
heure d’une manière déterminée ou indéterminée ,
félon le fens de la phrafe. ^
Pourquoi. Lorfque ce mot eft interrogatif * il
fignifie dans quelle vue ? ou pour quelle raïfon ?
Mais lorfqu’ïl fe trouve dans le cours d’une phra-
le , il fignifie c’eft pour cette vue ou Cette raifon.
Le mot de raifon ne fe.prend point ici pour la
faculté de raifonner, mais pour l’ufage légitime
qu’on en a fait avant que de prononcer un jugement.
Parce que. Ce mot fignifie lifez ( ou écoutez )
ce qui va fuivre, & vous y trouverez la raifon
de ce que vous venez de lire ( ou d’entendre ) ;
ce figne s’exécute en promenant fa main fur les
mots qui fui vent le parce que.
Car. Ce mot fignifie à-pèu-près la même chofe
que parce que, avec cette différence que le car
paroît tenir un moment en fufpens , & annoncer
une preuve qui demandera plus d’attention.
Voici, comment cela s’exécute. On montre avec
fort index gauche la partie de la.phrafe qui précède
le car, & avec \ fon index droit , la partie
de la phrafe qui le fuit“, ajoutant un troifième
figne,' qui fait partir l'index droit du. front & des
y eu x , &. donne à entendre qu’il faut de l’attention.
Mais, fignifie quelque chofe qui arrête. J'avan-
cois ou f avancerons ; cependant quelque chofe
m’arrête : ce figne fe fait naturellement par tout
le monde , & tient quelque chofe de la retenue ,
ou de la furprife, ou de l’admiration.
Puifque. Ce mot fignifie pofé que. On fait le
figne dé pofer quélque choie fur la. table, & en-
fuite le figne du que relatif & conjonâif.
Quoique. Ce mot fignifie ordinairèment, queU
que chofe qui foit arrivé, ou qui arrive maintenant ,
ou qui puific arriver dans la fuite ; ..........quelque
chofe quon ait dit ou fa it , qu'on dife ou qu'on fa fie
maintenant, qu'on puijfe dire ou faire dans la fuite ,
cela ne m'a point empêché, ne m empêche point, ou
ne m empêchera point, de, &c.
Il eft très-facile dans notre langue d’exprimer
cette conjonction par le ligne de quoi interrogatif
ou dubitatif, & le figne du que relatif ou conjonctif,
en y ajoutant un figne du pafle, du préfent
ou du futur, félon que la phrafe l’exige.
• ( Dans toute langue cette conjonction répond à
ces paroles ., nonobftant tout, &c. ),
Pourvu que. Cette conjonction fignifie une condition
qui peut être dépendante ou indépendante
de la volonté , comme dans ces deux exemples :
je vous aimerai, pourvu que vous foyez fige. Nou«
fortirons demain , pourvu qu'il fajfe beau temps.
Dans l’un & l’autre cas , elle fignifie la même
chofe que lejz dubitatif, & peut être exprimée
par le même figne qui eft connu de tout le mondé..
O h tient fes mains un peu élevées & tournées
l’une vis-à-vis de- l’autre : on les balance entre
un oui & un non futur , & l’on ne fait furriequel
des deux s’arrêter.
Dans notre langue cétte conjonction eft très-
facile à diCter par fignes aux fourds & muets , en
la féparant en trois mots , pourvu que, ce qui revient
à ceux-ci : après avoir vu que.
Quand. Ce mot eft fouvent interrogatif ; il
lignifie alors en quel temps ? Voici comment il s’exprime
par fignes •: on tourne la tête en arrière ,
enfuite on porte les yeux fur. foi-même , & en
troifième lieu fur des objets plus ou moins éloignés
: cela fignifie paffé, préfent, futur ; alors on
demande par un gefte interrogatif, lequel des trois }
Ce même mot au .milieu d’une phrafe, n’a pas
ordinairement une fignification différente de lorfque
; mais il faut lui donner un figne différent,
afin que les fourds & muets auxquels on diCte ,
ne fe trompent pas lur celui des deux qu’on
veut qu’ils choififfent.
On fait donc le figne de paffé , préfent, futur
comme ci-deffus , & on met le doigt fur cduj
de ces trois temps dont on parle.O
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