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d'autres efpèces de dents qui font fur la fupcr-
ficte de la lame coulante.
Le flan placé horizontalement entre ces deux
lames, eft entraîné par le mouvement de celle
qui eft mobile , enforte que lorfqu’il a fait un
demi tour, il fe trouve entièrement marqué. Cette
machine eft fi facile, qu’un feul homme peut marquer
vingt mille flans en un jour.
M a s s e ; efpèce de marteau dont on fe fervoit
autrefois dans les monnoies.
M a t i è r e des monnoies, ; c’eft ce qui fait la bafe
& la valeur réelle des monnoies d’or,- d’argent,
de cuivre.
M a t i è r e en oeuvre ; c’eft l’or ou l’argent mon-
noyés ou convertis en efpèces.
M a t i è r e hors oeuvre,; c’eft l’or ou l’argent n o n
mon noyé.
M a t r i c e s , à la monnaie; ce font des morceaux
d’acier bien trempés & gravés en creux
avec les trois efpèces de poinçons.
' Les matrices font hautes de quatre à cinq pouces,
carrées & rondes par le haut avec des. entailles
angulaires.
Il n’y a‘ qu’une matrice, appelée la primitive,
de chaque efpèce pour toutes les monnoies du
royaume. C ’eft le graveur général qui la con-
ferve, & c’eft de-c#tte matrice qu’émanent les
carrés que l’on envoie & donc on fe fert dans
toutes les monnoies du royaume.
M a t r i c e d’ejjigie ; c’eft le carré d’acier trempé
fur lequel fe trouve l’empreinte de l’efhgie. C ’eft
fur ce carré que l’on frappe les poinçons.
M é d a i l l e ; c’eft une pièce de métal en forme
de monnoie, à deux faces ou deux côtés | fur
chacune defquelles font ordinairement imprimés
un type & une légende. ~
M é d a i l l e s (monnoie d’or') ; c’eft le lieu où l’on
frappe les médailles.
M é d a i l l o n s ; c e fo n t d e g r a n d e s m é d a i l l e s ,
q u e l’ o n f r a p p o i t c om m e d e s m o n u m e n s p u b li c s
d e quelque g r a n d é v é n em e n t .
M e l g o r i e n s ; monnoie d’argent qui avoit
cours en France en 1177* 0 ° trouve dans le
père Anfelme qu’en ladite année, Roger, Vicomte
deEeniers, engagea des muits d'orge-, qu’il
promit tous les ans par droits d’alberge. des ha-
hitans de la ville de Malverus, a Roger de-Dur-
fort , à fa femme & à fes enfans , pour 45600
.fols melgoriens. «
M e l g o r o i s ; monnoie d’argent fabriquée à
Narbonne, fousEmery de Narbonne, & la com-
tefle de Mahault fa mère. Il paroît, par la donation
qu’ils firent le 7e jour avant les calendes
de mai 1 1 1 1 , à Jean & à fa femme Hermengarde
& à tous leurs enfans, de la monnoie de Narbonne
, que les donataire*» ont donne aux donateurs
600 fols melgorois & 100 fols narbonnois,
pour prèfider à jamais ladite monnbie fans en
taire aucun devoir feigneurial à perfonne, ft ce
a’eft de la puiflance, & qu’ils ayent à faire &
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faflent Une livre d’argent chaque femaine , tant
qu’on y battra monnoie ; il eft encore dit dans un
capitulaire de cette ville, de l’an 1209, qu’on céda
une terre à la charge de 3.000 fols melgorois de
cens annuel.
M i l l é s i m e . On nomme ainfi les chiffres arabes
qui marquent fur les pièces de monnoies l’année
où elles ont été frappées. Cet ufage n’a lieu
en France que depuis l’ordonnance de Henri II,
de 1549.
M o n é t a i r e ; n o m d o n n é a n c i e n n em e n t au fa-
b r i c a t e u r d e m o n n o ie s .
On a donné aufli ce nom à des perfonnes chargées
de la furintendance des monnoies.
M o n n o i e ; p i è c e d e m é t a l m a r q u é e a u coin
d’ u n p r in c e o u d ’ u n é t a t f o u v e r a in p o u r f e r v i r au
c om m e r c e .
M o n n o i e altérée ; c’eft celle qui n’eft point faite
au titre & du,poids portés par les ordonnances;
ou celle qui ayant été fabriquée de bonne qualité,
a été diminuée de fen poids en la rognant,
en la limant, ou en enlevant quelque partie de
la fuperficie.
M o n n o i e blanche; n o m q u e l’ o n d o n n e aux
p e t i t e s p i è c e s d ’ a r g e n t .
M o n n o i e noire, ou m o n n o i e grife ; c’eft la
monnoie de billon.
M o n n o i e foible ; c e l l e o ù i l y a b e a u c o u p
d ’ a l l ia g e .
M o n n o i e forte ; c e l l e o ù i l y a t r è s - p e u d ’all
ia g e .
M o n n o i e fourrée, eft celle qu’un faux mon-
noyeur fait d’un métal de vil prix, comme du
fe r , du cuivre, de l’étain, & qu’il couvre des
deux côtés de lames d’or ou d’argent, fuivant
l’efpèce qu’il veut contrefaire.
M o n n o i e de billon : on entend par là des
efpèces d’argent qu’on a altérées par le m é lang e
du cuivre.
Il y a deux fortes de monnoies de billon : l’une
eft appelée monnoie de haut billon, & comprend
les efpèces qui font depuis dix deniers de loi
jufqu’à cinq ; l’autre fe nomme monnoie de bas
billon, à laquelle on rapporte toutes les efpèces
qui font au-deffous de fix deniers de loi.
Il eft douteux qu’en France on fe foit ferv1
de monnaie de billon fous la première & fous la
fécondé race ; mais vers le commencement de la
troifièmé race, avant Saint-Louis, on trouve quelques
deniers d’argent bas ; & depuis St. Louis
on ne trouve plus que des deniers de bas billon.
Les blancs, les douzains, les liards-, les doubles,
les deniers, les mailles, les pites , font autant
de monnoies de billon dont on s’eft fervi dans
ce royaume fous la troifièmé race.
M o N N O Y A G E , à la monnoie ; lieu où eft
le balancier, & conféquemment où l’on marquc
les'flans.
Il y a dans l’hôtel des monnoies de Paris un
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jpfpedleur du monnayage : ce font les juge-gardes
qui ont cette infpe&ion dans les provinces,^
La chambre du monnoyage eft le lieu où les
©fRciers monnoyeurs s’affemblent, foit pour leurs
délibérations ou autres chofes de cette nature.
Monnoyerie ; ancien terme de monnoie, lieu
©u atelier où l’on donnoit à la monnoie fon empreinte.
, , A 1
Monnoyeur , terme de monnoie ; c eft le nom
qu’on donne aux bas ouvriers qui travaillent, à- la
fabrication, des monnoies.
Nul ne peut être reçu monnoyeur , s’il n’eft
d’eftoc & de ligne de monnoyeur.
Les monnoyeurs reçoivent du direâeur les efpèces
ou au poids , ou au compte. Leurs fonctions
font d’arranger les carrés fous le balancier
& d’y placer les flans pour y être frappés ou
monnoyés : leur droit eit le même que celui des
ajufteurs.
Moules pour jeter en lames les matières d'or
6* d’argent ; ce font des efpèces de petits chaflis
dans lefquels on met du fable & des lames de
cuivre appelées modèles, qui font les empreintes
des places que doivent occuper les lames d’or ou
d’argent.
Moulin; c’eft l’atelier où eft établi le laminoir,
compofé de deux cylindres qui roulent l’un
fur l’autre par le moyen du rengrenage de plu-
fieurs roues que l’eau ou des chevaux font tourner.
Moutons d’or ; monnoie d’or qui fut fabriquée
en 1354, fous le règne du roi Jean : ils
étoient d’or fin à la taille de 52 au marc, valant
25 fols pièce; en 1356 ils valurent 30 fols, &
puis réduits à 45 fols en 1357- Il en fut fait de
demis à 104 au marc, valant 12 fols 6 deniers:
ils furent enfuite diminués de leur titre, & réduits
à 23, à '22, à 20 & à 19 karats.
Moutons d’or à la grande laine & à la petite
laine ; monnoie d’or qui. a été fort célèbre,
non-feulement en France, mais même dans les
autres états. Les princes voifins de la France, à
l’imitation de nos rois, firent aufli faire des moutons
d’or ; ils étoient ainfi nommés à caufe d’un
mouton qui y étoit repréfenté d’un côté. Phi-
lippe-Je-Bel, Louis-Huttin, Philippe-le-Long, &
Charles-le-Bel, à l’exemple de St. Louis , firent,
forger des agnels d’or , qui prirent dans la fuite
le nom de mouton d’or : ils pefoient 3 deniers
5 grains trébuchans , & valoient 20 fols , en
*310, fous Philippe-le-Bel.
Nantois à Vécu ; monnoie d’argent qui avoit
cours fous St. Louis, conjointement avec celle
nommée angevin, favoir 15 nantois ou angevins
pour 12 dem. tournois.
Nesle; petite monnoie de billon, dont on fe
fervoit encore en France vers le milieu de 17e
fiecle : elle valoit 15 den.; il y avoit aufli des
doubles, nesles qui avoient cours pour û blancs
ou 30 den.; les uns & les autres furent décrias,
6 ne furent plus reçus que par douzain-
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On leur avoit donné le nom de nefle , à «aufe
de la tour de nefle , ou s’en etoit fait la fabrication
: cette tour étoit vers le faubourg St. Germain
, où l’on a bâti depuis le collège Mazariru,
vulgairement appelé collège des quatre nations,
vis-à-vis l’ancienne tour du Louvre.
Niquet ; monfioïe qui av.oit cours- fous Charles
V , & que Montrelet croit être les doubles
tournois , à 11 deniers 12 grains de loi-, à la
taille- de 48 au- marc, valant 15, deniers.
Nom des monnoies : elles tirent leur nom, tantôt
de ce que repréfente l’empreinte, comme les
moutons , les angelots ; tantôt du nom du prince,
comme les louis, les philippes ; quelquefois de
leur valeur, comme les pièces de douze fols, de
vingt quatre fols ; d'autres fois du lieu où les
efpèces ont été frappées, comme les parifis, les
tournois.
O bole ; monnoie d’or. Il y avoit des oboles
d’or fous St. Louis, en 1229; en 1355, elles
avoient encore cours pour 3 fols.
Obole. Il y avoit autrefois en France des oboles
d’argent; l’obole tierce fut fabriquée au mois de
novembre 1310. Il eft dit dans Poulain, page 191 :
« que le roi fit forger mille oboles tierces du poids
« d’un denier a grains trébuchans pièce, à 12
« deniers d’argent le ro i, chargées fur chacun
« marc d’oeuvre , de 27 defdites oboles tierces.
« L’obole valoit la moitié d’un gros tournois, w
O bole. Il y a eu autrefois en France des oboles
d’argent & de cuivre , qui étoient des monnoies
courantes de diverfes valeurs, fuivant le métal &
le poids, dans les 16 & 17e fièclês. L’obole de
cuivre y avoit encore cours fous le nom de
maille, & valoit la mokié d’un denier tournois,
qui étoit une efpèce de cuivre réel 1 on ne s’en
fert plus préfentement.
Obole; monnoie de compte, autrefois en ufage
en France. L’obol e étoit en l’année 1.310 une monnoie
réelle d’argent , qui valoit la moitié du
gros tournois , valant 12 deniers , ainfi e’étoit
6 deniers pour la valeur de l’obole, qui vaudroit
4 fols 8 deniers à 47 liv. le marc ; mais enfuite
cette monnoie devint numéraire ou de compte,
& à préfent elle eft abolie»
Pa g o d e ; monnoie d’or qui a cours en quelques
royaumes & états des Indes Orientales. La
compagnie des Indes de France en fait frapper
à Pondichéry : elles ont pour empreinte, au lieu
d’une idole, une fleur de ly s ; les pagodes d’or
de Pondichéry, que la compagnie des Indes a
fait effayer à la monnoie en 1735, ^ont ^ 20 ka-
rats £ , pefant £ gros 47 grains , valant 8 liv.
9 fols à 49 liv. 16 fols le marc.
P a r i s i s , monnoie d’or. Le parifis d’or commença
à. être frappé au mois d’oaobre 1329, fous
Philippe, & il ne dura que jufqu’au premier février
1336; Cette monnoie étoit nouvelle, & on
n’àvoit point encore vu en Fiance d’efpèce d’or
qui portât ce nom. là. Elle fut ainfi nommée, à