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A l'autre bout eft attachée une corde fq|j paffe
au travers du plancher , & va s’arrêter à côté de
la huche, ou bien eft chargée d’un poids.
Un peu au deffus de la trempure, eft une grande
gouttière de bois qui fort hors du moulin , pour
égoutter les eaux de la pluie, qui pourroient couler
le long de l ’arbre tournant, & tomber fur les
meules. t x v
Au premier étage, derrière, & a fix pouces
loin de l’attache (B , pl. IX ) , qui a 3 toifes de
long fur 24 pouces de gros , & -autour de laquelle
tourne le moulin , eft le poteau du faux fommier
( fig. 28) de 6 pouces de long, 12 pouces de
large, 8c fix pouces d’épaiffeur, emmortoife par
un bout dans le faux fommier ( 26 ) qui a 12 pieds
de long fur 6 & 7 pouces de gros, & qui foutient
le plancher des meules, & par l’autre dans un doubleau
, qui eft une des pièces qui forment le plancher
du premier étage. > . . .
Dans ce poteau, environ a 3 pieds du taux 10m-
mier, eft emmortoifé par un bout à tenons & mor-
toife double, fans être chevillé, le palier 30 du petit
fer (pl. VII).
Ce palier a 6 pieds de long fur 6 pouces de gros,
& paffe par l’autre bout fur la braie 32 ( p l idem ) ,
laquelle a 6 pieds de long fur 6 pouces de gros ,
& qui eft emmortoifée par un bout dans fon poteau
31 qui a 7 pieds de haut, fur 8 a $_E2Pees §r^s*
La braie par l’autre bout eft foutenue par l’èpee
de fer ( 70, pl. VIII• ) qui paffe au travers.
Cette épée a 9 pieds ~ de lo n g , 3 pouces de
large , un demi-pouce d’épais.
Le palier eft guidé du côté de la braie par une cou-
liffe verticale, pratiquée dans le poteau de remplage,
qui fait partie du’pan de bois derrière la braie* j
Un tenon pratiqué à l’extrémité du palier entre
dans cette couliffe, où il peut fe mouvoir verticalement.
n 1 /• 1
Au milieu du palier du petit ter eft la louche
( 30 , pl. v i l ) , qui eft un morceau de bois de
j e pouces de diamètre , fur 6 pouces d’épais, an
milieu de laquelle eft le pas ou ia crapaudine ,
dans laquelle tourne le-bout inférieur du petit fer.
L’épée qui, comme nous avons dit, entre par
le bout fupérieur dans la trempure, & par l’inférieur
dans le bout de la braie , fert de planche.
Cette ouverture circulaire a le même diamètre
que la chauffe qu’on y fait paffer toute entière ;
& dont l’extrémité, garnie de peau & d un cerceau,
eft retenue par ce cerceau qui forme un bourlet
d’ un diamètre plus grand que celui de 1 ouverture,
on étend enfuite la chauffe en long dans la longueur
de la huche, obfervant de faire entrer la
baguette dans les boucles ( F G , fig. ; , pl. X )
ou attaches deftinèés à la retenir.
On accroche les quatre extrémités des deux longues
barres du châffis aux lanières des treuils qui
doivent les recevoir, & qu’on aura lâchés pour
cette opération ; on fait enfuite entrer l’entonnoir
dans le trou pratiqué à la furraçe fupérieure de
M E ü
la cage, qui répond à l ’anche, ou cet entonnoir
eft retenu par le bourlet dont il eft garni.
On dirige l’anche dans cet entonnoir, ou le
manche qui lui fert de prolongement, afin que la
farine qui fort par-là d’entre les meules , entre
dans la chauffe du blutoir.
On accroche aufli aux chevilles les deux longues
cordes ( OP ) qui côtoient dans des fourreaux
la longueur de la chauffe , & on roidit ces
cordes à difcrétion , en faifant tourner plus ou
moins les petits treuils qui tirent le châffis , &
dont les étoiles font retenues par les cliquets qui
leur répondent ■ en cet état le blutoir eft monte.
Il y a une tourte ( , fig 9 , pl. X ) de io
pouces de diamètre, frétée d’une bande de fe r ,
qui eft fixée fur le petit fer des meules au deffus
de la fouche, & au deffous des cartelles qui
foutiennent le plancher des meules. - -
Cette tourte eft traverfée par quatre chevilles
de bois de cornter ou alizier , comme les fufeaux
de la lanterne , ou les alluchons du rojiet ; à ces
chevilles répond l’extrémité K d'un bâton K L ,
fig- s > P1- x > Par dçs coins <ians on arbre
ou treuil vertical M N , placé du côté de la baf-
cule du frein, dont les pivots roulent, favoir, celui
d’en-bas fur une crapaudine fixée fur le fécond
doubleau du plancher inférieur, ou fur une femelle,
dont les extrémités portent fur le premier
& le fécond doubleau. Le tourillon fupérieur du
même axe roule dans un collet pratiqué à une des
faces d’une des cartelles qui foutiennent les meules.
Le même treuil porte, comme nous avons dit,
un autre bâton appelé baguette ( F G , fig. s ,
pl. X ) , qui entre dans la cage du blutoir , & va
paffer dans les attaches qui font coufues fur une
des longues cordes.
La tourte { a , fig. ç , pl. X ) , qui tourne avec
la meule fupérieure , éloigne horizontalement
quatre fois à chaque révolution l’extrémité K du
bâton qui lui répond, ce qui fait tourner un peu , le
treuil vertical, & par conféquent la"baguette qui y
eft fixée. Cette baguette tire donc la chauffe horizontalement
jufqu’à ce que la cheville qui répond
aU bâtçn fupérieur , venant à échapper, l’aélion
élaftique des longues cordes qui ont été tendues
hors de la direaion reâiligne que la bande par
le petit treuil leur a donnée, ramène la baguette
dans le fens oppofé ; ce qui fera retourner le
treuil & le bâton en fens contraire, jufqu’à ce
que celui-ci foit arrêté par une des chevilles de
la tourte * , qui, en tournant ; fe préfente à
lu i, & fur laquelle il'tombe avec une force proportionnée
à la tenfion des longues cordes.
- Ces ofcillations horizontales, répétées quatre
fois à chaque tour de meule, font que la farine
mêlée au fon, qui eft entrée par l'entonnoir de la
- chauffe, eft promenée en long & en large dans
la chauffe ,' & qu’elle paffe au travers comme au
travers d’un tamis , & tombe dans ia huche.
Le fon beaucoup plus gros , ne pouvant y
paffer, eft promené en long & en large dans la
chauffe ; en long , parce que la longueur de la
chauffe eft inclinée à l'horizon , & fort enfin par
l’ouverture annulaire où eft le cerceau, & fe répand
fur le plancher ou dans les facs deftinés à
lé recevoir.
On garnit de peau de mouton les extrémités de
la chauffe, parce que les parties fléchies un grand
nombre de fois en fens contraire, feroient bientôt
rompues , fi elles étoient feulement d’étamine.
Comme ce faffement continuel élève comme en
vapeur les parties les plus fines de la farine, on a
foin de clore la cage du blutoir, foit avec des
planches pour le deflus , ou avec des toiles epaiffes
pour le tour de cette cage.
Même on met un morceau de toile devant-
l’ouverture par laquelle fort le fon, pour empêcher
de ce côté la perte de la folle farine : ce morceau
de toile eft feulement attaché par fa partie fupérieure,
& pend comme un tablier devant l’ouverture
de la chauffe, par laquelle le fon s’échappe.
Ce font les chutes du bâton fur Les chevilles
qui caufent le bruit que l’on entend dans les
moulins, lorfqu’on laifl'e agir le blutoir : car lorsqu'on
ne veut pas féparer le fon de la farine, on
fufpend l’effet du blutoir, en éloignant le levier
des chevilles par le moyen d’une petite corde que
l’on attache à quelque partie du moulin ; on fait
aulïi paffer le manche de l’anche dans une autre
ouverture ( X , fig. 4 , pl. X ) , au haut de la
cage de la huche, que celle qui répond à la chauffe
du blutoir , & la farine mêlée avec le fon efl;
reçue dans la huche.
Pour l’en retirer, il y a vers les extrémités de la
huche des ouvertures (D E , pl. id.) pratiquées dans
la face antérieure, & fermées par des planches
mobiles dans les couliffes que l’on pouffe d’un
côté ou d’autre pour 'ouvrir ou fermer ; c’eft par
ces ouvertures que l’on retire la farine , que
l’on met dans des facs pour la tranfporter où l’on
juge à propos.
La huche repréfentée en grand, fig. 4 , pl. X ,
qui reçoit la farine, eft de snenuiferie. Les planches
qui en font la fermeture ont un pouce d’épais :
les qiiatre pieds & les huit traverfes font des
planches de deux pouces d’épais, qui font refendues.
On appelle l’anche, fig. 1 , pl. X , la conduite
par laquelle la farine tombe dan's la huche ou dans
le blutoir, par le moyen de la trempure, qui efl un
levier à lever la meule fupérieure ; ce qui fait
moudre plus gros ou plus menu , parce que le
petit fer foutient là meule fupérieure.
Le petit fer pofe fur fon palier , qui pofe fur
la braie ; il fera levé fi on tire la corde qui efl
attachée au bout de la trempure.
Le blutoir eft une chauffe prefque cylindrique
( A. B ’ fiS-.At S , d , pl. X ) d’étamine plus ou
, moins fine , d’environ 8 ’pieds de longueur, qui eft
, placée en long dans la cage, au deffus de la huche.
Cette chauffe, compoiée de trois ou quatre lés
d’étamine, efl terminée par le bout B , par un
cerceau d’environ 18 pouces de diamètre; & de
l’autre bout A , par un châffis quadrangulairc,
d’environ 8 pieds de long fur 7 à 8 pouces de
large.
Ce châflis & le cerceau font bordés de peau
de mouton, longue du côté du cerceau d’environ
3 pouces, & à laquelle -l’étamine eft réunie par
une couture double. Du côté du châflis , qui eft
lui-même fermé par une pièce de pareille peau,
clouée avec rivet fur le bois, eft aufli une fem-
blable bande de peau , mais plus large, fur la cir-'
conférence de laquelle la chauffe eft également
arrêtée par une double couture.
Cette bande de peau eft percée à la partie fupérieure
, d’une ouverture circulaire d’environ 3
pouces de diamètre, à laquelle on ajufte un en**
tonnoir ( C , fig. 7 , pU X ) , aufli de peau de
mouton, & terminé par un bourlet d’un pouce
ou un pouce & demi de groffeur.
Ce bourlet fert à retenir l’entonnoir à l’ouvei-
ture pratiquée à la face fupérieure de la cage dû
blutoir, comme on v o it, fig. 4. Cette ouverture
répond à l’anche par laquelle la farine , mêlée au
fon , fort de dedans les archures qui renferment
les meules.
Le long de la chauffe & de chaque côté , depuis
ïe milieu des traverfes verticales du châflis juf-
j qu’aux extrémités du diamètre horizontal du cerceau
qui termine la chauffe, s’étendent deux cordes
(O P j fig. S 1 fi,> pl- x ) 1 ùe'7 à 8 lignes de diamètre,
qui font renfermées dans des fourreaux de
peau de mouton , coufus fur la longueur de la
chauffe , fuivant les lifières de l’étamine. Ces
cordes font arrêtées par un noeud fur les traverfes
du châflis, & de l’autre bout fur quelques chevilles
, près de l’ouverture latérale, à laquelle le
cerceau de la chauffe eft ajufté.
Sur le milieu de la chasalle , & fur le fourreau
. qui renferme la plus groffe de ces cordes dont ont
a parlé, on coud , à 8 ou 10 pouces de diftance
l’une de l’autre, deux attaches ( F G , fig. ƒ , 6 ,
pl. X ) , ou boucles de cuir de-cheval, ou de peau
d’anguille , dont l’ouverture foit affez grande pour
recevoir l’extrémité d’un bâton qu’on appelle,ba*
guette , d’un demi-pouce environ de groffeur : ce
bâton eft fixé par fon autre extrémité dans une
mortoife pratiquée à l’arbre vertical M N qui
fait agir le blutoir*.
11 y a du côté de la cage qui répond au châflis
de la chauffe , deux petits treuils ( a b , c d ,fig. f 5
pl. X ) horizontaux, d’un pouce & demi de gros ,
dont les collets font arrêtés dans des entailles pratiquées
aux faces extérieures des deux poteaux
co rners de la face latérale de la Cage du blutoir ,
& où ces collets font retenus par de petites femelles
qui les recouvrent. Ces deux treuils portent
chacun à leur extrémité une roue de 4 ou 5 pouces
de diamètre, dentée en rochet f que l’on appelle
. étoile, à chacune defquelies répond un cliquet, §4,