
ces bandes d’étendeufes a auffi un trapan à trois
pieds, ou une [elle. Voyez jeteufe.
Serpente; ( papier) cette forte prend fori nom
du ferpent qui lui fert d’enfeigne. Comme elle
eft furtout deftinée pour les éventails , on la tient
fort mince, & on la colle avec foin. Sa fabrication
demande beaucoup d’adreffe & d’intelligence.
Auifi n’a - t- elle 'lieu que dans certains moulins
©h l’on eft inftruii des procédés particuliers qui
en a {lurent le fuccès. C ’eft furtout en Auvergne
que l’on réuffit le mieux à fabriquer le papier fer-
pente ; mais les Hollandois peuvent être encore
nos maîtres dans cette partie. J’en ai vu de deux
efpèces , dont on fe fervoit avec beaucoup de
fuccès pour les deffins lavés'.; celui qui avoit le
plus de corps, venoit de Hollande. Des ingénieurs
militaires qui en faifoient ufage , m’affurèrent qu’il
ne fe coupoit point dans les plis. L’autre forte,
plus mince encorê , fupportoit le lavis auffi-bien
que le premier ; elle étoit même très-commode,
vu fa belle tranfparence , pour copier promptement
le trait d’un deüîn quelconque. Tous les papiers
vernis fe caffent : ceux qui font huilés graillent
les papiers qu’ils touchent. Celui-ci étoit exempt
de ces inconvéniens. Il feroit à défirer que nos
fabricans s’appliquaffent à imiter ces fortes Hol-
landoifcs ; mais ce ne peut être qu’avec des chiffons
non pourris, & au moyen des cylindres, qui,
en raffinant la pâte , la laiffentdans l’état fibreux.
Voyez ragréer.
Serrer ; fe dit de l’ouvreur q u i, par de petits
coups & de légers balancemens , achève de faire
écouler l’eau furabondante , & de rapprocher en
même raifon les molécules de la matière fur la
foi me. On dit auffi que la matière fe ferre fur la
forme par de petits coups.
So leil ; ( grand Joleil ) papier d’un très-grand
format. Il y a auffi le papier au foleil , qui diffère
par le poids & la grandeur. Voyez le tarif,
pag. 53 6 & fuiv.
S olles , grandes & fortes pièces de bois , fur
lefqueiles font établies les piles dans les moulins
à maillets, pag. 488.
S ortes. Ce terme fert à indiquer les divers
papiers , relativement à leurs dimenfions & au
poids des rames. Ainfi le tarif que nous avons
publié confient un tableau des diverfes fortes. Les
pet tes fortes font celles dont les rames pèfént depuis
fix jufqu’à douze & quatorze livres , & font
d’un très petit format. On en fabrique 9 à 10 rames
par jour. Les moyennes fortes font celles dont
les rames pèlent depuis 15 jufqu’à 27 livres, &
qui' font de moyenne grandeur : on n’en fabrique
guère que fix à fept rames par jour.
Enfin ,:les grandes fortes pèfent depuis trente jufqu’à
80, & même cent livres la rame, & varient
beaucoup quant à leurs dimenfions : on n’en fabrique
que depuis deux jufqu’à cinq rames &
demie par jour.
Ce terme, employé en papeterie dans le fens
qu’on vient de faire connoître par les développe,
mens précédens , convient beaucoup mieux que
le mot efpèaes, qui ne pourroit pas y être fubftitué
auffi exactement..
On diftingue auffi des fortes de papier, relative»
ment à leur ufage. Nous avons joint ic i, par ordre
alphabétique , les principales fortes confidérées
fous ce point de vue.
Sucre ; ( papier à; ) blanc oa bleu. C’eft une forte
de papier qui fe fabrique avec deux formes , comme
les cartons de pâtes. Le bleu n’eft p^s ordinairement
de bon teint , & la pâte en eft fort grof.
fière : c’eft un mélange de bulle & de trace. On
dçvroit le coller avec foin, Lorfqueles matières qui
fervent à fa fabrication n’ont pas été pourries,
il eft ferme & cartonneux. C ’eft particulièrement
pour cette raifon que lès papiers àfucre , quinous
viennent de Hollande , font fi forts fk fi folides, &,
par ces qualités, obtiennent la préférence fur les
papiers à fucre- fabriqués en France , qui, étant
faits de pâte pourrie & ordinairement trop pourrie
, comme cela arrive fréquemment aux chiffons
bulles & traces, font mpllaffes & fans aucune force.
On voit qu’il feroit facile de perfectionner cette
forte en France , en fupprimànt le pourriffage,
& en fubftituant à nos foibles maillets de bons Cylindres
effilocheurs , mus par un fort cours d’eau.
Les fabriques des environs d’Orléans auroient be-
foin de cette réforme , & d’une perfonnç inftruite
qui pût y préfider & y introduire les procédés
Hollandois, comme ils ont été introduits dans la
fabrique de M. Cuvelier à Lille, pour la fabrication
du papier à fucre. M. Cibot, fabricant du
Limoufin, eft parvenu à perfectionner le travail
des papiers à fucre, foit quant à la couleur, foit
quant au collage ; tuais il lui manque un cylindre
effilocheur, au moyen duquel il pourroit être dif-
penfé de pourrir.
Surge ; ( pâte ) c’eft une pâte qui, n’ayant^ pas
de graiffe, quitte l’eau très-promptemqrit. Quelques
auteurs l’ont appelée feche , ce qui n’eft pas,
exaÇt dans tous les cas ; car fouvent cette pâte,
après qu’elle s’eft affaiffée fur la forme , peut être
couchée fans inconvénient, ce qui fuppote qu’elle
fournit affez d’eau aux feutrés pour que les
feuilles de papier que le coucheur y applique,
adhèrent partout également : or , les; feuilles ne
pourroient pas s’y prêter , ft la pâte étoit feche à
un certain point. La pâte furge demande aii relie
à être couchée à plat, & très-vite. Voyez, page
504 , comme ces fortes de pâtes modifient le
tra.^il de la cuve , & comme l’art & l’indufirie
onrparé à certains incoqvéniens que peuvent oc»
cafionner ces matières.
T asche journalière des ouvriers de la cuve;
c’eft la quantité de papier que les ouvriers de la
cuve fabriquent en un jour, fuivant les différentes
fortes. Voyez le tableau de çes-tâches , pag. 511-
T arif ; réglement quiprefçrit le poids des rames
& les dimenfions des différentes forte? de papiers-
Voyez pag- M Les E n c a n s & les confomma-
teurs S'écartent chaque, jour des dtfpofitions de
cette loi, page 547- , . , . .
Teiaettes ; toiles de crin dont on garnit les
' c ÆS du kas, & à travers lefqueiles l’eau fale s’écoule
des piles, pag. 489. Celles dont on garnit le
kas des piles à raffiner, font plus fines que celles
des piles à effilocher, afin de perdre moins de
matière à mefure qu’elle s’atténue davantage ,
mz '4911 foBt Sujettes à s’empâter par l’ouvrage
«op atténué, & par la graiffe , itii. ; fe crèvent
lorfque la tête du maillet du milieu eft trop près
du bord de la pile, ibid.
Tellettes du chapiteau des cylindres : lont titlees
de la même manière , & rempliffent les mêmes
VUTellièrè ; forte de papier dont on fait un ufage
fréquent. Il y en a de deux formats : la teüicre grand
format, & la telliere ordinaire ou papier de minifire.
Voy. le tarif, p. 5 37. Les fabricans de l’Angoumois,
par reconnoiffance -, ont mis à cette forte les armes
deM. Turgot pour.enfeigne, & l’appellent en con-
féquence papier Turgot. Ce miniftre s’intéreffoit
au progrès de la papeterie dans la généralité de
Limoges , & comme adminiftrateur., & comme
connôiffeur.
Tête des rfiailletsi fes dimenfions varient,
quant à fon épaiffeür , dans les différentes fabriques
, ibid. La tête du fort a cinq ou fix lignes
en épaifieur de plus que les autres , pag. 490.
Voyez Maillet.
Tour de la cuve ; affemblage de diverfes
planches établies fur une partie du bord fupérieur
de la cuve, pour fervir particulièrement au tranf-
pôrt des formes de l’ouvreur au^ coucheur , &
du coucheur au leveur , ainfi qu’a porter / egout-
m Voyez pag. 497- . . - I . .
Trace ou trejfe ; papier gris qui fert a faire 1 intérieur
des cartes à jouer. C ’eft une forte dont les
dimenfions font arbitraires. Voy. le tarif, p. 5 3 8* U
doit être fabriqué d’une pâte bien égalé ôi. fans grumeaux
, afin de ne pas nuire au liuage des cartes.
Outre cela , il doit être bien colle , pour donner
du corps & du maniement aux cartes.
Trapans , non drapans ; fortes de planches plus
ou moins épaiffes , qui fervent à differentes operations
de la papeterie. Trapan. fignifioit planche
dans l’ancien langage, & il s’eft conferve dans nos
fabriques. . - ;
On appelle trapan une planche du tour de la
cuve qui fert au tranfport de la forme de l’ouvreur
au coucheur. C’eft fur un trapan ou plateau
épais que le coucheur commence à placer les
feutres, pour renverfer deffus les feuilles de papier.
C’eft fur ce même trapan que la porfe finie
eft tranfportée fous la preffe. Avant de defeendre
le banc de preffe , on garnit la partie fupérieure
de cette porfe de trapans qu’on appelle mifes. C’eft
auffi fur un trapan que le leveur place les feuilles
de papier, lorfqu’il lève à felle plate , ou qu’il
met. les. porfes blanches lorfqu’il lève a felle inclinée.
Enfin , on met de forts trapans deffous & deffus
les porfes blanches , lorfqu’on les place fous la
preffe. Il faut que fur un femblable trapan le
gouverneur du moulin porte à l’étendoir les porfes
pour les mettre en pages. Lorfqu’on execute
les opérations de l’échange dans une fabrique, il
eft bien effentiel qu’elle foit meublée en trapans
ou plateaux , tant pour les relevages*que pour les
preffages ; car on doit avoir pour principe de ne
manier aucune porfe fans le fecours des plateaux
ou trapans. En tranfportant les porfes a nu fur
là tête , on court rifque d’occafionner des fronces
ou des caffés , ou enfin d’en écrafer les bordures.
On doit pareillement fe fervir de trapans' pour
tranfporter les mouillées à l’étendoir, & pour les
placer fur la felle.
Enfin, fi l’on veut affurer le fuccès des apprêts que
le papier doit recevoir à, la falle , il eft utile d’avoir
un grand nombre de trapans ou plateaux plus
ou moins épais, plus ou moins forts ; ils fervent a
preffer avec plus d’effet les papiers, qu’on preffe fou-
vent fans fuccès , parce qu’on les arrange par piles
\ élevées fans l’interpofition d’aucun trapan. Ceffc
\ faute de ces trapans, dont les Hollandois font un
ufage fi utile, que nos preffes de falle, quelque
fortes qu’elles foient,non-feulement ne donnent pas
un bel apprêt aux papiers , mais même ne détrui-
fent pas les moindres plisiqui reftent fur les feuilles.
Il eft bien effentiel que les trapans, qui font
l’office de plateaux , foient formés d une feule planche
, & fans aucun affemblage ; car la ligne des
languettes s’entrouvrant par le fervice , occa-
fionne plufieurs faux plis aux pôrfes quon met
deffus.
Les plateaux ou tfapans légers , faits de bois de
fapin, font de bon ufage, mais les plateaux un peu
forts doivent être de bois de chêne. _
T riage du chiffon ; opération qui confifte à
féparer le chiffon en différens lots , fuivant la fi-
neffe & la blancheur des toiles , & particulièrement
fuivant qu’elles font plus ou moins ufees 9
& d’une trituration plus ou moins facile. On doit
mettre à part en même temps tout fil a coudre, &
détacher toutes les coutures : enfin, on finit par
réduire tous les chiffons en morceaux d un^ petit
volume. Le nombre des-lots de ce triage varie
fuivant le travail des .papeteries , la quantité & la
qualité des chiffons. Le triage ordinaire en fait
trois lots : celui des fins , celui des moyens, &
celui des bulles. D’autres fois on diftingue les fu-
perfins , les fins , le s mi-fins, les-moyens, les bulles
gris-blancs, les bulles gris , les traces, les coutures, les
maculaturcs ■ & les déchets greffiers , pag. 4^4 > & c»
T riage ; c’eft le quatrième lot des papiers dé-
liffés à la falle. Voyez délijfer.
T rieuses ; femmes occupées à faire la fépara*
tion des chiffons par lots , comme nous venons
de l’indiquer ci-devant, au mot triage. Je crois qu’il