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rois, à l’imitation de celle des empereurs ; & de
l’autre une croix, avec le nom du lieu où la pièce
avoit été faite.
Sous la fécondé race,on s’eft encore fervi.de
fojs d or ; mais ils pefoient 13a grains, & n’a-
voient cours que pour 40 deniers.
Pendant le commencement de la première race
ou s’en fervit encore ; mais on ne fait ni le poids’
m la valeur : on croit que ce pouvoit être le
üorin d’or ou le franc d’or.
So l , monnoied’or. Lorfque les François s’établirent
dans les Gaules , les Romains tailloient
72 fols dans une livre d’or , c’eft-à-dire, que 72
fols d’or pefoient une livre , & chaque fol 96
grains, puisqu’il y en avoit 6 à l’once; mais ces
onces n étoient pas égales à celles de notre poids
de marc , elles étoient plus foibles d’un neuvième ;
de forte que les 12 onces Romaines dont là
livre étoit compofée, n’en pefoient que 10 & ^
des nôtres, comme on vient de le dire, & par
conféquent cette même livre de 12 onces réduite
a 10 onces y , ne compofoit que 6144 grains,
lefquels divifés par 7 2 , faifoient revenir le fol
dor à 85 grains f , ce qui fert de preuve que le
denier d’argent devoit pefer 25 grains ÿ , comme
on 1 a dit ci-deffus, au lieu de 21 ou environ.
Sol morlas ; monnoie d’argent. On lit dans
le 7 e tome de l’hiftoire chronologique du P. An-
felme , page 109, que Sanche II du nom, v icomte
de la Barth, feigneur d’A ure, fonda en
1235, dans l’abbaye de Bonnefons, un anniversaire
pour lui & pour fes *parens, moyennant fix
feptîers de froment , trois charges de vin & 20
fols morlas.
Sol paris is ; cette monnoie d’argent étoit en
nfage des 1 an 1060; c’étoit la 20e partie de la
livre ; elle portoit ce nom étant fabriquée à Paris./
Sol tournois ; monnoie d’argent avant &
vers_la fin du règne de Philippe I il y avoit
des fols tournois ainfi nommés, étant frappés à
So l , ou fo u ; ancienne monnoie de billon.
Nous avons actuellement en France de plu-
fieurs. fortes de fols de billon fabriqués Tous diffé-
rens règnes.
On en voit qui ont été fabriqués fous le règne
de Henri III, en l’année 1577; ils font marqués
. d un cote d un écuffon couronné entre deux HH,
& de 1 au ire d une croix & d’une couronne dans
chaque angle. Ils étoient alors nommés douzains,
parce qu’ils valoient 12 deniers : ils valent actuellement,
1735 , 2 fols.
Ceux du cardinal de Bourbon, de l'année 1793 ,
portent d’un côté un écuffon couronné entre deux
C C , & de, l'autre une croix avec deux fleurs de
lys a deux des quatre angles, & deux couronnes
aux deux angles : ils étoient aufii appelés douzains,
& ils valent pareillement 2 fols.
Ceux de Henri IV , de l’année 1602, font marqués
d un cote d’un écuffon couronné entre deux
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HH, & de l’autre, de la même croix de ceux de
Henri III & du cardinal de Bourbon : ils s’ap.
peloient douzains, & valoient 2 fols. *
Ceux de Louis XIII, de l’année 1 <5j 8 , font
marqués de même, excepté deux LL au lieu
de deux HH : ils étoient encore appelés dop,
zains, & paffent aujourd’hui pour 2 fols.
Ceux de Louis X IV , de 1658, étoient marqués,
d’un côté, d’un écuffon conronné’entre deux
LL couronnées, & de l’autre de la même croix
ci-deflùs avec une fleur de lys à chaque angle-
il y en avoit de doubles & de frmples, au ‘titré
de deux deniers 12 grains , à la taille de 66 au
marc, les doubles de 132, les Amples & les premiers
valant 30 deniers, & les derniers 15.
, ^ y *n, eut Vautres, de l’année 1693 , marqués
d’un côté d’un écuffon couronné, & de l’autre
de quatre LL doubles couronnées, qui ‘forment
une croix, avec une fleur de lys à chaque angle.
Les derniers font de l’année 17 12 ; ils eurent
d abord cours, les doubles pour 30 deniers, &
les Amples pour 15 deniers ; ils font marqués
J d’un côté de LL couronnées, & de l’autre d’une
croix fleur-de-lifée; ils paffent auffi les uns pour
2 fols, les autres pour un.
Sommier ; on appelle ainfi la partie fupérieure
qui ferme la baie ou ouverture du balancier.
S o u , que l’on écrit communément f o l , eft
tantôt une mortneie courante & réelle, & tantôt 1
une monnoie imaginaire & de compte.
Le fol cTà-prefent, qui fert de monnoie courante,
eft une petité efpèce faite de billon, c’eft-
à-dire, de cuivre tenant un peu d’argent, mais
plus ou moins, Avivant les lieux & les temps où
il a été fabriqué.
Sou ou fols d'argent; monnoie d’argent, dont
Pn fe fervoit fous la première race de nos rois:
ils étoient réels & effe&ifs, & pefoient 345 grains.
Su r a ch a t ; on nomme ainfi la remife que
des particuliers exigent du bénéfice que fait le
roi fur la monnoie, ou de partie de ce bénéfice
fur une quantité de marcs d’or ou d’argent qu’ils
fe chargent de faire venir- de l’étranger.
T aille ; terme de monnoie, par lequel on
entend la quantité des efpèces que le prince ordonne
qui foient faites d’un marc d’o r , d’argent
ou -de cuivre..
Ainfi les louis d’or font à la taille de trente au
marc; les écus de fix-livres font à la taille de
huit & trois dixièmes au marc.
T aille RESSES , à la monnoie, font les femmes
ou filles de monnoyeurs, qui nettoientJ ajuftent
les flans au poids que l’ordonnance preferit : elles
répondent de leur ouvrage , & les flans qu’elles
ont trop diminués font rebutés & cifaillés.
Les taillereffes ajuftent les pièces avec une
écôuane, après avoir placé le flan au bilboq-iet.
Oh leur a donné le nom de taillereffes dans le
temps queTon fabriquoit les* efpèces àu marteau
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parce qu’elles tailloient alors les carreaux. ( Les
jnonnoies anciennes étoient carrées).
T a i l l e u r g é n é r a l des monnoits ; c eft celui
à qui il appartient feùî de graver & tailler les
poinçons & matrices fur lefquels les tailleurs
particuliers frappent & gravent les carrés qui
doivent fervir à la fabrique des efpèces dans les
hôtels des monnoies, ou, fnivant leur office, ils
font attachés. . , . .
T a l o n ; c’eff l e r e b o r d d ’ u n c o in o u p o in ç o n
nommé l a pile, d o n t o n f u i f o i t a u t r e f o i s u f a g e
dans le s m o n n o ie s .
T a s s e a u ; outil de fer fixé dans une enclume,
dont on fe fervoit autrefois pour façonner
deffus, les morceaux de métal deftinés affaire des
pièces de monnoie.
r T é m o i n (/< ? ) ; l e s effayeurs appellent ainfi le
petit bouton d’argent qui a été tiré de la même
quantité de plomb que celle employée dans l’opération
de la coupelle. x
T e n a i l l e s des monnoyeitrs ; fortes de pinces
à croiffant, avec lefquelies ils prennent les creu-
fets hors du fourneau , pour verfer dans les
moules l’or fondu qu’ils contiennent.
T e s t o n ; ancienne monnoie d’argent, qui fe
fabriquoit en France & dans plufieurs autres
états, mais qui n’a plus cours dans le royaume
& peu dans les pays étrangers , excepté en Italie,
où il eft également monnoie courante & monnoie
de compte.
Lorfqu’on fabriqua les teftons en 1513 , fous
Louis XII, ils ne valoient que 10 fols: ils étoient
à la taille de 25^ au marc , tenant 11 deniers
8 grains de loi. Ils augmentèrent enfuite à proportion
du prix du marc d’argent ; & lorfqu’ils '
ont ceffé d’avoir cours en France , ils étoient
montés à 19 fols 6 den., c’eft-à-dire, à-peu-près
au tiers de l’écu de 60 fols : ils étoient ainfi nommés
, à caufê de la tête qu’ils portoient pour empreinte
d’effigie.
T e s t o n ; monnoie d’argent, de François I ,
du poids^de 7 deniers 10 grains, valant, en 1641,
20 fols, les demis à proportion.
Teftons de Henri I I , de 1549, idem'.
de Charles IX , de 1561, idem.
de Henri III, de 1577, idem.
de Louis deMontefpan, de 1 574, idem.
vieux de Lorraine , d’Antoine & de
Charles, de 1524, pefant 7 deniers
8 grains, idem.~
de Henri & Charles de Lorraine, du
poids de 7 deniers.
du cardinal de Lorraine, du poids de
6 den. 15 grains, de 1605.
• de Befançon, de Charles V , de 1623 ,
idem.
T i e r s de fol; monnoie d’or en ufage en France
fous Clovis I , & fous les règnes fubféquens :
ils valoient 13 deniers le fol d’or en valoit 40,
& le demi fol d’or 20; mais ces deniers, comme
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on l’a dit à l’ article des fols d’or , étoient d’argent
: le tiers de fol d’or pefoit 28 grains ~ on
environ.
T irepoil , nom que l’on donnoit dans les
monnoies, à un ancien procédé pour blanchir les
flans ou pièces de monnoie.
T itre de l’or ou de l’argent ; on défigne par es
mot, le dégré de pureté de ces métaux précieux.
Le titre de l’or le plus pur eft à 24 kafats, celui
de l’argent eft à 12 deniers.
T oison d’argent ; monnoie de Philippe, duc
de Bourgogne , comte de Flandres , en 1498 , à
11 deniers 12 grains de fin.
T onne d’or1! on entend par tonne d’or en Hollande
, une fomme de cent mille florins , valant
de 210 à 220 mille francs argent de France.
La tonne d'or en Allemagne repréfente cent
mille thalers ou écus, 'équivalons à environ 375
mille livres de France.
T ourno is; c’étoit une petite monnoie cordée
de fleurs de lys , qui avoit cours anciennement
en France. Elle tiroit fon nom de la ville d*
Tours, où elle^toit frappée. La monnoie tour-
noife étoit plus foible d’un quart que la monnoie
parifis.
Il y avoit des livres, des fols, des deniers
tournois.
Depuis l’abolition de- la monnoie parifs fous
Louis X IV , on n’a plus employé le mot tournois
, que pour diftinguer dans le commerce les
écus, les livres, fous & deniers de France, des
monnoies de même nom dont on fait ufage dans
‘ les pays étrangers.
T ournois. On appelle mal à propos en
France’ livre tournois, une forte de monnoie de
compte dont on s’y fert pour tenir les livres,
ce terme ayant été aboli par l’ordonnance de
i <567'.
T ranche. Ce terme de monnoie fignifie la
circonférence des efpèces, autour de laquelle on
imprime une légende ou un cordonnet, pour empêcher
que les faux monnoyeurs ne les puiffent
rogner : ôn ne peut marquer que les écus de la
légende, Domine falvum fac regem , parce que
leur volume peut porter des lettres fur la tranche ;
mais le volume des autres efpèces, tant d’or que
d’argent , ne fauroit porter fur la tranche qu’un
cordonnet avec un grenetis des deux côtés, oa
feulement une hachure.
L’ufage de mettre une légende fur la tranche
des monnoies, a commencé en Angleterre. François
Leblanc, dans fon traité des monnoies de
France, dit qu’il faut efpérer qu’ un jour on protégera
la nouvelle invention qui marque les
.monnoies fur la tranche , en même temps que la
tête & la pile. Ce fouhait, qu’il faifoit en 1690,
ne fut pas long-temps à être accompli dans ce
royaume.
T ranche de la médaille ; c’eût ce qui montre
fon épaiffeur en dehors.