
fer ver fon air principe, & fon air furabondant ,
même i’imprégner d’un air nouveau.
Pour cet effet, Ü faut mettre dans le fond du
vafe avec l’huile, une éponge trempée dans une
pâte un peu liquide , formée d’un mélange de deux
parties d’alun en poudre, & d’une dé craie de
Champagne , ou dé toute autre terre a b for ban te ,
qui aura plus d’affinité avec l’acide VitrioUque de
l’alun, que la terre argileufe n’en a elle-même. Il
feformera une nouvelle décompofition & une
combiria'.fen lente de ces fels ; mais comme qu’il
fe fait en ce genre aucune nouvelle union,il ne
ne fe dégage en même temps beaucoup d’air ,
cet air fe mêlera à Tliuih; à mefure qu’il s’échappera.
. 1
Ce ferait une erreur de penfer que ces fels &
ce mélange peuvent altérer la qualité, de l’huile^
ils font tous infolubles dans l’huile : la préfence
de l’huile qui enveloppe ces fels., les rend encore
plus lents dans leur rçaâion. Il ne fe produira
donc de l’air qu’infenfiblement, & feulement
pour fournir à la perte que l’huile en
pourra faire.
S i , malgré cet avantage, l’huile faifoit encore
un dépôt mucilagineux , ce dépôt étant répandu
dans les cavités & les cellules de l’éponge , fe
trouve en plus petites maffes raffemblées : il eft
par cette raifon moins difpofé à la fermentation.
On peut avoir encore recours à une autre méthode
pour empêcher les huiles de fe rancir ; c’eft
d’y ajouter une plus grande quantité de mucilage
doux , qu’elles n’en contiennent ordinairement,
pour parer d’avance à la perte qu’elles feront dans
la fuite.
Le fucre eft la feule fublançe qui puiffe être
employée avec facilité : il le iaut faire diffouc’re
par trituration à froid dans une portion d’huile ,
pour être mélangé enfoite dans la maffe reliante..
Les proportions les plus convenables font de
fix onces de fucre fur cent livres d’huile ; mais fi
l’huile eft déjà rance & quelle n’ait pas été
faite avec les précautions indiquées , cette méthode
nuit au lieu d’être avantâgeufe ; car le fucre
développe encore plus l’odeur & le goût qu’elle
pourrait avoir.
Il faut tenir les vafes dans lefquels on met
rht-ilê, dans des caves fraîches, & en tout fem-
blables aux meilleures caves pour conferver le vin.
On doit avoir foin de laver fçrupuleufement. les
vaifleaux qui doivent la contenir, & paflêr enfùite
dans ces vaifleaux un peu d’efprit-de-via ou de
froment. Il eft effentiel de tenir ces vaitieaux parfaitement
bouchés, ce qui eft totalement oppofé
à la coutume ordinaire.
Ce n’eft pas affez d’avoir dépouillé ces huiles
de leur mauvais goût, de leur odeur défagréabie
enfin de les avoir rendues bonnes pour tous les
ufages économiques, il faut encore les corriger
quand elles font devenues rances.
L’huile effentielle, les réfines mifes à nu par
l’abandon du mucilage , font les principes du goût
& de l’odeur defagréables. L’efprit-de-vin omde
froment les corrige à peu de frais.
Pour cela faites légèrement chauffer l ’huile ;
ajoutez de l’efprit-de-vin ; agitez le vaiffeau quand
l’efprit-de-vin fumera fur l’huile ; féparez cette
huile de i’efprk-dé-vin, & ajoute,z-eu de nouvelle.
On peut également faire cette opération à
froid. .
Cet efprit-de-vm fe charge de l'huile éthérée ’
& peut-être de la réfine ; mais il n’eft point perdu
ni altéré pour cela en le 'traitant de la manière
fuivante.
Il faut l’étendre dans fix parties d’eau de chaux
légère, féparer l’huile éthèree. qui fumage cette
eau après ce mélange, la filtrer fur de la chaux
leffivée. Cette eau dépofera fon principe huileux
, & par la diftillarion on ^retirera & on fépa-
rera 1’efprit-de-vin de l’eau dans laquelle on l’a-
voit mêlé ; alors il eft auffi pur & auffi inodore
que dans fon premier état.
Ces huiles ainfi corrigées,, gardent pendant plu-
fiéurs jours une fenfation fraîche quand on des
goûte, & elles ont une légère odeur d’efprit-de-vin
qui n’eft pas défagréabie, & qu’on peut cependant
leur enlever par des lotions réitérées dans
l’eau ordinaire, fi on veut les employer tout de
fuite.
Cette correûion de la fancidité des huiles, donnerait
un bénéfice confidérable à celui qui, après
s’être exercé, l’entreprendrait dans le grand.
V O C A B
C o l s A o u c o l z a , e fp è c e d e c h o u d o n t
la g r a in e a b o n d a n t e r e n d b e a u c o u p d ’ h u i le p a r
expreffion.
G r o s s e n a v e t t e ; n o m d o n n é à l a g r a in e de
c o lfa , p a r c e q u ’ e l l e e f t p lu s g r e f f e , e n e f f e t , q u e
la g r a in e d e n a v e t t e .
N a v e t t e ; e f p è c e d e n a v e t f a u v a g e , q u i p r o -
U L A I R K
duit une femence ou graine abondante, dont on
peut tirer de l’huile par expreffion.
R a b e t t e ; c’eft la même plante que la navette ,
dont la graine rend de l’huile par expreffion.
T o u r t e a u x de colfa ; ce font des réfidus de
la graine dont on a exprimé l’huile. Ces pains
ou tourteaux peuvent feryir à nourrir & engraif-
fer les beftiaux.