
Ci-càtitrc, ................................... . . 610 1.
Le gros fer, l’anflle, le pas ou la cra-
paudine , environ 150 à 200 liv. fuivant
leur force, ci . , . . . , . . 200
Le châfiis à drèffer les meules » avec fes
v is , châflis de fe r , poêlette de cuivre &
crapaudine métallique; le tout environ 60
à 80 liv. ci .. .■ i. - . 1. . » . « . 80
Les deux meules de bonne qualité &
bien mifes en moulage, coûtent 800 1. à
rooo liv. ci . . 1 . . » . . ... . . 1000
Les cercles des meules, couvercles, tré-
mions, porte-trémrons, trémie, aug'et &
frayon , environ 000 liv. ci . . 1. . 200
La huche & fa bluterie de deffous, ou
dodinage-, environ 90.- à 100 liv. ci. . . 100
. Les bluteaux, de 15 à 24 liv. pièce, fuivant
leur fineffe ; ci . . . . . , . . 48
Le babillard nud 15 liv., & ferré 30 liv. ci. 30
En y joignant les machines néceffaires
pour cribler & nettoyer lès grains, il faudra
une lanterne qui prenne dans le rouet,
un petit arbre de couche , poulies » cordages,
ventilateur, un cylindre d’environ douze
pieds de long fur deux & demi de gros,
garni de feuilles de fer blanc piqué ; un
crible d’Allemagne, un crible des Chartreux ;
toutes ces machines peuvent coûter de 300
à 800 liv. fuivant leur qualité, ci . . . 800
Total des prixt environ . . . . 3068 L
Précis des Opérations qui doivent précéder la
conjlruéîlon ePurt Moulin à eau de pied ferme.
. Avant de eonflruire un moulin à eau de pied
ferme fur le bord d’une rivière, il faut niveler
l’eau qu’on veut employer à le faire mouvoir, afin
de voir à quelle hauteur on pourra faire gonfler
cette eau. à l’aide d’une échue, d’une digue ou
d’une chauffée.
, D ’après ce nivellement, on jugera du lieu où
l’on doit placer le moulin & où la chute d’eau
fera plus conyenable au propriétaire, fans nuire à
fes voifins.
Il faut niveler, mefurer l’eau,, plutôt en été
qu’en hiver ; mais il faut connoître aufli l’état de
cette eau dans les faifons pluviëufës.
En mefurant le produit de l’eau, il faut la contraindre
à ne s’écouler que par un endroit, afin
de voir combien il en paffe de pieds cubes dans
une minute, un quart d’heure, &c.
En tout état des chofes, à côté de l’êclufe qui
doit foutenir l’eau deftinée à faire tourner la
roue du moulin, il faut faire un décharg'eôir, &
même deux., s’il effc befoin, pour faciliter l’écoulement,
du fupetflu de l’eau , fur-tout dans les
tems de crues, & pour éviter de noyer les ter-
reins voiries.
Quand on connoît la quantité ;d’eau dont on
peut difpofer , la hauteur de fa chute & fon poids,
il faut voir ri la dépenfe qui s’en fera par un
permis de largeur égale à la fuperficie d’une des
aubes ou auges de la roue, ne l’excédera pas.
Quand l’eau n’eft pas abondante, on peut en
augmenter la force en faifant le permis ;plus étroit ;
alors l’eau étant plus ferrée , fon■ cours eft plus
roi d e , il a plus de vîteffe & de force.
Lorfqüê l’eau n’eri pas affez abondante pour
Jfa-ire tourner la roue par-deffous , fi fa chute le
permet, on conduit l’eau audeffus de la roue
par une auge inclinée , ■ dont l’entrée fe ferme
avec une vanne de même largeur que Tauhé de
la roue..
Le col de cygne au faut du moulin doit être
fait en chanfrein d’environ trois ' pouces ; l’eau
tombera plus roide fuir les aubes que fi lë faut
étoit droit.
Entre la vanne & la roue: il ne doit y avoir
que le moins d’intervalle poffible, afin que l’eau
en fortant du pèrmis , frappe les aubes & foit
toute employée à faire tourner la roue, fans qu’il
s’en perde.
La vanne-mouloir aura de vingt à trente pouces
de large , fuivant. la force de l’eau ; car s’il y a
peu d’eau, la vanne doit être plus étroite , &
plus large au contraire s’il, y en a beaucoup.
A la fuite de la vanne-mouloir, fera conduit
un glacis , une reillière ou courrier en bonne
pierre dure plate & en chaux, vive., le fond .&
les cotés de même.
Il faut conduire la reillière depuis lë bas' de
la roue jufqu’à vingt-quatre à trente pieds? çle
longueur au-deffous, & même plus , .s’il fe peut,
& lui donner une pente d’environ un pouce &
demi par toife, pour faciliter & précipiter le cours
de l’eau , afin qu’elle fuie des aubes fans faire
aucun obftaclè.
Au lieu de faire cette conftruâion en dalles de
pierres , on peut la faire en madriers de bois;
mais alors elle dure moins.
Il faut que le courrier aille en s’élargiffant vers
fes deux extrémités y pour faciliter l’entrée 8c la
fbrtie de-l’eau*
Il ne faut donner entre les bords de l’aube &
le coffre du courrier, que le jeu nécëffaire pour le
mouvement de la roue, afin que "toute l’eau (oit
uniquement employée à la faire tourner..
Il faut que les aubes de la roué ne foient qu’en,
nombre fuffifant* & qu’elles foient diriribùées de
-manière qu’elles ne fe nuifent point, qu’elles ne
fe rejettent point l’eau les unes fur les autres
cela .empêcheroit la roue de recevoir toute la
force du courant de l’eau, & rétarderoit fort mouvement.
La vîteffe de la roue & de la meule tournante
eri toujours en raifon, i°. de la puiffance, motrice,'
ou de la force de la chute & du courant
d’eau* qui les fait tourner ; 20. de la bonne. diftribution
\ ajuflage & proportion des aubes ou
auges; 30. de la rériftance de la meule par fon
poids; 4°. de fon équilibre fur fon pivot ; «5°. de
la rériftance du grain par fa dureté ; .6°. de la
rériftance qu’occarionnent par leur frottement
toutes les parties du moulin qui concourent à
moudre le grain.
En général, la puiffance doit être plus forte
que la rériftance, afin de la vaincre : ainri la roue,
fon arbre tournant, les meules & toutes les autres
.pièces du moulin, doivent être proportionnées à
lia puiffance ou à la force de l’eau qui doit les
? faire agir.
J’ai vu deux moulins à côté l’un de l’autre j ils
avoient la même chute d’eau ; l’un étoit d’une
mécanique légère , fes meules n’avoient que cinq
pieds deux pouces de diamètre & fix pouces
d’épaiffeur; l’autre, quon nommoit le grand moulin,
étoit d’une mécanique plus forte, fes meules
avoient rix pieds quatre pouces de diamètre &
: fix pouces d’épaiffeur ; la qualité des meules des
j deux moulins étoit à-peu-près la même ; cependant
le grand moulin faifoit un tiers moins d’ouvrage
que l’autre.
I Pour faciliter l’eftimation de la quantité de
fetiers de grain - que peut moudre en 24 heures
un moulin économique bien dreffé, dont toutes
les pièces font en bon état, & dont on connoît
la force motrice, ou la quantité de pouces cubes
d’eau qui le fait mouvoir, je vais faire connoîtrfe
‘ la quantité de grain qu’ont moulu , dans un tems
tftonné, deux moulins économiques, l’un en def-
’ fus, l’autre en deffous, bien conditionnés,' & la
quantité de pouces cubes d’eau qui ont produit
cette mouture. Cette dëfcription fera peut-être
plus inftu&ive pour les Meuniers que les favans
j calculs des hydrauliftes ; d’ailleurs je ne puis &
ne veux dire que ce que je fais.
Moulin ayant l’eau tn deffous.
| Son avant-bec ou glacis porte 35 pieds de long
fur fix de large à fon entrée, revenant 3 17 pouces
à 4a vanne-mouloir.
1 ! La vanne mouloir a pareillement 17 pouces
|douverture, & dix pouces d’eau de hauteur près
la vanne.
La reillière ou le courrier, à la diftance de 18
.pouces de la vanne mouloir, porte 15 pouces dix
« lignes de large, fept pieds de long, & le furplus ,
ISU1 eft de 24 pieds de long, fe termine à fon
| ei^,^uc" ure ^ 3° pouces de largeur; enfin cette
^reilhere a 4 pouces de pente fur fa longueur.
Le faut ou la chute d’eau de ce moulin eft
2 e 5 Pieqs 4 pouces, depuis l’aplomb de l’arbre
tournant jufqu’à l’entrée du col de cygne.
| arbre tournant a 17 pouces de gros ou en
Bicarré. 0
La roue, y compris fon aubage, a 14 pieds
I e ïametre ; favoir, 10 pieds 8c demi de ceintre,
8c 3 pieds & demi d’aubage ; cependant les aubes
n’ont que 21 pouces de long ; mais elles font
répétées deux fois fur la fuperficie de la' roue.
Le rouet a 6 pieds 6 pouces & quelques lignes
de diamètre, 6 pouces 6 lignes d’épaiffeur , &
44 dents ou chevilles, dont chacune a 5 pouces
4 lignes de pas ou de diftance de l’une à l’autre..
La lanterne a 8 fuféaux de même pas que les
dents du rouet.
La meule courante a 6 .pieds 3 pouces de diamètre
, fur 11 pouces d’épaiffeur. Toutes les
pièces & ferrures de c,e. moulin font de la meilleure
conftruétion..
Ce moulin , ayant dix pouces d’eau de hauteur
à la vanne-mouloir, fournit 170 pouces cubes à
la roue ; ces 170 pouces d’eau ont moulu 120 livres
de blé, poids net,/en 58 minutes ce qui
fait 12 fetiers & 9,9 livres de blé en 24 heures;
le fetier pefant 240 livres.
Ce produit n’eft pas le même depuis le corn-*
mencement de r’habillage des meules jufqu’à ce
qu’elles foient ufées. Ce produit eft celui du milieu
du r’habillage ; car les premiers jours , la
meule, étant plus coupante, moud plus de bled,
& fur la fin du r’habillage, la meule, étant liffe,
moud moins.
Il faut encore faire attention que ce produit eft:
aufti celui d’un blé qui n’eft ni trop fee, ni trop
mou; car l’un & l’autre influe fur la qualité 8c
quantité de la farine.
J’obferve encore que ce calcul eft appliqué à
la mouture fur blé feulement, dont le fon ne
pèfe qu’environ cinq livres le boiffeau, mefure
de Paris, ainft qu’il fe pratique ou doit fe pratiquer
dans la mouture économique ; car fi l’on
entend«mouture économique finie, le calcul doit
comprendre, aufti le plus ou moins de fineffe des
bluteaux. Si l’on emploie des bluteaux très-fins,
& qu’on faffe moudre cinq ou‘rix fois les gruaux,
cela alonge la mouture, & ne fait pas toujours
la meilleure farine ; elle eft trop dilatée , elle
perd fon goût de fruit , elle fe conferve plus
difficilement, & le pain en eft moins bon: ainft
je ne calcule que fur la mouture à blé , le remoulage
des gruaux étant arbitraire.
Autrefois on comptoit la mouture fur blé
comme les deux tiers de l’ouvrage fait ; mais depuis
que le luxe emploie des bluteaux plus fins,
la mouture fur blé n’eft guère que la moitié de
l’ouvrage, & l’ouvrage en eft moins, b on, par
les raifons que je viens de dire.
Moulins en deffus.
L’avant-bec de ce moulin 3 3 5 pieds ae long
fur 13 pieds à fon entrée, & 5 pieds 6 pouces à
fon embouchure; il y a 3 pieds.d’e.au de hauteur
à l’entrée , & 1 pied près la vanne-mouloir ;
~7 pouces à la diftance d’un pied de la vanne»
i & 4 pouces au milieu de l’auge.