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afin d’éviter la grande effervescence qui feroit rejaillir
les liqueurs hors du vafe.
Ce mélange de deux livres de vitriol & de
deux livres de cendres, doit être employé aux
proportions ufitées du verd-de-gris, & au même
poids, & on l’ajoutera aux autres liqueurs de la
teinture à divers temps, comme on le pratique
à l’égard du verd-de-gris.
Le noir ainfi teint, n’altérera point les marchandises
, cette préparation tend plutôt à les
adoucir qu’à les corroder, particulièrement les
chapeaux, dans la teinture deSquels il entre beaucoup
de verd-de-gris.
On confeille encore à ceux qui voudront fubfti-
tuer cette préparation au verd-de-gris, d’avoir
toujours Sous la main deux vaiffeaux : dans l’un
on tiendroit une diffolution de vitriol de cuivre,
■ & dans l’autre une leffive très-forte de cendres
prêtes à être mêlées dans le beSoin : car lorsqu’elles
Sont gardées quelque temps étant mêlées ,
elles ne produisent point une réuffite auffi Satisfaisante.
Noir des corroyeurs.
On appelle premier noir, chez les arrifans qui
donnent le corroyage aux cuirs quand ils ont
été tannés , la première teinte de cefte couleur,
qulils appliquent fur les peaux d’animaux. Ce
noir eft fait de noix de galle, de bierre aigre ,
& de ferraille.
. Le Second noir eft compofé de noix de galle,
de couperofe, & de gomme arabique.
Noir d’Efpagne, .
C ’eft ainfi que l’on nomme le' liège brûlé &
réduit en charbon dans des vaiffeaux fermés.
On Sait du noir avec de la noix de galle , de
la couperofe ou du vitriol, comme l’encre commune
ou à écrire.
Il Se fait encore du noir avec de l’argent &
du plomb, dont on Se Sert à remplir les creux
ou cavités des chofes gravées.
Le noir qu’on emploie pour peindre les cadrans,
s’appelle noir d? écaille, .
V O C A B
A C A j o u . ( noir <T) Ce noir Se tire de la'com-
buftion de l’amapde qu’on trouve dans la noix
d’Acajou.
A l l e m a g n e ; ( noir <T ) couleur qui Se tire de
la calcination de la lie de vin , de l’os § de
l’ivoire, &c„
• A n g l e t e r r e ; ( noir liquide d ') c’eft un- noir
qui Se fait avec de la bierre * du noir d’ivoire,
N O I
Pour employer ce noir, on le broie très-fin
dans.un mortier d’agathe, avec de l’huile d’af-
pic ; & pour donner une idée de h fineffe qu’il
doit avoir, il faut employer au moins une demi-
journée pour en broyer un gros.
Après que le noir eft broyé, on le retire du
mortier, & on en pofe une partie Sur un morceau
de glace : le refte doit être enfermé dans un vafe
très-propre ; & afin de le rendre plus coulant &
propre à être employé au pinceau, on y remet
de nouvelle huile d’afpic, que l’on broie avec une
petite Spatule d’acier.
On fait auffi un noir avec l'amande qui Je trouve
dans la noix d’Acajou. Il faut Ôter la pellicule
qui eft deffus. On calcine ènfuite l’amande au
feu , & on l’éteint auffitôt dans un finge mouillé
d’eau-de-vie ou de vinaigre. Du refte ce noir fe
prépare comme le biftre & les autres couleurs,
obfervant de le broyer à plufieurs reprifes, &
de le laiffer Sécher chaque fois.
Les arts de là teinture & autres, emploient
encore différens noirs qui font rapportés à leur
article. Voyez auffi ce qui eft dit de cette couleur,
page 4 du tome IX de ce di&ionnaire.
Noir de cheminée.
Prenez du noir de four ou de cheminée ,
faites-le calciner dans un creufet, ou dans un
pot de terre non verniffé. LorSque le feu commence
à le pénétrer , vous le verrez rougir,
jeter des étincelles & pouffer de la fumée. Cette
fumée eft la graiffe qui s’évapore,
Quand vous n’en verrez.plus Sortir, retirez le
pot du feu, & laiffez-ie froidir.
LorSque la matière eft refroidie,, jetez-1 a Sur un
marbre, & avec la molette broyez-la, en y
verfant de temps à autre un peu d’eaü, dans
laquelle on a fait fpndre de la gomme la plus
claire & la plus belle : on fait enfuite-une pâte
à laquelle on donne une jufte confiftance, pour
lui’ donner enfuite telle forme que l’on jugé à
propos, & on. la laiffe Sécher.
On peut y mêler un peu de fiel de boeuf.
Ce noir ainfi préparé peut remplacer l’encre
de la Chine.
—
du Sucre candi, de la gomme arabique , & de
la cire vierge.
C e r f ; ( noir de ) c’eft le réftdu charbonneux de*
la corne de cerf.
C h a r b o n ; ( noir de) c’eft le noir qui Se tire
d’un charbon pilé & porphirifé.
C o m p o s i t i o n ; {noir de ) c’eft le nom qu’on
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d o n n e au r e f id u d è s o p é r a t io n s d u b l e u d e .
^ C o R R o r a U R S ; ( noir des ) c ’ e f t u n n o i r fa it
a v e c d e l a n o i x d e g a l l e , d e l a b i e r r e a i g r e , &
d e l a fe r r a i l le . ' ‘ . r .
Ecaille ; ( noir d ) c ’ e f t u n n o i r q u i l e t ir e
d e l ’é c a i l le b r û lé e . ' . . .
E s p a g n e ; ( noir d ') c’eit l e n o i r q u e 1 o n t ir e
d u c h a rb o n d u l i è g e b r û l é . .
F u m é e ; ( noir de) c ’e f t l e n o i r p r o d u i t p a r l a
fum é e d e r é f in e s b r û lé e s .
G a l l e ; ( noix de) c ’ e f t u n e n o i x d o n t l e f u c
e ft t r è s - a f t r in g e n t , & q u i f e r t d a n s c e r t a in e s c om -
p o f i t io n s d e . n o i r a v e c l a l im a i l l e d e f e r .
L o n d r e s (.teinture en noir de ) c ’ e f t u n n o i r
q u i r é f u l t e du - v i t r io l d e c u i v r e & d e l ’ a lk a li
f i x e .
N o i r ; c ’ e f t l a c o u l e u r l a p lu s o b f c u r e .
O R F E V R E S ; ( noir des ) c’eft u n n o i r d e f u m e e ,
o u d e fu i e t f è s - d é l i é e .
P e ÇH E s ; ( noir de ) n o i r q u i Se t i r e des n o y a u x
de pêches brûlés. . ■
T e r r e ; ( noir de ) c ’ e f t u n e fo r t e d e c h a r b o n
f o f f i le . . s
V i g n e ; ( noir de ) c ’ e f t u n n o i r q u i Se t i r e dtt
ç h a r b o n d e fa rm e n s d e v i g n e b r û lé s .