
de manière que ees cordes peuvent foutenir les
feuilles de papier qu’on y étend, fans prendre
une certaine courbure ,; car les feuilles , en féchant
iur des cordes trop courbées, fe déformeroient.
On établit ordinairement deux rangs de perches
dans la largeur dvun étendoir, & trois rangs fur
la hauteur...
Les perches font éloignées les unes des autres
de 13 à 20 pouces ; & dans ce fyftêms de diftri-
b il don , les cordes peuvent fervir à l’étendage
de toutes les fortes , jufqu’au grand compte ; mais
. lorfqu’on fabrique de grandes fortes qui pèfent
depuis trente jufqu’à foixante livres, on fupprime
le rang des perches du milieu ,•& on trouve a fiez
d’efpace entre les deux rangées de cordages qui
reftent pour éténdre fans embarras ces papiers.
Pieds ( les ) ; on indique par ce mot le petit côté
oppofé à celui où fe trouve le bon caron : la po-
. fition de ce petit côté placé fur la felle inclinée
proche les pieds du leveu r, l’a fait ainfi nommer.
Pied de-chèvre ; défaut dos feuilles qui font
fendues dans les coins par la jeteufe, ou même
Amplement trouées
Pigeonne ; papier de très-petit format. C ’eft la
pigeonne dont on fait ordinairement le p apier à
p o u le t, & dont l’enfeigne , qui eût un pigeon fort
reffemblant à un p o u le t, peut avoir donné, lieu à
cette dénomination. Voyez le tarif , pag. 538.
Pile. On diftingue deux fortes de p ile s , celles
où jouent les maillets, & celles où tournent les cy-
■. Jiridres.
Les premières piles font des mortiers creufés
dans de fortes pièces, de bois , où fe met le chiffon
ou bien la pâte qui doivent être lavés par l’eau
qui y circule , & triturés par les maillets. Il y a
trois fortes de piles à maillets.
i°. Les piles à drapeaux ou à effilocher, où l’on
ébauche la trituration du chiffon , en défilant les
morceaux de toile , & les réduifant â des filamens
d’une certaine longueur. C’êft auffi dans ces piles
qu’on donne à la matière du chiffon la plus grande
partie du degré de blancheur dont elle eft fufcep-
tible.
> -2,0. Les piles à raffiner , où la pâte achève de
prendre le'degré de ténuité convenable.
30. Les troifièmes fortes de piles font les piles
affileurantes , les pHes de l'o u vrier, qui fervent à
donner la dernière préparation à la matière du papier,
avant qu’elle foit portée à la cuve.
On diftingue aufïi les piles par ■ le nombre de
maillets qui y jouent, vu que ce nombre contribue
plus ou moins au travail de la trituration
des pâtes. Il y a des piles à trois , à quatre & même
à cinq maillets, & plus il y a de maillets, plus la
circulation de la matière y eft animée.
La forme de ces piles eft très-importante pour
le fuccès de la trituration des pâtes. On y a pratiqué
des iffues, qu’on ferme avec des toiles de
Crin qui retiennent la pâte, 8c qui donnent pafr
fage aux faletés , qu’on nomme la graijfe.
Enfin îl y à des fontaines, par lefquelles on in;
troduit l’eau qui fert à laver, & à faire circuler la
matière qu’on triture dans ces piles.
Les piles où tournent les cylindres, ont été dé:
crites en détail, pag. 492 & 493. Nous y ren>
voyons.
Le nombre de piles néceffaires pour fournir au
travail' d’une cuve , varie d’une province à une
autre. Il dépend fur-tout de la force de l’eau, du
poids des maillets & de la longueur de leur trait.
Dans certaines provinces , cinq piles fu ff ife n t
deux effilocheufes, avec trois raffineufes. Dans
d’autres, il faut douze piles, cinq à. effilocher &
fept à raffiner, &c. Voyez-maillets.
Les piles à effilocher fe chargent à plufieurs fois
de la quantité de chiffon dont elles doivent être
garnies , pour qu’elles ne foient pas engorgées.Outre
cela , les gouverneurs ont foin de triturer
dans ces piles , à grande eau, parce que la matière
doit être lavée à mefure qu’elle fe divife.
I l . n’en eft pas de même des piles à raffiner, où
l’on donne moins d’eau à la pâte, parce qu’elle a
plus befoin d’être atténuée que lavée.
C ’eft pour la même raifon qu’on ne met que
trois maillets aux piles raffineufes, & une feule
conduite d’eau ; parce qu’avec ces moyens la
pâte eft plus battue & plus atténuée- que lavée.
Piles ; leurs dimenfions 8c leurs formes, fuivant
qu’elles ont trois ou quatre maillets ; pag. 488.
Sont garnies aü fond par une platine .de fer, ibid.
Leurs coupes , pag. 489 , font percées par une
ouverture qui donne iffue aux eaux fales 8c à la
graille, 8c qui admet dans des.couliffes le chaflis
du kas , ibid.
Piles des cylindres ; leurs dimenfions, leurs formes
, pagv 492. Sont partagées en deux parties
par une cloifon, ibid. Se garniffentintérieurement
de lames de plomb, de cuivre , 8cc. Détails de
toutes les pièces qui contribuent au travail dîune
pile à cylindre, p. 493 8c 494. Les piles des cylindres
raffineurs font plus chargées de matière que
celles des cylindres effiiocheurs. A-peu-près par
les mêmes raifons qu’on charge plus les piles à
maillets qui raffinent, que celles qui effilochent,
pag. 495.
Pilon ; voyez maillet. Le travail aux pilons
comparé à celui des cylindres , pag. 495.
Pince du kas ; efpèce d’entaille ou de poignée
, avec lefquelles on faifit le chaffis du kas,
lorfqu’on veut l’ôter pour renouveler ou nettoyer
la tellette. Voyez pag. 489.
Piqué ; (papier) c’eft celui qui, étant ferré
trop tôt dans un magafin un peu humide, contracte
quelques taches de moiîiffure , pag. 52.5.
• Pistolet ; forte de chaudron qui fait l’office
d’un fourneau, pour chauffer l’eau de la cuve à
ouvrer, & y entretenir pendant tout le temps du
travail une certaine température douce, pag. 497*
En Hollande , on en fupprime l’ufage pendant
l'été, quôiqüe-peut être le véhicule des pâtes Hol-
landoifes ait plus befoin d’être chauffé que celui
des pâtes pourries ; • mais les Hollandais ayant pris
le parti de fabriquer lentement, ils n’ont pas toujours
recours à une chaleur q u i, dans nos fabri -
ques, a pour but d’accélérer le travail, en donnant
à l’eau une plus grande facilité d’abandonner
la pâte.-, I . .
Pl a n in c l in e a s c e n d a n t ; celt celui lur lequel
le cylindre fait monter la matière par fon mouvement
de révolution , pour être coupée & déchiré
« entre fes lames .& la platine , pag. 492. •
Pl a n in c l in é d e s c e n d a n t ; c’eft la route que
fuit une partie de la matière qui a été entraînée
par le cylindre | & qui rentre dans le torrent de
la circulation , ibid.
Pl a n t e s b r u t e s : on a voulu, en différens
temps, les fubftituer au chiffon , ai'nfi que les écorces
d’arbres. On l’a fait fans vue & fans analyfe,
pag. 479.
Inconvéniens de l’ufage des plantes brutes dans
nos papeteries ; pag. 482.
Pl a t in e . Je dois rappeler ici deux fortes de
platines, qui rempliffent le même objet par des
formes différentes ; i°. les platines propres aux
piles à maillets ; 20. celles qui font placées dans
les piles à cylindres. Les premières font de grandes
plaques de fer fondu , & encore mieux de fer
forgé , .qui garniffent le fond des piles à maillets,
& qui y font fixées par quatre gros clous qu’on :
nomme agrajfes.. C ’eft entre ces platines & la ferrure
de la tête des maillets, que le chiffon fe triture,
ou que la pâte fe:.raffine. Voyez pag. 488.
Les fécondés font des pièces de métal compofé
d’étain & de enivre rouge cannelées à leur furface,
& dont les cannelures rencontrant celles des lames
des cylindres , font l’effet des cifeaux pour couper
les chiffons ,,_que le-mouvement du cylindre
entraîne entre fes lames & la platine. Les platines
ont ordinairement deux fyftêmes de .cannelures,
pour qu’on puiffe les. changer de fituation & les
faire fervir. datas lès deux cas. Elles ont environ
deux lignes de profondeur , & fe terminent en
tranchans couchés , à-p'eu-près comme les dents
d’une crémaillière ;,la moitié des arrêtes eft inclinée
d’un côté,, &. l’autre moitié, vers le côté oppofé.
Il éft jnéeeffaire. de ragréer. fou vent & de rétablir
la vive-arrête. des cannelures. de la platiné -, qui
contribuent " à couper . les chiffons ; & comme
elle diminué d’épaiflèur à mefure qu’on la ragrée,
on eft obligé de lui donner un fupport ou
couffinet , plus épais , afin qu’elle fe conferve.à
nue diftance toujours la même des lames du cylindre
, & . qu elle opère également avec ces
lames , foit qour l’effilochage, foit pour le raffinage
des pâtes.
On évite en Hollande de fe fervir de platines
de fer , même avec les cylindres effiiocheurs ,
parce qu’à lors la rencontre de cette platine de
fer avec, les lames de fer du cylindre noirciffent
le chiffon à mefure qu’il fe coupe & qu’il fe bat
en défilév
On a foin auffi que le. métal qui fert à compo-
fer les platines des cylindres raffineurs , foit moins
dur que celui qui fert à former leurs lames ; car,
comme il eft d e . principe qu’une dureté égale
dans, les lames des cylindres & des platines ,
nuit au fuccès de la trituration du.chiffon , on a
préféré de faire les lames des cylindres plus dures
, parce qu’on ne peut pas les renouveler auffi
facilement que les platines. C ’éft pour cette raifon
qu’on tient les platines d’un métal plus doux.
Quant au cylindre effilocheur, il eft ailé de donner
à fes lames ,qui font de fer , une fupériorité de
dureté fur la platine qui eft de métal ccmpofé.
Voyez pag. 492 & fuiyantes.
. Plumer ; défaut de fabrication, qui a lieu lorfqu’on
enlève fur . l’épaiffeur des feuilles encore
mouillées, de certaines parties de pâte , de manière
que ce qui rçfte fo it, en conféquence , ou
appauvri ou couvert de poils. On plume dans deux
circonftances ; i°. lorfque le coucheur enlève avec
la forme quelques légères parties delà feuille qu’il
couche. Le papier trop mince eft fujet à être plumé ;
& en général, le coucheur plume toutes les parties
des feuilles qui n’ont pas . été fournies de matière
I comme le refte. Enfin , fi la feuille fe fèche trop
v ite , & qu’elle ne s’applique pas bien au feutre,
parce qu’ elle rie lui fournit pas de l’eau fuffifam-
ment , le coucheur plume.
La fécondé circonftance du plumer, eft lorfque
le gouverneur du rnoulin > en féparant les pages
des porfes blanches rencontre des feuilles trop
adhérentes enfemble, & qui, fe défoeuvrant avec
effort, fe chargent d’un duvet abondant.:Cet inconvénient
a lieu toutes les fois que le# porfes
blanches ont été mal preffées , & n’ont reçu
qu’une deffieçation incomplète.
Poignées ; ce font les paquets ou les porfes
que le fallerant trempe dans le momlloir à chaque
fois qu’il colle. Deux de ces poignées ou porfes
font une rame. Le fallerant a foin de les tenir
féparées par le moyen de bandes de feutres, ou
d’autres marques qu’il place dans la mouillée ou
pile de feuilles collées , à mefure qu’il l’arrange
fur la table de la preffe.
Ces rames, que les ftllerantes portent à l’éten-
doir, étant dépendantes des porfes » renferment
un nombre de feuiîks qui varié comme les .fortes
de papier; & c’eft pour les diftnbuer fans mécompte
» que le fallerant les tient fep^rees fort
exactement ; car la tâche des étendeufes fe compte
par ces -rames , qui n’ont rien de commun avec les
ram.es du commerce.
Les grandes fortes ne fe collent ni par poignées
r . ni par porfes. .; - ^ e-xi.. - • .
Pontuseau ; barre de fapin q ui, en certain'
nombre fort variable; traverfe d’un grand cote
du chaffis de. la forme,, à l’autre. . Les. pontfifeaux
fervent non - feulement à eonfolider les pièces