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tains meubles de chambre,, comme tables, commodes
, tablettes, armoires.
On fcie ces racines en travers & en . lames
minces d’un quart de pouce., pour faire dés placages
qui fervent à former des fortes de demns
8c de compartimens.
V O C A B
J3 rou de noix ; c’eft l’èeorce charnue , verte,
acerbe & amère qui fait la première enveloppe
de la noix.
Cerneaux. On appelle ain.fi les noix divifées
en deux praties , & dont on cerne- l’amande qui
commence à mûrir.
H u i l e de noix, ; c ’.e fi l a .liq u eu r , q u ’o n t i r e ; p a r
e x p r e f l io n d e s n o ix .f è ç h e s mifes.. f o u s l a m e u le ;
N o ix ; fruit - du noyer: elle eft revêtue d’une
écorce.charnue, verte & amère, & d’une écale
ou coque ligneu'fe qui renferme une amande.
N O Y
Les noyers de la Virginie & ceux de la Loui-
fiane ont leur bois plus coloré que le nôtre ; mais
dès pores font plus larges, & il eft moins propre
aux ouvrages du menuifier & du tourneur.
u L a i B E.
Nouga ; efpèce de conferve brûlée qu’on fait
avec'les 'amandes des noix.
Noyer ; grand arbre dont le bois eft brun,
veiné, liant & facile à travailler : fon fruit ou fa
noix a une écale fort dure, laquelle renferme
une amande divifée en quatre lobes.
Noyer de la faint Jean ; efpèce particulière de
noyer, dont la verdure n’eft eomplette qu’à la
faint Jean.
R a t a f i a de brou de. noix. C ’eft une liqueur
cômpofée du brou de noix infufé dans de l’eau-
de-vie & du fucre.
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N O Y É S ( Art nouveau de secourir les )
C ’est un art nouveau de pouvoir ranimer des
noyés qui périroient effeâivement, fi on ne leur
portoit des foins prompts, fecourables & éclai-
rés. En effet, il eft préfentement reconnu que des
perfonnes qui ont refté très-long-temps fous l’eau ,
peuvent être rendues à la lumière , quoiqu’elles ne
donnent extérieurement aucun figne de vie.
Difons d’abord que c’eft une très-mauvaife habitude
de fufpendre le noyé la tête en bas pour
lui faire rejeter l’eau qu’il a avalée. En effet, d’habiles
anâtomiftes ont reconnu qü’il n’y a pas
ordinairement dans l’eftomac d’un noyé autant
d’eau qu’en peut boire un homme qui a très-
foif.
Lorfqu’un noyé eft retiré de l’eau, on doit le
réchauffer au foleil ou avec des linges chauds. Un
bain d’eau chaude ou de cendre tiède lui feroit
très-favorable. Il faut l’agiter fortement,. lui fouffler
de l’air dans les poumons avec un chalumeau ,
lui donner des lavemens chauds , ou fouffler dans
les inteftins la fumée du tabac d’une pipe ; lui
chatouiller l’cefophage avec les barbes d’une plume
; lui verfer dans la bouche des liqueurs fpi- j
ritueufes ou une décoélion de poivre dans du vinaigre.
On a vu même réufiir de l’urine chaude. On
ne doit négliger aucun de ces moyens : «c’eft par
ces efforts réitérés qu’on eft parvenu quelquefois
a rappeler un homme à la vie.
Après deux ou trois heures d’agitation , fi les
tentatives ne reuftiffent pas , on peut engager un
chirurgien à faire une faignée à la jugulaire.
Comme dans les noyés & ceux qui fçnt tombés
en apoplexie, les veines du cerveau fe trouvent
trop engorgées de fang, fi les vaiffeaux peuvent
être un peu vidés, ils feront plus en état d’agir
fur les liqueurs qu’ils doivent faire mouvoir.
Au défaut même de fuccès de tous ces remèdes
, le chirurgien peut ouvrir la trachée-artère ,
afin que l’air naturel qui entrera, ou l’air chaud
qu’on introduira, puîné ranimer le jeu des poumons,
& de toute la machine.
Société établie en faveur des noyés.
pourront occafionner ; 8c en même temps d’in'dif
quer & de fournir ’les moyens néceffaires pôùr
fecourir les noyés.
■ Cés moyens confiftent, i*. à faire paffer de l’air
dans le fondement au moyen d’une p i p e o r d i n a i r e
ou de tout autre tuyau , comme une gaine dé
couteau dont on auroit C o u p é là pointe, ou tin
fouffiet, &c. Plus cette opération fera p r o m p t e ’
8c faite avec confiance, plus elle fera utile.
20. A u f f i t ô t qu’il fera pofiible, il faudra tâcher
de chauffer 8c fécher le - corps fans trop le fatiguer
ni le furcharger ; 8c pour cela il feroit bon
de le vêtir de la chemife 8c des habits de quelqu’un
des affiftans : on emploie aufii des cendres
chaudes, ou des peaux d’animaux ; on tâche encore,
de rendre de la chaleur au corps d’un n o y é , ,fcit,
par un feu modéré, ou par la chaleur douce,&
naturelle des perfonnes faines qui fe mettront dans
le même lit.
Pendant qu’on emploiera ces moyens, on peut
y joindre , 8c ce fera très-utilement, des friâions.
le long de l’épine du dos , avec des étoffes chauffées
ou imprégnées d’eau-de-yie & faupoudrées
de fel.
Il fera bon encore de tenir fous le nez du malade
I des efprits volatils, tels que le Tel ammoniac , la
corne de. cerf, &c. 8c d’en frotter les tempes. ,
On fera bien aufii de chatouiller la gorge 8c
le-nez avec une plumé ; mais il faut bien fe garder
dé verfer dans la gorge ni vin, ni eau-de-vie ,
ni autre liqueur forte ; on ne doit le faire qu’après
avoir diftinâèment aperçu des fignçs de vie.
Enfin , il eft très-bon de fouffler dans la bouche
du noyé en lui pinçant le nez ; il faut pratiquer
la faignée à propos fur quelqu’un des vaiffeaux;
1 les plus apparens; car lorfque le fu jet eft fomenté,
le fang (e porte violemment à la tête ; 8c au lieu
: de périr fubmergé , il meurt, s’il n’eft fecouru
comme il devroit l’être, d’un coup d’apoplexie.
On a obfervé que la méthode de rouler les
noyés quelque temps fur un tonneau eft le plus
fouvent pernicieufe : méthode qui ne rappelle le
noyé à la vie que pour quelques inflans.
Eft-il une établiffement qui faffe plus d’honneur
à l'humanité , que la focièté qui s’eft formée depuis
peu de temps en faveur des noyés ?
L’objet de fon inftitution eft d’accorder des
prix à ceux qui rappelleront des noyés à la v ie , 8c
de rembourfer les avances que cette bonne oeuvre
Secours établis par Vhôtel-de-ville.
Enfin , on doit aux foins , aux lumières 8c au
zèle confiant de M. Pia , ancien éehevin de Paris ,
ies détails fui vans, que Fhôtel-de-viile a, par humanité
, fait distribuer dans le publie en forme d’inf-
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