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dentée B , de 96 dents : cette roue èn conduit une
autre C , qui a 36 dents : Taxe de cette dernière
roue porte une noix de cuivre G , à trois leves ,
qui venant à paffer fur le rouleau mobile à l’extrémité
de la fourchette du manche C D E du
marteau , élèvent & laiffent retomber fuccçffive-
ment ce marteau , dont la tête bat le papier pofé
fur le marbre F , ce qui en adoucit & en détruit
même le grain. Le marteau a fix pouces en carré
à fa bafe , & 7 pouces de haut. Le marbre eft
encaftré dans un billot de bois, où on peut le
caler , de manière que fa furface foit parallèle à
celle de la tête du marteau. Dans quelques fabriques
on fait mouvoir ce marteau par le moyen
d’une portion d’axe coudé , qu’on adapte à l’extrémité
de l’arbre des maillets , & cette opération
fait fort bien dans les grandes fortes, comme le
grand-aigle , le colombier , le nom de Jefus ; dont
le grain eft fort gros , 8c a befoin d’être abattu ,
particulièrement fi l’on n!a pas fournis à l’échange
ces grandes fortes deftinées aux cartes de géographie
8c aux eltampes; mais elle dégrade le papier
d’écriture
DéliJJagt.
Le principal travail des falerantes eft le délif-
fage des papiers , c’eft pour cela qu’on les appelle
déliffeufes; il confifte à mettre à part, comme nous
l ’avons d it, le papier fuivant fes qualités 8c fes
défauts : ces femmes en font cinq lots, le bon ,
le retrié, le gros retrié , le chantonné ou le triage,
& le cajftf.
Le lot du bon comprend tout le papier qui n’a
pas de défaut marqué.
Le lot du retrié n’a que de très-légers défauts,
comme de petites.gouttes du coucheur, de petites
dentelures dans les bordures 8c les traces de quelques
pâtons qu’on a enlevés.
Le lot du gros rc'trié peut renfermer des feuilles
qui ont de petites bouteilles, quelques gouttes
du coucheur , des nébulofttés locales, trop ou trop
peu d’épaiffeur.
On met dans le chantonné ou le triage, le papier
où fe trouvent les fronces | les rides, les taches
de rouille les moins marquées, les gouttes de
l’ouvrier, 8cc*
Enfin , on met dans le. lot des caftes, les feuilles
auxquelles il manque quelques-unes de leurs
parties par des déchirures quelconques ; celles
qui ont de grandes rides , de grandes bouteilles,
même percées à jour, celles qui font brûlées de
colle, battues de feutre, & enfin noyées d’eau.
L’une des déliffeufes fe charge du tas des papiers
courts 8c caftes qu’on a mis de côté : elle nettoie ces
papiers, les épluche de même que ceux des autres
tas, après quoi on les met en rame comme l’autre
papier. Dans certaines fortes, particulièrement
celles qui fervent à l’écriture , on à foin de mettre
à part les bonnes demi-feuilles dont on compofe
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des cahiers de papier à lettre. C ’eft aïnfi qu’orç
évite la perte de la moitié des papiers caffés. Quant
aux autres moitiés, on les refond dans certaines
fabriques. On commence par les mettre tremper
dans une cuve, qu’on remplit d’eau bouillante
pour en délayer la colle, 8c on les fait repaffer
fous les moulins. Mais lorfqu’on a des cylindres,
cette opération s’exécute très-facilement par le
cylindre raffineur. Il eft très-effentiel de laver la
matière pour enlever la colle, 8c de la travailler
fur-le-cliamp , afin d’éviter l’odeur infeéle qu’elle
prendroitfi elle féjournoit long-temps dans les caif-
fes de dépôt. Malgré les attentions qu’on a pour
accélérer la fabrication de la matière des caffés,
on n’en obtient guère que des papiers d’une qualité
inférieure à celle qu’avoient les papiers primitifs.
Des Compteufes.
Les falerantes qui comptent les feuilles de papier
8c qui les affemblent pour en former les mains,
font les plus habiles , parce qu’elles font deftinées
en même, temps à contrôler l’ouvrage des délif-
feufes.
Elles prennent les lots faits par les déliffeufes,
& en forment des mains de vingt-cinq feuilles.
Pour cela elles faififfent de la droite les feuilles
pliées j les examinent., les dépofent fur le bras
gauche pour les affembler, enfuite elles les fe-
couent, les égalifent, 8c dépofent les paquets formés
fur la. table. Elles obfervent défaire les mains
avec les feuilles de chacun des lots dont nous
avons parlé ci-deffus , 8c elles les portent aux falerantes
dans l’ordre qui convient. Pour diftinguer
les mains, on a foin de les oppofer de dos à barbe;
fi l’on range fix mains de bon, il y aura trois
mains qui auront leur dos, si droite, 8c trois mains
qui auront enfuite leur barbe du même côté.
Une bonne compteufe peut; fournir lés mains
de dix-huit à vingt rames par jour, s’il n’y a pas
beaucoup d’inexaâitude dans le travail des. dé-
liffeufes.
De la formation des primes»
Le faleran ou maître de fallë qui eft chargé de
donner l’armure au papier , c’eft-à-dire, d’en envelopper
les rames, 8c de le mettre foiis ficelle,
le met d’abord par mains en preffe pendant huit
ou dix heures.
Dans la formation des rames , il fait entrer
des mains de bon retrié, de gros retrië , &c.
fuivant les arrangemens de commerce que le fa
bricant peut avoir avec fes correfpondans. Quand
les rames font, faites , on les met fous la preffe
pendant douze heures , 8c plus encore fi on en a
lé temps, on les plie dans deux feuilles de macu-
latures, on les ficelle en croix, 8c l’on met ivf
l’enveloppe l’efpèce de papier, le, nom du maître j
fabricant, 8c fouvent celui de la province.
pour le papier à la main, le petit à la main , |
& plufieurs fortes en bulle V on n’emploie qu’une
feule feuille de maculature, 8c. on lie la rame à
un feul tour de ficelle. m
Le papier en rame fe met encore fous preiie,
tuais il feroït à défirer qu’on l’y mît plus tô t, 8c
qu’il y reliât plus long-temps , fur-tout au fortir de
l’étendoir. La preffe eft d’un grand fecours pour
donner du luftte au papier , 8c adoucir fon grain ;
mais c’eft dans un temps où il peut obéir à ion
aftion. Lorfqu’il a pris une entière deificcâtion,
il eft trop tard. . , . ' . d _
Après toutes ces manipulations, le papier le porte |
dans un magafin bien fec , 8c il peut y relief long- .1
temps fans perdre de fa qualité. $ n’en devient
même que meilleur s’il eft, bien fec ; car s il etoit
plié humideJ il feroit pxpofé à fe piquer|
Différentes manières d'adoucir le grain du papier»
Autrefois on liffoit à la main, comme nous l’avons
dit, les papiers qui pèfent moins de dix-huit
livres la rame ; mais ce liffage étoit fi'imparfait',
qu’il ne donnoît ni luftre ni douceur au^ papier.
C’eft s e ro n t on peut s’affurer en examinant les
papiers de quelques fabriques d’Auvergne, qui ont
«onfervé cette pratique,
Il y a d’autres fabriques où on lifte le papier
avec un marteau à la main, à la façon des relieurs,
mais cette opération détruit une partie de la collé
& ternit le ton de blanc des papiers.
On lifte auflï à la méthode des ’ cattjers, avec *
la différence que la perçhe eft armée â fon extrémité
d’nn rouleau de fer qu’on promène des deux
mains fur le papier. Mais cette méthode produit
beaucoup de caffés. •
Il paroît que toutes ces fauffes reffources pour
mafqüer les défauts d’une fabrication imparfaite ,
font un peu tombées en difcrédit en France j depuis
fur-tout qu’on connoît l’échange. 8c fes bons efi- i
fets, qü’on fait qu’au moyen des relêVages 8c-
des preffagés, le papier , encorë imprégné d?une 1
certaine humidité, prend un grand adduriffèment
dans fon gràiri & même un certain glace matte
qui en rend l’ufage infiniment commode 8c agréable
pour l’écriture 8c le deffin. 1 ;
Des propriétés 6* des ufagés des differents papiers,
cdrfidérés* relativement àitx pâtes poitrines* Ou*non
pourries qui entrent dans leur cqmpofition,
J’ai indiqué dans plufieurs articles de 1 art de
la papeterie, les propriétés des pâtes pôùfriés 8c
non-pourriès , 8c j’ai penfé qu’il poiivoit1 être
utile: de montrer les ‘réfultats de leur fabrication,
là qualité 8c les Tifages des:- étoffes confiderées
d’après ce^point de vue nét & précis. Suivant ce
yftême de difiribntion dés produits der nos fabriques
, je crois devoir divifer les différentes fortes
de papiers en deux claffes générales.
La première comprendra ceux qui peuvent
éprouver quelque effort fans' céder à un certain
point ; cette deftination exige, comme nousj avôns
prouvé , qu’ils foient fabriqués avec une pâte non
pourrie ou très-peu pourrie. '
Je placerai dans la; fecôndé claffe les papiers
deftinés à recevoir l’împreflion de quelque effort
8c à s’y prêter.; Suivant les principes expôfés
ci-deffus , ces papiers doivent fabriqués
avec des. pâtes créufes*, mollaffes , 8c par confé-
quent produites par la trituration d’un chiffon
pourri.-’ , ■ . *
Les papiers propres à l’écriture, au deffm , le
papier à lucre, ceux deftinés à plier les étoffes ,
à doubler les vaiffeaux , les cartons d’apprêts
: pour les 'étoffes de laine ,- font de la première
claffe.
Les papiers propres à l’impreflîon, aux cartes
géographiques , aux eftampesï,' aux cartes à jouer,
font les.réfultats les plus précieux de la. méthode
Françoife. En parcourant1 chacune de ces fortes,
je décrirai avec plus de précifion ce qui les
caraàérife particulièrement.
Pap 1er s ''propres ’ à V écriture. J
1 Les papièrs propres à l’écriture doiÿent être
fabriqués fans noeuds, fans pâtons , fans plis ,
fans rides ,' d’une étoffe fou pie,' dont ia fuper-
ficie préfente' un grain uniforme 8c fuivi, qui foit
adouci par l’échange , 8c nullement détruit par
la ïiffe \ le ’ fond de ce papier fera blanc,, ou bien
offrira la-nuance'dhiri bleu très-léger, qui ajoute
à l’éclat du blanc naturel. Il eft très-important
qu’il foit bien 8c examinent çollé , pour que l’écriture
foit nette*, 8c que l‘es contours des lettres
ne foient. ni indécis , ni baveux. En indiquant les
qu alités, qui font èfferitielles au papier d’écriture,
j’aiTnidiqué les qualités du papier de Hollande:
On lbi;reproche, il éft vrai j:d’être caffarit 8c de
fe -;eoubér dans fes' plis;niais1 on ne peii't guère
éviter cés 1 défauts- qu’en (acrifiànt quelques-fines
de ceS q ua lité soù du mcfms Tari-de la papeterie
-n’eft pas encore parvenu jufque-Ià. -
- Ge^ papiér doit 'être fabriqué avec des pâtes
non pourries, qui prennent un beau grain, qui
; s’échangfent' avec fifcçès , qui fe- collent bien éga-
: ilémentenfin qui fo'lèchent fans plisi8c fans rides
après l’échangé. "
Papiers propres au de fin & aux: enhtmirùires.
Les -papiers propres aii deffin font de deux fortes
; les uns font formés d’une feule pâte blanche,
fine ou moyenne; les autres font compofés de
deux où trois pâtes de diverfes coiffeurs : les
'Hollandôis font prefque fenls en pofteftion de
fabriquer Icès papiers. Ces étoffes réuniffant les