
. La vanne-iriouloir a 2,7 pouces d’ouverture , I
ainfi que l’auge qui fe réduit à 2.6 pouces à fon
embouchure. ' * - -
L’auge a 13 pieds de long, & 2 pouces 6 lignes
de pente fur fa longueur.
La roue a 9 pieds de haut, 3 pieds 6 pouces
de large hors d’oeuvre ; chaque côté, y compris
la doublure , a trois pouces d’épaiffeur far un
pied de-hauteur; cette roue eft chargée de 30pots
à culs-de-hotte, ayant chacün 17 pouces de haut,
& 5 pouces de large, d’entrée & de fond.
L’arbre tournant a 1 3 poUces de gros.
Le rouet a 6 .pieds 8 pouces de diamètre, 7
pôuèes d’épaiffeur, 4 4 chevilles, & 5 pouces 5 petites
lignes de pas.
Là lanterne a 9 fufeaux de même pas.
La meule courante a 6 pieds 3 pouces de diamètre,
& 13 pouces d’épaiffeur.
La vanne-moiïloir fournit à la roue 117 pouces
cubes d’eau., qui ont moulu 120 livres de blé
en 23 minutes , & donne par conlequent , en
23 heures , une mouture de 31 fetiers, & 64 livres
'de blé dé bonne qualité.
J’obferve que l’ayant-bec de ce moulin n’eft
point un glacis ordinaire, mais feulement un pont
qui précède la vanne, dont le fouliard ou les
pierres d’affife font à plus de trois pieds au def-
fious de la Vanne , en forte que l’eau ne prend
fa rapidité qu’en fortant de ladite vanne & dans
l’auge. Toutes les pièces & ferrures de ce moulin
font d’ailleurs de la meilleure conftruéÜon.
Préparation des Meules.
Avant d’employer les meules, il faut les travailler
ainfi qu’il fuit.
i°. Il .faut les placer fur un plancher bien égal,
& qui n’ait point de pente .; 20. les niveler ;
30. les bien dreffer des quatre’ faces ; 40. en déterminer
& marquer le jufte milieu, en mettant
une pétite planche au milieu dé l’oeillard, avec
un bâton debout, bien'droit, d’environ trois ou
quatre pouces de circonférence , ayant un petit
tourillon dans le bas , afin de pouvoir tourner
dans le milieu de la planche pofée dans l’oeillard;
50. le bâton fera auffi afïùjèm dans lé haut du
plancher avec un tourillon , afin de pouvoir tourner
fans fe déranger ni quitter le centre.
6°. On attachera enfuite au bâton une règle
de la moitié dé là longueur de la meule gifante;
le bout de la règle fera d’environ fix lignes plus
bas fur la feuillure qu’à Toeillard, ce qui la rendra
convexe.
y°. Pour la meule courante, le. bout de là règle
aura au contraire huit lignes de plus haut, ce
qui la rendra concave.
On peut également, fe fervir d’une règle qui
auroit tout le diamètre de la meule , & qui fefOit
convexe d’un côté, & concave de l’autre.
8°. On fait tourner la règle à rnefure qu’on
bat la meule à blanc ; c’eft-à-dke, fans faire de
rayons»; on rend ainfi les meules convexes ou
concaves , avec toute la juftèffe poffible.
9°. En deux.riblages ou tours de meule fans
blé , les meules, étant montées ,'* fe trouveront
bien frayées , adoucies & en état d’être rayon-
nées félon les règles données ci-après ; mais avant
de monter les meules neuves , il faut les fécher,
& , pour cela, voici comme il faut s’y prendre,
Sèchement des Meules.
Avant de monter les meules, il faut les laiffer
fécher & mûrir à l ’air & à Pabri des injures du
temps, pendant fix mois & même plus ; cette précaution
eft effentielle ; elles travaillent mieux, la
farine eft plus fèche.- Les meules neuves, employées
avant d’être parfaitement fèches, s’en-
graiffent * font une mauvaife mouture, une mau-
vaife farine, & plus mauvaife encore lorfque.les
grains font humides» "
La plupart des Meuniers, n’achetant des meules
que pour les employer auffitôt, & rie pouvant
point attendre leur féchemènt naturel, je vais
expliquer les moyens de les. deffécher en huit:
jours. Il faut,
i° . Que fes meules foient battues à la règle,
que, l’une foit convexe & l’autre concave * ainfi
qu’il eft dit ci-devant.
20. Placer & fceller la meule gifante dans les
enchevêtrures.
30. Placer fur cette meule, à diftances égales,
quatre rouleaux de bois d’environ 15:. pouces de
haut, fur lefquels on pofera la meule courante.
40. Placer, entre chaque rouleauv des terrines
ou grands plats de b'raife amortie d’abord en-
fuite moins amortie, enfuite un peu ardente, &
enfin plus ardente, mais qui ne jettent jamais ni
flamme, ni fumée.
50. Ne point laiffer refroidir les meules , entretenir
leur féchement par- une chaleur douce &
continuelle;, qui les pénétré infenfiblement, .&
éviter une trop grande chaleur, qui les ferait
éclater. : |
6°. Couvrir les; places qui fe trouvent entre les
rouleaux & les terrines, de morceaux de vieille
étoffé de laine ou de toile , pour boire Thurni-
dité des meules.
7°, Changer fouvent de place les rouleaux &
les terrines , afin que les .meules fêchent également
par-tout,.
8°.. Changer les étoffes auffitôt qu’elles font
humides, ne point les laiffer fécher fur les meules,
& les remplacer par d’autres qui foient fèches.
9'0. Lorfque les meule$~ne rendent plus d’eau,
il.faut les entourer avec de groffe toile, ou des
fàcs de coutil, & laiffer les oeillards des meules
ouverts, pour fervir de ventoufe attirer L’humidité
plus promptement»
10°. Quand les meules ne rendent plus aucune
humidité, & 24 heures après, on peut les piquer
& rayonner. K _
i i °. Enfin, je le répète, il faut avoir attention
de n’échauffer les meules que peu-à-peu, éviter
une chaleur fubite., y entretenir toujours une
chaleur douce qui les pénètre -& les deffèche
petit à petit ;. il faut bien éponger l’eau qu’elles
rendent à fur à mefure qu’elles fuent ; changer
les étoffes dès qu’elles font mouillées , les remplacer
par d’autres qui foient fèches, changer de
place les rouleaux & les plats de braife auffi
fouvent qu’il eft néceffaire.
Ce fechement eft 'plus long pour les* meules
cômpofées d’échantillons appareillés & maftiqués
enfemble, parce qu’elles confervent beaucoup
d’humidité, & qu’elles en prennent encore dans
les. teins humides & de dégel ; ainfi leur féche-
jnent doit être fait avec plus d’attention, - & eft
abfolument néceffaire. avant de les employer à
la mouture. Qu’on ne dife pas que les meules
fe ‘fâchent à force de s’échauffer en tournant,
en travaillant; car,, i°. les meules'étant humides,
la première mouture les engraiffe ; cette .mouture
eft d’un moindre produit, tant -au moulin qu’au
pétrin , & le pain qui en provient eft mauvais.
2®. La chaleur que produit la mouture, concentre
l’humidité des meules au lieu de l’évaporer, &
cette humidité reffort dans le repos du moulin,
& renouvelle l’engraiffage des meules.
Pour entendre ce qui fuit, il faut favoir qu’on
diftingue dans les meules quatre faces, favoir
deux plats & deux bouts. Des deux plats, l’un
iè nomme plat à mont-l’eau, & 1-autre avalant
\ l'eau.-
Des deux b o u t s l ’un fe nomme le bout fur
l'anche, & l’autre le bout fur la roue. ;
Le plat à mont-l'eau eft le côté de la meule
où l’une des fleurs de l’anille eft pofée, Si qui
regarde le; côté d’où vient l’eau.
Le bout du côté où la farine tombe dans !
bluteau, fe..nomme le bout fur Vanche. Le boi
oppofé, qui eft du côté de la roue du moulin
s’appelle le bout fur la. roue ou fur la tempant
on nomme tempane .le mur du moulin qui eft d
îCÔté de la roue..
' Les marques qu’on fait fur Faniîle &j!e papi.lloi
- ^ nt néceffaires pour ne ' pas changer les aires
.c eft-à-dire ,; pour reconnaître la pofitidn qui coi
vient à la meule-courante quand on la rernani
: Ainfi, lorfqu’on dit qu’une meule doit être bie
bordée de niveau fur.fes*quatre faces,, çek.fignif
que la feuillure ou la partie qui avoifine les bor<
; doit être plus pleine que l'entre-,pied & le coeu
L . On diftingue le plat de la «îeüle euntrois _pa
ties ; on nomme feuillure les fix premiers pouces c
.la krgeur de la meule près .du fiord. -
£>e-là à un pied en.ayant vers lè coeur,,cet
| . largeur d’un pied fe nomme Ventre-pied de la
B meule', & le refte, jufqu’à l’oeil ou trou de la
meule, fe nomme ■ le coeur.
Le coeur de la meule concaffe le blé.
L ’entre-pied le .raffine & forme le gruau.
La feuillure, lof fqu’elle èft bien bordée de niVeau,
alonge la farine, & détache le fon..
De la manière de rayonner & r'habiller les Meules.
Pour bien piquer, rayonner & r’habiller les
meules * il faut au meunier autant de raifonnement
que d’expérience. Excepté dans Paris & dans fes
environs, on a la mauvaife méthode de piquer
les meules à coups perdus. On en verra ailleurs
les défavantages. Voici comment doit fe faire cette
opération;
Les habiles meuniers piquent leurs meules en
rayons de douze à quinze lignes de large au bord
de la feuillure, & allant toujours en diminuant
vers le centre à quelques pouces de l’anille. Ces
rayons font communément à deux pouces de dif-
tance l’un de l’autre. Au furplus, la force des
rayons dépend de la qualité des meules, de celle
des faifons, du plus ou moins de féchereffe des
grains , & de leurs différens mélanges dans la
mouture.
Si la meule eft ardente, le rayon peut avoir la
largeur ci-deffus indiquée; mais il faut le réduire
à dix ou douze lignes, fi la meule eft pleine &
peu remplie de trous.
8 Le meunier doit proportionner le r’habillage à
S l’ardeur de fes meules, à la force de fon moulin,
| & à la qualité des grains à moudre ; il aura foin
8 que la feuillure foit bien garnie & qu’elle ait du
8 corps, parce que cette partie fouffre les coups 1 de la trempure , & fatigue le plus.
I Lorfqu’on repique ou rhabille les meules , il B faut faire enforte que les rayons ne faffent qu’ef-
I fleurer, lairhabiHure; c’est-à-dire, que les rayons B doivent êtté plus: élevés au-deffus du plan de la
g meule ; car s’ils l’excédoient-, il en réfulteroit un
I bourdonnement capable d’échauffer les meules ; g elles, agiraient en approchant, au lieu d’alléger,
g & feroient un fon fin qui fe mêlerait avec la g farine.
g L’épaiffeur d’imè feuille de papier fuffit pour une
8 bonne r’habillure ; quand, elle eft trop ouverte,
i é’eft-à- dire, quand l’outil eft trop marqué fur k
1 meule à côté du rayon, elle fait la farine" moins
g douce....
g Pour le moulage plein & ferré, qui ne convient
g qu’aux moulins foibles , le r’iiabillage au coeur &
I à l’entre-pied feulement doit être plus foncé,
g Dans une année plùvieufe, lorfque les grains
g .font humides, il convient de tenir les rayons
I moins larges que pour les blés fecs , le fon s’écure
•I mieux.
g II faut auffi un r’habillage différent pour les
8 f e i g j . e sméteils, & c ,, que pour le froment,