
Celles de 14 jusqu’à 20,pouces . ■ / . •' l liv.
Et celles de douze pouces & au-deffôus,
la douzaine................. ..........................« • 9 ^v *
Ce réglement pour les droits d’entrée des glaces
de miroirs, n’eut lui-même lieu que jufqu en
1672 , qu’il fut défendu par arrêt du Confeil du
Roi du 6 septembre , de faire entrer ^ dans le
royaume aucunes glaces à miroirs étrangères pendant
les vingt années du privilège de la compagnie
des glaces , fous peine de confifeation , &
de trois mille livres d’amende contre les contre-
venans.
Enfin, par l’article 7 du titre. 8 de l’ordonnance
de 1687 , les glaces de miroirs de toutes fortes
furent mifes au nombre des marchandifes de contrebande
, dont l’entrée eft défendue dans le
royaume.
Les bois de miroirs fans enrichiffement, ne
paient d’entrée que fur le pied de mercerie,
c’eft-à-dire, 10 livres du cent pefant, .conformément
à l’arrêt du 3 juillet 1692. ' - ^ , ,
A l’égard des droits de fortie, n’ayant point ete
dérogé à cet égard au tarif de 1604, par celui
de 1667, ils fe paient toujours; lavoir, pour les
miroirs avec leurs glacés , fix pour cent de leur
eftimation, & trois livres comme mercerie , le
cent pefant, pour les miroirs communs , à moins
qu’ils ne foient deftinés & déclarés pour lès pays '
étrangers, auquel cas ils ne paient que 2 livres,
conformément à l’arrêt du 3 Juillet 1692.
Les entrepreneurs de la manufacture des g 1 aces
de Erance, ont un tarif contenant toutes les largeurs
& hauteurs des glaces qu’ils font fabriquer
& le prix qu’ils les vendeur.
MÉMOIRE fur la confiruElion des miroir S- a refleSli&n,
qui n offrent qu’une feule image bien nette & parfaitement
terminée, par M. F . profejfeur de mathématiques
, &Cf.
Newton, après avoir découvert, au moyen du
priime, que les rayons de lumière dans leur
tranfméation au travers du verre , ne liiivoient
pas la même route après en être fortis , crut
qu’on ne pouvoir point efpérer de perfectionner
les tèlefeopes dioptriques.: car, pour avoir une
image bien diftinéle & bien terminée, il faudroit
que tous les rayons qui partent d’un même point
de l’objet, puffent après leur traverfée dans le
verre, fe réunir bien exactement au même point
qu’on appelle foyer : or c’eft ce qui n’arrive
point, car les rayons qui tombent le plus près
de la lentille, fe réunifient plus loin que ceux
qui tombent plus loin de cet axe. D un autre cote,
ces rayons fe décompofant dans la traverfée du
verre, les rayons violets fe réunifient plus tôt que
les autres; c’eft-à-dire que leur foyer eft plus
près de la lentille, & que le foyer des rayons
rouges en eft plus éloigné. L e s t o n s des autres
couleurs ayant leur foyer e n t r é e s deux premi
e r s , fuivant le degré de leur rêfraétiofl, ca
même auteur a trouvé par le calcul,; que 1 erreur
caiifée par la réfraétion , eft infiniment plus grande
que celle qui provient de la fphéricité, enforte
que quand on emploieroit des lentilles paraboliques
ou de toute autre courbure, & qu on parviendrez
enfin à détruire , du totalement corriger
l’erreur de fphéricité, on n’en feroit pas-fenfible-
ment pius avancé, tant qu’on ne pourra efpérer
de corriger l’erreur provenante de la réfraétion.
Ces réflexions le portèrent à recourir au miroir
de reflet, où il n’y a que l’erreur de fphéricité,
qui eft incomparablement moindre que celle de
la réfraCtion.
Si, d’après les obfervation* du célébré Euler,
& les'travaux de Dollond, on eft parvenu a faire
des tèlefeopes dioptriques, connus fous le nom
de lunettes acroma tiques , on a d abord trop
efpérè, & le défir ardent de voir la dïoptrique
perfectionnée, a fait illufion à nos meilleurs auteurs.
Les travaux opiniâtres des meilleurs ar-
tiftes , èc les formules algébriques des Smith y
Ciairant, d'Alembert, Euler, Bofcovich , &c. ont
fait voir à la longue , que le fuccès n eft pas celui
qu’on attendoit. Le (avant Bofcovich a démontré ,
d’après une foule d’expériences ingénieufement
faites avec le vitromètre-, infiniment de fon
invention, auquel il a appliqué un helioftat,
pour ne rien précipiter dans fes opérations, &
en bien examiner l’effet à loifir, que les rayons
folaires ne peuvent s’unir après la traverfée du
vitromètre, ou prifme, tompofé de deux différentes
fubfiances diaphanes,^ que deux à deux,’
11 augure qu’on pourroit en réunir trois avec trois
fubftances diaphanes de différentes forces réfrac-
tives ; c’eft ce qui n’a pas encore été tenté, que
je fâche. Les expériences, que j’ai faites à ce fujet,
me portent à le croire. Un excellent objeétif, que
j’appelle acromatique, pour me conformer à l’u-
fage, compofé. de trois matières-différemment ré-
frangibles, fait un effet fupérieur. Malheureufe-
ment le foyer eft trop court, n’étant que de deux
pieds mais ceci eft un ouvrage à part, & n’âp-
partient pas au fujet que j’envifage actuellement.'
Quoi qu’il en foit, les ohjeétifs acromatiques,
tels qu’ils ont paru jufqu’ic i, font rarement bons,
& font très-chèrs, foit à raifon de la difficulté
qu’on trouve à les conftruire, foit à raifon de
l’extrême rareté du bon flint-glafs : d’un autre
côté les tèlefeopes catoptriques que l’on à fubfii-
tués aux dioptriques, pour éviter le grand inconvénient
des réfraCtions, ont auffi un défa van rage
marqué, outre qu’ils font difficiles, à conftruire,
& par-là très-dispendieux ; les. miroirs métalliques
,, compofés ordinairement de rofette ou cuivre
rouge avec une certaine quantité d’étain, de zinc
& de bismuth, font très-fujets à fe ternir; l’air,
l’humidité & la brume de la mer en minent la
fuperficie, au point qu’ils ne peuvent plus ferviï
qu’à la fonte.
On efpéroit, il n’y a pas encore long-temps,
qu’un nouveau métal qu’on a tantôt appelé or-
platine , à caufe de fa couleur jaune & de fon poids,
tantôt argent-platine , à caufe dé fon infériorité à
l’or véritable, quoiqu’il en ait la couleur & fen-
fiblement la pefanteur; on efpéroit, dis-je., .que
•ce métal, qu’on dit incorruptible , ou du moins
le moins corruptible des métaux connus, fervy
roit à faire d’excellens miroirs catoptriques. Mais
d’après les expériences'faites à Paris fur cette
matière, on a reconnu qu’il ne peut être mis en
fufton fans y ajouter d’autres métaux, ce qui
formeroit toujours une compofition , qui par-là
jnême annonce très-probablement une décompo-
fttion par les caufes ordinaires. D ’ailleurs les
vues politiques de l’Efpagné ont fermé les mines
de ce nouveau métal, & nous privent dès avantages
qu’on auroit peut-être tirés de fa prétendue
incorruptibilité.
De tous ces points de fait, il paroit réfulter qu’on
tentera en vain de faire des miroirs detéiefeope avec
du métal quelconque feul ou combiné avec d’autres,
fans avoir à craindre les mêmes inconvéniens-
que ceux que nous remarquons dans les miroirs en
ufage. Les tentatives qu’ont faites les grands génies,
du dernier fiècle & de celui-ci, font décourageantes.
Newton , rebuté de toutes ces difficultés , fit des
miroirs de verre d’une concavité & d’une convexité
égales , leurs deux furfaces étant par ce
moyen parallèles, la partie concave expofée aux
rayons incidens fenfiblement parallèles, devoit les
raffembler en un point que l’on favoit devoir être
au quart dit diamètre de courbure, tant que le feg-
ment fphérique eft d’un petit nombre de degrés ; la
partie oppofée étant convexe d’un même rayon de
courbure & bien ètamée, devoit renvoyer auffi les
rayons au quart du diamètre de courbure. Ces deux
foyers ne dévoient cependant pas coïncider au même
point, à caufe de l’épaiftèur du miroir. Après les
expériences faites on s’apperçut qu’effeétivementees
deux foyers étoient différens ; que celui de la furface
concave étoit plus éloigné, & celui de la furface
étamée, plus proche du miroir ; cé qui devoit caufer
une confüfion dans l’image. On auroit pu réparer
cette méprife, en^àb^ant un peu plus de longueur
au diamètre de fphéricité de la partie convexe du
miroir; & cette idée fe préfenta peut-être d’abord;
mais ce qui fit pourfuivre le projet, c’eft qu’on
méprifa la réfleétion des rayons, par la furface antérieure
; on comptoit que cette réfleétion n’étoit pref-
que rien en comparaifon de celle produite par la
furface étamée : il arriva pourtant que l’effet de cette
réfleétion méprifée troubloit confidérablement l’effet
de l’autre, & que Newton lui-même n’en fut pas
fatisfait.
Le père Bofcovich, dans fa quatrième differtation ,
imprimée à Vienne en Autriche en 1767, donne une
méthode de correction, au moyen de laquelle il
croit qu’on pourroit employer le verre commun,
comme on emploie le métal.. Rapportons fes praprès
expreffions : N une quidetn fola metallica
Jpecula funt in ufu, quet tamen ingens habent in-
commodum, ex eo qubd nimis facile nitorem illuni
amittant, qui efi nimiurn necejfarius ad habendam ima?
ginis claritatem. Vitrea hoc quidem incommodum non
haberent, & in ipfis, cum habeatur pro vivïdiore imagine
duplex refraélio prtzter lefleftionem, habetur incommodum
divzr fat refrangibilitatis, ut duplicis imagi-
nis, prottererror.emfigura. fpherica, & crajfitudincm vit ri,
qutz duo funt communia etiarn lentibus dïoptricorum
telefcopiorum. Vcrum f i hi ipfi errores ad trutinarn
revocentur, ac eorum imagines calculo definiantur,
videri poterit , quid prefiari debeat, ut corriganture
quantum fieri ,potefi. Opéra geometriat & calculé
vïdendum quid in eo genere obtineri pojjit. Multo
çnirn diutius perdurarent ejufmodi telefcopia, obfier-
vationibus idonea ; nec usque adeb ab humido aere
ipfis timendum effet per no 61 cm jiti nunc metallicis-
timere cogimur.
Cet auteur,après avoir déduit delà théorie des
formules compliquées dans lefquelles négligeant
plufieurs petites quantités, il tire, au moyen du calcul
différentiel, lerhéorême fuivant :in fpeculisvitreis
ad corrigendum errorem diverfx refrangibilitatis pro
radiis axi proximis debét altéra fuperficics efife cava ,
[ altéra conyexa & fccundoe. fuperficiei radius effelongtor
\ radio prima r, crajfitudinis vit ri.
L’expérience a cependant démontré qu’on ne peut
parvenir à corriger les erreurs caufées par la double
réfraCtion de la lumière; favoir, la premièredans
la traverfée de la lumière jufqu’à l’étamage; la
fécondé, pour fortir du verre après la réfleétion faite
par .la furface étamée; ce qui peut venir en partie
des défauts qui fe trouvent dans le verre. C’eft ce
qu’éprouva Newton, & ce qui l’obligea à recourir
au miroir de métal.
Les miroirs de métal réfléchiffent une lumière à-
peu-près égale à celle que réfléchiroit un miroir de
verre étamé : or, celle-ci eft à-peu-près triple de
celle que réfléchiroit la furface antérieure de ce
même verre. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à
préfenter une bougie allumée devant une glace ,
à la diftance d’environ 18 à 20 pouces, & fe
placer de l’autre côté de la glace ; à une diftance
de la glace un peu moindre , on apercevra
deux lumières très-diftinétes qui paroiffent être der-
rière la glace. La plus foible des deux lumières, 8c
la plus proche de la glace, eft celle caufée par la réfleétion
de la furface antérieure de cette même.glace;
la lumière la plus éloignée, dont l’éclat paroît fen-
flblement triple,eft caufée par la réfleétion delà
furface étamée.
O r , M. Bpuguer a fait voir par expérience que
la lumière réfléchie par la furface d’une lentille de
verre, n’eft que la quarantième partie de celle qui
traverfe le verre de la lentille. Heureufement les
miroirs métalliques n’étant affectés que de l’erreur
de fphéricité , qui eft incomparablement plus petite
que celle de laréfraétion, {apportent une ouvetture
quarante fois plus grande, puifque, comme nous