
qui indique qu’elle foit échauffée ou qu’elle ait |
fouffert de l’humidité, ni qu’elle laiffe aucun
mauvais goût en en mettant un peu dans la bouche. ,
É T A M I N E à bluteau ; ce font des étoffes claires, ■
de laine, de poil de chèvre ou de foie, fabriquées
exprès pour former les bluteaux.
Les étamines pour les bluteaux de la première
huche, ou bluteaux à blanc ou fleur de farine,
font de laine, & portent de largeur depuis un
quart, jufqu’à une demi-aune de Paris : on choi-
fit pour ces bluteaux, les plus ferrées, c*eft-à-
dire, celles qui contiennent les plus de fils dans
une même portée & ordinairement 36 à 44.
Les étamines des bluteaux de dodinage font
beaucoup plus claires. Ces etamines fe tirent,
pour la plus grande partie , des fabriques de
Rheims : on fe fert peu d’étamines de poil de
chèvre ; l’ ufage de celles de foie eft plus commun
; on les emploie principalement pour les
bluteaux ronds. Ces dernières étamines font beaucoup
plus larges, & fe fabriquent à Paris.
Étoile ; c e fl dans un moulin une petite roue
de 4 ou 5 pouces de diamètre dentée en rochet.
Éveillure ; on appelle ainfi. les petits trous ou
pores remarquables des meules, qui les rendent
plus mordantes.
Exillon ; c’eft une pièce de bois mobile à
volonté, qu’on arc-boute fur le palier du moulin
d’un bout, & de l’autre fur un pilier du beffroi
placé exprès pour le recevoir, vis-a-vis l’extre-
mitè du palier ; enfuite on chaffe a demande un
coin entre ce poteau & l’exillon, & par ce moyen,
on fait porter un peu plus amont ou aval le gros
fer, autant qu’il eft befoîn pour bien orienter les
meules & fixer leur aplomb. Souvent dans les
moulins mal aménagés , ce pilier manque au
beffroi ; alors on m e t, pour y fuppléer , une
planche contre le mur de goutté, & on fait porter
un des bouts de l’exillon deffus, & on chaffe
un coin entre la planche & le bout de l ’exillon,
pour exécuter la manoeuvre dont on vient de
parler.
Farine ; c’eft la poudre nourriffante qui forme
l ’intérieur des grains, & qu’on parvient à retirer,
en la détachant & féparant par le moulage & le
blutage de leurs écorces appelées fort.
Farine alongée ; c’eft la meilleure ; on appelle
ainfi la farine, dont la pâte s’alonge étant tirée
dans tous les fens fans fe brifer,
Farine de gruaux ou des premiers gruaux;
c’eft celle qu’on appelle dans la mouture économique
fécondé farine , & qui provient des premiers
gruaux repaffés fous la meule : elle eft
moins blanche que la fleur, parce qu elle eft mêlée
avec la farine du germe pu celle qui l’approche
; mais elle a plus de goût, elle prend
auffi plus d’eau que la fleur ou première farine,
& en reçoit jufqu’à onze onces par livre poids
de marc.
ÉARINE de minçt ; c’eft le nom adopté dans
nos provinces méridionales , pour exprimer la
plus belle farine : c’eft la fleur de farine qui fe
tire de grains choifis ; elle doit être douce & bien
alongée. Les farines de minot de Nérac & de
MoiSàc font celles qui ont le plus de réputation.
# y
Farine piquée ; on appelle ainfi celle ou l on
remarque des taches ; c’eft un defaut qui la dé-
prife. Si,ces taches font noires , elles indiquent
qu’elle eft échauffée, qu’elle eft mauvaife ou au
moins qu’elle a fouffert. Si elles neI font que
grifes ou jaunâtres, elles indiquent qu elle a ete
mal blutée , que les bluteaux ont laiffé paffer du
fon qui s’y eft mêlé. ' -
Farines revêches ; ce font des farines plus difficiles
à traiter, par quelle qualité que ce foit. >
Farine fimple ; on appelle ainfi la farine qui
eft moins fine que celle dite' de minot.
Faux bouillons ; ce font deux morceaux de bois
pofés en fens contraires ou de plat en plat qui
fervent à foutenir les boitillons & le bourrage
de chanvre & de graifle dont on garnit la fufée
du gros fer.
Fau x -pont ; c’eft dans un moulin la partie
qui eft au haut de la montée, & qui a 3 pieds
& demi de large fur 8 pieds de long.
Fer ( le gros) c’eft l’arbre de fer qui fupporte
la meule courante.
Feuillure d’une meule ; c’eft la partie de la
meule qui joint concentriquement la bordure.
Les gruaux étant pouffés de l’entrepied dans
cette partie, par le mouvement de rotation &
la force centrifuge, s’y convertiffent en fleur de
farine. ^
Flache fignifie le vide qui fe trouve dans Vé-
quarriffage d’une pièce de charpente. Un arbre
11’eft jamais d’une groffeur égale, ni parfaitement
droit ; pour perdre moins fur la longueur & la
groffeur des pièces qu’on en tire , on ne les
équarrit pas exaâement : les vides qui empêchent
qu’elles ne faffent des parallélipipèdes par-,
faits, s’appellent flaches.
Flanière ( meule) ; c’eft la meule courante
qu’on rend concave proportionnellement à la con-
vexité de la meule gifante, & dans la même
étendue.
FLEAU de baguette de bluteau <S* de dodinage ;
lorfque dans un moulin, les huches de blutage,
au lieu d’être orientées dans le fens de l’arbre,
ont au contraire leurs têtes & leurs pieds amont
& avalant l’eau, il faut néceffairement employer
deux morceaux de bois pour communiquer aux
bluteaux le mouvement qu’ils doivent recevoir
des babillards; la tringle qui engrène dans la
croifée , retient le nom de batte, celle qui joint
la baguette, & qui fait alors angle droit avec
elle, prend le nom de fléau. Pour que le fléau
puiffe imprimer à la baguette le mouvement
qu’il reçoit du jeu du babillard, on y cloue fortement
, çomme à un fléau à battre lg b lç , vune
lanière double de cuir, qui faifit l’extrémité dè J
la baguette vers la tête de la huche. _
Fleur de farine, ou fleur ; c eft la farine que
produit le premiër moulage, qui^ eft la plus
blanche, & la plus fine ; elle ne fait pas cependant
le pain qui a le plus de goût , parce que le
germe du grain s’écrafe rarement au premier moulage,
& que c’eft la farine que rend le germe,
qui donne le plus de faveur au pain, quoiqu’elle
ne foit pas fi blanche que la fleur qui fort du
corps du grain. La bonne fleur de fariné de
froment prend dix onces & demie d’eau par
livre.
Fleurage ; c’eft une iffue de la mouture du
gruau, on pour mieux dire le fon du gruau * j? i
FrayON; c’eft un morceau de bois dur, taillé
quarrément, faifant chapeau fur le papillon du
gros fer. On fortifie les angles du frayon par
des targettes de fer ; il fert à donner le mouvement
néceffaire à l’auget, afin que le grain
puiffe tomber dans l’oeillard ; pour cet effet, on
le place de manière qu’en tournant, fes angles
frappent la main de l’auget ; le frayon' coiffe le
gros fer, & pofe fur l’anille, il eft affujetti de
manière qu’il ne vacille point, mais qu’on puiffe
auffi l’enlever facilement quand on veut.
Frein; morceau de bois de 32 pieds de long,
6 pouces de large, & ^ d’épaitfeur, qui s’ajufte
avec le rouet du moulin à vent.
Frettes ; ce font de forts cercles de fer, dont
on arme les deux extrémités du grand arbre,
pour les fortifier & empêcher qu’elles ne fe fendent
; on en met ordinairement trois dans la partie
de l’arbre en dehors de la roue , & deux
feulement à l’extrémité donnant dans l’intérieur
du moulin.
Frettes de la lanterne ; on donne ce nom à
un fot$ cerclé de fe r , qui entoure la circonférence
de chaque tourteau, pour en foutenir l’af-
femblage.
Fuseaux r/e la lanterne ; ce font des bâtons
ronds, de bois dur, ordinairement de pommier
ou de poirier, placés dans la circonférence de la
lanterne, contre-tenus par les deux tourteaux,
où ils font affemblés ; les chevilles du rouet s’y
engrènent, & font par ce moyen tourner la
lanterné.
Fusée du gros fer ; c’eft la partie du gros fer
qui traverfe la meule gifante.
Gai ; terme en ufage pour exprimer le mouvement
du moulin; on dit, par exemple: Ce moulin
va gai ; cela fignifie qu’il Va bien , & que fa
meule tourne vite. Obtenir un mouvement plus
gai, cela veut dire, parvenir à faire tourner la
meule plus vite.
Garouenne ; nom qu’on a donné à une pièce
de bois, au bout de laquelle eft une grande mor-
toife qui fert de moufle à un ro.uet de poulie,
fur lequel paffe la corde employée à monter les
facs dans le moulin, ou à les defcendre.
GàROUENNE du dedans ; c’eft celle qui fert à
monter ou defcendre les facs dans l’intérieur de
la cage du moulin, d’une chambre à une autre ;
on la place de manière que la corde de fa poulie
à laquelle J e croc pour faifir les facs eft attaché,
paffe dans le centre des trapes par lefquelles ils
doivent être enlevés ou defcendre.
Garouenne du dehors ; c’eft celle qui fert pour
monter les facs du dehors de la cage du moulin
dans les greniers ou chambres ; on la place de
manière qu’elle ait une faillie fuffifante en dehors
du bâtiment, en même temps qu’on lie fondement
fon extrémité oppofée à la charpente du faîte
du bâtiment , au-deffus des linteaux de la fe-*
nêtre ou ouverture par laquelle on reçoit ou
defcend les facs.
Gîte ou le Gîte ; façon abrégée de défigner la-
meule gifante, fort en ufage parmi les meuniers.
Godets ou pots ; ce font, dans les mouline
à eau , des cellules pratiquées entre les deux
cours des jantilles. La proportion à leur donner'
s ’eft pas indifférente Plufieurs mécaniciens pen-
fent qu’on doit en fixer la profondeur aux deux
quinzièmes du diamètre de la rou e, & que la
diftance de leur fèparation doit être d’un dixième
de ce diamètre. Leur plan eft excentrique, 3c
coupe obliquement les jantes de la roue. On forme
ces godets au moyen d’une planche qui s’emboîte
dans des rainures ereufées dans l’épaiffeur des janj
I tilles ; les qualités effentielles des godets font,
qu’ils fe remplirent fans perte d’eâu, & qu’ilÿ
foient totalement vuides, lorfqu’fls font parvenu»
au bas de la courtière.
Gousset ; on "donne ce nom à de petite»
pièces de charpente, cintrées, ou raifaiît angle
droit, qui ont deux tenons à leurs extrémités ,
reçus dans les mortoifes de deux pièces de charpente
differentes. On place les gouffets au-def-
fous de la jon&ion des grandes pièces qui s’unif-
fent par tenons & mortoifes, pour fortifier cette
jon&ion.
Grenailleurs ; nom qu’on donne aux marchands
qui font un commerce de fon gras dont
ils tirent le gruau, qu’ilsTont enfuke remoudre.
Grener ; terme dont fe fervent les meuniers
pour défigner que le bourrage de la meule gifante
eft mal fait , & qu’il paffe ou fe perd du
grain au travers de fon ceillard.
GresilEon ; c’eft le nom qu’on donne à la
troifième farine, dans la mouture des pays méridionaux
de la France.
Gresillon fin ; terme en ufage dans les pays
méridionaux du Royaume, pouf exprimer le mélange
de la farine fimple, qui eft dans les moutures
de ces cantons -la fécondé, avec le gréfilr
Ion , qui eft la troifième.
Gros fer ; fort eflieu de fer , qui traverfe la
lanterne & les meules ; fa partie inférieure, quf
eft bien acérée , fe termine en pivot & pofe fur
une crapaudine enchâffée dans le palier ; iî paffe'