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On obje&era peut-être qu’en luivant cette manière
de procéder, on ne voit que la partie intérieure
de la plume , c’eft-à-dire, le côté qui recouvre
la partie membraneufe de l’aile. L’expérience
fuivante démontre que les plumes ont les mêmes
couleurs, la même vivacité, les mêmes teintes,
tant en deffus qu’en deffous.
Paffez du vernis fur une feuille de papier ; ap-
pliquez-y une des ailes préparées fuivant le procédé
décrit ci-deffus , & qu’elle foit bien fèche ;
puis appuyez fortement îx laiffez fécher le tout.
Lorfque le vernis fera fe c , mouillez le papier
gommé, l’eau délavera la gomme & le papier : alors
Pun & l’autre fe détacheront du vernis qui retiendra
les plumes, parce que l’eau n’a aucune
aélion fur les rétines qui le compofent ; elles ne
font folubies que dans les efprits ardens.
On pourra alors juger fi en effet la couleur de
la'plume n’eft pas à l’extérieur la même que du
côté de la membrane. On le répète , le vernis, même
le plus blanc, altère la couleur des plumes.
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PARASOL S ET PARAPLUIES-
( Art de faire des )
L e Parasol eft un petit meuble pprtatif, devenu
d’un grand ufage pour fe garantir de l'ardeur
du foleil. ' -
Sa couverture ronde eft une efpêce de petit
toit qui s’élève au-deflus d’un bâton que l’on tient
à la main.
On peut faire des parafols en papier , en paille »
en plumes & autres matières ‘légères ; mais pour
les parapluies , qui peuvent fervir aufli de pa-
rafols, on emploie le cuir , la toile ciree f le taffetas
& autres toiles compares & gommées, fufceptibles
d’être bien tendues.
Le bâton qui fupporte le parapluie ou le para-
fol eft d’une feule pièce ; cependant il peut être
rompu, & fe plier au moyen d’une charnière ;
on étend cette couverture portative par lé moyen
de quelques brins de baleine, ou de fils de cuivre
ou de fer qui la foutiennent.
Le faifeur de parafols commence par préparer
le manche , qu’il confirait tout d’une pièce , ou
qu’il forme de trois, lorfqu’il veut le faire pliant.
Ce dernier bâton , qu’on peut dreffer & plier- à
volonté, fe divife en trois pièces , qui font la poignée
, le milieu & le mât.
La poignée , ainfi que le defigne fon nom , eft
celle qu’on tient ordinairement a la main lorf-
qu’on fe fert du parafol.
Le milieu eft la partie qui fe trouve entre la poignée
& le mât. d
Le mât eft la pièce d’en-haut, où l’on met une
[ noix de cuivre pour attacher les baleines. Il eft couvert
par une plaque de cuivre qui fe viffe , & au
| bout de laquelle il y a un anneau.
Lorfque par une économie mal-entendue , puif-
qu’elle occafionne le peu de durée d’un parafol t
l’ouvrier ne met point la noix au haut du mat ou
fe réunifient les baleines, mais qu’à la place il y
( forme deux petits anneaux de fer diamétralement
oppofés , il arrive fouvent que ces anneaux ,
qui font la fonélion de la noix , & qui n’en ont
pas la folidité , font fujets à faire cafter fréquemment
le fil de fer qui paffe dans les trous des baleines
, & qui lqs tient affujetties au haut du manche
ou du mât du parafol, j
Il y a des ouvriers qui, à la place de la noix
de cuivre ou des anneaux de fer, fe fervent de noix
de bois ; mais comme on a-obfervé qu’elles n’é-
toient pas d’un bon ufage , on y a fnbftitué les
noix de cuivre, dont lès crans ou féparations font
faits pour que les baleines foient également dictantes
les unes des autres.
Dans les bâtons ou manches qui font tout d’une
pièce y on ne met point de coulant, mais feulement
une petite lame d’acier ou de fil de fer pour
tenir les baleines étendues.
Dans le bâton qui fe plie en trois , il y a deux
coulans , ou deux grandes viroles de cuivre qui
faififfent les extrémités, favoir, la première, celles
de la poignée fupérieure avec l’inférieure du milieu,
& la fécondé l’extrémité fupérieure du milieu avec
l’inférieure du mât.
Pour que ces virdles foient fixes , & qu’elles
tiennent le bâton droit autant qu’on le juge à-propos
, elles font furmontèes par un reffort de fil
de fer qui les arrête, & les empêche de couler le
long du bâton , d’où leur eft venu le nom de
coulant.
Dans les parafols dont la couverture fe plie en
deux , il y a deux refforts de cuivre, dont le premier
, qui s’enchâffe dans la noix, fe nomme garni
pour ligature. « .
Le fécond , qui fait que la couverture fe plie
prècifément en deux , fe nomme garni de£ous
V arc-boutant.
Les premiers garnis, qui font ordinairement plus
courts que les féconds , font arrêtés autour de la
noix, au moyen d’un fil de fer ou de laiton, &
les féconds font faits en forme de charnière.
Entre les deux ga'rnis , & prefque dans l’intervalle
qui les fépare par le milieu , on attache
des baleines , des fils de laiton un peu gros, ou
de légères plaques longues , du même métal, qu’on
appelle arc-boutans.
Ceux qui font de métal fe diftinguent, par rapport
à leur forme ou à leur figure, en arc-boutans
ronds, & en arc-boutans à fourchettes.
Les premiers font compofés de deux fils de
laiton féparés , qui embraffent une baleine par un
bout 5 & vont fe joindre par l’autre bout à une fe