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gènans ; 8c l’adminiuraiion des manu factures y a
confenti. Elle a confenti également à la, fuppref-
fion de l’année 1742 , époque du tarif, à laquelle
plufieurs fabricans ont fubftitué l’année de la fabrication
du papier.
Enveloppe. ( papier d’ ) On fabrique-dans les
moulins des environs de Lyon , trois fortes de
papiers d’enveloppe , dont la manufacture de Lyon
fait un grand ufage pour le pliage de fes étoffes.
La première forte eft de onze vingt-quatrièmes
d’aune.
La fécondé de cinq douzièmes.
La troifième de cinq huitièmes.
Ces fortes de papiers font employés pour les
étoffes auxquelles leurs dimenfions font afforties;
mais les étoffes de trois huitièmes & les fept dou-
zièmes n’ayant pas de papiers-particuliers, o-n eft
obligé de couper quelques-unes des fortes ci-def-
fus pour les réduire aux dimenfions de ces deux
efpèces ; cependant leur confommation & leur
débit font affez confidérables pour déterminer les
propriétaires des moulins à fabriquer des fortes
afforties , ce qui éviteroit les pertes qu’occafton-^
nent les rognures.
Il relie maintenant les étoffes trois-quarts, fept
huitièmes & quatre quarts, qui n’ont point 8c ne
peuvent guère avoir de papiers affortis , vu leurs
grandes largeurs.
On y pourvoit en les enveloppant par doubles
feuilles des trois fortes dont nous avons
parlé au commencement ‘de cet article.
Enveloppe. ( papier d’enveloppe pour les dorures)
On emploie aufli à.Lyon un papier doux ;
mou „ d ’un blanc mat, qui, quoique fans colle,
reçoit dans la fabrique un certain liffage. Toutes
ces qualités le, rendent propre à garnir les diffé-
rens plis des étoffes en dorures , & même les ga-
Ions , pour en conferver l’éclat , 8c prévenir les
inconvéniens du contact réciproque. Il a aufli
l’avantage d’une pâte pure & fans mélange d’aucune
feinte de bleu , laquelle nuit effectivement
aux dorures’, en les terniffant. Ce papier fe fabrique
dans les moulins des environs de Nantua.
Enveloppe. ( papier d’ ) Les Hollandais , &
fur-tout les Anglois , fabriquent depuis quelques
années des.papiers d’enveloppe de différents formats,
avec la matière des cordages & des voiles
des barques & des vaiffeaux. Là pâte de ces papiers
eft feulement effilochée par un cylindre dont
les lames font très-acéfeés. Par ce moyen les fila-
mens étant plus longs , l’étoffe en eft plus forte
& plus folide. Outre cela elle n’eft pas lavée pendant
la trituration , attendu que la matière petit
conferver, fans inconvénient, fa couleur tannée
& fon odeur de gôudron.
Les Anglois font un grand ufage de ces papiers,
fur-tout pour envelopper leurs quincailleries, tant
les communes que les plus prècieufes. Ils prétendent
même que le goudron, dont font pénétrés
ces papiers, contribue à préferver de la rouille
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les marchandifes qu’ils enveloppent, ce qui me
paroît très-probable , parce que dans cet état
ces papiers font moins fujets à prendre l’humi.
dité de l’air, & à la tranfmettre. Ces papiers font
collés plus ou moins, 8c plus ou moins étoffés
fuivant les différens ufages auxquels ils peuvent
fervir. En général , je dois dire à cette occafion
que les Anglois ont varié la fabrication de leurs
papiers avec une grande intelligence , 8c l’ont affor-
tie généralement, autant qu’il eft poffible, à tous
les befoins de leur commerce.
E n v e l o p p e ; ( demi-blancs collés pour ) la
f l e u r -d e - l i s , de 18 pouces fur 2.4 ,8c du .poids
de 40 à 42 livres ; b a s à h o m m e de 16 8c,-demi
fur 10 , & du poids de 3 0 à 38 liv. ; b a s a femme
de 14 pouces 8c demi fur 18 8c demi, 8c du poids
de 2.5 à 2.6 livres ; r a i s i n c o l l é de 16 pouces &
demi fur 18 8cdemi, 8c du poids de 25 à 26 liv,
la rame; l o n g u e t de 15 8c demi fur 23 , & du
poids de 25 à 26; JOSEPH de 14 8c demi fur 18&
demi, 8c du poids de feize à 17 livres.
Enveloppe; (pâtegrife) la Fleur-de-lis de 18
pouces 8c demi, fur 24 8c demi, du poids de 42
à 45 livres ; Raijîn de 16 8c demi fur ao 8c demi,
du poids de 25 à 26; Dart de 27 pouces 8c demi
fur 2 4 , 8c du poids de 40 à 42 livres ; Camelotier
de 14 pouces & demi fur 18 , 8c du poids de
17 à 18 livres la rame; Carré de 13 pouces &
demi fur 16 8c demi, 8c du poids de 17 à 18;
Gargouche de 16 8c demi fur 20 8c demi, 8c du
poids de 12 à 18. Tous ces papiers fervent pour
enveloppe. Le dernier eft auffi employé à calfater
les vaiffeaux, 8c fur-tout à faire des fufées &
autres artifices : on mêle aux pâtes , dont, font
fabriqués ces papiers, une affez grande quantité
de terre.
E n v e l o p p e ; ( papier gris de Maur) ou boue-
de-Paris-clair- Les Hoïïandois fourniffent à la ma-
nufaéture de Saint-Quentin 8c à quelques autres
de la Flandre, de grandes parties de ce papier pour
fervir à envelopper leurs toiles ; 8c malgré l’abondance
8c la certitude du débit, aucun de nos fabricans
, dans ces provinces , ne s’eft occupé à imiter
en cela les Holland ois. Ce papier eft d’une pâte
affez fine, 8c adoucie par les apprêts de l’échange.
Je ne fâche que M. Befuquet à Rouen , qui l’ait
imité, en 1775 , quant à la couleur, dont le procédé
lui avoit été donné par M. de la Folie. Ilref-
toit à ce fabricant à donner plus de douceur 8c de
foupleffe à fon étoffe ; ce qui lui étoit facile, en
adoptant l’échange. Je né fais où en font refiés fes
premiers elfais ; mais c’étoit un objet de fabrication
qui méritoit les plus grands encouragemens ;
car dans la feule ville de Valenciennes , on droit
de Hollande à cette époque , plus de quatre mille
rames de ce papier gris de Maur tous les ans, &
-à 22 livres la rame.
Enverger ; opération par laquelle l’ouvreur,
balançant fa forme de droite à gauche 8c de gauche
à droite , détermine la matière à s’étendre
d a n s
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dans le fens des brins de la verjure , & fur-tout *
s’introduire dans les intervalles de ces brins. Cette
opération contribue à rendre les' feuilles de papier
plus épaiffes & plus chargées d’ombres le long
des pontufeaux, parce que la matière-, balancée
contre les tiffus excédens des chaînettes 8c du ma-
nicordion , s’accumule abondamment le long de
ces tiffus. Voyez pag. 505 8c 506. I
E s p a g n o l ; petite forte de papier,voyez le
tarif, pag. 538. H | H E s s e r n e ; ( papier) c eft un papier incomplet,
tronqué , qui n’a pas la grandeur de la forme
faute de matière. | \
E t e n d o i r s ; ce font des galeries qui régnent
ordinairement fur les bâtimens de la papeterie ; on
y établit des piliers 8c des perches, qui fervent
à placer des cordages fur lefquels I on étend les
pages ou les feuilles de papier après la colle.
L’emménagement d’un étendoir doit etre com-
pofé de plufieurs piliers, placés à une certaine
diftance les uns des autres, 8c portant dans des
entailles des perches , 8c dans les trous des perches
des cordages. Voyez perches & cordages.
L’intervalle des rangées de piliers doit être tel,
que les cordes tendues fur les perches puiffent
recevoir fept feuilles de carre. Il eft bon, outre
cela, de laiffer tout-au-tour de l’étendoir , entre
les piliers 8c les murs, une diftanée de trois pieds,
pour que l’étendeur puiffe circuler librement avec
les porfes blanches, ou avec les rames des mouillées.
i- . 4Éf
D’une perche à l’autre, on peut, avec deux
[ e lle s , garnir de papier toute la longueur des
cordages : on y étend ordinairement huit feuilles
Cècu, de griffon , de pro patria, &c. ce qui fait
quatre feuilles pour chaque felle ; 8c lorfqu on
étend du petit-cornet, comme on peut en placer
neuf feuilles fur la même longueur de cordes, une
felle en étend cinq, pendant que l’autre n’en place
que quatre ; de même pour le carré , comme la
même longueur1 ne peut en contenir que fept-,
une felle en étend quatre 8c l’autre trois.
Les étendoirs doivent être fermes , _ le plus
exactement qu’il eft pofîible, par des jaloufies
qui n’y lalffent entrer que la quantité d’air ne-
ceffaire pour le féchage des pages 8c des feuilles
de papier.
Plufieurs fortes de jaloufies rempUffent également
bien l’objet dont je viens de parler , pourvu
qu’on ait foin de les entretenir.
Les HoHandois font ufage d’étendoirs fitüés
au rez-de-chauffée , comme les autres ateliers de
leur moulins ; aiiffi le féchage de leurs papiers y
eft-il bien ménagé. Ils font fermés par des jaloufies
qui permettent la circulation d’un air frais ,
au- moyen duquel on ne brufque point la deffic-
cation des papiers, foit avant, foit après la code.
La réduction du-toit des étendoirs , tres-eleve,
permet, d’établir plufieurs rangs de perches 8c
de cordages . les uns furcles autres-; 8c on fait
Arts 6* Métiers. Tome V. Partie 11.
ufage p o u r lors de ferlets,dont les manches font
fort longs , de manière que l’étendeur peut atteindre
jufqu’aux cordages les plus élevés, en s’aidant
encore d’une felle de quatre à cinq pieds de haut,
pag. 521.
Un certain nombre de perches chargées de cordes
fe nomme bandage. Voyez perches, cordages. Voyez
la comparaifon de nos étendoirs avec ceux des
moulins Hollandois , relativement aux effets de la
• defliccation, pag. 516.
Etendeurs , Etendeuses ; ce font les ouvriers
8c les ouvrières qui placent fur les cordes les.pages
ou le papier feuille à feuille après la colle.
Etoile : forte de papier qui porte auffi la dénomination
de longuet ; mais elle diffère beaucoup ,
quant au poids 8c au format,du longuet d’enveloppe.
Voyez le tarif, pag. 537 8c enveloppes.
Etresse ; forte de papier de pâte grife 8c collée:
elle fert à faire l’ame des cartes à jouer. Voyez l’article
gris-collés.
Faux plis , fronces & rides : tel eft l’ordre de ces
défauts dans lç papier.
Les faux-plis font ou fort longs, ou fort larges.
Il eft quelquefois poffible de les faire difparoître
fi l’on tire les feuilles fur leur largeur, 8c qu’on
détruife leur trace par le moyen de la pierre, 8c
enfuiteparl’aétiondelà preffe; car il eft rare aue
les faux-plis tiennent au corps de l’étoffe. L’effet
ordinaire des faux-plis, eft d’en fermer d’autres
fur les feuilles conrigües , qui cependant vont toujours
en s’affoibliffant : d’un côté les faux-plis font
en relief, 8c de l’autre ils font en creux.
Les fronces font de faux-plis plus multipliés 8c
moins faillans que ceux dont nous venons de
faire mention , mais auffi plus adhérens au corps
de la feuille. Les fronces font formées, ainfi que les
faux-plis,dans les tranfports des porfes blanches de
la chambre de cuve à l’étendoir, fans plateaux 8c.
fans cartons ; les mêmes accidens ont lieu aufli
dans les tranfports des ballons de la chambre de
colle aux étendoirs, lorfqu’on ne prend pas les
, précautions de tranfporter les ballons nouvellement
collés fur des plateaux.
Les fronces font auffi dues au leveur, qui donne
naiffance à ces plis obliques, foit en plaçant mal
les feuilles fur la felle, foit en les écachant m al,
; foit en ferrant trop les mains.
Les rides font ordinairement difperfées le long
de la ligne où chacune des feuilles a touché aux
cordes de l’étendoir. Elles font vifiblement l’effet
d’une defliccation inégale dans les feuilles des pages
par le contaâ des cordes ; les feuilles fupérieures
des pages féchant plus vite que les feuilles inférieures
, 8c éprouvant une retraite affez fenfible,
elles occafxonnent nèceffairement des plis dans les
feuilles qui n’ont pas changé de dimenfions. Lorfque
les plis font confidérables, on les regarde comme
dès fronces, pag. 516.
Il y a aufli des rides le long des bordures du
\ papier, lorfque le leveur étend mal les feuilles
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