
il n’y avoit pas lieu de foupçonner qu’il y eût
aucun fer contenu auparavant.
La teinture volatile parut exempte de fer , car
elle ne produifit aucun changement dans 1-s mêmes
efpms acides, quoiqu’à l’inftant elle les changeât
en bleu , des qu’on y eût fait diffeudre d’abord
un peu de fer.
Cette folution fou!ée de la fubftance teignante
fut verfée par degrés fur la folution dû platine
: la liqueur fe changea d’abord en un bleu
foncée ; mais en y ajoutant davantage , elle
devint d’un jaune verdâtre. Le précipité fut de
deux fortes , jaunâtre au fond , &, b:eu par lé
haut.
Le tout ayant été fecoué enfemble & laiffé
rcpofer jufqu’au lendemain, il parut au fond une
m.tièrc blanche , au-deflus une jaune , & au
fommet une grife, tirant fur le brun , plus abondante.
La liqueur fe trouva d’une couleur d’çr
foncée.
Solution de platine avec des fels compofés,
M. Marggraf a trouvé que des folutions d’alun
, de fel admirable, de tartre vitriolé, du fel
. fufible d rrine, faites féparément dan> de l’eau., -
& une folution de craie dans l’eau-forte , ne
produifent point de précipitation, ni de changement
apparent , dans une folution délayée de
platine.
Le fel ammoniac, l’ un des ingrédiens auxquels
la menftrue devoit fa vertu de dif oudre la platine
d’abord, en a précipité une grand, partie j
fous la forme d’une poudre rougeâtre, ou jau- !
nâtre , à-peu près femblable à celle que dépefent
les alkalis. -
Il eft à remarquer que quoiqne ni le fel ammoniac,
ni les fels alkalis féparément, n’occafion-
nèrent pas une précipitation complète, la liqueur
refiant encore d’une couleur forte ; cependant ,
quand on ajouta l’une fo r la folution reftünte
après l'a&ion de l’autre , il tomba un nouveau
précipité qui laiffa la liqueur abfolumem fans
cou eur.
Solution de platine avec les ejprits vineux.
Comme on revivifie l’or de fes folutions par le
moyen des efprits vineux, & qu’on le fait mon-"
ter à la furface en pellicules jaunes , j’ai mêlé
une folution de platine avec une grande proportion
d’efp:it-àc-vin fortement reâifié , & j’ai ex-
pofé le mélange au foleil, pendant plufteurs jours ,
dans un vafe de verre à large embouchure, légèrement
couvert cie papier pour en écarter la
pouff ère. Il n’y a point eu d’apparence d’aucune
pellicule jaune , &. je n’y ai pas remarqué d’autre
changement, fi ce n’eft que la platine com-
mençoit à criftallifer par l’évaporation du fluide.
Supçonnant que quoique la liqueur contint réellement
de l’or , la platine pouvoit fortement retenir
cet or, & l’empêcher d’être féparé par refprir,
jjai mêlé trois ou quatre gouttes de folution d’or
avec deux cents gouttes de foluti'ôn de platine;
& après les avoir bien focouèes enfemble , j’y
ai ajouté un peu d’efprit. de vin redi né : le tout
ayant été expofé au foleil comme ci deffus , je
remarquai au bout de quelques jours une pellicule
d’or à la furface.
Solution de la platine avec les huiles eJfentielLs,
.Ayant verfé de l'huile efferitielîe de romarin
fans couleur fur environ moitié de fa quantité de
folution de platine , après avoir bien fecoué le
mélange & l’avoir laiffé repofer, l’huile s’eft élevée
promptement à la fur lace , ns contra der aucune
couleur , & l’acide au-deffous eft demeuré coloré
comme il étoit d’àbord.
Une compofitton de platine & d’or qui avoirnt
été fondus enfemble étant diffoute dans l’eau régale
, &. la folution ayant été traitée de la même
manière , l’or fut imbibé par l’huile, Si la platine
demeura en diffolution dans l’acid:. L’huile chargée
dor parut d’une belle couleur jaune, & après
avoir refté pêndant quelques heures en repos ,
jeta une grande partie de l’or fur les côtés du
verre , en filandres launes brillantes , qui ne parurent
avoir aucun mélange de platine. On a eflayé
pareillement quelques autres huiles diftillées, &
on a obtenu le même léfultaf. <
Solution de la platine avec Véther.
On verfa de l’éther vitriolique, ou efprit éthéré
d-: vin , dont on a décrit la prépartion à la fin
| de la huitième feftion d l’hiftoire de l’or , fur
une folution de platine , & far un/folutioir d’une
compofition de platine & d'or. On boucha fur-le-
champ les deux phi'oles , pour empêcher les pir-
ties volatiles de s'évaporer , Si on les fecoua légèrement.
L’éther ne reçut aucune couleur de la
folution de platine , mats-Ccll. de platine & d or
lui donna en un inftant une couleur jaune.
Solution de la platine avec l'étain1
Une légère portion d’or contenue dans les foîu-
tions acides fe faifant conn î re , en ce qu’avec
l’étain elle leur donne une codeur pourpre ,
j on jette quelques laim-s luifanres d’etain pur
dans une folution de platine délayée avec de
l’eau. En fort peu de t, mr s ces lames devinrent
d’une couleur olive foncée , St bientpt après furent
toutes couvertes d une matière d’urt brun
tirant fur le rouge La liqueur devint d’abord
d’une couleur plus foncée 'y Si enfuite, à mefure
que le dépôt fe faifoit, elle fe trouva par degrés
prefque fans couleur, &. fans donner j»
moindre apparence d'uue couleur rougeâtre ni
pourpre.
On mit un peu de platine en digeftion dans
nne quantiré d eau régale fuffifante , pour en dif-
foudre à-peu-près la moitié , & le refte fut dif-
fous dans une nouvelle portion de la menflrue.
Les deux folutions, traitées de la manière ci-deffus ,
offrirent des phénomènes un peu différens ; mais
on ne put apercevoir dans l’une ni dans l’autre
aucune tendance à une nuance pourpre.
La dernière folution, qui avoit un oeil. jaune ,
parc? qu’elle n’étoit pas entièrement foulée de
platine, devint prefque fans couleur quand elle
fut délayée avec de l’eau : cependant en y ajoutant
l'étain, elle redevint jaune de nouveau , puis
d un rouge fombre , & enfin d’un rouge brunâtre
obfcur, beaucoup plus foncé que l’autre folution
plu> faturée. Âorès avoir repofé quelque temps,
elle devint parfaitement claire, dépofant un précipité
jaunâtre plus pâle.
Pour déterminer fi la platine étoit capable
d’empêcher une petite portion d’or de fe découvrir
dans cette forte d’effai , on laiffa tomber
une goutte de folution d’or dans quelques onces
d’une folution délayée de platine. Èn y ajoutant
quelques plaques d’étain, la liqueur devint promptement
pourpre.
Les expériences précédentes furent faites avec
une folution de grains choifis de platine. J’ai fournis
atiffi aux quatre derniers t frais , avec l’étain,
l’éther , les huiles effentielles & les efprits vineux
, une folution qui avoit été faite en mettant
digérer dans l’eau régale le minéral entier
avec fon mélange de, particules jaunes.
Dans tous ces effais, la folution a donné exactement
les mêmes apparences que fit l’autre folution
, après qu’elle' eût été d’abord mêlée avec
une fort petite quantité de folution d’or , donnant
une couleur pourpre avec l’étain , communiquant
une teinture jaune à l’éther & aux
huiles effentielles , & produifant une pellicule
jaune avec l’efprit-de-vin reétifié.
Précipité de platine expofé au concave, foyer d?un miroir
M ’flîeurs Mscquer& Beaumé , pour examiner
i’aétion d’on m.roir ardent concave fur la pla-„
fine crue , c- mme en l’a .déjà dit ci devant
expofèrent le précipité rouge «de r 'at neî foir
avec les, alcalis, au foyer du menu nairoir '.ou-
cave. » Elle, commença - ur-e-ch rap à bouii
** hr , & diminua conf» lérablemem de yolu
* me : il s’y éleva en même-' > uic vapeur
» épaiffe & fort abondante , (entant fortement
« l’eau régale , Su. qui pan.» ii ; mmeufe êr fi n blanche dans le voifinage du foyer, que nous
» ne pouvions décider fi- ce n’eto:t pas une
» vraie flamme. Le précipité perdit en même
» temps fa couleur rouge , pour reprendre celle
» qui eft naturelle à la platine , & il avoit alors
» l’apparence d’un ruban mérallique. Après avoir
» refté au foyer , la fumée blanche fentanc
»1 l’eau régale .fit place à une autre fumée ou
» flamme moins abondante & d’une couleur n tirant fur le violet. Peu de temps après, il fe forma,
» à la partie la plus chaude du foyer , un n bouton de matière unie & brillante , parfaire*- n ment fondu , & alors les vapeurs cefierent.
» En examinant ce bouton, quand il fut refroidi,
» nous trouvâmes que c’étoit une matière opa-
» que vitrifiante , de couleur d’hyacinthe à la n furface, noirâtre & affez compare en-dedans»
» Nous n’ofons pas affurer que ce fut une vé-
» ritable vitrification de la platine , faite en
» vertu de la matière faline qui y étoit jointe
» dans le précipité. Il eft à propos de répéter
*» l’expérience avec de la platine pure, & avec
» un verre ou miroir ardent concave plus fort u que celui dont nous nous fervîmes.
En effet., comme la platine reprit fon apparence
métallique, elle fembleroit avoir été dégagée
des fels, avant le temps que la vitrification
commença. Peut-être eft-il affez facile d’expliquer
un bouton de matière vitreufe noirâtre ,
formé dans le milieu du foyer par la chaux fer-
rugineufe, dont on ne peut guère fuppofer que
le précipité ait été entièrement exempt.
La matière fur laquelle le précipité en poudre
fut expofé au foyer du miroir concave, peut
bien aufli avoir contribué à la vitrification : l’auteur
ne nous dit pas quelle étoit cette matière.
Les expériences de cette feftion indiquent
quelques différences frappantes entre la platine &
l’o r , non-feulement dans la qualité de pouvoir
produire, en diffolution, une couleur pourpre avec
l’étairç, & de communiquer une femblable teinture
à différentes fortes de iujets non colorés , pouvoir
, qui eft remarquable dans l’or , & que la
platine n’a point ; mais encore dans des propriétés
plus importantes & plus cara&ériftiques ,
puifqu’elles fourniflent des moyens de diftinguer
& de féparer le: d?ux métaux , quand ils retrouvent
combinés enfemble. Elles nous ont fait voir
la platine fèpar,ée en paîtie de fes folutions par
; une fubftance qui ne fépare point du tout l’o r;
favoir, lefel ammoniac, Si l’or féparé complètement
par des fuBiiances qui ne féparen. point
du tout la platine: favoir, l’alkali minéral, les
etpr.ts vineux , les huiles effentielles , & l’éther.
Il paroit femhîablement par ces expériences
qu’outre a pouflière notre qui refte en a.Tière
arts la diffolution de la platine , la partie dif-
fouts n’elt pas de la platine pure ; car U couleur
bleue que l’alkah pruflien y produit, équi