
du métal, fut mis dans une cuiller de fer, & ex- 1 grife terne , & pefa beaucoup plus que la
cfè à un fau modéré. Le mercure s’évapora ai- 1 quantité de platine qu’on y avoit employée. Sa
fément, & laiflà après lui la platine fous la forme
d’une poudre de couleur obfcure , entremêlée de
petites particules claires & brillantes.
On peut préfumer q ue , par cette diffolution
dans le vif-argent, la platine eft purifiée d’une
grande partie de fon fer, qui eft un métal avec
lequel le vif-argent a peu de difpofition à s’u-.g
nir.
Séparation de Varfenic d'avec la platine.
Des morceaux de platine qui avoient été fondus
avec de l’arfenic , turent pouffé* à un feu allez
violent dans un creufet fermé. Il s’éleva en
abondance , pendant que que temps , des vapeurs
arfenicales , qui fe faifoicnt diftinguer par leur
odeur d’ail. A la fin les vapeurs cetièrent abfolu-
ment, & la platine refta en une maiîe fpongieufe.
J’inje&ai fur cette maffe une nouvelle quantité
d’arfenic, de manière à la mettre en fufion, Sc
ayant alors excité promptement le feu juiqu'à ce
que les vapeurs ceffaffent, je trouvai la matière
encore fpongieufe, 6c -à-peu-près de même pe-
fanteur qu’après la première opération. L’expérience
fut répétée trois. ou quatre fois , & toujours
avec le même fuccès. ^
Il ne paroît pas que l’arfenic ait emporté avec
lui aucune partie de platine, comme il fait de
tous les autres métaux, fans excepter l’or même ;
mais il paroît que la platine retient une portion
de l’arfenic, même à des feux violens.
Quoique la maffe fût affez compafte, quand
elle fut faturée d’arfenic au point d'être en quelque
forte fufible , elle eft toujours devenue fpongieufe
, quand il y a eu affez d’arfenic d’évaporé
pour laiffer la platine non fufible. Toutes ces
malles étoient fpécifiquement plus légères que
la platine ne l’étoit d’abord, la gravité de la
plus pefante de toutes n’allant qu’à peu-près à
1-6,800.
Séparation du régule d9antimoine tine. d'avec la plaUn
mélange de platine & de régule d’antimoine
fut fondu à un feu v i f , dans un creufet
bas 8c large : & le bout dü foufflet fut dirigé
obliquement fur la furface du fluide. La matière
continua à couler & à jeter des vapeurs abondantes
pendant quelques heures. A. la fin elle
devint contt liante à une violente chaleur blanche
, 6c ne jeta prefque plus de vapeurs, quoiqu’on
fouffiât deffus fortement.
La maffe étant refroidie , fe caffa aifément ,
parut fort poreufe , bourfoufflée, d’une couleur
gravité fpécifique n etoit qu environ 15 •
Cette expérience fut repétée plufieurs fois , &
le réfultat tut toujours le même : la platine non-
feulement rélifta , comme fait l’or , à la puiflance
volatilifante du régule d’antimoine, mais encore
elle en défendit une partie contre l’aâion du feu
r8c de l’air , & refufa de fe fondre après qu’une
certaine quantité eût été évaporée.
J’ai traité pareillement la platine avec l’antimoine
crud ; quatre onces d’antimoine & deux
onces de platine ayant été tenues quelque temps
à un feu affez fortement excité -par des foufflet s ,
ne parurent fondues qu’en partie. J’y ajoutai
encore quatre onces d’antimoine , & renouvei-
lant le feu, je trouvai une matière réguline en
partie au fond 6c fur les côtés du creufet, & es
partie mêlée parmi les feories noires & fpongieu-
fes. Le tout fut remis au feu avec un flux noir &
du fel commun : il fondit alors paffablement
clair, & le régule' fut féparé parfaitement.
Ce régale me diffèroit point , en apparence ,
d’avec les mélanges de régale d'antimoine ôc de
platine fondus enfemble , ck offrit les mêmes phénomènes
en effayant d’en fouffler dehors la partie
antimoniale.
M. Scheffer a effayé pareillement la platine
avecT’anrimoine , 6c il a eu les mêmes réfultats
que moi de fes expériences. Il remarque que
comme la platine réfifle au foiifre également
avec l’o r , elle ne peut pas être (confiée par la
partie fulphureufe de l’antimoine , & , qu ainfi
elle demeure dans le régule, de même que l’or ;
mais qu’on ne peut pas en faire fortir entièrement
le régule -> comme on le fait d’avec l’o r ,
parce que la platiae ne continue pas à demeurer
fluide.
Séparation du \mc d'avec la platine.
Un mélange de platine & de zinc , expofé bruf-
quement à un feu violent, a fait déflagration &
paru dans une forte agitation. Cela n’a pas continué
long-temps : la matière eft bientôt devenuefolide ;
il n’a plus été poffible de la faire flüèr, ni d’enflammer
le zinc, dont il y reftoit une portion con-
fidérable. La maffe fe trouva très-cafTame, d’une
couleur terne, fpongieufe*, & , comme les deux
précédentes, fpécifiquement plus légère que la
platine crue.
Coupellation de la platine avec le p lom b .
i°. On a coupelle , fous une mouffle, un méla
n g e de platine 8c de plomb dans un fourneau
ü’effai. Le procédé alla fort bien quelque temps ;
le plomb fumant modérément, & fe changeant
en feories, qui furent jetées fur les côtés 8c ab-
forbées par la coupelle.
A proportion que le plomb fe diffipoit, la matière
vouloit un feu plus fort, pour la tenir dans
l’état de fluidité; & à la fin fe raffemblant d’elle-
même en une maffe plate 8c terne, il ne fut plus
polfible de la faire fluer, malgré le plus grand
degré de chaleur que le fourneau étoit capable
de donner. Le bouton fe caffa aifément fous le
marteau ; & parut, tant en, dedàns qu’en dehors
, d’ure couleur grife matte, & d’un tiffu poreux.
Il pefoit ' près d’un cinquième de plus que
la quantité de platine employée.
aç . Cette expérience fut répétée & variée plu-
fieurs fois. J’ai tâché de feorifier le plomb dans des
creufets d’effaipar des feux violens dans un fourneau
à foufflets, de le faire difliper fur de la cendre
d’os , preffée dans le fonds des creufets, &
de la fouffler dehors fur des tefts, devant le nez
des foufflets.
Le fuccès a toujours été le même : non-feulement
la platine a réfifté à la puiffance du plomb ,
qui, dans ces occafions , détruit ou feorifie tout autre
corps métallique connu , excepté l’or 8c l’argent
; mais aufli elle a retenu & empêché une
partie du plomb même de fe feorifier.
30. On a remarqué dans l’Hiftoire de la fufion
de la platine avec le plomb, que le plomb dé-
pofe à une chaleur douce, une grande partie
de la platine , qui s’étoit unie à une chaleur
forte.
Comme on pourroit foupçonner que la partie
qui refte fufpendue dans le plomb diffère d’avec
celle qui tombe au bas, une quantité de plomb
a été décantée de deffus d# nouvelles portions
de platine à une chaleur au-deffous de l’ignition ;
& on a fournis féparément à l’Opération ds la
coupelle, le métal décanté , ainfi que les réfidus.
Le fuccès a toujours été le même dans tous les
cas ; le métal a pris de la confiftan.ce après que
le plomb en a été parti, jufqu’à un certain point,
& a refufé de fe feorifier davantage.
4°. Des mélanges de platine 8c de plomb qu’on
avoit fait palier à la coupelle dans un fourneau
d’effai, tant qu’on a pu les entretenir fluides ,
ont été expofés à des feux plus forts dans un
fourneau à foufflets, tout feuls , avec d* la poudre
de charbon, avec du flux noir, avec du borax
, avec le nitre, §c avec le fel commun. Aucuns
n’ont parfaitement fondu, ni fouffert aucune
altération confidérable ; feulement ils font devenus
un peu plus poreux, probablement par l’exfu-
dation d’un peu du plomb , & par une liquéfaction
partielle , ou antoliffement de la maffe.
Le contaâ immédiat de l’aliment ardent, agité
par des foufflets , a fait couler quelques-uns de ts
mélanges , après qu’ils avoiént refufe de fe fon;
dre , dans, des creufets fur des feux très-vifs :
les grains, par ce moyen , devinrent un peu plus
nets & plus compaéls ; mais il s’en eft"féparé fort
peu de^plomb.
50. Les boutons paffés à‘ la coupelle étoient ,
en général, caffans 8c fe brifoient aifément fous
le marteau, fans s’étendre d’aucun degré confidérable.
Ils étoient d’une couleur grifâtre, tant
à la furface qu’à la fraclure, mais fort brilians
& blancs à la furface inférieure ; 6c quand on
les broyoit ou limoit, ils n’avoient rien de cette
nuance pourpre , qu’on remarquoit fi diftinc-
tement dans les mélanges de platine 6c de
plomb ; leur couleur ne paroît en rien changée
pour avoir été gardés dix ans dans les mêmes
circon (lances où ces mélanges l’ont été. En les
pefant hydroftatiquement, les plus fpongieux ont
été trouvés à-peu-près aufli pefans que la platine
crue. Parmi les plus compares , la gravité de
l’un a été 19,083 ; celle d’un autre , 19,136, 6c
celle d’un troifième, 19,240.
Il eft probable que ces gravités remarquables
venoient en partie de ce que la platine avoit été
purgée , dans lé procédé , de fes mélanges hétérogènes
plus légers, & en partie d’une augmentation
de gravité occafionnée par la coalition'de
la platine avec le plomb.
Le dernier de ces mélanges, dont la gravité
étoit 19,240, eft celui qui fut fondu avec une
quantité d’or égale à fa pefanteur, comme il eft,
expliqué ci-devant.
6°. Un mélange d’une partie de platine 8c
trois d’o r , fut coupelle avec du plomb dans un
fourneau d’effai. La matière alla fort bien pendant
un temps confidérable ; à la fin elle fe forma
d’elle-même en un monceau hémifphérique
brillant , qui peu-à-peu devint plus plat , terne
8c raboteux. Le bouton ayant été pefé , fe
trouva contenir à-peu-près une douzième partie
de plomb.
7 \ L’expérience étant répétée avec un mélange
d’une partie de platine 6c fix d or , fl parut
que le bouton avoit encore retenu quelques portions
de plomb. Il fe trouva plus rond 6c plus
brillant que le précédent, 6c d’une bonne couleur
d’or en dehors ; mais il fe brifa aifément
fous le marteau, 6c parut grifâtre en dedans ;
quelques-uns des fragmens tenoient enfemble par
l’enveloppe d’or extérieure.
8°. Des mélanges de platine 6c d’argent, fournis
au procédé ordinaire de la coupelle , retinrent
aufli un peu du plomb. En prenant de la
folidité ils ont formé , non des boutons hémif-
phériques , mais des maffes piatees , fort raboteu-
fes âc caffantes , 6c d’une couleur grife terne, tant
en dehors qu’en dedans.
9°. La coupellation de la platine avec le plomb
étoit une des expérieuces que fit M. Wood , 6c
B b b b b ij