
poignée de farine, une pincée de fel commun
fin , & autant de, bon vin blanc qu’il en faut pour
la détremper 8c la réduire comme de la colle à
chaflis de papier.
La peau fe trouvant ainfi enduite, on la met
fécher à l’ombre au vent du nord , & quand elle
eft féche, on nettoie la peau en la raclant ; la
colle s’en détache par écailles.
Si la peau conferve encore après cela quelque
humidité, on l’exploite de nouveau, & on la
feche ; toutes les peaux étant bien féchées, on
les met dans une boîte dont le fond fera garni
d’abfynthe ou de bois de rofe ; & quand on veut
leur donner de l’odeur, il faut, avant de les lever
de deflus la tablette, après en avoir enlevé la
colle , leur appliquer une couche ou deux de quelque
compofition odorante, avec une éponge , à
volonté , & félon le bon plaifir de celui qui
opère.
Les oifeaux, des peaux defquels on fait ufage
ordinairement, font les canards , les faifans & les
paons, à caufe delà couleur changeante du plumage
de leur Col.
On fe fert des peaux de cygnes , de vautours
de cigognes pour la chaleur ; mais dans l’apprêt
de ces fortes de peaux on emploie du vinaigre
au lieu de vin ; on y diflout un peu de fel commun
& d’alun de roche , & on leur donne plusieurs
couches de ce mélange^ félon le befoin.
Les curieux décorent leurs cabinets avec des oifeaux
embaumés. Les Indiens emploient les peaux des
oifeaux de leur pays pour des'chapeaux, des habits :
nous nous en fervons comme ornemens.
Communauté,
Les oifeleurs forment à Paris une communauté
compofée g&uellement d’environ trente
maîtres, 8t qui n’y eft pas des moins anciennes ;
leurs ftatuts & réglemens leur ont été donnés
de toute antiquité par les officiers des eaux &
forêts de Paris ; ceux dont ils fe fervent préfen-
tement, leur furent délivrés au mois de mai 1647,
par le greffier de cette jurifdi&ion, comme extraits
des anciens regilires.
Il eft dit dans leurs anciens ftatuts que tout
marchand de ferins, qui apporte des fçrins communs
ou des Canaries à Paris, ne les peut expofer en
vente qu’il n’ait été auparavant les mettre, depuis
dix heures du matin jufqu’à midi, fur la pierre de
marbre du palais, aux jours d’entrée du parlement,
dont il eft tenu de prendre acquit & certificat
des officiers des eaux & forêts.
Il doit aufli attendre que les gouverneurs des
volières du roi, avertis par les jurés , ayent déclaré
que lefdites volières en font fuffifamment fournies
, 8c que les maîtres oifeleurs aient pareillement
refufé de les acheter. Après quoi il leur
eft loifible de les vendre à qui bon leur femble,
après avoir donné à chacun des jurés , pour leur
droit de vifite, un oifeau de chaque cabane.
Le temps de chaque jurande ne peut être de
plus de deux ans.
Les maîtres de cette communauté ont feuls le
droit de faire des cages à oifeaux, 8c des filets
pour les prendre ; il leur èft permis de faire &
de fondre toutes fortes d’abreuvoirs à oifeaux, foit
de plomb , foit d’autres matières.
Nul ne peut faire trafic des oifeaux de chant
& de plaifir, ni aller les chafler, s’il n’eft reçu
maître, 8c ne peut être reçu maître qu’après un
apprentiflage de trois années, à moins qu’il ne
foit fils de maître.
Par une coutume très-ancienne , fondée fur le
quinzième 8c le dix-feptième articles de leurs ftatuts
, les jurés font obligés de fe trouver au facre
, des Rois , pour y apporter des oifeaux , & les
laifter aller dans l’églife ou fié fait cette cérémonie.
Les maîtres oifeleurs font aufli tenus de lâcher,
en ligne de joie, aux entrées des Reines', la quantité
d’oifeaux qui eft arbitrée par les officiers des
eaux & forêts.
Il y a une vente 8c expofition d’oifeaux tous
les dimanches matin à Paris , aivbas du pont-au-
change. Suivant l’édit du 11 août 1776, les oifeleurs
font compris dans la lifte des profeffions
faifant partie des communautés fujpprimées, 8c qui
pourront être exercées librement, avec une Ample
permiffion de police.
V O C A B U L A I R E
.A - breuVo ir ; endroit où les oifeaux vont fe
défaltérer. ,
A ccoupler les serins; c’eft marier enfem-
ble un mâle avec une femelle poiir en avoir des
petits.
A louette. Cet oifeau, quoique pafîager, niche
dans nos contrées. Il fait jufqu’à trois pontes
dans les mois de mai, juin 8c juillet. Il a un
chant gai 8c brillant. Les principaux pièges qu’on
tend aux allouettes font ]£s napes; les traîneaux,
ia ridée 9 les collets, le miroir.
.Alpiste; c’eft une graine dorée, moins grofte
que le millet, mais moitié plus longue. Sa qualité
eft d’engraifler 8c d’échauffer les ferins.
Amorce; 'c’eft un appât propre à l’efpèce
tfoifeau qu’on veut attirer.
AMORCER un piige ; c’eft y mettre un ap-
PaAPPAREiLi.ER DES seRins ; c’eft mélanger les
efpèces pour avoir des petits d’un beau plu- ,
01 Appât; c’eft ce qu’on met à des pièges, pour
attirer certaine efpèce d’oifeaux.
Appâter des oifeaux ; c eft expofer quelque
chofe qui attire les oifeaux dans les pièges qu’on
leur tend. . . _
Appeau ; c eft un peut înllrument qui, en imitant
le cri ou le chant de quelques oifeaux, fert
à les appeler. . ^ .
Appelant ; oifeau qui fert a en appeler
d’autres. .
Araigne ; forte de filet de fil menu 8c teint
en brun, qui. fert pour la chafle du merle
Arbret ou arbrot ; c’eft un petit arbre garni
de gluaux pour prendre des oifeaux.
Argentine ; la graine de cette plante eft rouge
& très-fine. On en donne aux ferins dans cer-.
taines petites maladies.
Aumées: ce font les toiles à grandes mailles
carrées, qui font les bords des grands filets.
Avalure; maladie particulière aux ferins qui
ont pris d’une nourriture trop fucculente, ou
en trop grande quantité.
Avenues ; ce font les petites voûtes ou les
fentiers qu’on pratique à deflein dans les pipées.
Bâton de cage , bâton placé dans une cage
pour que l’oifeau puiffe s’y percher. Si dans une
cabane de ferins , les bâtons ne font pas bien
fiables, 8c qu’ils viennent à tomber lorfque le
mâle va après fa femelle, il eft certain qu’elle
ne fera que des oeufs clairs.
trouvent au milieu de la campagne, ou de nuit ,
avec le r a fle dans les marais.
Biset ; c’eft une efpèce de pigeon fauvage qu’on
trouve- au mois de feptembre dans les bois.
Bouclettes, petits anneaux de fer rond 8c
étamé, qu on attache au cordeau de la pantière
à bouclettes y pour qu’elle glifle comme un rideau
fur fa tringle. _ _ _ • t.
Battre les buiffbns ; c’eft l’a&ion d’un chafleur ,
ou d’un chien de chafle qui agite les buiflons
pour en faire partir le gibier.
Bécasse ; oifeau de paflage qui vient dans nos
contrées vers le mois de mars , 8c qui repart
après fa nichée vers le ît\ois d’o&obre, dans les
temps de brouillard.
Bécassine , oifeau dont les paflage» font les
mêmes que ceux de ia bécafle. Les pièges qu’on
leur tend, font les rejets, les collets, les pan-
tières'.
Bec - figue ; petit oifeau très-délicat, que l’on
chafle dans les mois de feptembre 8c oétobre. Il
eft commun dans les vignobles.
Bouvier ; petit oifeau qui fuit les boeufs, a
caufe des mouches qu’il trouve à leur fuite; on
le nomme aufli gobe-mouche. C ’eft une efpece de
bergeronette. . r
Bouvreuil. On l’appelle perroquet de France,
à caufe de fon gros bec camard.
Le mâle a la poitrine d’un beau rouge, 8c la
femelle de couleur brune ou plombee.
Il apprend aifément à parler 8c a- liftier, étant
le feul oifeau qui imite les tons delà flûte douce,
8c le feul aufli dont la femelle fiffie aufli bien que
le mâle.
On en prend à Varbret.
Brai. Piège avec lequel on prend les oifillons
par les pattes.
Brehaine ; (femelle) on nomme ainfi une femelle
On le prend au filet 8c avec un miroir comme
les allouettes.
Bergeronetteou lavandière ; petit oifeau qui fe
fait remarquer par le branlement continuel de
fa queue. Il y en a qui font blanches 8c noires,
& d’autres qui font vertes 8c jaunes. On les prend J
de jour avec des gluaux , aux abreuvoirs qui fe |
de ferin qui ne pond point du tout.
B rochette; (élever à la ) c’eft nourrir les
oifeaux qui viennent de naître , avec une pâte
qu’on leur fait prendre au bout d’un petit bâton
ou d’une plume.
Bruant ; oifeau un peu plus gros que le moineau
franc.
Le deflus de fon corps eft brun, 8c fon ventre
eft blanc. Sa poitrine eft d’un verd jaune.
On le prend à l’arbret , avec des gluaux, à
l’abreuvoir, 8c dans d’autres pièges.
C a b a n e ; efpèce de cage faite de bois de chene
ou de noyer, dont les faces font en fil d ar-
chal. . | .
C age ; c’eft un aflemblage de pluüeurs petits
bois équarris, emmortoifés les uns avec les autres,
8c traverfés de bas en-haut par des fils-d archal,
de manière que le tout renferme un efpace dans
lequel des oifeaux püiflent fe mouvoir facilement,-'
fans s’échapper. , .
On place en travers, dans l’interieur de la
cage, quelques petits bâtons ronds , fur lefquels
les oifeaux püiflent fe repofer.
On en couvre le fond d’une planche mince ,
qui entre par devant à coulifle dans les traverfes
aflemblées en reéhngle , qui forment la bafe 8c
les contours inférieurs de la cage. Ces traverfes
font aufli grillées de fil-d’archal, afin que quand
on tire la planche du fond, les oifeaux ne puiffe
nt pas fortir par ce fond qui refteroit tout
ouvert.
On a laifle cette planche mobile, afin de pouvoir
nettoyer la cage on la tire par un petit
anneau de fer qui y eft attaché. On pratique
une petite porte par-devant 8c aux deux cotés
des ouvertures, au-deflous defquelles on place
C e « a