
verfer plus ou moins de grain dans l'oeillard : on
fe fert également d’une lanière de cuir pour
régler le mouvement de l’auget.
C ordeS de poulies de renvoi & autres ; elles font
proportionnées à la gorge dïi rouet de la poulie;
e’eft par leur moyen que s’exécutent tous les
mouvemens qu’on fe procure par les poulies. Il
faut étudier dans chaque moulin leur paffage:,
pour concevoir le fecours qu’on en tire.
C orde de t a r a r e c ’ eft celle qui le fait mouvoir.
C orde de trempure ; on l’attache à l’extrémité
de la branle ou trempure , du côté oppofé à
l’épée ; elle 'fert à mouvoir la branle & à pefer
deflus.
C otrets; morceaux de bois qui font partie
des ailes d’un moulin à vent, & qui font deftinés
à entretenir les lattes.
C ourtière; c’eft l’efpace où la roue du moulin
tourne ; fon fonds eft en plan incliné , afin
que l’eau ne s’y arrête pas.
C ouverseaux ; ce font des planches minces
dont on forme un couvercle aux meules ; ces
planches s’affemblent de façon qu’ôn puifle les
lever ou abattre facilement, pour vifiter les meules
8c faire le fervice du moulin ; on laiffe au
milieu une ouverture, afin que le frayon puifle
jouer, & le grain tomber entre les meules.
C o y a u x ; ce font deux petites pièces debois
entaillées fur la roue. •
C rapaudine ; cette pièce , qui doit être d’un
acier excellent, fe place au milieu de la poiiette
fur le palier, elle reçoit le pivot du fer de là lanterne
appelé, gros fer; il y tourne fur un des
ronds qui y font creufés en forme de feÔion
fphérique, & deftinés à le recevoir. On pratique
ordinairement trois de.ces ronds, appelés p a s ,
dans chaque crapaudine, pour qu’elle puifle fer-
vir plus long-temps; on place à volonté, fur celui
qu’on veut, le pivot du gros fe r , lorfqu’on
a relevé la meule courante & qu’on peut le
remuer.
C rappe ( meule qui prend ) ; c’eft une meule
qui s’engraiffe & qui arrête trop la farine.
C remaillere ; c’eft; une petite pièce de bois
de chêne ou de pommier , taillée en gradins,
qu’on place entre les meules, lorfqu’on lève ou
rabat la meule courante ;. elle fert principalement
à appuyer le levier qu’on emploie pour la fou-
lever , ou la remuer, lorfqu’on veut lui faire
prendre fon aplomb.
C remaillere de baille - lié i c’eft une petite
tringle de bois clouée fur un des trémions, qui
a des dents ou hoches comme une cremaillere ordinaire
; on fait porter le baille-blé fur l’une de
fes hoches, & on l’arrête au point convenable
pour faire verfer fuffifamment de grain par l’au-
get dans l’oeillard de la meule courante. ,
C rible ; on a dans tous les moulins des cribles
ordinaires, pour-pouvoir retirer les principales
ordures du grain.
C rible, cylindrique j on lui donne fept à huit
pieds de longueur fur deux pieds quelques pouces
de diamètre ; fa circonférence eft formée
de planches de fer-blanc , percées comme une
paffoire de batterie de cuifinë. Ori le place dans
un chaflis fur un plan incliné, comme les bluteaux
dans, la huche ; les deux cercles qui terminent
ce crible, reftent ouverts , & forment
deux orifices égaux.
Au centre du cylindre on place un ax e , qui
eft contre-tenu de diftance en diftance, par quatre
rayons qui fe croifent en allant fe terminer à la
circonférence.: on met, dans le chaflis qui reçoit
ce crible , une traverfe fur laquelle repofe l’extrémité
fupérieure de l’axe ; on fait fortir au contraire
du .chaflis l’extrémité inférieure , & repofer
le bout inferieur de l’axe fur une; traverfe,- fou-
tenue par des fupports en faillie en dehors du
chaflis , & placés à la demande de l’inclinaifon
qu’on donne au crible : enfuite on pofe à fon
fommet une trémie, pour y verfer le grain ; fous
la,trémie on ajufte un auget dont le bec entre
dans l’intérieur du crible, & y verfe le grain
qu’il a reçu de la trémie.'
Pour faire mouvoir le crible, 1 on adapte une
manivelle à l’extrémité Supérieure de l’ax é, &
lorfqu’elle eft vivement tournée, le crible en fe
mouvant rejette toute la pouflière , les corps
étrangers & les mauvais grains, par les trous
des planches de fer-blanc , formant'fa circonférence;
& le bon grain tombe & fe - rama-ffe en
tas en dehors du çhâflis, defîbus la traverfe inférieure.
C rible à. pied & trémie ; c’eft: un grand crible
à grille de fil d’archal, monté fur un chaflis à
pied. Ce crible auquel on donne depuis fix'jiif-
qu'à fept pieds de long, fur deux pieds à deux
pieds & demi de large, eft placé fur un, plan
incliné de trois à quatre pouces par pied. Il reçoit
le grain qu’on verfe deflus par uné grande trémie
placée à fon fommet ; le grain roule fur fon
treillage r 8c tombe au pied du crible ; les ordures
traverfent le. treillage : les plus légères, fe
perdent en route; les plus grofies fe rafl’emblent
dans un petit cuvier ou baquet placé fous le treillage
, dans le bas, vers fon.extrémité.
C roisée; c’eft une pièce de.bois dur qui a la
forme d’une étoile: on la place deflus ou deflous
la lanterne, & elle fait , autant de tours qu’elle.
Cette pièce reçoit dans fes angles rentrant ou
bras, la batte du babillard , &. lui donne fon
mouvement.
C roisée de dodinage ; c’eft celle fur laquelle
s’engraine la batte de ce blutage. La huche du
dodinage étant au deflous de celle du premier
blutage,. il s’enfuit que la place naturelle de la
.croifée du dodinage, doit être fous la lanterne
du gros fer..
C roix ie St. Attire ; .e font des pièces de
charpente qui fe croifent, fit qu on place en dedans
d’un affemblage pour le contre-foutenir inté-
térieiirement.
. Débrayer & rembrayer ; c’eft ferrer plus ou
moins la barre fur la croifée , ou ferrer la baguette
plus ou moins près de la huche du côté
de la croifée. DÉCHET des grains par la mouture ; on eftime
ordinairement ce déchet dans la mouture commune
ou ruftique, à deux livres par fetier de
Paris; elle ne doit jamais pafl’er trois livres; le
déchet eft plus confidérable dans la mouture économique
, parc© que le grain étant repaffé plu-
fteurs fois lous la meule, il y a plus d’évaporation.
Plus le mouvement.de la meule eft v if ,
plus le déchet eft confidérable ; car en échauffant
la farine , elle diflipe une partie du volatil
& de l’humide qu’elle renferme. On eftime le
déchet par la mouture économique de cinq à fept
livres par fetier ; mais on regagne cette perte
avec ulure, par le furcroît de farine qu’elle procure.
On comprend dans les déchets dont on
parle, celui qui provient du blutage ; car le mouvement
des bluteaux occafionne aufli une perte.
Quand les meules font nouvellement rebattues ,
lorfqu’elles font ardentes 8c fort rapprochées ou
atterrées, le déchet eft plus confidérable. Il faut
encore ohferver que le déchet eft plus fort fur les
blés bien fecs , que fur les blés nouveaux ; la
qualité dès blés influe aufli fur le déchet , 8c
il y a-, à cet égard,' fouvent une différence de
deux ou trois livres entre ceux d’une récolte &
ceux d’une autre.
Déversoir; c’eft une ouverture que l’on pratique
à un des çôtés de la reillere , 8c que l’on
ferme avec un empalement qui fe lève pour laif-
fer échapper l’eau, lorfqu’on ne veut pas qu’elle
arrive fur la roue du moulin. Dans beaucoup de
moulins, la petite vanne ou empàlement qui fert
à fermer le dèverfoir, fert aufli à arrêter la communication
de l’eau à l’auge du moulin. Pour
cela on ne fait que la lever d’une place, pour
la pofer dans l’autre.
Dodinage; c’eft l’appareil d’ua fécond bluteau
qu’on place fous le premier, & qui fert à
féparer les gruaux du gros fon.
D oubleaux ; efpèce de folives fervant à former
le plancher d’un moulin à vent.
Dresser la meule ; c’eft la charger du côté
oppofé à celui qui baiffe.
Embrassures de la grande roue ; c’eft l’aflem-
blage de deux raies de cette roue. Les raies de
la grande roue d’un moulin font toujours placées
par couples parallèlement l’une 8c l’autre , dans
des mortoifes pratiquées dans l’arbre. La diftance
de ces mortoifes eft fixée par la largeur du pla«;
fond de la roue. Chaque couple de raies allant
fe terminer fur les jantilles au point où defcend
le rivet, contretiennent, foutiennent 8c embraf-.
fent le plafond.& les jantilles ; c’eft ee qui leur
a fait donner le nom d’embraffures.
Embrassurë de la Jignolle ; on entend par ce
mot, deux raies parallèles qui tiennent à une
, même traverfe , 8c qui embrafîent conféquem-
msnt fon ceintre, formé par fes travérfes: il y a
donc autant d’ambraflùres qu’il y a de traverfes.
Embrassures du rouet ,- ce font • les quatre
rayons placés dans des lumières pratiquées au
grand arbre, & qui aboutiflent à la circonférence
du rouet qu’ils coupent à angle droit. On les appelle.
embrasures , par imitation du même terme
dont on fe fert pour exprimer les raies de la
grande roue ; cependant, n’étant point doubles,
elles n’embraffent rien. On fait pafl’er les embraf-
fures derrière ou en dehors de la bordure du
•rouet, en l’entaillant & le réduifant à mi-Bois
ou à peu près , jufqu’à ce qu’elles foient parvenues
à l’extrémité de la circonférence du rouer,
où elles font encaftrées en queue d’aronde ; on
les attache à la bordure avec des chevilles de bois
ou de fer.
Empalement ; c’èft .une petite vanne. On fait,
vis-à-vis d’un petit .courant ou foible retenue d’eau
qu’on veut arrêter ou fixer, avec une planche
fouvent très-petite , ce qu’on fait avec une vanne
vis-à-vis d’une maffe plus confidérable ; & c’eft
cette planche ou petite vanne, qu’on appelle empalement.
Empoutrerie ;.ce font les deux poutres qui
•foutiennent le plancher du beffroi; elles forment
chapeau fur les piliers ; on y taille en deflous des
mortoifes pour en recevoir les tenons.
Engin ; c’eft une machine placée dans le comble
d’un moulin, deftinée à monter le blé.
Engin à virer au vent i c’eft un treuil dont on
fe fert pour faire tourner un moulin.
Engrainer; c’eft verfer du grain dans la trémie
pour donner de l’ouvrage au moulin.
Entrepied d'une meule y c’eft la partie qui joint
la feuillure concentriquement & qui fe termine au
coeur : les gruaux fe fo/ment dans cette partie.
B p é e de trempure y, c’eft une barre de fer pofée
verticalement en haut dans la branle, & par bas
dans la braie d’av al, à leurs extrémités vers la
tampane : elle fert, par le mouvement qu’on lui
donne avec la corde de trempure, à foulever ou
abaiffer la meule fupérieure ou courante , & à lui
faire prendre mieux fon aplomb.
É p é e de. la bafcule du frein ; c’eft dans un
moulin à vent une pièce de bois de 15 pieds de
long fur 8 pouces de hauteur 8c 4 pouces d’é-
pailîeur , dont un des bouts entre dans une mor-
toife faite dans un des poteaux comiers.
ÉPREUVE de la-farine ; on juge de la qualité
‘ de la farine, à la couleur, à l’odorat & au goût ;.
plus elle eft blanche, plus elle eft eftimée. Cependant
les farines de gruaux, qui font moins
blanches, font de meilleur pain & qui a plus de
! goût. Il faut que la farine n’ait aucune odeur