
( 33 , pl. VII) , de 15 pieds de long fur 8 pouçesù
de hauteur & 4 pouces d’èpaiffeur, appelée la
bafcule du frein, dont un des bouts entre dans
une mort oife faite dans un des poteaux corniers,
où il eft immobile fur un boulon de fer qui eft
le point d’appui du levier éloigné de mor-
toife, où entre l’épée de deux pieds.
L’arbre tournant ( 56, pl. VIL ) , a 18 pieds
de long fur 20 pouces de gros : il porte les
volans ik le rouet. On y pratique deux grandes
mortoifus, dans lefquelles entrent les deux pièces
( 6 1 , pl. VIII ) , appelées embrafures , qui font
la croifée du rouet.
' Ces pièces, ont 9 pieds de long, 12 pouces de
large et 5 pouces d’épaiffeur. Le refte du vide
de ces mortoifes eft rempli avec des coins de 9 !
pouces de long, fur 3 à 6 pouces de gros. * 1
L’ar bre tournant a deux collets ; celui d’en-haut
eft éloigné du flanc du rouet d’un demi-pied , & a .
19 po uces de diamètre ; il eft garni de 16 allumelles,
qui font des bandes de fer attachées fuivant la longueur
, 8c encaftrées de toute leur épaiffeur dans
le bois.
- Il pofe fur un morceau de marbre ( 50, pl: VIII)
de. k 5 pouces en quarré, de 9 pouces d’épais,
attaché par une agraffe de fer fur une^ pièce de
bois ( 48 ) , de 15 pouces de gros, appelée, 1 e je u ,
& e mmortoifée dans les hautes pannes , au milieu
de laquelle il eft placé. .
On met ordinairement une frette de lien de fer
entre le collet & le rouet.
l l y a à chaque côté du collet de l’arbre une
pièce de bois (5 5 , pl. V I I ) , appelée luon, de 3
pieds de long fur 4 à 6 pouces de gros , emmor-.
toifée par un bout dans le jeu , & par l’autre dans
un petit entrait qui eft au deflùs ; elle fert à
maintenir l’arbre, & empêche qu’il ne forte de
deflùs le marbre où il eft pofe.
. Environ 8 pieds loin du plan du rouet, on fait à l’arbre tournant le collet d’en-bas de 7 à 8
pouces de gros, & de 13 pouces de long, garni
de quatre allumelles de fe r , & pofant moitié
dans une concavité faite au palier du petit collet.
Ce palier (5 1 , p l VII.) a 12 pieds de long fur
douze pouces de gros , & eft emmortoifé dans les
hautes pannes. On applique fur ce palier, a 1 endroit
où on pofe le collet, une femelle (52-) de z pieds de long fur fix pouces d’épaiffeur, & 1 2
pouces de large, avec une concavité pour y loger
l’autre moitié du collet de l’arbre. _
E n v iro n à 14 pouces loin du palier du petit
collet, en eft un autre (53 , pl. VII) qu’on nomme
le palier de heurtoir, de même longueur & grof-
feur que le premier, & emmortoife dans les hautes
pannes : on l’appelle ainft, parce qu'il porte dans
fon milieu une femelle enchâffée en queue d a-
ronde , à laquelle eft fixé le heurtoir (54 ,pl. V il)
fait de néflier, de 4 pouces de gros , fur 6-à 7
pouces de long. C’eft contre ce heurtoir que vient
s’appuyer le bout -de l’arbre tournant, coupé perpendiculairement,
& garni d’une plaque de fer.
Il faut remarquer que l’arbre tournant eft in_
clinè à l’horizon vers le moulin d’un angle d environ
io°. Cette inclinaifon fait que les ailes prennent
mieux le vent.
Il faut encore obferver que les deux paliers
dont nous venons de parler, & celui du gros fer,
peuvent s’avancer ou reculer quand on v e u t ,
parce que les mortaifes dans lefquelles entrent
leurs tenons , font fort longues : on les remplit
d’un côté ou d’autre de morceaux de bois appelés
, clefs, auffi épais que les tenons, & d une longueur
convenable.
La lanterne (K , pl. VII) eft compofee de deux
pièces circulaires (02), appelées tourtes, dont b
fùpérieure a vingt-deux pouces de diamètre,8c
l’inférieure 32 pouces, fur 4 pouces chacune d é-
paifleur. Elles font percées chacune de dix trous,
pour y mettre les dix fufeaux, qui ont 15 a 16
pouces de long, l’épaiffeur des tourtes compnie,
fur 2 !" pouces de diamètre. .
On met dans la lanterne un morceau de bois
qu’on appelle tourteau, qui entretient les tourtes,
au moyen de quatre boulons de fer qui panent
au travers de ces quatre pièces, & font arrêtes
par-deflùs avec des clavettes. . ,
Il faut que le milieu de la lanterne foit place
dans la ligne à-plomb qui paffe par le centre de
l’arbre tournant. , r 1
Le gros fer (b ,p l.V lI ) terminé en fourchette,
de 3 pouces fur quatre pouces de gros, & 7
pieds de long, paffe au travers des tourtes 8c du
tourteau., qui y font arrêtés ferme ; il eft perpendiculaire
à l’axe de l’arbre tournant , 8c fe meut
par le bout fupérieur dans la pièce (49, pl. VU )
qu’on appelle le palier du gros fer, qui a un pied de
gros, & s’emmortoife dans les hautes pannes , oc
par le bout inférieur eft terminé en fourchette.
Il prend \'x de fer ou anille {fig. 8 , pl. X ) , qui
eft fcellé dans la partie de deffous de la meule
fupérieure , laquelle eft percée d’un trou affez
grand au milieu. - “ . .
Cet x a un trou carré au milieu, dans lequel
entre un des bouts de petit fer (a, fig. 9 , pl. X.) ,
qui paffe au travers de la meule inferieure, oc
pofe fur une crapaudine. ' _ ,
On v o it , par ce moyen, que la meule lupe-
rieure eft foutenue en l’air fur le petit fe r , oc
qu’elle tourne lorfque le gros fer tourne.
On appelle boîte ou bottillon le morceau de
bois au travers duquel paffe le petit fer (<*>ƒ£• £9
pl. X .) , 8c qui remplit le trou de la meule intérieure.
I -
La trémie (72, pl. VII.), dont les dimenfions
font arbitraires,, a ordinairement quatre pieds en
quarré fur 3 pieds de profondeur ; fa figure eft pyramidale
: on la voit plus en grand, fig. / & * > # x >
elle eft de menuiferie, auffi bien que 1 aüget (73 , pl*
■ V I I ) dans lequel donne fa pointe au fomrnet.
L’auget { C D , fig. 1, pl. X ) , a 3 pieds de long,
pouces de large par le haut, & 9 pouces par
le bas , qui eft l’endroit où il touche le gros fer a,
fg . id., qui eft carré ; ce qui fait que lorfqu’il
tourne, il donne des fecouffes à l’auget qui penche
vers le gros fer, 8c par ce moyen fait tomber
le blé d’entre les meules, où il eft enfuite écrafé.
Mais comme on a befoin quelquefois de faire
tomber plus ou moins de blé entre les meules,
on a trouvé l’invention de le faire fort aifémenr.
11 y a au bout de l’auget deux petites cordes ( C B ,
C E , fig. 1, pl. X ) , qui y font attachées , 8t qui
paffent de telle manière fur des morceaux de bois,
que de la huche où elles vont aboutir, lorfqu’on les
tire, l’une C E ferre le bout de l’auget contre le
gros fer, 8c lui fait donner des fecouffes plus
fortes, on l’appelle le baille-blé; l’autre C B , au
contraire, s’éloigne du gros fer , & fait donner
des fecouffes moins fortes. On les arrête toutes
deux à côté de la trémie au point où l’on veut.
On avoit encore befoin de favoir quand il n’y
avoit plus guère de blé dans la. trémie, fans être
obligé d’y regarder ; ce qu’on auroit pu oublier,
8c ce qui pourroit caufer la perte du moulin, à
caufe que les meules tournant fans rien entre elles,
pourroient faire feu , 8c le communiquer au
moulin.
On a donc pendu une petite fonnette A , fig. 1,
pl. X , à quelque endroit du moulin le plus commode
pour qu’elle fût entendue , à laquelle on
a attaché une petite corde ( 6 , 2 , pl. id.). qui vient
s’arrêter à un petit morceau de bois 2 , appliqué
contre le fer du côté de la trémie, & auquel on
a attach.é une petite corde 2, 1 , qui entre par un
trou dans la trémie, à un pied environ du bas.
Il y .a au bout de cette corde un guenillon ou
linge qui y eft attaché. Il faut remarquer que la
.corde qui vient de la fonnette jufqu’au morceau
de bois, n!eft point lâche.
Cela étant ainfi difpofé, quand on met le blé
dans la trémie, & qu’il eft à la hauteur du trou
par où paffe la corde , on la tire St on l’engage
dans le blé, ce qui élève le morceau de bois 2 ,
qui ne touche plus au gros fer ; mais quand la
trémie s’eft vidée jufqu’à ce point où eft le chiffon,
en même temps que le guenillon échappe , le
morceau de bois retombe contre le gros fer, qui
lui donne des fecouffes, & fait, par ce moyen,
fonner la petite fonnette.
La cheville 5 porte alors fur le petit morceau
de bois, le fait tourner fur.lui-même, & partant
tire la corde 2 ,6 , qui répond à la fonnette.
Au deflùs _8t tout au travers des meules, font
placés les tramions ( 7 1 , pl. VII.) qui portent la
trémie ; ils ont chacun 7 pieds de long , fur 4
pouces de gros; ils font foutenus à chaque bout
par un affemblage compofé de deux montans de
trois pieds de haut, fur 2 & 3 pouces de gros ,
affemblés dans une des folives du plancher, &
d une traverfe de deux pieds de long, fur 2 à 6
pouces de gros.
Les furfaces oppofées des deux meules entre
lefquelles le blé eft moulu, ne font point planes.
La furface de la meule inférieure eft convexe, &
celle de la fupérieure eft concave, comme le fait
voir la fig. 3 , pl. X. L’une & l’autre de forme
conique, mais très-peu élevées, puifque les meules
ayant 6 pieds de diamètre , la meule de deflbus,
qu’on appelle gifànte, n’a guère que 9 lignes de
relief, 6c celle de deflùs un pouce de creux ; ainfi,
les deux meules vont en s’approchant de plus en
plus l’une de l’autre vers leur circonférence.
Cette plus grande diftance qui fe trouve au
centre, eft ce qui facilite au blé qui tombe de la
trémie, de s’infinuer jufquejùr les deux tiers du
rayon des meules, 8c c’eft où il commence à fe
rompre , l’intervalle des meules n’étant, en cet
endroit, que de deux tiers ou de trois quarts de
l’épaiffeur d’un grain de blé.
On augmente ou on diminue cet intervalle félon
que l’on veut que la farine foit plus ou moins
groffe, en baiffant ou en élevant la trempure.
La meule tournante a affez de vîteffe fi elle fait
50 ou 60 tours par minute ; une plus grande vîteffe
échauffe trop la farine.
Les meules ordinaires ont depuis 7 jufqu’à 7 pieds
de diamètre, fur 1 2 ,1 5 , ou 18 pouces d’épaiffeur,
8c peuvent pefer depuis 3000 à 4500.
Si celle de 4500 fait 53 tours par minute, elle
peut moudre en 24 heures 120 fetiers de b lé , du
poids de 75 livres chacun, quand la meule
eft nouvellement piquée, 8c qu’elle eft de bonne
qualité ; l’expérience faifant voir que les plus dures
St les plus fpongieufes font préférables aux autres.
Voyez le profil des meules {Fig. 3-, pl. X ) .
On enferme les meules avec les archures { 6 6 ,
■ fig. 2 , pl. X ) ', ç’eft une menuiferie de 2 pieds de
haut fur 20 pieds de pourtour environ ; cela dépend
de la grandeur des meules, qui ont environ 6 pieds
de diamètre ; elle fe démonte en trois parties
quand on veut rebattre les meules ; elle eft faite
de 6 toifes 4 pieds de courbes, qui ont 3 pouces
de gros : on comprend dans ces 6 toifes 4 pieds ,
les cintres dans lefquels il y a une rainure pour
y loger les trente douves, ou panneaux qui font
-le pourtour des meules ; ces courbes font entretenues
par neuf traverfes de 22 pouces de long,
fur 2 & 3 pouces de gros. -
On met fur les archures les couverceaux , qui
font quatre planches d’un pouce d’épais, dont 2
font devant, 8c deux derrière, 8c qui fervent à
enfermer les meules.
Au deflùs des archures, 8c derrière la trémie,
eft la trempure ( 6 7 , pl. VIII ) , qui eft une pièce
de bois de 9 pieds de long, fur 6 à 4 pouces de
gros, dans un des bouts de laquelle , favoir , celui
qui eft derrière la trémie , entre l’épée de fer
( 70 , pl., idem. )
A o pouces de loin de cet endroit eft le poteau
debout (6 8 , pl. idem), qui porte le dos-
d’âne fur lequel porte la trempure.