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poids dé ces mêmes matières : enforte qu’il fem-
bleroit que le papier de pâtes non-pourries exiger
oit , pour être bien collé, plus d’alun & moins
de colle que le papier de pâtes pourries, & que
ce dernier auroit befoin d’une plus grande quantité
de colle & d’une moindre quantité d’alun. Ce
qu’il y a de certain, c’eft qu’avec les dofes d’alun
& de colle que nous employons , nous n’avons.
pas les mêmes fuccès qu’obtiennent affez çonf-
tamment les Hollandois avec leur colle bien purifiée
& bien fluide , & la • dofe d’alun indiquée
ci-deffus. L’alun rend le papier plus caillé , plus
ferme & plus pétillant ; mais un peu forcé de
dofe, il le rend difficile à écrire, parce qu’il fatigue
la plume. On a foin de n’employer que
l’alun de Rome, parce qu’il eft le plus pur, &
qu’il ne nuit point au blanc du papier comme
l’alun de roche.
A m p h i t h é a t r i q u e , ( papier ) forte de papier
dTgypte, ainfi nommé, à caufe du lieu où il fe
preparoit, pag. 465.
A m s t e r d a m , forte de papier ainfi nommée
parce qù’il porte pour enfeigne les armes d*Amsterdam
: on a défiguré ce mot dans les fabriques
du Périgord , où on l’appelle le Siradam , &c.
Voyez le tarif, pag. 538.
 n d o u i l l e s , fortes de pâtons alongés & adhérons
aux feuilles de papier. Voyez pâtons > où l’on
indique la caufe, & la formation des ândouilles.
A p p r e n t i de cuve : leveur de feutres , vireur. II.
aide le leveur, en détachant les feutres de la
porfe, en bradant la cuve, en furveillant l’affieu- ;
rage. En Hollande , il préfente la planchette au I
leveur qui lève à felle plate. Voyez pag. 509 ,
& article relèveur.
A r m e s ; ( papier aux armes d’Amfterdam ) on
l’appelle aufli indiftinâement papier aux armes ,
ou Amsterdam , petite forte qu’on à imitée des
Hollandois, & qui fe fabrique pour eux avec
leurs enfeignes. Voyez le tarif, pag. 538
A r m u r e ; c’eft l'enveloppe des rames de papier
, qui fe fait ordinairement, avec des macula-
tures bleues ou grifes, fuivant la forte de papier
qu’on enveloppe , pag, 524.
A r q u e t , cbafiis de corde, fur lequel on étend
un drap pour palier la colle , avant que de la
mettre dans le mouilloir, pag. 517.
A v a n t a g e s ; travail extraordinaire des ouvriers
de la cuve , & qui leur vaut une certaine augmentation
de falaire. Voyez le tableau des tâches journalières,
pag. 511.
A t l a s , grande forte de papier qui fert fur-tout
à l’impriflion des cartes gér gra phiques ; c’eft de-là
qu’il a pris fon nom : il y en a de deux formats, le
grand Atlas & le petit Atlas. Voyez le tarif, p. 33 6.
A u g u s t e , nom. qu’on dônnoit au papier d ’E gypte
, qui avoit reçu certains apprêts à Rome,
pag. 465.
A z u r , couleur que les Hollandois, enfuite les
fabricans Allemands & François à leur imitation ,
ont mêlé à la pâte du papier., pour faire difpa-
roître la teinte jaunâtre ou même rougeâtre de
certains chiffons ; mais ils s’en faut bien que ces
imitateurs fe foient maintenus dans les bornes
dont les Hollandois leur avoient donné l’exemole:
ils ont tellement forcé les dofes du bleu qu’ijs
mêlent à leurs pâtes, qu’au lieu d’un blanc de
lait ou d’un blanc légèremment azuré & conftam-
mentle même , nos papiers ont’préfenté une teinte
d’un bleu pâle , dont les nuances ont varié, même
pendant le temps que duroit la fabrication d’une
porfe; bien plus, le bleu porté à ce ton dans la
pâte,a offert.fouvent une nuance qui varioit d’une
face de la feuille à l’autre, enforte que la face
qui touchoit à la Verjure , & qui avoit été le plus
long-temps expofée à l’irapreffion des matières colorantes.,
étoit plus bleue que celle de la face
fupérieure qui avoit été moins frappée de la
couleur.
fi, Je connois peu de fabricans qui aient eu un
certain fuccès dans l’adminiftration du bleu, &
qui aient mis un certain choix dans les matières
colorantes dont ils ont fait ufage : au lieu de bleu
d’émail ou d’azur , ils ont employé le bleu de
Prufle , dont la çompofition étoit trop* chargée de
matières étrangères, -pour produire une teinte
claire & unie fur la pâte & fur les papiers.
Ces défauts, ces mauvais fuccès ont déterminé
plusieurs imprimeurs à n’employer que des papiers
d’un blanc naturel, pour n’être pas expofés au
défagrément de réunir p'refque toutes les nuances
de bleu dans les mêmes volumes.
Les Hollandois mêlent le bleu d’émail à la pâte
dans la pile à raffiner" ; nos fabricans mêlent le
bleu de Pruffe à la cuve feulement. .
R a c h a t , ancien mot, dont on fe fervoit autrefois
pour indiquer une pile. Voyez pile.
B a c h a s s o n , petite caiffe de bois qui donne
de l’eau aux piles, p^g. 489.
B a l l o n , quantité de papier qui renferme deux
porfes ou bien une rame de fabrication, & que
les falerantes tranfportent delà chambre de colle
aux éteridoirs. Voyez porfe.
B a m b o u , efpèce de rofeâu dont la culture &
enfuite la préparation fourniffent abondamment la
matière qui fert à la fabrication d'une forte de
papier de la Chine , qui eft dans le commerce &
qui vient en Europe, pag. 473.
Cette plante donne une fubftance douce &
fibreufe qu’on a prife pour de la foie en Europe.
Les papiers qui en font fabriqués font encore
réputés dans le commerce pour des papiers de
foie , ce qui eft une erreur.
B a n c d e p r e s s e , forte de plateau fort épais,
fufpendu à la tête de la vis par. un boulon de
fer , & qui vient s’appuyer fur les mifes dont la
porfe-feutre eft couverte, pag. 497.
B a r b e s , parties du bord des feuilles, où la
difpofitibn régulière & tranfparente de la pâte a
été détruite , & qui n’offrent qu’un amas de maüfcre
mate & déforganifèe, pour ainfi dire. Ces ,
herbes fe trouvent fur trois cotes de la feuille pliee
en deux, & le quatrième côté , qui eft l’extérieur |
du pli des feuilles, fe nomme le dos. Ces barbes |
fe rognent avec de gros crfeaux à la falle , fur-tout
dans les moulins, ou , par une fabrication négligée
elles ont une certaine largeur : les Hollan-
dois’ qui foignent leurs bordures ,fe gardent bien
de rogner ainfi leurs papiers , & je vois que plu-
fieurs bons fabricans s’attachent à fuivre leur
exemple. Voyez bordures. . .
Bas a homme ; bas à femme, papiers demi-
blancs collés,, de pâtes bulles, qui fervent particulièrement
pour envelopper la bonneterie , & fur-
tout les bas de coton, de fil & de laine. V o y e z ,
quant à leurs dimenfions, l’article ( enveloppe papiers
denii-blancs ). . _ . I
B A T A R D , forte moyenne qui eft particulièrement
deftinée a l’impreffion. Elle diffère peu du
carré au raifin. Voyez le tarif, pag. 537.
Bâton royal , forte de papier deftmé particulièrement
à l’écriture. Voyez le tarif quant à fes
dimenfions, pag. 538.
Batterie ; c’eft l’affemblage des rouages & des
machines qui fervent à triturer les chiffons pour
les réduire en pâte. Les roues , les piles , les maillets
forment la batterie d’un moulin. C eft en con-
féquence qu’on dit d’une pâte qui fort de ces équipages,
qu’elle eft trop ou trop peu battue ; qu’on
dit que la batterie eft arrêtée , quand on empêche
les maillets de jouer dans les piles. ^
On exige que toutes les pièces, d’une batterie fe
meuvent avec une certaine viteffe , pour que 1 ouvrage
circule dans les piles, de maniéré a etre la»
vé & trituré dans un temps donné, & particulièrement
que le jeu des maillets foit animé a un certain
point. Le gouverneur du moulin & le fabricant
font fort attentifs au bruit cadence qui en ré-
fulte, pour juger de la bonté de leur travail.
On répare les batteries d’un moulin tous les
deux ans. Cette réparation confifte a blanchir 1 intérieur
des piles ; en enlevant les parties du bois
que l’eau a pourries^ ; à blanchir de meme les
queues & les têtes des maillets, en un mot, a
remettre en état toutes les pièces qui fervent au
travail de la batterie. Je ne parle pas ici des réparations
journalières & fréquentes , telles que celles
des levées , des fontaines y & éneore plus fou-
v e n t dès tellettes qui s’engorgent ou qui crèvent.
B a t t r e le papier. C’eft une préparation que
les'marchands de papier des villes 'lui donnent
affez fouvent : & fous prétexte d?en rendre la furface
unie & glacée", ils en détruifent totalement ^ le
grain. Ils fe fervent pour Cela d’un marteau à tete
large & pefante & à manche court, avec lequel
ils frappent une petite • quantité de papier qu’ijs
placent fur un bloc de pierre fort uni. Cette operation
a encore l’inconvénient de ternir le ton de
blancheur du papier , &. de détruire avec le grain
une grande partie du collage.
Battre le papier. Cette opération s execute dans
certains moulins, & fur-tout dans ceux où 1 on
fabriqué de grandes fortes, comme le colombier ,
le chapelet, le nom de jéfus , le grand-aigle, &
elle a pour but d’adoucir la furface de ces papiers,
dont le grain eft très-gros , & parce qu ils font fabriqués
avec des pâtes longues & peu raffinées, &
avec des formes dont les intervalles des brins de
la verjure font peut-être trop larges; On fe fert
pour cela d’une efpèce de maillet à groffe tête de
bois B , fort pefante, & emmanchée d’une longue
queue C , aiftfi de bois, auquel l’arbre delà roue
qui fait jouer les marilets ordinaires dans les piles,
donne lé mouvement. Voyez PI.XIII ,ƒ£"• 6 & 7 ,
& Pag- H . r ■ , , . - C ’eft une pratique prefque generalement adoptée
dans les moulins d Italie, de battre ainfi toutes
les fortes de papier qu’on y fabrique : auffi le papier
fur lequel on écrit y eft luifant 6c liffe, au
point qu’il ne laiffe à la plume & à la main qui
trace des cara&ères aucun point d’appui, parce que
le grain des papiers eft détruit entièrement.
Il paroît qu’on commence depuis quelque temps
à fentir en France les inconveniens d apprêter le
papier par le battage: On a reconnu que c eft un
mauvais fupplément à une mauvaife fabrication,
fur-tout depuis qu’on a été à portée de voir la fupé-
riorité des apprêts de Y échange adminiftre avec intelligence
, & la manière dont il adoucit le grain du
papier,. fans nuire à i’étoffe comme le marteau.
B a t t u d e f e u t r e ; nébulofités diftribuées dans
certaines, parties des feuilles de papier, lorfque le
coucheur , en pofant les feutres qui les recouvrent,
frappe la pâte & dérange la difpofition régulière
qui en fait la tranfparencé.
B o u r d o n n é ; ( papier ) c ’eft u n papier ridé.
Boire : on dit que le papier boit, lorfqu’étant
mal collé, il fe laiffe aifèment pénétrer par l’eau
ou par l’encre. Ce défaut a des nuances fenfibles ;
quelquefois l’encre paffe à travers le papier , & les.
lettres fè montrent de l’autre côté ; d’autres fois ,
les caractères des lettres groffiffent, & ne confer-
vent pas la netteté.& les contours délies quelles
doivent avoir. Ce défaut fe remarque fur-tout par
ceux qui font jaloux de mettre de la propreté
dans ce qu’ils écrivent. Tous ces defauts annoncent
un mauvais collage. Certains papiers a deffi-
ner boivent par places, parce que la colle a manqué
dans ces parties feulement, où les lavis ne
confervent pas des teintes égales & uniformes , ce
qui gâté les deffins. J’ai remarqué qu’en général
les papiers fabriqués &vec des pâtes de chiffon
pourri étoient plus fujettes à boire que ceux fabriqués
avec des pâtes naturelles ou non pourries.
B o r d u r e s . J’ai dit dans mes mémoires que
les bordures- des feuilles de papier dévoient etre
coupées nettes lors de leur fabrication, & il faut
ajouter ici que le fuccès de ces bordures dépend
particulièrement de l’état des pâtes. Celles qui retiennent
l’eau éprouvent, fitôt que la couverte eft