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les deux extrémités de la cheville, qui entreroit ■
carrément dans la queue ; & pour que chaque
maillet eut un mouvement particulier furies deux
extrémités d’une cheville, il feroit facile de faire
des entailles dans les dents des grippes, dé les
garnir de deux paliers de cuivre rouge, 8c d’af-
lujettir les deux demi-paliers par le moyen d’un
morceau de. bois , ayec deux boulons de fer arrondis
, au moyen defquéls on ferreroit fuivant le
befoin les paliers.
On empêcheroit, par cette précaution, que les
maillets ne changeaflént de difpofition refpeâive ,
& ne jouaffent en frottant contre les grippes ; &
d’ailleurs il y auroit de l’èconomier à ne renouveler
que les chevilles , .quand leurs extrémités fe-
roient ufées. Je penfe que des chevilles de fer
rendroient cette nouvelle conflruélion bi,en plus
durable , & le fervice des maillets bienplus exaél.
On peut combiner le travail des maillets avec
celui des cylindres. On le fait avec 'fuc&ès darïs la
Gueidce & en Al là ce on effiloche aux cylindres ,
& on raffine aux maillets.
Nous avons parlé,des différens fyftêmes de conf-
truâion des moulins , dansdefqueis; les maillets
varient, foit quant à leur forme , foit quant à leur
nombre. Il pourroit être utile de joindre à ces con-
fidérations, celles des pâtes qui réfultent de conf-
truâions auffi variées. On verrpit en même temps
quelles font les reffources de l’art dans certains
cas , foit pour tirer.parti.de tel pu tel-réfoitat, foit
pour remédier à tel ou tel inconvénient, foit enfin
pour compenfer un défavantage par un avantage.
Il me femble que ces difeuffions & ces rapproehe-
mens pourraient fournir-plufieurs vues utiles pour
la- connoiffance ,8c la perfeâion de l’art.
M a in ; papier à la main, m o y e n n e fo r t e , p. ç 37.
M a in -b r u n e ; forte de papier fabriqué avec
une pâte grife , & qu’on emploie pour faire l’ame
des cartes à jouer. La pâte en doit être bien triturée
& exempte de pâtons, afin qu’ils ne nuifént
pas au liffage égal des cartes. Outre cela la main
brune , pour donner une certaine fermeté aux.car-
tes , doit être bien collée ; ce qui eft facile , parce
que ces fortes dp pâtes prennent aifémpntla colle.
M a in -f l e u r i e . j petit a la: main ; deux, petites
fortes propres à l’écriture. Voyez- le tarif, pag.
538. - ' / . ■_ 5 |
M a in s ; ( les ) ç’eft le p e tit c o té ’ d’une feu ille
q u i tient au bon carron, & q u i, fe tro u v e e ffe&iv e-
m en t faifi par les mains dû le v e u r .
M a in d e p a p ie r ; c’eft , comme tout le monde
fait, un paquet de vingt'cinq feuilles de papier ,
pliées en deux. Il faut vingt de ces mains pour !
faire une rame. Les Hollandois favent plier les |
feuilles de papier, pour en former des mains, de I
manière que les dos foient bien ronds ,& les- bords. '
des feuilles bien égalifês j pour cela ils placent] les !
vingt-cinq feuilles les unes' fur les autres it & ,lç$ j
plient^ toutes a-la-fois ; au lieu qu’en* F ra n c e o n j
plie d abord chacune des feuilles fép a rémen t , 8f I
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puis, en les affemblant les unes dans les autres
on en fait un paquet où les feuilles s’ajuftent mal
& pour le dos & pour les bordures. Ainfi nos
mains font, comme on v o it, le réfultat de vingt-
cinq pliages différens , faits-à la hâte , de chacune
des feuilles qui entrent dans -leur compofition ; au
lieu qu’en Hollande , la main de papier eft. le réfultat
d’u n fèü l pliage , fait avec attention , de
toutes les feuilles après qu’on en a bien égalifé les
bords. 1
On diftingue dans une main de papier , le dos.
8c la barbe. Le dos eft formé par lé plis des deux
pages de la feuille ; les deux rives ou bordures décès
deux pages;* «font ce que l’on, entend par k
barbe.
. Maroquins ; rides qui fe.forment fur les feuilles
des^ pages qui touchent aux cordes , de l’éten-.
doir , lorfque ces pages font rrop épaiffes ; ces rides
produisent à la .furface des feuilles , & fur-
tout dans la ligne du pli, un grain chagriné comme
les peaux de maroquin. Voyez rides.
Messel ; moyenne forte : il y en a de deux
formats : le grand mejfel, & le fécond mejfel', celui-
ci eft d’un allez, grand ufage pour l’impreffion.
Voyiez le tarif, pag. 557.
Mise ; forte de trapan fort épais , dont on couvre
la porfe-feutre lorfqu’elle eft fous la preffe,
& contre lequel vient s’appuyer le banc dé preffe.
Voyez pag. 502. Il eft bien effentiel que le nombre
& Uépaiffeur des mifesfoient bien déterminés
afin qu’on puiffe régler Ta&ion de la preffe , par
ladefcente du banc dè preffe & par les tours de
la vis , & régler le degré de. defficcation ,qn e-
prouve la matière, des feuilles de papier au milieu!
des feutres, par une compreffion dont on con-
noiffe l’étendue & la mefure. Chaque forte de papier
doit, fuivant ces principes,-exiger des miles
différentes, & une différente marche dans la vis
de la. preffe,.. Sans cela le leveur ne pourra répondre
de fa tâche, & le papier fera mal fabriqué eu.
général. Voyez preffe &1 g o d a g e -
Mouillée. Ce terme a deiïx acceptions différentes
: il fe prend d-abord pour la quantité de
chiffon trié qu’on fait defeendre au pourriffoir à
certaines époques , & dont on forme des tas.particuliers
qu’on arrofe de temps en temps.-On dit:;
nous avons defeendu' une mouillée de fixa , de
moyen,]au pourriffoir. On demande au .maître de
la fabrique , quelle eil la mouillée qu’il faut prendre
pour en commencer la trituration; Lorfqu’on
defeend au poiirriffoir une nouvelle mouillée , on
l’arrange deffous les anciennes. •
M o u i llé e fe prend auffi pour la quantité de
peignées, dont le fajJer.ant; charge- la, preffe de la
chambre ; de. colle. Ç’eft fousjeettè acception qu’en
difc:' U faut pr<;fier la, mottill.ée.avéc un certain vaè*
; il ! : fîjvU t feparer, par- des maredanx de
feutre les rames dom il a mou/ilée* eft -compoféei
,Q?lt de. cette moüillée que 'les falleranres, qui
éteqd,çnt les porfes collées fur les cordes , entecr
dent parler, lorfqu’elles difent qu’elles ©nt fait
tant de porfes fur la mouillée. ^
Moulins ; grandes machines pour la trituration‘
du chiffon. Il y en a de deux fortes : les mou-
Hhs à maillets 8c les fnoulins à cylindres. Defcrip-
tion d’un moulin à maillets, pag. 487. Voyez piles
, maillets & grippes. ,
Defcription d’un moulin à cylindres : rouages qui
font mouvoir les cylindres, p. 492* Lef moulins à
cylindres plus avantageux que ceux à maillets ,
pag. 4P3* Voyez piles à cylindres & platines. Ce
mot fignifie auffi les fabriques ; 8c l’on dit dans
ce fens : il y a trois moulins fur ce ruiffeau.
Mule ; planche-qu’on place entre les jumelles
de la preffe de cuve, 8c fur -laquelle le leveur ou
fon apprenti dépofe les feutres que le coucheur y
prend à mefure qu’il en a befoin. Voyez pag.
^ Musettes ; petites bouteilles occafionnées par l’air comprimé entre la feuille & le feutre, lorfque
la feuille n’adhère pas exactement au feutre
dans toutes fes parties. Voyez bouteilles. Il s’en
forme auffi lorfque le leveur ècache mal , pag.
509. ' ; HHH
Nageoire ; c’eft vMe efpèce de caiffe, dont
les parties font difporces à côte, de la cuve, de
manière à recevoir l’ouvreur , & à le mettre a
portée d’exécuter toutes fes manoeuvres , comme
de plonger la forme dans la cuve, &c. Voyez pag.
49 7. 1 • • » Noeuds ; parties des fils à coudre, qui n ont
pu être triturées par les dÿlindres , & auxquelles
ces machines donnent feulement une forme ronde.
Ils font fort fenfibles à la furface de certains papiers
y qu’ils percent quelquefois entièrement. Il
n’y a qu’un triage févère & exa<ft qui puiffe pré-
ferver les fabricans de.cette défe&uofité qui in-
fefte les meilleures pâtes. On ne peut détruire les
noeuds qu’en triturant les fils & les coutures aux
maillets. ' (
Noyé-d’eau ; fortes de nébulofités, occafion;-
nèes par une quantité d’eau furabondante qui
noie la pâte entre les feutres , &, en produit le
dérangement.
O. (trois O de Gènes). Voyez Gènes, & le
tarif , pagé.538. : _ v ;
Oreni ; plante qui fournit une matière mu-
cilagineufe , que les Japonois mêlent à la pâte
de.leurs papiers , avec l’extrait gélatineux du
riz. Cette addition de, mucilage paroît néceffaire
pour qu’on puiffe former des feuilles de papier
fermes & folides, avec la matière fibreufe retirée
de fécorce intérieure des arbres , furtout après
qu’on l’a- privée de toute fubftançe analogue aux
mucilages, par des leffivfs réitérées. Je difeuterai
quelque four lés raifons phyfiques de ce mélange,
& je montrerai les effets qu’il produit.
Ouvrage. On fe fert en papeterie de ce terme,
pour indiquer la pâte rèfidente dans la cuve de
l’ouvreur , . & foumife à. fes opérations. Ainft
l’on dit : fi l’ouvreur s’aperçoit que Youvrage fe
précipite au fond de la cuve , il la fait braffer à
moitié porfe : Youvrage n’eft bien éclairci, .lorfi»
que la cuve vient d’être braffée , qu’après que
l’ouvreur a fabriqué les quinze ou vingt premières
feuilles, ou bien après qu’il ;a jeté autour de
la nageoire une baffine d’eau. La cuve fe fournit
d'ouvrage à chaque porfe , en quantité équivalente
à celle que la porfe dépenfe. L'ouvrage retient
l’eau lorfqu’il eft un peu gras. Lorfque la pâte
eft fans aucune graiffe fenuble, 8c qu’elle quitte
l’eau rapidement, on dit que l'ouvrage eft furge.
Il eft mieux que Y ouvrage .fort travaillé à grande
eau qu’à petite eau , &c.
Il eft aifé de voir dans toutes ces phrafes , qui
font autant de principes ou de faits utiles à rappeler
en papeterie , quelle eft l’acception du mot
ouvrage.
Ouvreur ; premier ouvrier de la cuve. Ses
fondions à la cuve , pag. 502. Principes d’après
lefquels il doit opérer , fuivant la qualité des pâtes
, & fuivant les autres circonftances , pag. 50y.
Pages ; paquets de quatre à cinq feuilles, qui,
en féchant à l’étendoir, fe collent enfemble &
forment, dans cet état, des efpèces de cartons.
Il faut que ces pages ne foient pas trop épaiffes,
parce que cela occafionneroit des rides & des fronces
dans les feuilles qui touchent aux cordes, &
qui ne peuvent pas fécher en même temps & de
la même manière que les autres.
Pour le fuccès d’une defficcation égale dans les
pages, il eft bien effentiel auffi que les porfes blanches
d’où on les tire, foient preffées dans le centre
comme vers les bords ; & que lorfque l’eau
rentre des bords vers le centre, elle rentre le plus
uniformément qu’il eft poffible. Si les différentes
parties des feuilles qui compbfent les pages, font
inégalement pénétrées d’eau, la defficcation des
pages fè fait très-irrégulièrement. Le centre, féchant
d’abord, fe trouve enveloppé par les bordures
qui font moins fèches & il en réfulte un go-
dage remarquable ,»qui fubfifte toujours , malgré
une defficcation plus complète. Le collage ne
fait point difparoître ces défeéfuofités, parce que
ces iortes de pages fe collent mal & inégalement.
Pour prévenir ces inconvèniens, on ne preffe
pas trop les pâtes qui ne réabforbent pas l’eau
également. C ’eft donc l’état de ces-matières qui
doit diriger/les ouvriers dans les preffages , foit à
: la cuve , foit aux relavages de l’échangé.-
J’ai déjà, dit qu'il importoit beaucoup qûe les
feuilles reftaffent collées plufieurs enfemble en pages
j pour, pouvoir être plongées dans le mouil-
loir,, 8c fe pénétrer de colle fans fe caffer. Ceci
eft vrai fur-tout pour les pâtes produites par la
trituration des chiffons pourris , qui font en général'
plus molles , 8c ont beaucoup moins de con-
fiftance que celles qu’on obtient des chiffons non-
pourris. C’eft pour cela que les feuilles de papier,'
fabriquées avec des pâtes naturelles., peuvent être
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