
brusquement par des foufflets , devinrent bientôt
fluides , mais fans être coulantes , & perdirent
environ une foixante-quatrième partie. Le métal
fe trouva extrêmement dur fous la lime , fe brifa
difficilement fur l’enclume , fe difperfa de coté
& d’autre, en voulant le couper avec un cifeau ,
& parut en-dedans d’un tiffu grenu & greffier,:
& d’une couleur blanche.
2°. Une once de platine & deux de cuivre ,
pouflees à un feu v if dans un fourneau à foufflets
fans addition , devinrent affez coulantes , &
ne fouffrirent prefque point de perte. Le métal
étoit toujours fort dur , & ne s’étendit que peu j
lous le marteau. Il paroiffoit d’une couleur plus
obfcure que le précédent, avec une légère teinte
rougeâtre.
3°. Une once de platine & quatre de cuivre,
traitées de la même manière,. s’unirent fans aucune
perte en un compofé affez liant qui fe laif-
fa applatir confidèrablement, couper au cifeau ,.
& courber prefque en deux avant que de fe
gercer. En-dedans il parut d’un tiffu fin , & avoit
Mne couleur de cuivre fort pâle.
4°. Un mélange d’une once de platine & cinq
de cuivre s’étendit un peu plus aifément fous le
marteau ,.que le précédent, & parut d’une couleur
plus rouge.
5°. En augmentant la quantité, du cuivre j’uf-
qu’à huit fois celle de la platine , le compofé fe
trouva paffablement liant, fe caffa difficilement,
& fe travailla fort bien fous le marteau. Il étoit
beaucoup plus dur que le cuivre, & d’une couleur
plus pâle.
6°. Un mélange d’une partie, de platine &
douze de cuivre s’étendit un peu plus aifément
fous le marteau que le précédent, & fe trouva
plus tendre à la lime. Il s’attachoit un peu dans
les dents de la lime, ce qui n’arrive pas aux
compofitions où il y a une plus grande portion de
platine.
7°. Un mélange d’une partie de platine &
vingt-cinq de cuivre .fut encore d’une couleur
un peu plus pâle que le cuivre pur, & beaucoup
plus dur & plus roide , quoique fort malléable.
En augmentant le cuivre un peu davantage , le
mélange a continué d’être un peu plus dur que
le cuivre feul, & a paru d'une belle couleur de
rofette.
8°. Dans les fufions précédentes , quoiqu’en
général je ne me fois point fervi de flux, il n’y
a prefque point eu de perte de poids, excepté
au n°. i , où à caufe de la grande proportion
de platine, il a fallu pouffer le feu à un degré
violent. Cela paroît dû, en grande partie, à ce
que la platine empêche la fcorification du cuivre ;
car , en fondant du cuivre pur un grand nombre
de fois, foit avec ou fans flux , j’ai toujours
trouvé un peu de perte.
9°. Les mélanges avec de grandes portions
de platine s’étendent difficilement fous le marteau
à froid ; & quand ils font rouges chauds ,
ils s’éclatent par morceaux. Ils fupportent un
bon poli , & ne ,paroiffent point du tout fe
ternir pour être gardés dix ans : ,1a partie polie
du mélange de quantités égales fur-tout, continue
d’être fort brillante. Le n°. 7 s’elt un peu
terni, mais pas tant en apparence qu’auroit fait
le cuivre feul. .
Il paroît donc , cfaprès ces expériences* que
la platine durcit le cuivre., affoiblir fa couleur,
& diminue fa difpqlîtion à fe ternir ; que mêlée
en petites proportions elle .augmente fa dureté
fans faire tort , ni à fa couleur, ni à fa malléabilité
; & qu’en proportions plus grandes elle
fait moins de préjudice à fa malléabilité qu’à celle
d’aucun des autres métaùîc duéliles, excepté l’or
& peut-être l’argent. La platine & le cuivre oa-
roiffent former des compofitions eftimables dont
je ne doute pas que les artifte's ne puiffent^tÿer
bon parti. .. jtn B j
Une perfonne de Londres m’a communiâtes là
traduâion d’une lettre qu’elle a reçue d’Ef; ’sgfie,
dans laquelle eft le détail d’une expérience fur
la platine .& le. cuivre, q ui, quelque imparfaitement
rapportée, peut mériter qu’on en faffe
mention ici. .
L’auteur a effayé d’abord la platine avec un
poids égal d’argent, & a trouvé qu’ils fe fon-
doient enfemble. . . . Enfuite il l’a fondue avec
du cuivre, qui s’y incorpora parfaitement bien ;
mais eft-ce la platine feule, ou fon mélange avec
l’argent, qui fut fondu avec le-cuivre ; c’eft ce
1 qui ne paroît pas clairement par les termes de
la lettre , quoiqu’en apparence ce doit être le
premier cas.
Le mélange avec le cuivre, dit la lettre, en
effayant de le travailler fous le marteau , s’eft
éclatée comme du verre ; mais l’ayant refondu
de nouveau avec un feu plus fort pendant quelque
temps , & y ayant jeté un peu de falpêtre,
du mercure fublimé, & d’autes corrofifs, il eft
'devenu malléable, & alors on en a fait des bagués
qui ont été portées long-temps, fans falir les
doigts, & qui confervent toujours le même
brillant que celles qu’on a p p e lle e n Efpagnol ,
tom bagos, qui font compofées de deux parties de
cuivre & une d’or.
Un mélange de parties égales "de platine & de
cuivre ( n°. 1 des expériences ci-deffus ) a été
effayé. par M . Scheffer , qui rapporte Qu’ils fe
font fondus auffi aifément que du cuivre tout
feul, & que le mélange s’eft trouvé paffablement
•malléable , comme des" mélanges d’or avec une
égale quantité de cuivre : dans ces deux cas, la
petite quantité qu’il avoit pour fon e ffai, pourroit
bien lui avoir occafionné quelque mé-
prife.
Il ajoute que quand on pouffe ce compofé
par un vent fort, imprimé fur la furfàce , comme
dans la purification du cuivré devant les foufflets
, il étincelle comme le fer quand on le chauffe
; & qu’on trouve ces étincelles en forme de
grains ronds qui participent des deux métaux :
phénomènes que l’or n’offre point quand on le fond
avec du cuivre.
Après cette opération, il à trouvé le mélange
moins malléable qu’auparavant, comme du cuivre
trop rafiné.
La platine avec le cuivre & le ÿnc,
i°. Des parties égales de platine & d’airain ,
couvertes de borax, & expofées à un feu vif
dans un fourneau à fonfflets , fe font fondues '
parfaitement enfemble , & ont perdu fort, peu de
leur poids.
Le mixte étoit couvert d’une couleur blanche •
grifâtre, étoit dur fous la lime comme le métal
des cloches , fe brifa d’un coup de marteau fans
s’étendre ni recevoir aucune impreiïîon, & fe mit
i en*pièces quand on effaya de le couper avec un
1 cifeau.
En dedans il paroiffoit d’un grain fin & uniforme
, d’un tiffu- ferré , & d’une couleur plus
j fombre que par dehors. Il t'upporta ün beau poli,
| qui, en dix ans de temps , né paroît point du tout
terni.
a6; Une partie de platiné & deux d’airain ,
f fondues enftmbe à. un feu lent, ont perdu aux
environs d’un trente-fixième. Le lingot étoit
d’une couleur plus terne que le précédent, avec
I une foible nuance^ de jaunâtre. Il étoit plus ten-
I . dre à la lime , & fe caffa moins ; vite fous le
cifeau ; mais il ,fe gerça &• tomba en pièces fous
I le marteau, il reçut un bon poli & s’eft confervè
| fans fe ternir.
3°. Une partie de platine & quatre d’airain ,
I couvertes de borax comme auparavant , & expo-
I fées à un feu v i f , fe font fondues enfemble fans
I aucune perte. Ce compbfé fe trouva plus jaune
I que le précédent , & plus tendre à la lime. Il fe.
I laiffa tailler jufqu’à une certaine profondeur avec
I le cifeau, avant de cafter, & reçut quelque impref-
I fion fous lé marteau , s’étendant un peu ,
I mais bientôt fe gerçant dans diverfes direc- fions.
I 4 °- En augmentant la quantité de l’airain juf-
I qu’à fix fois le poids de la platine , le compofé; I parut' plus jaune, quoique toujours fort pâle. Il
I fe trouva plus tendre à la lime;s’étendit davan-
I *age fous le marteau, & reçut une impreffion
plus profonde du cifeau , avant que de rompre
50. Un mélange d’une partie de platine &
douze d’airain fut confidèrablement plus pale ,
& beaucoup plus dur que l’airain ; il fe caffa
fous le cifeau , & fe gerça fous le marteau avant
de s’être étendu beaucoup. Cette compofition , &
les deux précédentes , fopportèrent un poli paf-
fablement bon , & ne fe font pas tant terni que
l’airain feul n’auroit fait , quoiqu’à ces deux
égards elles n’approchèrent pas des n° 1 & 2.
La..platine avec le cuivre & l'jtain.
i°. Cinquante parties de platine, dix-fept de
cuivre, & fix d’étain , ayant été couvertes de
borax , font devenues fluides à un feu violent,
& ont éprouvé fort peu de perte. Le lingot s’eft
trouvé extrêmement dur , de façon à pouvoir
à peine être aflft&é par la lime , & fort caftant, fe
brifant au moindre coup modéré, d’une furface
rude , 8c de, la couleur terne du métal de cloches.
Il fupporta un bon poli, & dure encore fans être
. terni.
a®. Une once de platine, autant de cuivre, &
quatre onces d’étain , fe fondirent parfaitement
enfemble , avec .peu ou point de perte. Ce compofé
le lima aifément & librement, & fe laiffa
couper avec un couteau ; mais il caffoit promptement
fur l’enclume : la caffure avoit une fur-
face irrégulière , & d’une couleur terne & blanchâtre.
Etant poli, il avoit l’oeil de fer poli ; la
fraétùre fe ternit bientôt & prit une couleur jaunâtre
; là partie polie devint terne, mais conferva
fa couleur.
3®. Un mélange de platine & de cuivre, de
chacun une partie, & huit d’étain ,/fe trouva
plus tendre que le précédent, & s’aplatit un
peu fous le marteau. Cafté , il fit voir une fur-
face fort irrégulière , compofée d’un grand nombre
de plaques blanches brillantes. Il ne prit pas
bien le poli.
La fra&ure ne tarda pas à fe ternir, & la partie
polie conferva fa couleur.
La platine avec le fer.
i° Une demi-once de platine & une once de
fil de fer furent placées fur un lit/de gypfe dans
un creufet de Heffe , puis couvertes 6i encore
environnées de gypfe..
Après avoir été pouflees dans* un fourneau à
foufflets , pendant environ nne heure, avec fieux
paires de foufflets , lé creufet fe trouva vitrifié
en grande partie , & il fe fit un trou fur