
de For de fe loger dans les cavités ; quand
toute la matière aura tout-à-fait tombé. au
fond , on y ajoutera un peu de nitre , &
©n augmentera le feu afin de mettre lor en
fufion.
Ce procédé eft fuivi d’un inconvénient ,
c’elt la lenteur de la féparation de l’or d’avec
la folution.
On -peut, en quelque forte , accélérer l'opération
, en y employpnt un efprit qui ait été distillé
de fels végétaux qui donnent une huile ef-
fentielle.
On obtient plus promptement le même résultat
avec des huiles eflentielles pures. Le meral
qu’on veut examiner étant diffout dans 1 eau régale
, ajoutez à fa Solution environ la moitié de
la quantité de quelque huile effentielle fans couleur
; agitez le tout enfemble , & enfuite laiffez-
le repofer.
L’huile monte aufiitôt à la furface , emportant
l’or avec elle , & laiflant au-deffous la platine
difioute dans l’acide. L’huile chargée d’or paroît
d’une belle couleur jaune, & en reposant quelques
heures , elle jette une grande partie de fon
métal en filandres brillantes fur les côtés du
vafe.
On peut, avant que cette féparation fa faffe ,
féparer l'huile d’avec l’acide; fecouez bien avec
de l’eau pour entraîner les parties de la platine
qui peuvent y être adhérentes, & enfuite remettez
lur le feu dans un creufet.
Quand le tout fera bien brûlé, vous fonderez
le réfidu avec du nître , comme dans l’expérience
précédente. Après la féparation de l’huile
qu’on avoit employé d’abord , il fera à-propos,
pour plus de fureté, d’en ajouter encore un peu :
elle emportera fans y manquer, For , fuppofè
qu’il en fût refté quelque portion dans l’acide.
L’or peut s’enlever encore plus promptement,
& peut-être plus parfaitement, par le, fluide fub-
til appelé éther ou efprit-de-vin éthéré , dont on
a déjà décrit la préparation dans l’Hiftoire de
l’or.
Quoique ce flui Je Voit trop coûteux pour &fre
employé à la purification de l’or dans la vûe du
commerce, on peut s’en fervir pour effayer l’Or
qu’on foapçonne d'être altéré avec de la platine.
En effet , les purifications avec les efprits vineux
ordinaires & avec les huiles eflentielles ,
ne doivent pas fe recommander au rafineur : il
fe trouvera beaucoup mieux pour fon profit de
la méthode qu’on va lui indiquer dans l’article
fuivant.
V I. Précipitation pail le vitriol vert.
La méthode la plus efficace & la plus avanta*
geufe pour purifier l’or des corps métalliques qui
fe trouvent communément mêlés avec lui, paroît
être de lé diffoudre dans de l’eau régale, & de
le précipiter avec une grande proportion d une
folution filtrée de vitriol vert. Heureufement le
même procédé le purifie de la platine, la folution
vitriolique précipitant l’or 6c laiflant la platine
diffoute.
Après Lien des répétitions de cette expérience
avec des mélanges de différentes proportions des
deux métaux, je n’ai jamais pu trouver qu aucune
partie de platine ait été précipitée avec l’or ,
ni qu’aucune partie de l’or foit refiée diflbute
avec la platine.
M. Scheffer eft le premier qui ait découvert
cette propriété de la platine , de n’être pas précipitée
par le vitriol v e r t, & la confèquence importante
de ce fait ne lui a. point échappée. Il pa-
ro:t cependant penfer que la précipitation de l’or
par le vitriol, & le lavage parfait du précipité
dans de l’eau, ne fuffifent pas pour purifier complètement
l’or, de la platine ; & confeille encore
une autre opération , qui eft d’amalgamer avec
du mercure le précipité lavé ; procédé qui ne me
paroit point à moi, être du tout liéceffaire.
Expériences fur les particules jaunes mêlées avec la
platine.
Les particules jaunes entremêlées dans la platine
, telle qu’elle nous parvient , ont été pnfes
pour de l’o r , non-feulement par moi, mais par
tous ceux que je fâche qui ont examiné ce mé- |
tal, excepté feulement M. Màrggraf, qui, dit
qu’elles reffembîent'à de l’or le plus fin ; mais il
n’infinue nulle part qu’elles foient de l’or ; &
même il rapporte quelques expériences qui fem-
blent prouver qu’elles n’ètoient pas ce qu’elles
paroiffoient être.
Il a verfé , dans un vafe à départ, de l’eau
régale fur quelques-uns de ces grains jaunes , &
les a mis digérer enfemble. Mais quoiqu’il ait fait
bpuillir l’eau régale, les grains en furent peu af-
feâésl., la liqueur recevant à peine une teinture
jaune , & une folution d’étain n’en faifant rien
précipiter.
Ayant trié les grains jaunes d’un peu de platine
qui avoit été traitée avec l’arfenic , le fel alem-
brot, &c. il les mêla , leur quantité étant fort
petite, avec une demi-dragme de plomb, & les
ecupella avec le plomb.
P L A
Le procédé fini, le bouton reftant fe trouva
d’un noir grifâtre, applati, & gerfé fur les bords ,
comme ceux qu’on obtient en coupeliant la platine
crue, & pefa environ un demi-grain.
Ce petit bouton fut mis fur une nouvelle coupelle
avec un grain d’or qui avoit été féparé de
l’argent , & vingt grains de plomb en grenaille.
Après l’opération il eut un beau bouton d’o r ,
cependant encore un peu plat, roulé , & avec
une efpèce de réfeau fur la furface, d’une couleur
comme celle de l’o r , mais plus pâle , pe-
fant exa&ement deux grains, dur en effet, mais
fuppoitant allez bien d'être réduit en une plaque.
Il y ajouta quatre grains de lame d’argent le
plus fin 6c vingt grains de plomb en grenaille :
6l en répétant la coupellation, il obtint un bouton
qui n’étoit pas ^encore tout-à-fait rond , & pe-
fant cinq grains.
Il l’applatit ; car il étoit fort m?l!é. ble ; & ef-
faya -de le départir avec de> l’eau forte purifiée ,
après l’avoir fait rougir. Mais l’eau-forte , quoique
chauffée jufqu’à bouillir, n’agit pas luffi-
famment d.ffus ; c’eft pourquoi il en verfa l’eau-
forte, & trouva la plaque fort peu attaquée.
Après l’avoir lavé plufieurs fois avec de l’eau
diftiliéc, 6c l’ayant, fait chauffer jufqu’à rougir ,
il pefoit quatre grains , 6c fut t,r ;uvè caftant ; à
peine avoit-il un oeil jaunâtre. Il y ajoura encore
fix grains d’argent fin avec vingt grains de plomb
en grenaille, 6c le repalïa à la coupelle: le bouton
pefa treize grains 6c conféquemment avoit
gagné un accroifferaent de trois grains.
Il étoit fort malléable , & ayant été applati ,
mis au feu jufqu’à rougir , & digéré dans, de i eau-
forte purifiée ; 1-eau- forte l’attaqua vivement ,
laiflant quelques plaques noires, ce qui étant lavé
& mis chauffer fous une moufHe , parut d’une
belle couleur d’o r , & pçfa un grain.
Dans cette dernière expérience , il eft probable
que la petiteffe de la quantité de matière a
occasionné quelque méprife.
Si on en conclut que les particules jaunes
h’étoient pas d’or , parce qu’on a retiré For
qui a été mêlé avec elles fans aucun accrolffe-
ment ; il faut conclure par la même raifon , ou que
ce n’étoit pas de la p’atine, ou que la platine
a été détruite dans la coupellation ou diffoute par
l’eau-forte pure.
L’expérience avec l’eau régale femble fujette à
la même difficulté ; car fi les grains jaunes n é-
toient pas de l’or ,.parce qu’ils ne fe font pas dif-
fous dans de l’eau régale , par la meme raifon
ce n’étoit pas non plus de la platine , ou bien la
platine ne fe diffout pas dans l’eau régale.
J’ai déjà fait mention des faits qui m’ont fait- I
croire précédemment que les particules jaunes ,
P L À 76!
mêlées avec la platine, étôient réellement de
For. J’ai répété depuis ces expériences avec le
même fuccès ; 61 j’en ai fait une autre, .qui peut-
être fera jugée plus décifive.
J’ai placé fous une rr ouffle, dans trois vaif»
féaux à feorifier, 12 onces ou 5760 grains de
platine riche en particules jaunes ; je lestai tenu
à une .chaleur forte 6c rouge pendant deux ou
trois heures , afin de difliper tout le mercure oc
autre matière étrangère dont pouvoient être enveloppés
quelques-uns de ces grains jaunes.
Enfuite ayant trié toutes les particules jaunes
qu’on pouvoit difiiuguer avec une bonne loupe ,
ce qui occupa deux personnes pendant fept ou
huit heures , leur poids fe trouva monter 47
grains : il y en avoit de jaunes par-tout ; d autres
ne l’étoient qu’en partie , ôl du refte fem-
b'ables aux grains de platine.
J’ai fournis ces particules triées à la coupellation
, avec un peu plus de trois fois leur pefan-
teur , c’efl-à-dire, avec 150 grains de plomb ,
qui, en fix effais diftérens, avoient donné une portion
d’argent montant à une 9525e ou une 952,7^
partie de fon poids,
La maffe coupellée fut de la forme d’un harri-
cot, grife , rabotenfe, caftante, avec une cavité
dans la partie intérieure , correfpondante à la
forme de l'extérieur. La maffe ayant été brifée
en p:èces, fut mife fur une coupelle nouvelle ,
& pouffée à un feu très-violent pendant cinq ou
fix heures. E le fe trouva moins caftante qu’au-
paravant, fe lima uniment, & parut d’une couleur
jaunâtre pâle.
Enfuire ayant mis le métal digérer & bouillir
avec de l’eau régale dans un flacon de Florence ,
la plus grande partie fut d:ffoute, 6c il refta au
fond du vaiffeau une petite quantité de poudre
blanchâtre , qui étoit probablement de Far-
gent.
La folution de couleur d’or étant verfée dans
une folution de vitriol v ert,,il tomba bientôt au
I fond un précipité femblable à celui de l’or.
Après avoir laifle ainfi le tout jufqu’au lendemain
, afin que le précipité put fe dépofer entièrement
, on décanta la plus grande partie de la
liqueur, & le. refte, avec le précipité, fut verfé
fur un filtre.
Quand la liqueur eut coulé à travers, on lava
la poudre qui étoit reftée fur le filtre, avec de
nouvelles portions d’eau.
Quand le tout fut fec,,on mit le filtre avec le
précipité dans un creufet d’èffai, & on l’entretint
à une chaleur rouge , jufqu’à ce qu’on ne vît plus
de flamme ni de fumée.
Alors ori y jeta du nître peu-à-peu ; d’abord.
Ü fe fit une fulmination légère ; à ia longue le
tout ràrüt dans une fufion tranquille, & étant
D d d d d i j