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T rébuchets ; plufieurs fortes de pièges dref-
fés pour prendre des oifeaux.
V ache artificielle ; c’eft une enveloppe
imitant une vache ,■ fous laquelle l’oifeleur peut
approcher les oifeaux fuyards.
- V a n n e a u ; efpèce de canard fauvage de la
groffeur d’un pluvier, très-fuyard f & qu’il eft très-
difficile d’approcher.
o i s
V erdier ; petit oifeau dont le plumage eft verd.
On en prend facilement dans les abreuvoirs, à la
g/« & aux raquettes.
V olant ; nom qu’on donne au pliant d’un filet
qu’on ajufte le long d’un ruiffeau pour prendre
des oifeaux.
V olière ; c’eft une grande cage ou l’on met
plufieurs oifeaux.
OLIVIER
OLIVIER, ET L’HUILE QU’ON EN TIRE.
( Art concernant 1’ )
L ’o l i v i e r eft un arbre fécond qui croît abon- I
damment en Provence, en Languedoc, en Italie,
en Efpagne.
On compte plufieurs efpèces d’oliviers, dont la
plupart ne font que des variétés. Cet arbre devient
plus ou moins fort & beau fuivant la nature
des fols. Les terres légères & chaudes font
fur - tout favorables à la bonne qualité de fes
fruits. ’ A v
Les fleurs de l’olivier font de petits tuyaux
très - courts divifés par le bord en quatre parties 1
ovales. Aux fleurs luccèdent les olives, qui font
des fruits charnus, ovales, plus où moins longs,
& plus ou moins gros, fuivant les efpèces. Ils contiennent
un noyau fort alongé, très-dur, qui ier.-
ferrae deux femences, mais dont il y en a toujours
une qui avorte.
Les feuilles de cet arbre font entières , non dentelées
, unies , épaiffes, dures, & oppofées deux
à deux fur les branches. Elles ne tombent point
l’hiver. Ces feuilles font longues ou courtes, fui-
'Vant l’efpèce d’olivier.
Les oliviersTe multiplient aifément de drageons,
enracinés, qui donnent du fruit au bout de huit ou
dix ans quand ils ont été greffés. On greffe fur les
efpèces médiocres les oliviers qui donnent l'huile
la plus fine, comme ceux qui fourniffent abon -
damment des fruits. La greffe des oliviers doit fe
faire à la pouffe lorfqu’ils font en fleur ; mais fi
l’on a tardé , & que les arbres aient du fruit » on
doit alors enlever, au-deffus de l’écuffon le p'us
élevé, un anneau d’écorce de deux doigts de^ar-
geurtdans ce cas, les branches ne périffent point
dans la première année de la greffe , elles nour-
riffent le fruit, & on ne retranche les branches
qu’au printemps fuivant.
Les oliviers font ordinairement plantés en quinconces
& par rangées fort éloignées les unes des
autres. Tout l’art de la taille de ces arbres confifte
a les décharger de leur trop de bois., qui fe multiplie
toujours aux dépens des fruits. Mais en général
les oliviers , ainfi que quantité d’autres arbres
fruitiers, ne donnent abondamment du fruit que
tous les deux ans.
j Le bois de l’olivier, fur-tout celui de fes racines,
étant travaillé par l’ébénifte ou par le tourneur ,
offre quelquefois des deflins agréables par leur
Arts & Métiers. Tome V. Partie, 71.
régularité & même par leur bifarrerie. On en fait
des tabatières, qui deviennent fingulières par la
richeffe des veines de ce bois.
Quant aux fruits de l’olivier, on en tire avantage
, foit pour la table, foit par l’huile qu’ils rendent
fous la preffe.
Lorfqu’on veut garder les olives pour la table ,
il faut les confire , & pour cela, les cueillir dans
les mois de juin & de juillet, long - temps avant
qu’elles foient mûres._
L’art de confire les olives confifte à leur faire
perdre leur amertume, à les conferver bien vertes
, & à les imprégner d’une faumure de fel marin
aromatifée, qui leur donne un goût agréable.
- Il y a différens procédés pour taire cette préparation.
On fe feryoit autrefois d un mélange
d’une livre de chaux v ive , avec fix livres de cendres
de bois neuf tamifées. Depuis quelque temps,
au lieu de cendres , on n’emploie que leur lef-
five. C’eft un moyen de rendre les olives plus
douces & moins malfaifantes.
Mais la méthode la meilleure, & la plus ufitee
eft la fuivante :
Dès qu’on a cueilli les olives, on les fait tremper
quelques jours dans Teau fraîche, d’où on les
tire pour les remettre dans une autre eau où il y
a de la foude, des cendres de noyaux d’olives
brûlés, ou de la chaux. De cette fécondé eau on
les paffe dans une faumure faite avec de 1 eau &
du fel. On les met enfuite dans de petits barils,
fur lefquels on verfe de l’effence de girofle, de
canelle , decoriande , ou de fenouil, pour leur donner
une faveur agréable.
La compofition de cette effence eft une efpèce
de fecret que gardent avec foin ceux qui confifent
les olives.
Mais quelques effais auront,bientôt appris cette
recette, qui confifte dans les dofes & dans la préparation
ou çombinaifon .des drogues de cette effence.
1 j-.- hl- •viU \ . ; i gfl t
Le premier qui a invente la maniéré de préparer
ou faler les olives,. fut,- dit-on ,.un nommé Picho-
. Uni y Italien. Sa méthode s’eft infenfibiement perfectionnée.
On diftingue trois efpèces d’olives Confites bonnes
à manger. Celles de Vérone , eftimées les meilleures
; celles d’Efpagne, groffes comme un oeuf
de pigeon, font d’un verd pâle, d’un goût un