
farine, mais il a plus de goût, à caufe des portions
du germe qu’il contient.
Biscuit ; nom des galettes de pain, dont chacune
pèfe dix-huit onces,, poids de marc. Elles fervent
à la nourriture des équipages à la mer, ou des
troupes dans les fiéges 8c dans les marches longues.
Pour faire le bifcuit, on n’emploie que la
fleur de fariné. On y met, pour là pétrir, la moitié
moins d’eau que pour faire le pain ordinaire.
Comme on tient le bifcuit deux heures au moins
au four, toute l’eau s’évapore , & en outre, près
d’un vingtième du poids de la farine, ou plutôt i
l’humide propre qu’elle-contient. On a , foin de .
piquer les galettes avant de les mettre au four,
pour qu’elles ne'fe fendent 8c ne fe bourfoufflent
point; ce qui les feroit caffer, 8c nuiroit à leur
cônfervation. Le travail du bifcuit effc plus con-
fidérable que celui du pain, par.la difficulté de
le pétrir, 8c par le foin 8c le temps qu’en demande
la cuiffon. Quand le bifcuit eft bien fait,
8c gardé, dans un lieu lec , il fe conferve aifé-
ment un an , fans s’altérer, ni fe moifir. Mais en
vieilliffaht, il perd beaucoup de fon goût.
On fait plus cuire le bifcuit deftiné pour les
campagnes de mer , que celui qu’on donne aux
troupes de terre , par la râifon que celui de mer
a befoin de fe conferver plus long-temps. Le bif-
cuit en pâte doit pefer 24 onces, afin qu’étant
cuit, il puiffe en rendre dix-huit.
Blanc o u le b la n c ; c’eft la première farine ou
la fleur.
Blanc-bourgeois ; c’eft la farine qu’on tire-
du premier gruau.
Blé ; mot générique , qui défigne tous les
grains propres à faire du pain, „
Blé bouffi ; on nomme ainfi les fromens qui
font gros, jaunes 8c légers, 8c qui rendent
au moulage beaucoup de fon. La farine en eft
moins abondante 8c moins bonne.
Blé é tu v é ; c’eft-à-dire, celui qu’on a paffé
à l’étuve pour le fécher , 8c pouvoir mieux le
conferver. Il rend moins de fleur de farine :
mais étant moulu économiquement, il rend plus
de farine que le blé ordinaire : cette farine prend
aufil plus d’eau.
Ble glacé;, c’eft un froment dont le grain eft
court, 8c la peau mince9 approchant plus de la
couleur grife que de la jaune : il eft lourd, rend
beaucoup de farine 8c peu de fon.. Les fromens
qui fe fèment en mars , 8c dans lès terres pier-
reufes, dites grouettes , produifent beaucoup de
grains de ce genre. C ’eft celui qui eft le plus
recherché par les Meuniers 8c les Boulangers..
Blé r evêche ; c’e.ft un blé dur à moudre,
8c dont la farine demande plus de travail .pour
prendre l’eau 8c fe bien boulanger. Il fait de
meilleur pain que les blés gras oc bouffis. Les
terres nouvellement marnées, 8c les grouettes
font celles qui en rendent le plus. Ce terme
s’étend au froment, au feigle 8c à l’orge.
Blés fonneux ; ce terme s’applique a tous
les grains, dont on fait de la farine 8c du paim
Il défigne les grains fecs 8c alongés qui ont été
faifis ou havis par l’ardeur-^ du foleil, lorfquè le
grain étoit en la it, 8c qui n’ont point - pris de
nourriture ou du moins très-peu. Ils Js trouvent
communément au fommet des épis. Les blés
verfés en rendent aufil beaucoup. On les appelle
fonneux, parce qu’ils produifent beaucoup de fon,
8c fort peu de farine.
Blé de grouettes-; bon froment, qui eft gris,
glacé & plein. C ’eft un froment qui fe récolté
dansies terres pierreufes dites grouettes.
Bluteau ou bljitoir ; il fert a feparer la farine
des fons 8c gruaux. Pour en tirer cèt avantage
, on le' compofe d’une forte etamine de
laine, affez claire pour donner paffage à la farine,
8c trop ferrée pour le permettre aux fons
8c gruaux.
Le bluteau a la forme d’un fac ; on coud une
petite manche dans fa partie fupérieure , qui eft
terminée par un cercle de trois dix pouces de
diamètre. C’eft par cette manche qu entre le
grain moulu. L’extrémité inferieure du bluteau
relie ouverte , au moyen d’un cercle de bois de
8 à 12. pouces, 8c même, d’un plus grand diamètre,
qu’on y adapte, 8c qu’on couvre, en y
affuj étrillant les bouts de l’etamine. On etend
au contraire à plat l’extrémite fuperieure du bluteau,
8c on y attache un rouleau de bois nomme
palonnier. Pour rendre le bluteau folide, on en
renforce non feulement toutes ^ les coutures t
mais on foutient de plus fes cotes 8c la partie
qui eft ouverte, par des bordures de fangle.
Le bluteau fe place dans la huche , fur un
plan incliné d’un pouce par pied de fa longueurs
qui eft de 5 à 8 pieds : pour cet effet, on attache
vers le fommet de la tête de la huche, le palonnier
du bluteau avec des accouples de fer,
de cuir ou de cordes; 8c enfùite on étend, le
bluteau, l’on fait fortir le cercle qui le termine
8c forme fa gueulette, par le permis ou trou
pratiqué pour le recevoir , dans la, cloifon du
pied de la huche, où il eft fortement affujetti.
Le bluteau étant ainfi tendu dans la huche 8c
incliné de la tête au pied, on attache le bout de
la baguettè du babillard, à un de fes cotés, avec
des courroies de cuir, coufues au bluteau pour
le recevoir, à 16 ou 18 pouces du palonnier:
on fait fortir aufli par le deffus de la huche, 1 orifice
ou gueulette de la manche, dont on a parlé
ci - deffus : on l’y affujettit, de maniéré qu il
réponde exaétemènt à l’extrémité de l’ancne.
Mettant enfuite le .moulin en mouvement , le
grain moulu tombe dans la manche' du bluteau,
8c pénètre par fon poids , dans l’interieur. La
baguette attachée au bluteau , lui aonne en
même temps un mouvement de trépidation très-
v if , par la communication .dé celui qu’elle reçoit
du jeu du babillard : alors la farine traverfe en
poutfière
poufliere très-fine , par l’étamine du bluteau:,
au contraire, les fons 8c gruaux s’amaffant ,en-
femble, defcendent en fuivant le plan de fon
inclinaifon, 8c ayant gagné l’orifice ou gueulette
qui tient au pied de la huche, ils fortent 8c
tombent dans un fac placé au deffous pour les
recevoir.
Bluteau d e d od in a g e ; il a à peu près la
même forme que celui de la huche fupérieure :
mais comme il eft deftiné à féparer les gruaux,
& à en rejeter le fon , on le fait premièrement
d’étamine plus claire que celle du bluteau fupé-
pieur. Secondement, on le forme avec deux étamines
différentes, compofant la moitié fupérieure
d’une étamine plus douce que la moitié inférieure.
Par cette précaution , on parvient à féparer les
gruaux. Les plus fins traverfent la partie fupérieure
, 8c tombent dans la portion de la huche
qui en approche la tête, tandis que les plus gros
tombent dans là partie de la huche qui en avoi-
fine le pied. Pour que ces gruaux ne fe mêlent
pas, on fait au deffous du bluteau, au milieu de
la huche, une petite cloifon de. voliche. A l’égard
du gros fon', comme le bluteau eft com-
pofé, dans fes deux parties , d’étamines ! affez
denfes pour ne lui pas donner paffage, il eft re-
^ jeté par le mouvement & la pente du bluteau,
[■ hors de la huche , 8c tombe dans un fac ou
I cuvier difpofé pour le recevoir à fa fortie de
• l’orifice ou gueulette inférieure.
Bluteau cy lin d r iq u e ; on le nomme ainfi , à
| caufe de fa forme ; on en fait ufage dans les
1 grands moulins. La conftru&ion de fa mouture
E ou carcaffe, reffemble beaucoup à celle du crible
1 cylindrique ; on la couvre de canevas ou d’éta-
[ mine de foie , divifée en trois parties de di-
h vérfes denfités, dont les lés fe joignent fuccef-
fivement, de maniéré que l’étamine la plus fer-
1 rée foit placée vers la tête du bluteau, celle
; qüi l’eft moins enfuite, 8c que la plus claire le
t termine. On pratique trois divifions fur le fol du
I plancher de la huche, qui contient ce bluteau,
[ pour tenir les gruaux qu’il tamife féparés. Les
fons, recoupes 8c recoupettes qu’il rejette, font
[ reçus, à fon extrémité, dans un fac ou cuvier
placé au deffous. Pour faciliter ce rejet, on le
rient, lorfqu’il travaille, fur un plan incliné,
[ mais un peu moins que les autres bluteaux, 8c on
| laiffe fon extrémité inférieure ouverte. On donne
I a ces bluteaux, depuis 7 jufqu’à 10 pieds de
longueur 8c s.pieds de diamètre, peu plus, peu
f moins.
I Dans plufieurs moulins, on les emploie pour
1 opération du dodinage, qui alors partage les
I gyuaux en trois claffes ; au lieu que dans les dodinages
ordinaires, on ne les divife qu’en deux
groffeurs.
Bluter à la main ; c’eft tourner le blutoir
avec une manivelle dans un appartement deftiné
1 £ cet ufage.
j&rts & Métiers. Tome V. Part. /.
Boite de la meule ; efpece de moyeu creufé
dans fon centre; qui fe.place au milieu du gîte
ou meule gifante. On y adapte deux panneaux
de bois nommés boitillons , allant de bout en
bout, de 3 à 4 pouces de gros , far 6 à 7 de
long. Ces panneaux font contrebandés par deux
autres morceaux pofés en fens contraire, dit de
plat en plat, nommés faux boitillons; ils fervent
à foutenir les boitillons, 8c complètent le bourrage
qui empêche la meule de grener, c’eft-à-
dire, que le grain ne paffe au travers de l’oeil-
lard, 8c ne fe perde. La boîte doit être de bon
bois d’orme ; on peut la faire avec un vieux
moyeu de charrette.
Boisseau ; mefure en ufage pour les grains
8c farines ; il varie dans fa grandeur, fuivant les
lieux.
Le boiffeau de Paris a 8 pouces 2 lignes 8c demie
de haut, fur 10 pouces de diamètre ou de
largeur. Il contient 16 litrons.
Boitillons ; ce font deux petits panneaux qui
fervent à bourrer o.u remplir la boîte du gitei
Bord d’une meule ; c’eft fa circonférence extérieure.
Bordure o u ja n te s d u rouet. Comme tout le
moulage s’opère par le mouvement du rouet;
pour furmonter la réfiftance qu’il a à vaincre, il
faut que cette pièce foit très-folide. Afin de fortifier
les chanteaux qui en compofent la circonférence
, on pofe deflus des jantes qui y font fortement
chevillées ; en outre, les chevilles ou allu-
chons qui les traverfent, ainfi que les chanteaux,
contribuent encore à la folidité de cet affem-
blage ; au moyen de quoi, on fe contente de
faire joindre bout à bout les jantes l’une contre
l’autre. On donne à ces jantes, depuis 7 jufqu*à
9 à 10 pouces de largeur, fur 3 à 4 pouces d’é-
paiffeur.
Boudiniere ([meule) ; c’eft la meule gifante convexe
de trois ou quatre lignes au coeur, en allant
toujours en diminuant.
Bourrage ; on fe fert de ce mot pour dé-
figner les pièces qui rempiiffent l’oeillard de la
meule gifante, de maniéré qu’il n’y refte plus
que le vide néceffaire, pour le jeu du gros fer
qui y paffe. Le bourrage eft compofe de la boîte,
des boitillons 8c faux boitillons.
Bourdonniere ; c’eft un fupport de bois attaché
à une poutre ou folive du plancher de la
falle du moulin. On en pofe plufieurs dans un
moulin.
Bout fur Vanche ; c’eft le bout de la meule
du côté où la farine tombe dans le bluteau.
B o u t fur la roue ; c’eft le bout de la meule
qui eft du coté de la roue du moulin.
Bouts du papillon du gros fer ; ce font les
deux côtés par lefquels il touche à l’anille : on
les oriente comme les bouts de la meule cou-
• rante, parallèlement au grand arbre.
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