
eft une des mines les plus pures du zinc. Mais
pour que ces vapeurs puffent agir plus efficacement
fur la platine , j’ai fait quelque changement
d ns la façon ordinaire de difpofer les
matériaux.
J’ai mêlé quatre onces de calamine réduite
en poudre fine avec deux onces de charhon
de bois pulvérifé. Ayant fouvent remarqué !
qu’avec cette proportion de charbon de bois ,
la calamine acquiert une efpèce de fluidité au
feu , de forte que la platine feroit fujette à fe
précipiter à travers jufqu’au fond ; j'ai fait une
malle de cette poudre avec de l’argile détrempée
un peu claire', & je l’ai comprimée dans
le fond du creufet : au-deflus de cette mafle,
j’ai garni tout le tour du creufet d’une épaif-
feur confidèrabîe de lut , de manière à netlaif-
fer qu’un petit paflage dans le milieu , afin que
les vapeurs du zinc puffent en fortir ; & quand
le lut fut féché entièrement , j’ai mis dans cë
paflage une once de platine.
Le creufet fut couvert & placé dans un fourneau
à vent f & on y entretint un feu affez
fort pendant fix heures. Mais enfuite l’ayant
tiré dehors , j’ai trouvè^un peu de fleurs du
zinc attachées au couvercle : la plus grande
artie de la platine étoit fondue en petits glo-
ules brillans ; & les grains qui retinrent leur
figure , parurent bourfoufflés avec de petites
protubérances globulaires comme s’ils ne fai-
foient que commencer à ’fe fondre. Sa pefan-
teur étoit augmentée de plus d’un tiers , de
forte qu’elle avoit imbibé environ autant du
zinc , que le cuivre en prend dans le procédé
ordinaire pour faire l’airain.
Trouvant que les vapeurs du zinc agifloient
fi puiflamment fur la platine , j’effayai enfuite
le zinc fous la forme métallique ordinaire. Je
pris une once de platine , & l’ayant couverte
de borax, & chauffée dans un fourm.au à fouf-
Aets , jufqu’à une forte chaleur blanche , j’y
jetai une égale quantité de zinc. Il fe fit une
déflagration violente , & la platine parut diffoute
presque en un inftant.
Le métal’ ayant été verfé fur-le-champ , coula
aifément dans le moule, & fe trouva avoir perdu
près d’une demi-once de fon poids ; de forte
que la quantité dé zinc qui avoit fuffi pour tenir
la platine en bonne fufion , étoit un peu moindre
que la moitié de la platine.
J’ai, fait plufieurs autres effais de la même efpèce
avec différentes proportions des deux métaux
, foità un feu^vif dans un fourneau à fouf-,
fLts , .ou à un feu plus gradué dans un fourneau
à vent : le zinc s’eft toujours trouvé une forte
menftrue pour la platine ; quoiqu’il y ait eu
beaucoup de zinc qui s’eft diflipé par la chaleur
reqaife pour rendre le mélange fuffifamment
fluide.
Une once de platine & quatre onces^ de zinc
étant fondues enfemble dans le fourneau à fouf-
flets , comme, dans l’expérience ci-defl'us , la
perte fut d’une once & demi ; de forte,qu’il ne
refta avec la platine qu’environ deux onces
de zinc. Ce compofé fut coulé fur une autre once
de platine fortement chauffée comme ci-devant
avec du borax : le métal verfé dehorscoula
clair hors du creufet, & pefa justement deux
onces & demie ; de forte qu’ici la platine fut
tenue en fufion par un quart de fa quantité de
zinc.
Ce mélange fut mis dans le même creufet avec
le même horax ; il s’enflamma encore, fe -fondit
, & étant verfé dans une lingotière de fer ,
qui avoit éié nouvellement pâffée fous la flamme
d’un flambeau, mais fans avoir été chauffée,
le métal fluide fut difperfé tout autour avec violence
en petites gouttes : cet accident "fut caufé
probablement, non par aucune qualité particulière
du métal, mais par quelque humidité reliée
dans le moule. .
Les compolirions de platine avec différentes
proportions de zinc ne différoient guère en apparence
d’avec le zinc feul, .excepté que quand
la quantité de la platine étoit grande', elles
étoient d’un tiflu plus ferré & d’une couleur plus
matte , avec un peu davantage de nuance bleuâtre.
Tenues dix ans dans un endroit fec , elles
n’ont pas paru s’êrre ternies ni avoir changé de
couleur. Elles éroient beaucoup plus dures à la
lime que le zinc féparément, & eLes font tombées
en .pièces fous le marteau ; fans s’étendre
au tout. quoique le zinc pur le faffe à un degré
corfidérable.
Un virgtiême de platine a détruit la malléabilité
du zinc , & un quart de zinc a détruit la
malléabilité de la platine. Dans' cet e f p a c e nous
n’ayons à attendre, aucun degré de düââlké du
mélange de ces deux matières.
La platine avec le régule d'antimoine.
Des partie^ égales de platine & de régule d’antimoine
ont été jetées dans un mélange fluide
de flux noir & de fel^commun ; & on â excité le
feu vivement avec des foufllets. ils fe- font fondus
parfaitement enfemble, & ont coule librement
dans le moule. Le compofé avoit une couleur
plus terne que le régule ne l’avoit eu d’abord
; & quand il fut caffé, il fit voir une fur-
face ferrée & uniforme , quoiqu’inégale. Il fe
trouva beaucoup plus dur fous la lime; mais on
ne remarqua pas qu’il fût beaucoup plus ni moins
fragile fous le marteau.
Une partie de platine & vingt de régule d’antimoine
«yant été traitées de la même manière,
le compofé parut plus brillant , & d’un tiflu
feuilleté , peu différent ' de celui du régule
pur.
Les deux métaux furent fondus enfemble dans,
plufieurs des proportions intermédiaires, mais on
n’y remarqua point d’autres différences qujj, celles
ci-deflus rapportées. Les mélanges avec une
grande proportion de- platine étant d’une couleur
terne & d’un tiflu ferré, & ceux qur en
avoient peu, étant brillans & feuilletés. Tous fe
confervèrent fans fe ternir.
Quoique la platine & le régule paroiffent s’incorporer
fort bien enfemble > cependant quand on
les laiffe refroidir lentement, une partie de la platine
eft fujette à tomber au fond.
Six onces de platine & vingt-quatre de régule
d’antimoine ayant été fondues enfemble avec un
feu vif, & verfées dans un moule, le compofé
parut uniforme par-tout. Etant refondu de nouveau
, & tenu dans une fufion ferme pendant
cinq ou fix heures, & enfuite ayant refroidi graduellement
dans le fourneau , la partie fupérieure
de la mafle fe trouva brillante , & d’un tiflu grand
& feuilleté, réffemblant fort à celui du régule'd’abord
: le bas étoit beaucoup plus terne & d’un
tiflu plus ferré , & contenoit en toute apparence
une proportion de platine beaucoup plus
grande.
La platine avec Varient,
i°. Vingt grains de platine & la même quantité
d’argent pur que j’avois revivifie de la lune
cornue , furent couverts de borax & poufles à
un feu violent dans un fourneau à foufllets. Ils fe
fondirent difficilement ememble , & ne fe trouvèrent
pas aflez fluides pour couler librement
dans un moule. Le métal pefoit trente-neuf grains,
& on .vit, fur les côtés du creufet, plufieurs petites
particules, qui, autant qu’on en pouvoir juger,
montoieht bien à encore un gra:n, de forte quil
ne parut pas y avoir aucune perte de pefan-
teur.
Le compofé étoit dur fous la lime » & fe cafli^.
au moyen d’un coup de marteau rude, quoiqu’a-
vec des coups plus doux il s’étoit laiffé confide-
rablement aplatir. 11 parut en-dedans d’une couleur
beaucoup plus terne & plus fombre quel argent
& d’un tiflu grenu plus groflier.
2°. Deux parties d’argent & unè de platine ,
couvertes de nitre & de fel commun, ne coulèrent
bien clair que quand le feu fut pouffe à
une forte chaleur blanche ; & quand on verfa
le métal. il laifla beaucoup de petites particules
attaché.s le long des cÔ es du creufet. Le métal
fe trouva moins frjgib que- le précédent, & pas
fi dur fous la lime: fon tiflu étoit grenu, plus
fin, & fa couleur plus blanche.
3°. Une partie de platine & trois dargent, demandèrent
auflx un feu bien plus fort pour en
venir à une fufion parfaite ; & beaucoup de
participes de métal furent jetées prefque jufqu au
fommet du creufet, comme fi l’ action de l’argent
fur la platine eût été accompagnée d’une efpèce
d ébullition ou d’explofion. Le compofé étoit dur
& caffant, quoiqu’en moindre degré que le précédent
; en le chauffant à différentes repriles, il
eft venu au point d’être forge , ou applati entre
des rouleaux d’acier en plaques nonces.
4°. Une partie de. platine & fept d’argent fe
fondirent enfemble aflez aifément ; mais partie
du métal fut jetée autour du creufet, comme auparavant.
Le compofé fe travailla paflablement
bien fous le marteau , fe trouva beaucoup plus
dur que l’argent, mais pas fi blanc ni d’un grain
fi fini
5°. Dans les expériences précédentes, la quantité
de platine n’étoifc que de dix à vingt grains.
J’effayai dans celle-ci foixante grains de platine ,
avec quatre fois, huit fois , douze fois , vingt
fois & trente fois autant d’argent fin.
Un de ces mélanges fut traité fans aucun flux;
un' autre fut converti de borax ; un autre jeté
dans du borax déjà mis en. fufion d’avance ; un
autre dans du flux noir fondu ; & le dernier
dans du fel commun fondu. Le feu fut for*
• tement excité avec des foufllets ; & tous les mé-
1 langes furent laiffés refroidir dans les creufets.
Avec ces quantités plus fortes des deux métaux,
le ^phénomène que j’ai rapporté ci-deflus , fut
plus remacqüable , il parut toujours un grand
nombre de globules métalliques autour de l’intérieur
des creufets , & beaucoup auffi fur ics
couvercles. Les différences par rapport aux flux,
& dans les proportions des deux métaux, ne pa-
! rurent faire aucune différence effentielle à cet
égard.
Quelques-uns des mélangés furent refondus de
nouveau, plufieurs reprises , dans de nouveaux
creufets. Le métal fe difperfa de même à chaque
fois en verfant le compofé dans des moules , à
moins que la chaleur ne fût bien violente, U en
reftoit toujours en arrière une partie, confidéra-
b le , l’argent paroiflfant quitter la platine quand
la chaleur fe rallentiffoit. Quand la chaleur fe
trouvoit fi forte, que le tout couloir librement dans le moule, une portion confidérable de la
platine fe féf aroit & tomboit au_fond en refroi-
diffant, exce’pié quand le moule étoit fort large ,
de forte que le compofé commençoit à faire prife
prefque fur-le-champ fans donner a la platine le
temps de fe précipiter.
6°. J’ai fondu pareillement de l’argent avec di-
verfes proportions d’un précipité de platine que
j’avois obtenu en ajoutant du mercure a une fo-
,Z z z z ij