
128 M J H
grand papier recouvre les joints, & le moulfi eft
remis en preffe.
Cinq ou fix de ces couches donneront au miroir
une épaifleur fuffifante. Quand il fera com-
plettement fe c , on fupprimera les deux tiers ou
environ de la portion repliée fur la tranche du
moule. La largeur de deux pouces étoit nécef-
faire pour maîtrifer le carton ; mais une fois dompté
& féché, cette grande largeur n’a plus d’objet.
On la réduit donc à fept on huit lignes ;
c’eft tout ce qu’il faut pour contenir le miroir
dans un cercle de cuivre, qui, en lui fervant de
fupport, l’empêchera encore de fe tourmenter.
Un bon trufquin, armé d’une petite lame aiguë,
au lieu de pointe, fépareda bande avec netteté.
En frappant feulement du plat de la main
fur la convexité du carton, il Quitte prefqu’aufli-
tôt le moule. On détache la feuille de papier qui
tou choit au favon, & le doreur fur bois dore &
brunit l’intérieur. Les procédés de cet artifte font
décrits ci-devant, tome a , page 2.50 & fuivantes.
J’y renvoie lé leéleur.
On exécute beaucoup plus promptement d’autres
miroirs ardens, en fubflituant le plâtre au
carton , & bientôt on verra que la promptitude
de l’exécution n’eft pas le feul avantage qui milite
en faveur du plâtre.
Pour les former, procurez-vous un cercle de
fer-blanc, d’un diamètre un peu moindre qiae celui
du moule, & de 18 lignes de largeur. Faites river
# de diftance en diftance, fur fon pourtour, fept
à huit clous , de manière que les pointes paffant
en dedans , préfentent des portions de rayons.
Qu’au dehors il. n’y ait que les rivures.
M I R
Couvrez le moule de deux ou trois feuilles de
papier affoupli par un moment d’immerfion dans
l’eau tiède ; applaniffez les rides. Le papier étant
fec, vous l’enduirez d’huile de lin, que vous laif-
ferez aufli fécher. Placez le cercle fur cet appareil
, qu’il s’y applique avec jufteffe ; & de crainte
qu’il ne glifle, anurez-le par quatre petits crochets
de fer qui faifiront le bord fupérieur, 8c que vous
recourberez en deffous du moule, en les^'obli-
geant à tirer.
Il- n’eft plus queftion que de remplir le cercle
avec du plâtre râblé, cuit à propos, & qui n’ait
point été évente. On le détrempe de forte qu’il
ne foit ni trop clair ni trop épais ; on le verfe, & ,
pour mieux l’affaiffer, on promène long-temps
la truelle fur toute fa fuperficie. Voye{ Van dès
exper. tome 3.
Quand il fera pris, on enlèvera les crochets,
& la mafle abandonnera le papier ; les clous qui
fe trouvent fcellés dans l’intérieur , retiendront
le cercle à perpétuité. Le relie eft du reffort du
doreur.
Plufieurs raifons doivent dèterminet à préférer
le p'âtre au carton. L’expérience a prouvé que les
miroirs ardens produifent de plus grands effets
lorfqu’ils font froids, que lorfqu’ils font-échauffés.
Or le plâtre s’échauffe beaucoup plus lentement
que le carton. Il efl d’ailleurs moins poreux ;
à tous égards ; il abforbe donc moins de rayons
folaires. S’il efl v ra i, comme l’avance Mufchen-
broeck , que les meilleurs miroirs renvoient à
peine la moitié des rayons incidens, rien de cette
moitié du moins ne doit être facrifiée volontairement.
V O C A B U L A I R E.
. A irain ; ce nom que nous appliquons fpéciale-
ment à la compofitipn des flatues, des cloches, &c.,
ne fignifioit autrefois que le cuivre.
Amboutir ; c’eft imprimer à des pièces planes
un enfoncement ,’ en les frappant fur une forme
concave avec un marteau arrondi.
Biseau ; deux lames de verre font réunies à
bifeau quand les bords qui fe tranchent ont auparavant
été coupés en talus. Buffle , pris ici pour la peau de l'animal du
même nom. Cette peau paffée à l’huile conferve
beaucoup de foupleffe & fert à polir.
. C alibre ; le calibre qui règle la convexité du
moule, ou de pierre ou de bois , dont j’ai parlé ,
n’eft rien autre chofe qu’une planche mince,
longue de vingt pouces, large de trois, & découpée
fur la largeur d’après un trait de compas
ouvert à deux pieds & demi.
D emi-fuseau ; la planche i ere. fig. 4, 5 & 6,
tome 2 des gravures (art de conftr-uire les globes)
repréfente des demi-fufeaux joints enfemble. Il
n’eft queftion que de les fuppofer féparés. . Feutre ; le bord d’un vieux chapeau fournit
tout le feutre dont on a befoin ici.
Grès ; le grès qu’on emploie pour dégrofHr
le métal, doit être'mis en poudre. Il faut choifir
le plus tendre. Une meule de coutelier hors de-
fervice, eft excellente â cet ufage. Miroirs. Je n’ai point parlé, dans l’article,
de ces grands miroirs ardens qu’on cpnftruit en
réunifiant les unes à côté des autres , & fan#
qu’il y paroiffe, plufieurs plaques de cuivre jaune,
attachées fur une forte de charpente folide & de
forme concave. Ces inftrumens , quand le poli
répond â leur étendue, produifent des effets fur-
prenans : ils m’étoient échappés. Je les rappelle
actuellement, 8c le peu que j’en dis fuffira pour
èn donner une idée. On a porté le diamètre de
ces miroirs jufqu’à 12 pieds.
Modèle. On appelle modèle, en fonderie,
la
M I R
U repréfentatio* exafte de la pièce qu’on veut
couler Pour une boule, le modèle fera pareillement
une boule ; une poire, pour une poire , &c. Molette. Les molettes dont il eft parle plus
haut reflemblent affez à l’efpèce de cône dont les
peintres font ufage pour broyer leurs couleurs ;
mais ici la bafe feule eft en plomb ; le refte en bois. Moule ; portion de cylindre épais de trois
pouces à fon centre, plan en deffous, convexe
en deffus , la convexité réglée d’après l’échancrure
du calibre. I M Patron. Ce qui conduit la figure de 1 ouvrage. Ponce. Pierre grife, poreufe & tellement légère
qu’elle flotte fur l’sau. On en trouve communément
fur les bords de la méditerranée, en
Sicile, vers le mont Véfuve, & c ., & en général
dans le voifinage des volcans. , . Potée d’étain ; la chaux de ce métal. Un doit
choifir la plus fine , la plus blanche & la laver
çgrore avant de la mettre en oeuvre.
H I R
Potée rouge ,* réfidu qui fe trouve dans les
cornues après la diftillarion de l’eau forte.
Râblé : on dit du plâtre qu’il eft râblé, quand
on l’a nétoyé du charbon dont il s’eft chargé
dans le four.
Rondelle; morceau de carton découpé cir-
culairement, percé dans fon centre, qu’on enfile
fur l’axe du moule, 8c qui, bien enduit de
colle , retient les derai-fufeaux.
T ranche ; nom introduit dans cet article pour
exprimer le contour du moule, ou la partie pa-,
rallèle à fon axe.
T ripoli ; efpèce de bois foffile, fuivant M.
Garidel. D’autres regardent le tripoli comme une
terre. Celui qui ne renferme point de fable, qui
eft tendre 8c facile à pulvérifer, mérite la pré*
férence.
T r u s q u i n ; cet outil eft repréfenté fig. 7 8c 8,'
pl. 13 du menuifier(en bâtiraens. La petite lame
eft mife en la place de la pointe B de ces figures.
( Article de M. Bia n q v a k t de Sept- I ox ta jxe s, (gentilhomme. del'Atdiins. }