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CCS figures de focre , appelées pajlillagcs : on y
a inwhrue des figures en porcelaine.
A l’égard des creux pour l'orfèvrerie-, on doit
les compofer fuivant l’ufage auquel ils font def-
tin es.
Si l’on veut coulerdes cires., il faut que le creux
fou tait de façon que tontes les pièces puiffent s'attacher
aux chapes, afin de pouvoir les retourner
«t couler la cire à la volée ; il fout suffi que lé
pièces foient de dépouille, fans quoi on ne pour
roit pas retirer les plâtres du creux.
Si au contraire on doit couler de l’étain dans le
creux, il faut qu’il foit en deux coquilles & en
tfes-peu de pièces.
Le creux doit être recuit lorfque l’on doit couler
de 1 étain , comme on l’a dit en décrivant la
manière de coulêr les plombs ; on a même obfervé
que 1 nfage d’enfumer les creux avec un flambeau
de poix-réfine , rendroitla matière plus nette.
Lorfque l’étain eft forti du creux, on le répare
au cifelet, & l’on fait fur ce modèle un autre creux,
dans lequel on coule des cires d’épaiffeur , fuivant
la force que l’on veut donner à la matière.
Il faut couler la cire à la volé s, en verfant à
plufieurs reprifes dans le creux qui doit être durci
auparavant.
La cire étant coulée , on verfe dans le moule du
plâtre corrigé avec de la pouflière de brique, pour
faire un noyau comme dans la fonte des bronzes.
On moule auffi des modèles faits en cire pour
les fondeurs, cifeleurs & autres artiftes.
Les creux fervent à couler la cire pour fondre
enfuite en bronze toutes fortes d’ornemens, tels
que pendules, feux, &c.
L’on moule des médailles , des bas-reliefs .d’orfèvrerie
; l’on peut faire ces creux en plâtre, en
foufre , & même en corne.
Veut-on mouler une médaille d’argent ou de
bronze ? on commence par huiler la médaille que
1 on pofe enfuite fur une planche ; on prend de la
terre molle, dont on fait une petite portée à un
doigt de diftance du bord de la médaille, & l’on
coule deffus du plâtre clair qu’on imprime avec la
brofle. Le plâtre étant pris, on retire la médaille
ou le bas* relief.
Lorfque le creux eft durci, on peut y couler du
talc , ou du foufre ; on peut même faire les creux
en foufre. -
Ces creux font plus durs que ceux de plâtre ;
mais ils ne reçoivent que le plâtre & létale , car le
foufre s’incorporeroit avec le creux.
Il faut être très-prompt à verfer le foufre fondu,
il n y a rien qui le fige plus promptement.
Les creux de corne fe font de la manière fuivan-
te : on les met d’abord tremper dans de l’eau bouillante
; & lorfque la corne eft maniable, on pofe
la médaillé deffus , enfuite on place la corne & la
médaille entre deux planches que l’on met en preffe
afin que tous les traits foient bien imprimés.
Les perfonnes qui font le commerce des mou-
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le«, coulent au fl! des moules en étain : ils peuvent
par ce moyen couler une très-grande quan.
tjtê de reliefs avant que le creux foit endommagé.
On peut aufîi mouler des médailles avec de la
mie de pain chaude , après l’avoir réduite en pâte
avec'un rouleau.
Lorfque cette pâte eft fèche , elle eft extrêmement
dure ; mais'de crainte que les mites ne s’y
attachent, on y mêle un peu d’aloès.
Les graveurs en creux fe fervent de cette pâte
pour éftamper à mefure qu’ils forment leurs ouvrages.
On rencontre journellement des difficultés que
la pratique & l’ufage feuls peuvent lever. Plus le
morceau fur lequel on fait un creux eft précieux
plus il demande de'foins; c’eft àjrelui qui opère à
réfléchir fur la forme, fur l’effet & fur la façon
de monter fon moule ; il faut*qu’il pniffe rendre
ratfon de fon ouvrage ; car il ne s’agit pas Amplement
de couvrir une figure de pièces, fa"ns
s embarraffer de ce qu’elles deviendront dans le
creux. Chacune doit retrouver fa place, & y tenir
facilement. ' . v é lin
e fera pas inutile de donner ici quelques avis
fur la manière d’entretenir les figures de jardin 8c
de les réparer , ainfi que plufieurs compofitions
de maflics qui entrent dans différens ouvrages
tels que rocailles , niches, &c,'
On eft dans l’uft.ge de décorer les jardins de
figures de marbre , de plomb , de terre cuite & de
plâtre ; ; Ces dernières font les moins difpendîeu-
fes , & l’on en peut jouir à l’inftant qu’on le défire.
Les figures, de terre cuite fe dégradent à l’air
ainfi que les figures de plâtre ; le marbre même fe
I g M Pa*" te.ms : cependant plufieurs perfonnes
préfèrent les terres cuites au plâtre.
Voici la manière de préparer une figure de piâ-
tré, afin qu elle puiffe réfifter aux injures de l’air.
Il faut d’abord que la figure foit coulée avec du
bon plâtre très-fin, dqne épaiffeur convenable,
dun pouce au moins également p'ar-tout; qu’elle
foit enfuite fortifiée avec du fer que l’on appelle
fantons, que l’on aura enduit de chaux détrempée
: on recouvré tout l’ouvrage d’un bon pouce
de gros plâtre, & même plus particulièrement
dans le bas de la figure.
Lorfqu’elle eft réparée & pofée en fa place, il
faut attendre qu’elle foit. bien fèche avant que d’y
mettre la préparation fuivante : ces réparations fe
font pour l’ordinaire dans les tems chauds.
Lorfque le foleil a pompé toute l’humidité qui
pouvoit. refter dans le plâtre, on met fur le foir
une cOuche d’huile grade, dont on a donné précédemment
la compofition, prefque bouillante ;
fi la journée fuivante eft encore belle & que le foleil
foit chaud, cette huile pénètre dans le plâtre
alors on en remet une fécondé couche par-tout
également, fans faire d’épaiffeur.
Le troifieme jour on détrempe du blanc de cé-
rufe ou de plomb, broyé avec dé l’huile de lin ;
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on V joint un peu de litharge en poudre, pour rendre
cette compofition defficative. Elle doit être
.,’aiu np tnafrriift h-îv ail fta'.li
°On* doit mêler avec le blanc un peu de bleu ,
pour donner un ton de marbre, &:obferver fur-
tout de ne point mettre de vernis car il feroit
écailler la couleur, & donneroit même un brillant
à la figure , qui feroit défagr.éable à l’oeil. •
D’après ce qu’on vient de dire , on fent que le
plâtre doit être bien dépouillé d’humidité , fans
quoi l’on verroit en peu de tems fe former des cre-
vaffes. On eft obligé de les boucher enfuite avec
du maftic à l’huile , & de remettre de la couleur
par-deffus.
Une figure ou un vafe de plâtre étant prépare
de cette manière , on peut répondre de fa durée :
on fera bien de. les couvrir de toile peinte ou cirée
pendant l’hiver.
On eft obligé d’y remettre une couche claire à
peu-près tous les deux ans ; & ce terme dépend
de la place que la figure occupe dans le jardin ,
car elle devient plus noire fous les arbres qu’en
plein, air.
Quoique le tranfport des figures de plâtre pa-
roifl'e difficile & dangereux, il peut fe faire cependant
fans-rifque & à peu de frais.
Telle eft la manière d’encajffer & de voiturer
ces figures.’ v - - ~
Il faut conftruire une caille dont lo fond & les
côtés foient de fortes planches de fapin , que l’on
nomme madriers,, lefquelles doivent être emboîtées
à queue d’aronde. ( Ce terme eft connu des
ouvriers. )
On place la figure fur le fond qui fait la bafe
de la caiffe , enfuite on attache des traverfes de
planches autour de la plinthe ; il faut en contourner
d’autres, fuivant les faillies de la figure , qui
doit être attachée à la caiffe avec des clous ou des
vis ; il faut .placer entre la figure & ces taffeaux de
bois, de l’étoupe, ou du linge , ou du papier.
Pour plus grande fureté, l’on remplit les vides
de la caiffe de fciure de bois bien fèche.
Si les planches de la caiffe ne font pas exa&é-
ment jointes, on code du papier fur les joints :
fans cela la fciure de bois pafferoit au travers ; &
par le vide qui en réfulteroit, la figure pourroit
vaciller & fe brifer.
Cette manière eft ufitée ên Italie, & toutes les
figures qu’on envoie de ce pays font ainfi emballées.
On peut auffi tranfporter des figures fans être
encaiffées , en les plaçant fur une voiture où il y
a moitié de la litière qui a fervi aux chevaux.
anière de faire le majlic pour les grottes & autres
ouvrages de rocailles pour les décorations des
jardins.
Quoique cet article ne foit pas ordinairement
du reffort du mouleur, il y a cependant des cas
Arts & Métiers. Tome V. Partie I,
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ou l’on voudroit en corinoître les détails. La pratique
que j’en ai acquife, continué M. Fiquet ,
m’engage à én:faire part au public*
Un célèbre artifte, M. Loriot, vient de publier
un ciment qui feffemble beaucoup à celui des anciens
; il confifte dans une préparation de mortier
ordinaire, dont -on- abforbe l’humidité- avec un
tiers de chaux vive en poudre. J’en ai fait plufieürs
épreuves ; une partie n’a pas réuffi comme je l’e f
pérois : j’ignore ce qui a pu s’y oppofer, foit la
dofe , foit la qualité , la cuiffon de la chaux, ou la
nature de la pierre qui la compofe : fouvent ce
ciment s’eft gercé ou a fermenté, de façon que
l’enduit s’eft réduit en pouflière. •
Voici donc le mien , qui peut-être fe trouve par
hafard être la même chofe : on le connoît fous lé
nom de ciment. -
On broie, de la tuile, de la brique ou du câri-
reau ( la tuile eft préférable ) ;o n prends enfuite de
la chaux détrempée, & on fait ummortier un peu
clair : lôrfqu’il faut l’employer •, :on -mêle de la
po'uffière de chaux v ive , & on remue bien le tout
avec une fpatule. • -nob ?. , -^Jo
C ’eft avec.ce ciment que.les coquilles &; autres
pétrifications s’attachent aux, murailles, ou elles
•doivent, malgré Cela, être retenues avec des fils
de laiton.: -
Ce meme ciment peut fer vif aufîi pour les enduits
des baffins & les joints de pierre; il empêche
la filtration de l’eau.
Si l’on défire qu’il devienne dur à l’inftant ., on
joint aux matières, ci-deffus mentionnées, un peu
de plâtre: très-fin, & cet amalgame fait un corps
qui durcit promptement.
J’ai fait auffi ! lin autremaftic, dit M. Fiquet.,
qui m’a toujours réuflipour raccommoder des joints
de figures en terre cuite : je crois qu’il pourroit
bien être le même que celui de M. Côrbel, maître
marbrier , affez connu par la bonté de fon maftic
pour remplir les joints des terraffes & autres :
le voici.
On prend'du ciment broyé très-fin, détrempe
avec de l’huile de lin; & pour rendre ce maftic
deflicatif, on y ajouté de .la litharge en poudre :
il faut avoir foin de ne préparer que ce. dont 011
a befoin pour l’inftant, & de l’appuyer fortement
avec la fpatule, en obfervant fur-tout qu’il n’y ait
point de pouflière dans les endroits qu’on.veut
remplir de maftic.
On fe fert auffi de blanc de plomb broyé à l’huile
, pour réparer des fraétures faites à des terres
cuites, figures ou vafes expofés à l’air.
Le maftic de vitrier fert encore pour la reftau-
ration des figures de jardin. Tout le monde en fait
la compofition, qui n’eft autre que du blanc d’Ef-
pagne broyé avec l’huile de lin ou de noix, & de
la litharge.
Le blanc d’Efpagne fe fait de cette manière : on
prend du plâtre très-fin & bien cuit, que l’on détrempe
avec de l’eau ; lorfqu’il commence à preq