
Ja poule continue de couver. On répète cet échange
deux ou trois fois.
Quant aux poulets , ont les nourrit d’oeufs cuits
durs & hachés très-menus , qu’on mêle avec du
pain, comme on le pratique pour toutes autres
fortes de volai lies*
Au bout de quinze jours ©n mêle de la farine
d’avoine avec de la thériaque en quantité fuffi.
fante, pour qu’il en réfulte une elpèce de pâte
grumelée. Les poulets, très-avides de cette nour-
îiture , en mangent copieufement , & profitent
tellement, qu'au bout de deux mois ils font auft
fo; ts que les volailles qui ont tout leur aecroif.
fement.
O I S E L E U R - ( Art de r )
L ’o i sE L E ü R , qu’on nomme suffi Qifelkr ,
eft celui qui fait la chaffe aux menus oifeaux , .qui
les élève, & qui en fait un trafic.
' C’eft auffi l’oifeleür qui fait les cages , les volières
& les cabanes, foit de bois,, toit de fil de
laiton *>u de fer, pour les renfermer & les faire
couver , les trébuchets pour les prendre, & les
divers filets qui fervent à cette chaffe.
Les oifeaux qu’il n’eft permis qu’aux maîtres
oifeleurs de chaffer & de prendre à la glu , à la
pipée, aux filets, & autres harnois femblables ,
font tous ceux qu’on nomme oifeaux de chant fk
de plaifir, comme les linottes , chardonnerets ,
pinfons, ferins, tarins, fauvettes, roffignols, cailles,
alouettes , merles , fanfonnets, ortolans , &
autres femblables.
Le temps où il n’eft pas permis de.chaffer ces
oifeaux , eft depuis la mi-mai jufqu’à la mi-août,
parce que c’eft la faifon où ils font leurs nids &
leurs pontes ; mais il faut en excepter les oifeaux
de paffage, tels que les cailles , les roffignols &
les ortolans , qui peuvent fe prendre depuis le,
deux d’avril jufqu’au deux de mai , pour le
remontage, & du premier jour d’août jufqu’à leur
paffage.
Outre les oifeaux mentionnés ci-deffus , les oifeleurs
vendent auffi des tourterelles , des pigeons,
des ©ifeaux de baffe-cour , des faifans , des cignes,
des perroquets & perruches, des oifeaux étrangers ,
des/ouines , des cochons d’inde , des écureuils,
& autres petits animaux que l’on a chez foi par
amufement, ainfi que des finges.
Pièges. & autres artifices pour la chajje aux oifeaux.
La pipée eft un des moyens les plus ufités pour
prendre grand nombre d’oifeaux ; cette chaffe fe
fait dans les mois de feptembre & d’oéfobre. On
choifit pour la faire un bois taillis : on conftruit
fous un arbre éloigné des autres, une cabane ,
& on ne laiffe à l’arbre que les branches nécef-
faires pour y difpofer les gluaux 3 qui font dés
brins de bois fouples, enduits de glu.
On difpofe autour de la cabane des avenues
avec des perches pliées , fur lefquelles on met auffi
des gluaux. L’oifeleur fe met dans la cabane , &
au lever ou au coucher du foleil, il imite le cri
d’un petit oifeau qui appelle les autres à fon fe-
cours ; car les animaux ont auffi les cris de leurs
diverfes paffions , cris bien connus entre eux.
Si l’on donne quelques coups de pipeaux pour
contrefaire la chouette, auffitôr les diverfes efpè-
ces d’oifeaux accourent au cri de leur ennemi commun.
; on en voit tomber par terre à chaque inf-
tant, parce que leurs ailes étant arrêtées par la
g lu , leur deviennent inutiles.
Tous les cris de ces divers oifeaux qui fe
trouvent pris en attirent d’autres , & l’on en prend
.ai n fi un trps-grand nombre. Ce n’eft que la nuit
qu’on prend les hibous & les chouettes , en con-
trefaifant le cri de la fouris.
Pour prendre les alouettes, on tend des filets ;
& au milieu de ces filets , on difpofe un miroir.
Des miroirs à alouettes.
Il n’y a point de moyens plus fur pour attirer
les alouettes dans le piège ou dans les filets, que
de leur préfenter un miroir.
On fait de ces miroirs de formes bien différentes ;
on en conftruit en quart de cercle ; d’autres les
font plats deffous & ronds deffùs : on en fabrique
de ronds & plats comme une affiette ; enfin on
en façonne en carrés longs.
Quand l’oifeleur fe difpofe à faire la chaffe
aux alouettes, & qu’il a choifi un endroit convenable,
il place fon miroir & en joue auffitôt que
le foleil paroît. Il feroit à propos de ne cafi'er que
le fouet de l’aile à une aliouette pour l’attacher
auprès du miroir.
L’expérience prouve que mieux le miroir, par
fon mouvement, peint un globe lumineux, & plus
les alouettes en approchent. C’eft pourquoi on le
fait tourner, foit par une machine, foit par des
cordes de boyaux tendues en fens contraire.
Des appeaux.
On fait un appeau pour imiter le'chant ou le
cri de l’alouette avec un noyau de pêche , ufé fur
une meule de grais, quon perce des deux côtés
d’un trou égal en grandeur, & qu’on vide en-
fuiter .
On fabrique encore des appeaux d’alouettes
avec un métal travaillé en forme de bouton, plat
d’un côté & convexe de l’autre : on ne fait que
ferrer un peu les lèvres en les avançant d’un demi
travers de doigt.
Pour Y appeau de perdrix , on fait une forme de
bouton , plate d’un côté & convexe de l’autre, &
percée des deux côtés ; la calotte ou table convexe
doit être de moitié moins épaiffe que la table
de deffous. On met cet appeau entre les dents, &
l’on retire à foi l’air extérieur pour imiter le cri
des perdrix , en contrefaifant un roulement que