
conviendroit de laiffer le mot tricufts pour le triage
du chiffon ; & en confèquence contacter celui
de icVJeufcs pour le travail de la falle. On évite-
roit de confondre des opérations, par l’équivoque
des termes qui indiquent les ouvrières occupées
de -ces opérations.
T ripes ; réfidu de la cuite de la colle. On ne ■
tire pas , à beaucoup près, toute la fubftance collante
qu'elles1 pourroient fournir. On peut tecon-
noître quelles en font totalement èpuifées, lorsqu'elles
ne fe replient plus fur elles-mêmes , &
qu’elles n’ont pas confervé le moindre reffort.
T r i t u r a t io n du chiffon ; elle s’ebauche dans
les piles à effilocher, pag. 490 & 491 ; fe conti-
tinue dans les piles à raffiner , ibid. Moyens de
reconnoitre fi elle eft égale & complette, ibid.
Cette trituration doit fe faire plutôt par des machines
tranchantes qui coupent, que par des machines
émouffées qui broient.
T u r g o t ; ( papier ) forte qui fe fabrique
en Angoumois , & qui porte pour enfeigne
les armes de Turgot. bon format eft à-peu-pres
celui de la Tellière. C’eft un monument de la re-
connoiffance des fabricans de l’Angoumois pour
ce digne miniftre.
V an ante ; ( pâte ) eft la pâte de baffe quitté.
C ’eft celle qui rèfulte de la trituration des chiffons
qui font dans les derniers lots. Au refte, ce mot
n’eft plus guère en ufage, non plus que grosbon,
qui lui eft fynonyme. . ■
V anant ; ( papier) forte fabriquée avec les
pâtes vanantes.*
V e r j u r e , toile formée d® fils de laiton pa -
rallèles, & qui fert à garnir les formes avec lefquelles
on fabrique le papier. On fuit plufieur;
fyflèmes dans la difpofition des fils de laiton , &
dans la proportion du calibre de ces fils avec les
vides ou intervalles qu’on rèferve entre-eux,
pag. 499. Influence de cette difpofition fur la qM.
lite des papiers , relativement à l’épaiffeur des
feuilles, à la groffeur du grain , &c. Ibid.
Lesverjqres (ontfujettes à fe déranger & à per-
dre leur parallélifme.
Pour lors deux brins de la toile fe rapprochent 8t
fe collent enfemble.Cet accident,affez commun dans
les vieilles foimes fur-tout, produit d’affez grandes
irrégularités dans le grain des papiers qu’on fabrique
avec les formes dont les vtrjures font ainft
dérangées. Les intervalles entre les brins de la
toile devenus plus grands par leur rapproche,
ment , groflifîent le grain dans ces parties. Les
deux fils de la ver jure rapprochés appauvriflent l’é-
toffe dans d’autres: ceci eft vifible à la furface
des feuilles de papier ; & lorfqu’on les regarde
contre le jour, on voit des ombres fenfibles &
alongées , qui marquent la trace: des baguettes
épaifles de la pâte qui s’eft infinuée dans les vides
élargis, 6c à côté, des jours aufli alongés,
formés par les ' verjures rapprochées. Le féal
moyen d’éviter cés défauts, feroit de ne pas faire
recuire les fils de laiton de la verjure, & de leur
laiffer la confiftance que peut leur donner l’é-
crouiffage de la filière. C eft la pratique des Hoi-
I landois, comme je l'expliquerai ailleurs.
VlREUR. On appelle ainft en Angoumois l’ap.
prend de la cuve qui lève les feutres , & aidç
le leveur ; virer, fignifiant tourner. Vïreur de feutres
, eft celui qui retourne les feutres , pour 1«
mettre fur la mule.
P a r M. D e s ma r e s T } Inspecteur-général des Manufactures^ 1 7 8 8 ,
Q U E L Q U E S
QUELQUES PROCÉDÉS NOUVEAUX
C O N C E R N A N T LE PAPI ER.
E n décrivant l'art du. Mirbrcur de papier Domino- |
lier, tome IV de ce Diéhonnaire, page 384 & fuiv.
nous avons rapporté les pocédés pour faire le papier
doré fi* argenté , le pap’er peint , le papier de
couleur uni , le papi r b il.ant a fleurs & a figures,
le papier marbré , le papier en mojaique, le papier ton-
tifféb velouté.
Il y a encore quelques autres petits procédés concernant
le papier, que l’on trouve dans les ouvrages
qui traitent des ficrets dés arts, & que nous avons
cru devoir rapprocher & réunira la fuite de la def
cription que M. Defmarets vient de donner de
l’art de fabriquer le papier.
Procédé pour empêSher le papier de boire.
On a vu qu’une des préparations du papier eft
de le coller , afin de lui donner la confiftance né-
ceffaire pour contenir l’encre , fans que l’humidité
. le pénètre.
En effet, le ^papier mal collé eft fujetà boire ou.
à pomper l’humidité ; mais l’on remédie à cet inconvénient
, qui nuit beaucoup à l’écriture , par le
procédé fuivant.
On fait fondre un morceau d’alun de roche,
environ de la groffeur d’une noix, dans un verre
d’eau claire , & à proportion , fuivant la quantité
de papier qu’on veut préparer.
On humeéte le papier de cette eau alunée avec
! une éponge fine , & on le laiffe fécher. C ’eft de 1
| cette manière que les papetiers de Paris préparent
[ les papiers à deffin, appelés papiers lavés.
I Le papier qui a fervi à l’impreffion eft fujet à boire,
I foit parce qu’il eft moins collé que celui deftiné
à l’écriture r foit auffi parce qu’il a perdu de la colle
I en le trempant avant d’imprimer, ou qu’il a retenu
I un peu d’humidité, I Or , lorfqu’on veut écrire fur ce papier d’im- I preffion , ou fur un autre papier qui eft trop frais,
il faut diffoudre un peu de gomme dans l’encre I ordinaire.
Papier verni pour Vécriture.
I Pour donner à ce papier un vernis brillant qui
I foit propre à l’écriture, on prend du beau papier
Arts & Métiers. Tome II. Part, 11.
ordinaire, bien net, bien uni, fans taches, fans fîlan-
dres.On étend les feuilles fur un ais bien net; & après
avoir mis dans une terrine duvern.s battu , c’elt-à-
dire , du fandiraque réduit en poudre , on en
frotte ces feuilles avec une patte de lièvre.
Enfuite,fi Ton veut préparer une rame de papier
, on met fur fix pintes d’eau huit onces d’alun
de roche & une once de fucre candi bl ne.
Après avoir donné un bou’dlon , on retire cette
liqueur de delïus 1; feu ; & lorfque l’eau eft tiède,
on en lave les feuilles avec une éponge fine, du
côté que le papier a été verniffé, & Pun pofe ces
feuilles les unes fur les aut.es, Q -and toute la rame eft lavée , on la met en
preiie l’efpace d un demi jour ; on l’étend fur des
cordes , feuille à feuille, afin quelles sèchent ; on
les met enfuite en preïle quelques jours pour
pouvoir les bien étendre , & on les donne à
battre au relieur.
Ce papier n’eft bon à employer que trois ou
quatre mois après qu’on l’a préparé.
Papier préparé pour dejjîner•
Les Peintres préparent du papier fur lequel ils
deftinent, & lui donnent un fond ombré qui leur
épargne beaucoup de crayon dans les endroits
où les ombres font néceffaires.
Pour cet effet , ils prennent du papier blanc ,
fur lequel ils paffent1 une éponge imbibée d’eau
de fuie , le laiffent fécher, & d'ffinep.r deffus :
ils forment les clairs avec de la chaux blanche.
Ils prennent aufli .pour deffiner une efpèce de
papier que l’on appelle papier tànté.
C ’eft du papier fur lequel on a paffé une cou-
. leur légère pour en. ôter Lâcreté du blanc ,à l’effet
de rehauffer ce deffin avec du blanc dans les par- ,
ties qui, étant fuppofées le plus en avant, doivent
recevoir toute la lumière.
Cette méthode fait paroitre les objets plus en
relief & plus lumineux.
Papier difpofé pour contretirer un dejjîn.
La méthode la plus fréquente & la p’us commode
pour contretirer un deffin , eft de fe fervir
d’un papier huilé.
Une perfonne qui ne fait nulle règle de deffin
, ou qui fe trouve preffée pour le moment,
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