
eft parle dans la gravure des pierres précieufe's.
félon 1 occafion & le befoin qu’on en a tant
pour donner quelque figure aux pierres, que pour
les percer & pour les polir : on a des compas
pour prendre les mefures , des pincettes de fer
pour dégarnir les bords des pierres, des limes de
cuivre a main & fans dents, & d’autres limes de
toutes fortes.
Le habitans du Nouveau-Monde ont une' mo-
faïque qui, pour n’être pas auffi durable, n’éfl
pas moins agréable ; j e veux parler de plumes
doifeau dont ces peuples induftrieux fe fervent
pour imiter la nature, & , au moyen d’une patience
& duneadrefle de main inconcevables
introduire un nouvel art de péindre, arranger &
réduire en forme de figures coloriées tant de filets
différens.
Il eft fâcheux qu’avec autant de dextérité ils
ne connotffent ni les plus fimples règles du def-
1,1 ’ es P^niiers principes de la compofi-
tion, de la perfpeftive & du clair-obfcur. *
On voit par les différens ouvrages de trto-
Jaïque dont nous' venons de donner une idée
que cet art fe divife en différents procédés *
Première partie. Nous nous contenterons ici de
defigner,. fimplement par leurs noms , les marbres
employés dans la mofaïque.
Des marbres antiques,
Marbres antiques,
de lapis,
de porphyre,
de ferpentin.
, le blanc.
d’albâtre.
de granit.
de jafpe.
de Paros.
l’oriental,
le fleuri,
l’agatato.
antique.
’ floride,
rouge & verf*
de vert antique,
blanc & noir,
de petit antique,
de brocatelle.
noir antique,
de cipolin.
jaune.
de Sienne,
doré.
debigionero.
de lumachèllo.
picefnifco.
de brèche antique.
de brèche antique d’Italie.
Des marbres modernes.
Marbres blancs.
de Carare.
noir moderne,
de Dinaîn.
de Namur.
de theu.
blanc veiné,
de margoffe.
noir & blanc. -
de Barbançon.
de Givet.
de Portor.
de Saint-Maximin.
de ferpentin moderne.
I 1 d’Egypte;
vert moderne. s
( de mer.
jafpé.
de lumachèllo moderne,
de Brenne.
occhio di pavone.
porta fan&a ou ferena.
fior di perfica.
del vefcovo.
de brocatelle.
de Boulogne,
de Champagne,
de Sainte-Baume. -
de Tray.
( dé Cofne.
de Languedoc. 4
(d e Narbonne.
de roquebrue.
de Caën.
de griotte,
de bleu turquin.
de ferancolin.
de balvacaire.
S blanc.'
rouge,
vert,
ifabelle.
uc oignan.
de Savoie,
de Gauchenet.
de Leff.
de Hanee.
de Balzato.
d’Auvergne,
de Bourbon,
de Hon.
Î ancien,
moderne.
de Suiffe. '
d ’Antin.
de Laval,
de Cerfontaine.
de B erg-o p-zoom,
de Montbart.
de Malplaquet.
de Merlemont.
de Saint-Remi.
royal.
Des marbres dits brèches modernes.
Brèche blanche,
noire,
dorée,
coraline.
violette,
ifabelle.
des Pyrénées.
# große.
de Véronne.
fauveterre.
faravèche.
faravèche petite,
fettebazi.
de Florence,
des Lolieres.
d’Alet.
lit. Partie. De la manière de préparer le ma flic.
Pour préparer les murs, pavés, & autres cho-
fes femblables, à recevoir la mofaïque,.il faut y
appliquer le maflic ; & pour cet effet, on enfonce,
auparavant dans ces murs de forts clous,
a te te large, difpofés en échiquier, efpacés les
uns des autres d’environ deux à deux pouces &
demi ; on les frotte enfuite avec un pinceau trempé
dans l’huile de lin.
) Au bout de quelques heures ou plus, félon
1 humidité du temps , on garnit de maflic le
pourtour de la tête de ces clous par petits morceaux,
appliqués de plus en plus les uns fur les
autres, jufqu’à ce qu’étant bien liés fur les murs,"
ils ne forment plus qu’un tout que l’on dreffe
alors à la règle.
On en fait environ 3 à 4 toiles au plus de
uiite , pour qu’il ne fe puiffe durcir avant que
I on ait placé les petits morceaux de marbre, que
ion joint proprement les uns contre lès
autres en les attachant au maflic ; lorfque tout
J ouvrage eft bien pris , on le polit à la pierre-
ponce également par-tout.
1È mur étoit en pierre dure, & que l’on ne
pm y enfoncer des-clous, il faudroit alors y
aire des trous à queue à'arc-ride, c’eff-à-dire, plus
aiges au fond que fur. les bords , d’environ un
pouce en quarré fur la même profondeur, efpacés
les uns des autres de deux pouces & demi
à trois pouces , difpofés en échiquier, que l’on
empliroit enfuite de maflic , comme auparavant,
par petits morceaux les Uns fur les autres, &
bien liés enfemble. Ces trous affez près les uns
des autres , à queue d’arpnde & remplis d’un
maflic qui, lorfqu’il eft dur , ne peut plus ref-
fortir, forment une efpèce de chaîne qu iretient
très-folidement la maffe.
On peut encore préparer ces murs d’une autre
manière , en y appliquant des ceintures ou bandes
de fer entrelacées ; mais ce moyen augmente
alors confidérablement la dépende.
S’il arrivoit que l’on voulut faire des portraits,,
payfages, hiftoires & autres tableaux portatifs,
tels que l’on en faifoit autrefois , ce qui s’exécute
ordinairement fur le bo i s i l faudroit y enfoncer
des clous à large tête , & y appliquer
enfuite le maflic, de la manière que nous l’avons
vu.
IIIe. Partie. Des ouvrages de mofaïque. - ■ •
La- mofaïque étant un compofé de petits morceaux
de marbre de diverfes formes joints enfemble,
les habiles ouvriers exigent que chacun
d’eux foit'd’une feule couleur, de manière que
les changemens & diminutions de couleurs & de
nuances , s’y faffent par différentes pierres réunies
les; unes contre les autres , comme elles fe
font dans la tapifferie par différens points dent
chacun n’eft que d’une feule couleur.
Auffi eft-il néceffaire qu’ils foient travaillés Si
rejoints avec beaucoup d’art, & que le génie de
l’ouvrier foit riche, pour produire l’agréable di-
verfite qui en fait toute la beauté & le charme.
On voit encore en Italie, quantité de ces ouvrages.
Ciampinus a fait graver la plus grande
partie de ceux qui lui ont paru les plus beaux;
on voit auffi dans plufieurs de nos maifons royales
quelques portraits, payfages, & c ., encore ëxiffans
de ces fortes d’ouvrages.
On divifoit anciennement les ouvrages de mofaïque
en trois efpèces..
La première etoit de ceux que l’on nommoit
grands , qui avoient environ dix pieds en quarré
au-moins ; on les employoit à tout ce qu’on pou-
voit appeler pavé:, expofé & non expofé aux
injures de 1 air; on.n’y repréfentoit aucune figure
d’hommes ni d’animaux, mais feulement des
peintures femblables a celles que l’on nomme
arabefques ; on peut voir dans l’art de la marbrerie
quantité de ces: fortes de pavés.
La deuxième efpece étoit de ceux que l’on
appeloit moyens, qùi'àvoietit au moins deux pieds
en quarré, Ôt étoient compofés de pierres moins
grandes, par conféquent en plus grande quantité,
’& exigeoient auffi plus de délicateffe & de propreté
que les autres.