
Le Dauphiné produit peu de foin? , & il eft
reconnu que leur cherté rend l’éducation ord inaire
des brebis plus à charge qu’à profit ; ron répare
les troupeaux par des agneaux de Provence. Quant1
à moi, les brebis ne me coûtent pas plus à nourrir
que les moutons ; elles ont aflez d|e k i t , & élèvent
de très-beaux agneaux qui réüftent facilement
à l’hiver qui fuit leur naiflance : voici ma ipé-
thode.
J’écarte le bélier de !mon troupeau jufqù’au
commencement de novembre , temps auquel je. je
mêle p \rmi mes brebis. Pendant Tbiver'r peu epùi-
fèes par leur fétus, qui eft encore d’un fprf petit'
volume , 'elles, ne font'nourrie’s , ainfi que les moutons,
qu’avec de la paille & des feuilles de chêne
en fagots.
• Elles ont leurs agrie .ux , dans le mois d’avril ;
c’eft environ huit jôu'rs avant"& huit jours après,
leur naiflance ,e‘ qlié Ton donne de là mêlée) aux
mères ; elles font enfuite gardées avec leurs agneaux,
dans les champs' de réierve ; l’hetbé;» qiix ‘ alors
commence à, ftifhr.ë à ces beftiaux . eft'aufli leur
unique nourriture.
C ’eft au mois de mai qu’il faut, voir, le jet étonnant
de ces jeunes animaux, qui commencent à
paître l’herbe tendre , & c épuifent plqfieurs fois
dans le jp.ur des mamelies, r e p lie s , de:;lait, ; jon
les fépare aë leurs mères‘au mois de juin , en.obn
fervant de ne .pas entièrement,; faire traire ks
brebis.
La portion de lait qui;refte aux »agneaux , fe'
prolonge plus long-temps,, ,& fait le, plus,grand
bien aux jeunes nourriifons ; ils font'entièrement-
fevrés dans le mois d’août, & l’on fait1 {faire les
brebis tout le mois de feptembré. !
On diftingue au coup d’oeil Fagnqau mâle de
Pagneau femelle ( au moins pour l’efpèce qui eft
en Dauphiné ) , en ce que le mâle a ordinairement
la têre armée de cof nes : il pafle pour certain
en ces pays , qu’il périt beaucoup plus d’agneaux
mâles que de femelles .dans Phiver qui fuit*
iqur naiflance»
On en donne cette raifon : lés cofnes des
agneaux croiffent jufqu’à ce qu’ils foient coupés ;
elles font extrêmement tendres dans la partie
croiffante » c’eft-à-dire ». près, de -la tête ;
V . 0 :0 / J . B
Bergerie ; endroit ferm^'pour fetrt^V, iéVmoulons
à l’abri des injures de l ’arr i & rles garantir'
dès an'maux éarnàcrers.'■ 'Ss^ ’’ ■ n!-;;c
Cabane du: berger' / elle, doit étiré légèfè §
pôfée fur des roues pour être d’un tkbfport3-
facile. V i = r'1 - 3 i
Claies ; ce font'dès baguettes'iefeob drief; qu '
de tout autre j£ js ,7 4fP j i5
leurs bourfes offrent encore au froid une
partie très-délicate ; de forte que l’on penfe, en
Dauphiné , qu'on ne doit pas expofer les agneaux
mâles aux frimats , qu’on doit au contraire les
tenir dans des réduits chauds.
Je pare à cet inconvénient, en faifant couper
ks miens avant l’h iver; au moyen de quoi ils ne
s’échauffent pas auprès dé lçyrs femelles ' ne fe
doguent point , né maigriflent pas , & réfiftent
facilement aux grands froids ; ils ne pêriffent ni
par leurs cornes dës-lqrs. fe .durcjffeot ^ni‘ par
lëurs bourfes qui font,vidès. I
, Selon la manière rçfitqe en Dauphln(é . & dans
les provinces voifines, d’élevèr les brebiselles
mettent bas. dans les mois de. décembre & ;de,. janvier;
de quelle quantité, de, foins -ns dffiy^nLpaâ
être pourvus les. agriculteurs qui veulent, .élever:
un, certain nombre d,e brebis qui; ççnferveiit jleuh
laine & leur iaitt ^ Qufdlç. .confommation ine font-,
elles pas, & lés agneau* eux-mêmes r£ il n’y .a
pas. à halancer ;. il eft beaucoup plu,s avantageux
de! fe, procurer d'es agneaux par Ta yoje de lâchât.
1 " v 5 : M ' \ ^
En^fuiyant la méthode que j’indique , -il n’eft
guère plus coûteux d’hiverner des brebis que des
moutons.: elles font hors de l’hiver avant Talai*
tèmçnt ; & c e , n’eft cqu’alors *,c’eft-à-dire,., dans
lé temps qu’elles alaitent , qu’elles maigçifîent,
! perdent leur, laine ,. lorfqu’elles ne font tpas, abon*
I aamiher.t'no'ûYnès,.| Les miennes arrivent. ,au mois
! de mai àv^ji't .aucun èpmfement; &• à cette, épo-’
\ qüè ‘ elles TfrôuVenf, àùrdéhors de quoi fiiiÊre à
j leur propre hourfiture & à l’alaitement.
| Cette .manière d’élever les brebis, a. donc les
j nombreux avantages d’être moins difpendieufe
! pOur leur :npürrjturp, & ceïlë des agneaux ,, ceux-
j ci ne faifant aucune dépenfe la première, année 9
'd ’en pouvoir ; conféquemment élever une plus
; grande quantité ^ de , procurer plus dé lait , plus
! dè lâirîe , de fouftraire les agneaux naiflans aux
rigueurs de l’hiyer , & de leur faire fupportef
I fins crainte celles de l’hiver fuivant. Les bornes
d’une lettre ne me permettent pas de m’étendre
: longuement fur ces divers faits ; ils feront faciîe-
' ment- compris par les agricultèurs. D ’ailleurs ,,
j cette méthode peut très-bien s’accorder aveccefle
! d’isjonval*
L A I R E.
; pieds, dé h a u t , entrelacé es entre d e s montàns »R
J peu p lu s é le vé s -/pour ’{dore un parc ou une ' en-
c ein te q tiiq io it rénïermeK'tM' trOupèauv r ’
| C r o s s e s ; o n a p p e iB é a ï S f l d é s 1 ‘b â t'o n s ^ d e h u i t ’ nepf .pÂeds^de. longueur ,/doiit>^>h Le fert pour jfoutenir, le^*cî^es d.u pa?ç, jf/ojù :<qr:
L h Ç’eftj j^engçais .produit ipar. .'les bêtes^
à laine renférmçes> .dans •mjbp2Q,cf v\rSûl. *1
HANCr.A4 ; ç!eft .un.efpace de lerrain libre , feule- -
jjtert -«bntè-pàr un toit, oùies trOüpéâuxpèWènt
fe retirer pour fe garantir de la pluie, de la neige ,
du vent, 8c même du froid.• ¥
Parc; c’eft un efpace dé terrain , dans un
champ circonfcrit par des claies.
Parc domestique ; enclos fermé de murs s
où le troupeau peut être jour & nuit à l’air, mais
garanti du loup.
PARC d o u b l e c’eft un pave ou un efuaCe
de champ fermé par des claies» à côté d’une
autre pareille enceinte.
P a r c a g e ; q’ eft l’art de faire parquer les moutons
à l’air libre, dans une enceinte de claies.
P a r q u e r e n b l a n c ; c’eft placer les chiens ;
gardiens d’ un troupeau , de manière qu’ils contiennent
les moutons dans l’efpace deftiné au
parc.
K k k k ij