
®u fur des grès : on établit une chaudière affez
grande pour ioutenir cent ou deux cents livres de
plomb de plus qu’il n’en doit entrer dans la figure ,
afin que dans le cas où le creux prendrait jour par
quelqu’cndroit, l’on eût a fiez de plomb pour ver-
fer dans le creux fans difcontiniier pendant tout
le teins qu’on emploieroit à boucher le trou.
Lorfque les pièces font bien recuites , on commence
à faire fondre la matière ; on rafl'ernble en
meme teins le moule autour du noyau, qui doit
être aufli recuit fans changer de plâtre : on bâtit
pour cela un petit mur de plâtre ou de briques autour,
afin que le feu pénètre ce noyau en tous
fens ; car s’il arrivoit qu’il fe trouvât de l’humidité
dans le creux ou dans le noyau , l’on manquerait
l’opération.
Ayant raflemblé 1e creux avec foin , on lie fortement
tputes-les- parties du moule.
On.fpj ferî aulU., pour retenir les pièces, de
crampons.,de fer que 1 on ferre avec de-i coins de
bois ; enfuite on couvre les joints avec du plâtre
& de là terré molle, afin que dans le cas où le
plâtre fe gercerait, la terre empêchât le plomb de
paffer à travers.
Il faut enfin remplir la fofle avec la terre qui en
eft fortie , & la bien battre.à mefure que l’on
rentplif.., :
Toute cette opération doit fe faire le plus promptement
poflible, de crainte que ;le.plâtre ne prenne
de l’humidité.
Le plomb étant c h a u d o n fe difpofe à couler
la figure.
Cette opération demande quatre ou cinq perfon-
nes deux defquelles doivent fournir fans interruption
du plomb dans lji cuiller de celui qui verfe
dans le creux : celui-ci ne doit pas difcontinuer de
verfer, telle chofe qu’il puifle arriver.
Les autres aides font occupés perpétuellement à
boucher avec de la terre molle les endroits où le
plomb trouverait un paflage.
Le creux étant plein, la matière monte par-def-
fus les évents. & commence à bouillonner.
Pour éviter les vents ou foufflures, il faut y jeter
de la réfine avant que de couler : le Tu if remplit la
même indication.
On fait à fou choix les godets de tôle ou de fer-
blanc.
Pendant que le grand creux se refroidit, on coule
les autres creux des parties de la figure.
Tout étant ainfi coulé, s il refie du plomb dans
la chaudière , on le verfe à plufieurs reprifes dans
des cuillers , on. caffe enfuite le moule.
Cette opération fe fait avec des morceaux de
bois taillés en forme de coins, pour ne pas endommager
le plomb avec les outils de fer.
Qn coupe les jets & on ébarbe .les coutures des
jointes ainfi que les coupes, pour rejoindre les
parties au corps.: ayant pour cela rapporté, les deux
parties enfemblé, & les ayant attachées avec du
I “ 1 d’arch^lj'on cqule du plomb rouge pour les
[ fondre.
On connoît que le plomb eft a fiez chaud pour le
couler, en y jetant un morceau de papier ; fi le
feu s’y communiqué fubitement, le plomb eft à
fon degré de chaleur.
Veut-on que la figure foit bien finie ? il faut la
faire cifeler par les artiftes qui s’occupent uniquement
de ,ce travail.
Le parc de Verfaillès offre ce que l ’on a fond*
de plus confidérable en ce genre.
Des creux pour les cartonnages , & de la - manière
de faire les cartons'.
On emploie ordinairement les figures & autres
ornemens de,carton dans les falles des fpe&aeles
dans les catafalques.:,, les fêtes, & c ,'
11 y a deux manières différentes de cartonner,
1 une en papier ordinaire, & l’autre en papier battu,
qui s’appelle aufli papier pourri ou mâché.
Les creux fe font en conféquence.
Pour le papier ordinaire, les creux font prefque
fans pièces , parce que le cordonnage eft très-facile
à dépouiller ; mais pour le papier battu , ils font à
pièces plus grandes que pour les creux où l’on
doit couler les plâtres.
Lorfque la pâte eft bien imprimée, l ’ouvrage
réüfîit aufli bien que les plâtres. “ ‘Y
,On fuppofe que l’on ait à mouler une figure en
.terre grande comme nature ; pour la faire enfuite
en carton, on commence par pratiquer les coupes
neceflaires , & même en plus grand nombre que
dans les autres creux : fans cette multiplication
des coupes , le papier ou la pâte ne -fécheroit pas
dans lés fonds.
^Toutes les parties ifolées de la figure étant coupées
, on pratique ce que l’on appelle pièces & chapes,
toujours en deux coquilles'.
On n’oubliera pas de faire des repâires à chaque
partie que l’on fépare de la figure , afin de pouvoir
les remonter lorfqu’elles feront cartonnées.
Lç corps fe moule en deux aflifes pour faciliter
1 operation , & chaque aflife eft compofée de deux
chapes, qui doivent renfermer le petit nombre de
pièces qu’on eft obligé de faire.
• Le creux étant fini, on le retire de deflùs la terre ;
fi le tems ne permet pas d’attendre qu’il foit fec
■ fc^diirci, on paflè une forte couche d’huile d’oeillet
mêlée avec du fuif.
Alors on prend de la pâte qui a été compofée de
la manière fuivante : on laifle pourrir des rognures
de papier dans de l’eau, que l’on change fou-
venr pour-empêcher la coiruption ; lorfque le papier
eft détrempé, on le retire de l’eau , on le bat
dans un mortier pour le réduire en pâte, 8c pour
dernière préparation on le fait bouillir dans une
chaudière.
Afin que la pâte ait de la confiftanee on y
ajoute un peu de colle de farine; la pâte étant ainfi
préparée pour les ouvrages même les -plus délieats,
on la fait fécher, on la râpe fur une grille ;
par ce moyen on a une pâte très-fine qui prend
les empreintes les plus finies.
On met de cette pâte dans une terrine ou jatte
avec un peu d’eau , alors on l’étend avec les doigts
dans les fonds du moule dé l’épaifleur d’une ligne ^
le plus également qu’il eft poflible ; enfuite avec une
petite éponge fine, on abforbe l’eau que l’on a été
obligé de mettre dans la pâte pour qu’elle s’imprime
facilement..
Lorfqu’elle eft toute imbibée & que la fuperficie.
du creux eft garnie, on pafle deflùs une couche1-
de colle ; on fait après cela fécUor le creux à un
feu qui ne foit pas trop fort en commençant, de
crainte que fe-, carton ne fe déjette. Lorfqu’il fe
trouve, cia ns les creux, des endroits profonds où
la chaleur pénètre difficilement, il faut y verfer du
fable chaud ou de la cendre chaude , pour que toutes
les parties foient également fèches.
Cette première couche eft fèchelorfqu’en frappant
deflùs, elle fe détache- du, creux : alors on le
retire du feu pour donner les couches de papier
qui font la force du carton.
On emploie à çet~iifage du papier appelé Jo-
fcph, que l’on colle double, & l’on en couvre-la,
pâte avec de .petits morceaux d’un pouce tout
au plus.. f,
Ce papier étant bien appuyé p artout, on don-,
ne une couche de colle .pour recevoir la féconds
couche de papier gris : celui-ci fe colle de même,
que le. blanc ,& double comme le premier papier.
La troifième couche^dcit être en trois doubles.,,
ce <qui fait en tout cinq épaifleurs de papier, gris
& deux de blanc : on, donne, encore une couche
de. colle pour remettre enfuite le . creux au feu.
Lorfque les morceaux que l’on cartonne font
d’une,grande étendue , on met entre la fécondé &
la troifième couche de papier gris des lames de fer
mince pour donner la force.
Quand le carton eft fec, on le retire du feu ,
& on. le découpe pour coudre les morceaux qui.
doivent former la figure : on fe fert de fil d’archal
mince & recuit; & afin que les joints ne paraiffent
pas} on les recouvre de papier collé.
_ S’il arrivoit que les. contours fuflent altérés , on
réparerait ces inconvéhiens avec de la, terre molle ,;
& on collerait du papier blanc par-deflùs.
Si l’on veut que le carton foit encore plus durable
, on colle de la toile par-derrière avec de la
colle forte, & on y met quelquefois des étoupes,
trempées dans la même colle.
La figure étant tout-à-fait moulée, on la fait
fécher dq nouveau.
Si elle eft placée dans un endroit fe c , elle durera
très-long tems.
Loifque les cartonnages doivent être dorés , les
doreurs paffent deflùs jufqu’à vingt couches de
blanc à la colle de Flandré,. qu’ils réparent enfuite
avec des crochets.
Si fe répareur eft intelligent, il fait renaître fur
cette inafle de blanc les formes que le fculpteur
avait données à la figure ou à l’ornement qui lui
eft confié. '
L’autre manière de cartonner eft plus Ample ,
elle ne diffère de la première que par l’exception
de la pâte de papier pourri.
Ce cartonnage réuflit aufli bien que l’autre :
aufli ne s’en fert-on que pour des chofes qui ne
doivent durer qu’un- jour , tels que fêtes , catafalques,
&ç.
Les Anglois font en carton les ornemens des
plafonds que nous faifons tn plâtre : ils font plus
durables, fe détachent difficilement, ou s’ils fe
détachent, le danger eft nul , & la réparation
peu difpëndieufe.
D e lu manière de- faire, des. creux relativement à
i* , 4}Mr'eî¥ tirps ù jnànufa£lipnes ^ &c..
Creux pour les manufactures de porcelaine.
On fait ordinairement des modèles en terre ,
que l’on moule enfuite..
Quant à la manière de .faire ces creux, il faut
que les pièces foient, parfaitement de dépouille
comme fi on vouloit retirer des plâtres, : ce qui
arrive quelquefois. .
. La feule -chofe particulière que l’on doive ob-
ferver, c’eft que les pièces foient enchâiTées dans
l.es chapes ; autrement elles s’écarteraient en pouffant
la pâte dans le moule.-
On fait autant de coupes à" la figure que le modèle
:r exige, Sf. o:n les moule en deux parties.
Les creux étant faits, il faut les,durcir à la cire :.
on prend pour cet effet de la cire neuvçr.que l’on
fait chauffer.
Lorfqu’elle eft bien chaude, oh trempa dedans
les pièces qui doivent être un peu chaudes, afin
que la cire s’imbibe dans le plâtre.
On doit fe fervir de plâtre, cuit au four, pour
faire ces creux.
Les creux à l’égard des officiers de^bouche fe
fpnt à p eu-près comme ceux-là.
Suppofons une figure nue de fix pouces de hauteur,
telle qu’eft toujours la hauteur de leurs modèles,
il faut couper, toutes les parties faiilanrea de
la figure, comme les bras, les jambes, afin de pouvoir
mouler ces parties en deux coquilles fans y
faire d’autres pièces.
. Ce n’eft que par le moyen des coupes que l’on
rend le creux de dépouille.
Cette opération exige beaucoup de propreté, &
le creux doit être taillé avec netteté dedans &
dehors : on le durcit enfuite-à la cire chaude , ainfi
que les précédentes.
C’eft dans ces creux que les officiers eftampent
une .pâte compofée avec dufucre , qu’ils font fécher
enfuite.
Lorfqu’elle eft fèche, elle fe retire facilement
du.creux ; mais on ne fait prefque plus ufage de