
lui fait tirer des conféqueces véritablement abominables
^ de cette propofmon : que la monnaie ne reçoit
point fa valeur de Cautorité publique ; dont
l'évidence faifit l’attention des perfonnes les
moins inftruites , et eft parfaitement démontrée a
l’article monnoie, tome , X. p. 644, de la première
édition du Diftionnaire Encyclopédique.
Il critique avec la même bonne-foi, le texte
qui fait l’objet de la onzième Seâion ; il fuppofe
que les auteurs de l’Encyclopédie ont voulu dire ,
r ce qui feroit une abfurdité) qu’il y a deux tnon-
noies , l’une réelle , & l’autre numéraire , tandis
qu’ lis ont feulement dit que la monnoie a deux valeurs,
l’une ré.Ile, & l’autre numéraire ; o u , ce
qui eft fynonime, l’une inlrinfque, & l’autre
ext-infeque ; & comme’ ils ont explique dans la
phrafe fuivante cette diftin&ion “de valeur, il a
àivifé le texte en deux parties pour donner une
léeè'e apparence de fondement à fa critique ; il
eft, je crois,’ le premier écrivain qui fe foit avile
de nommer monnoie numéraire, la monnoie idéale
ou de compte. En rapprochant, au furplus, tous
les raifonnemens du fieur B . .. on s’aperçoit ,
qu’au fond, il penfe comme les auteurs qu il “critique
, & qu’il a fait de vains efforts, pour facn-
fier fon opinion'au defir de préfenter la leur fous
un jour défavorable.
L’article extrait de mon Almanach ; eft le p-inci-
pal objet fur lequel porte la critique de la treia ème
Seâion. Le fleur B .. . me reproche de n etre pas
entré dans les détails de la fabrication , de n avoir
pas même expliqué ce que c’eft qu’une brève, une
peuille, &c. Ces explications fe trouvent neanmoins
dans toutes les éditions de l’Almanach des mon-
noies , immédiatement avant la table , excepte
dans celui de 1789 , qui renvoyé, à cet égard ,
à la page 500 de l’édition de 1788. On conçoit
aHément que j'ai dû mettre fous les yeux du public
tontes les formalités & les précautions qm
peuvent le porter »prendre confiance dans le titre
& le poids des efpèces, & non les details de
leur fabrication.
11 n’y a furement ni erreurs, ni réticences, ni
imprudentes conféquences, dans le texte de là quinzième
Seâion , (page « ) mais ces inculpations
fe trouvant confignées dans g titre de l’ouvrage
du fieur B ., ib falloir les prouver , bien , ou mai ;
le choix de l’article auquel il a voulu les appliquer,
n’e t pas heureux ; je vais le démontrer : il dit,
r anort.% ) qu’un marc d’or fin eft payé avec 34
louis deux êcus( de 6 liv & une pièce de douze
fols-; cela eft exaft : il prétend enfuite que ces efpèces
équivalent à un marc d’or fin; cela eft vrai-
quant à leur valeur numéraire, ou extrinfèque ,
mais non ,- quant à-leur valeur réelle-, ou. intrinsèque
; & c’eft précifément ce que les auteurs
critiqués ont voulu dire ; leur texte ne préfente ,
à cet égard , aucune équivoque.
Un marc d’or fin contient 4608 grains de matière
pure. Le fieur B . . . foutient dans différées
endroits de fes obfervarions, qu’un marc de ouïs
ne contient que 4138 £ grains dor tin; 34 ou
& demi, & i z fous repréfentent, d apres ce calcul,
4464 grains & une fraétion d’or fin ; it Ion
fondrait cette quantité de celle de 4608 , le re-
fuitât“ donnera 144. grains ; il y n donc ree -
ment, & incontelfablement, 144 grains de perte
dans l’échange d’un lingot d’or fin , pela1» “ “
mate , comte les efpèces d’or avec lefquelles on
en paye ce prix. Cette perte excède trois J “?“
cent, ainfi l’évaluation critiquée eft jufie, et les
erreurs, les réticences , & les conféquences mprudei1-
tes n’extftènt que dans les raifonnemens ot les a
ferrions du critique. —^
Les chambres du commerce s’étant expliquées
fur la queftion du furachat, de maniéré a n
laiffer aucun doute fur fes inconvéniens, je mtn^
terdis toutes réflexions fur les obfervations qui
terminent la première partie de 1 ouvrage u leu
B . . . ; puifqu’il reconnoît M. île Fortbonnats pour
| fon maître , je pourrois produire une lettre que ce
magiflrat me fit l’honneur de m’écrire le 5 decem-
I bre 1787, par laquelle, après m’avoir aliure f
I qu'il m'a lu avec le plus grand intérêt,, d ajoute ,
j qu’il eft d’accord avec-moi fur tous Us points ; mais
cette production feroit inutile , parce que tocs
! ceux qui ont lu fes favantes & utiles recherches,
j & qui prendront la peine de lire mes obfervattons,
' feront bientôt convaincus, que nous ne dînerons
pas d’opinion.
S E C O N D E P A R T I E .
de F ouvrage du fieur B...»
Le compte que le fieur Beyerlé rend à la page
7 3 des expériences faites, en exécution de lar-
fêtdu premier mars 1780, n’eft rien moins qu un
èpifode ; il eft placé là pour fervir de bafe a tous
les raifonnemens, & aux affections qm le fut-
vent & fur-tout pour perfuader que j ai eu tort
de fuppofer dans mes calculs, que les anciens louis
étoient fabriqués au titre de z i karats
J’obferverai d’abord que cette fuppofition étoit
fondée fur les jugemens de plusieurs parle-
mens , chambres des comptes & cours des
monnoies fur la notoriété publique , & lur
l’exemple des auteurs qui avoient traite cette
matière avant moi : M. Macé de Rnhebourg, dans
fon effai fur le rapport des monnoies étrangères
avec les monnoies de France , efralne le titre
des louis à z r karats 7ï > -ç’eft-à-dire, a un
32 de plus que moi. Plufieurs circonftarices m em-
pêchoient d’ailleurs de prendre une certaine confiante
dans les rèfultats des expériences faites en
novembre 1785 , & malgré les pré«unons 1avec
I lefquelles on a procédé à celles de 178«, j^efite
encore à croire que les anciens louis pris en maf- ,
fe , foient fifort au-deffous du titre légal, quand
je vois fur-tout le commerce, & les fermiers des
aiïinages offrir de les prendre fur le pied de
Le fieur B .. . voudroit que dans mes calculs
j’eufle regardé comme employés les remèdes tant
de poids que de loi, quoiqu’il fâche très bien que
cet emploi n’a jamais lieu en totalité; j’ai dû prendre
, Ôc j’ai pris, un terme moyen fondé fur les
rèfultats des comptes de fabrication. M. M:cé de
Rïcnchourg fuppofe que les direâeurs emploient
les } du remède dans la fabrication des efpèces
d'or ; j’ai adopté cette fuppofition. Mais j’ai cru
devoir m’écarter de celle par laquelle il réduit
au quart, le remède de poids employé dans la
fabrication des écus , & porter la quotité de cet
emploi à la moitié du remède, parce que mes recherches
m’ont convaincu que cette proportion
fe rapprochoit plus de la vérité ; voilà les motifs
d’après lefquels j’ai établi les bafes de mes calculs
;xes motifs paroîtrént fûrement juftes & rai-
fonnables à tous ceux qui ne font pas comme le
fieur B .. preffés par le befoin de les critiquer. Ce.te
explication répond à une infinité d’articles où ces
bafes lui fervent de prétexte pour arguer de faux
mes calculs, leurs rèfultats, & les conféquences
que j’en ai tirées. Il fe garde bien de dire que
les expériences dont il préfente le tableau font
poftérieures à la publication de mon Mémoire ,
il place au contraire ce tableau avant la difeuf-
fion de mes obfervattons, afin d’induire à croire
qu’elles lui font antérieure*, & que j’ai commis
feiemment les prétendues erreurs qu’il me reproche.
Les parallèles qu’il fait pages, 44 & 45 , de la
conduite que le gouvernement a tenue depuis le
premier janvier, jufques au 18 juin 172.6, &
de celle qu’il a tenue en 1785 ; pourroient fournir
matière à beaucoup de réflexions ; mais je n’en
ferai qu’une dans ce moment-cic’eft que les opérations
de 1726, étoient les dernières convulfions,
les derniers accès d*une maladie très-grave, dont le
gouvernement étoit attaqué depuis long-temps ,
au lieu que celles de 1785 avoient été précédées
par plus de 60 ans de ftabtlité. On peut comparer
ces dernières aux remèdes que fait prendre
à un homme robufte, & jouiffant d’une bonne
fanté , un médecin ignorant, guidé par un apo-
tiquaire intéreffé. La circulation de nos louis étoit
parfaitement libre, la prétendue altération de leur
titre n’empêchoit point qu’ils ne fuffent admis en
paiement pour leur valeur numéraire , tant dans
le royaume que chez l’étranger ; rien ne nécefll-
toit conféquemment le changement opéré. Baçjn-
ghem ne dit point, ainfi que l’attefte le fieur B ...
(page 46) , que ce fût furies follicitaùons du commerce
, que la remife des quatre deniers pour
livre, fut accordée en 1729 ; mais bien fur fes
reprèfentations, ce qui préfente un: fens abfolu-
Arts & Métiers, Tome V. Part. H.
ment différent : folliciter auroit fuppofé un befoin ,
repréfmtir annonçoit une léfion, elle exiftoit en
effet puisque les changeurs qui ne faifoient aucuns
frais pour recevoir les matières , jouiffoient ex-
clufivèment dhine remife à laquelle il parut jufie
de faire participer les négocians, qui payoient
feuls la dépenfe de l’importation de ces matières ;
mais le mot folliciter convenant "mieux au fyf-
tême du fieur B.. . il n’a pas héfité de le fubf-
tituer à celui’ qui fe trouve dans le texte. Cette
infidélité, & quelques autres que j’aurois pu relever,
mettent un peu en défaut l’exa&itude des vérifications
du cenfeur.
L’édit d’o&ofcre 1738 (p. 4 7) n’a fans doute
aucun rapport avec la refonte de 1785, mais m’étant
propofé de rendre compte de tout ce qui
s’efl fait depuis 17 2 6 , je n’ai pa* dû négliger de
faire mention d’une lo i, en vertu de laquelle on
a fabriqué la très-grande partie du billot* qui
exifte dans la circulation.
C ’eft vraiment une chofe remarquable, que les
contradi&ions auxquelles la manie de la critique
expofe fouvent le fieur Beyerlé. Comparez ce
qu’il dit à la .page 2.6 , contre les particuliers
quj profitent d’un peu d'ignorance de la part des
minijlres , pour obtenir des conceflions de fur-
achapt, avec les prétendues calomnies , dont il
m’accufe dans fes réflexions fur la huitième Section
(page 49 & füivantes) , vous verrez que
j’ai parlé avec la plus grande modération de ces
cônceffionnaires , tandis qu’au contraire il les
traite d'avides folliciteurs qui ne voient pas feulement
le fouçerain , mais encore les fujets de l'état,
&c. &c. Par fon épître dédicatoire , il dénonce
comme défaftreufe une remife inftantanée du
droit de feigneuriage, que les circonftances ont
rendue indifpenfable ; on le voit ailleurs faire
les plus grands efforts pour jültifier une concef-
fion de furachapt,, provoquée pendant plufieurs
années , nonobflant les réclamations du commerce
, ( voyez la lettre de Lille. )
Les lettres des chambres du commerce répondront
fufEfamment aux affertions, aux allégations, &
aux differtations qui font l’objet des obfervations
du fieur B.......... fur les cinq Serions fuiVantes
, dans lefquelles le Mémoire de Mt l'Abbé
Terrai, fe trouve inféré, quoiqu'il n’ait aucun
rapport avec mes obfervations. Les faits fur lefquels
elles font fondées, les révolutions du prix
des matières qui y font énoncées font exaâes ;
j’en offre la preuve à ceux qui pourroient en douter
: quant aux induélions que j’en ai tirées, &
qu’il plaît au fieur B . . « d’imputer à une méchanceté
noire, à l'ignorance, à la légèreté, à l'ïncon-
féquence , j’ofe efpérer que le jugement qu’il en
porte ne fera confirmé que par fes cliens & fon
cenfeur.
Les réflexions fur la Seélion quatorzième, contiennent
une inculpation dont l’.iudace eft véri-
F f f f f