
ayant dans fon milieu un pas ou la Cfapaudine,
dans laquelle tourne le bout inférieur du petit fer.
T ambour de tarare ; c’eft un tronçon cylindrique
& creux comme la caille d’un tambour,
& ouvert des deux bouts, qui forme la boîte
de cette machine. Les ailes du tarare jouent au
milieu de ce tambour.
T am is ; on s’en fervoit, avant qu’on eût inventé
les bluteaux , pour féparer les farines &
gruaux du fon. Il y en avoit de diverfes efpèces,
de crin, de toile dite canevas, même de peau
apprêtée & piquée comme les cribles.
T amp AN E ; c’eft le pignon de la cage du moulin
, que le grand arbre traverfe, & qui forme un
des côtés de la courfière, où la roue du moulin
tourne.
T ampon ; c’eft un morceau de bois rond, ou.
chapeau, appliqué; au fommet de l’axe d’un bluteau
ou d’un crible cylindrique & d’un taràre :
on y pratique une gorge pour lui faire faire
l ’effet d’un rouet, & pouvoir par ce moyen faire ^
tourner ces machines.
T arare; efpèce de ventilateur à ailes, d’un
bois léger & fort mince, qui eft renfermé dans
un tambour ouvert des deux bouts ; il fert à
nétoyer le grain : on le meut, ou à bras, au
moyen d’une manivelle qu’on place à l’extrémité
fupérieure de fon axe , ou on lui imprime du
mouvement par quelque mécanifme adapté aux
virans & travaillans du moulin.
Souvent il fe meut au moyen d’une petite lanterne
placée horizontalement au-deffous du par
lie r , dont les fufeaux engrènent dans les chevilles
du rouet à mefure qu’elles, arriyent à l’extrémité
de fon diamètre horizontal fur l’arbre de
cette lanterne eft une poulie qui reçoit fur fon
rouet une corde, laquelle répond à une autre
poulie tenant à Faxe du tarare, & qui le fait
tourner.
Dans d’autres moulins, on pofe une grande
poulie horizontalement fur la tête du frayon ;
elle répond par dès cordes à d’autres poulies de
renvoi, dont une tient à l’axe ou au tampon du
tarare,, qui, par leur jeu , eft mis plus fimplement
& tout auffi vivement en. mouvement que par
une lanterne.
Au-deffus du tarare on place une trémie,. où fe
verfe le grain à vanner & nétoyer ; & fous cette
trémie, on ajufte un auget qui reçoit le grain de
la trémie & le rev.erfe fur les ailes du tarare près
fon axe. Quelquefois on fùpprime cet auget;
mais alors l’orificè de la trémie doit être plus
étroit.
T ête de la huche ; vc’eft la partie où font attachés
le palonnier & le fommet du bluteau.
T erres propres à nourrir ; les peuples qui s’en
fervent pour leur fubfiftance, les ont prefque toujours
employées dans des compofuions d’alimens,
plutôt qu'en nourriture fimplè. Te l étoit chez:
les anciens l’alicaa tel eft le fromage de cachou â
les nids d’hirondelle à la Chine , & les terres bba
laires dont font ufage les Mogols , les Perfans ^
les Turcs & les Tartares. Mais comme cet article
a peu de rapport à ceux que nous traitons ici,'
il fuffk d’obferver que ces terres ont befoin d’être
moulues, bien préparées & purgées de toutes les
parties qui ne font pas nourriffantes, de même
qu’on extrait les fons des grains.
On trouve de ces terres en beaucoup d’endroits
en Europe , aux environs du V éfuve, aux
envjrons de Lisbonne, où elles font appelées terres
deBuccaros. Suivant les relations des voyageurs,
on en trouve en Egypte, aux environs du Cap-
Verd, en Guinée & plusieurs autres endroits de
l’Afrique. L’Àfie en produit encore davantage,
fur-tout l’Arménie, le Bengale & la Chine : enfin
en plufieurs lieux de la Terre-ferme de l’Amérique
on en a découvert. Dans tous ces pays,
les peuples qui les habitent en font ufage comme
d’une nourriture animale. Les phyficiens & plufieurs
favans penfent que ces terres ne font que
le produit des volcans; ce qu’il y a de certain,
c’eft qu’on en rencontre plus communément dans
leur voifinage.
T irasses; ce font de petites plaques de fer
percées de trous qu’on attache au palonier du
bluteau, qui, traverfant la cloifon de la tête de là
huche, fortent en dehors. On les arrête en plaçant
une cheville de fer dans un de leurs trous : elles
fervent à roidir le bluteau ou à le lâcher au point
où on le defire.
T oiles des ailes cCun moulin à vent ; c’eft un
gros coutil qui a la largeur de la moitié d’une
des ailés.
T ourillons; ce font deux fortes chevilles dé
fer enfoncées' dans le coeur de l’arbre du moulin
à chacune de fes extrémités, limées , arrondies
& polies dans l’extrémité faillante : on fait porter
le grand arbre fur fes deux tourillons. Pour qu’il
puiffe tourner facilement, ils doivent être bien
exactement fixés au centre de l’arbre, & le mettre
dans un parfait équilibre.
T ourillons du treuil d’en - haut ; dans les
grands moulins, où les meules font larges & fort
pefaates, ces tourillons font de fer acéré & poli
comme ceux de l’arbre du moulin. Mais dans les
petits moulins on les forme dans le corps du bois
de l’arbre du treuil, en arrondiffant ces extrémités
comme on fait celles de l’efiïeu de bois d’une
charrette ou d’un tombereau.
T ourniquet de ƒomette on l’attache de façon
qu’avec la corde qui y t i e n t i l puiffe tourner
par le mouvement que lui communique le frayon,
& qu’en faifant fonner la /fon nette, il réveille l’attention
du gard e-moulin& l’avertiffe qu’il eft
temps d’engrainer.
T ourteaux; nom que l’on donne au plafond
d’en-bas d’une lanterne & à celui, qui en forme
le deffus : ©n fait ceux, de la lanterne des meules,
de morceaux de bois de chêne bien affemblés 62
'épaîs dé '4 pouces & même plus J pour donner
plus de force à cette lanterne.
r T ourtes ; on donne dans un moulin ce nom
aux deux pièces circulaires de la lanterne qui font
deftinées à recevoir les fufeaux.
T rattes ; ce font deux pièces de bois qui font
partie de la chaife fervant à fupporter; la cage d’un
moulin. .. # x
T raverses dempoutrerie ; ce font des pièces
de charpente placées dans le fens de l’arbre du
moulin, qui font l’affemblage des pièces d’empou-
trerie, lefquelles en reçoivent les tenons.
T raverses de fignolle ; ce font des barres ou
tringles de bois pofées parallèlement à l’arbre 011
eflieu du treuil fur l ’extrémité des raies, & qui
s’étendent d’une raie à l’autre.
T raverses de foies ; pièces de charpente placées
amont & avalant l’eau du moulin, formant
l ’affemblage de la foie du beffroi, leurs tenons
étant reçus dans des mortaifes ouvertes vers
â’èxtrémité des deux foies.
T remie; c’eft une auge dont les bafes font
quarrées,' & qui a la forme d’une pyramide tronquée
& renverfée. Sa bafe inférieure forme une
ouverture étroite par laquelle le grain tombe dans
Fauget placé deffous. Il eft effentiel que la trémie
foit toujours bien fufpendue au-deffus des
meules.
T remie de tarare ; on la place au-deffus du
tarare, & l ’on y verfe le grain qu’il doit nétoyer.
Tremillons ; ce font deux traverfes ou barres
de bois pofées parallèlement amont & avalant
l’eau, qui fervent à foutenir la trémie du
moulin.
Trempure {la) ; pièce, de bois de cinq à fix
pouces de gros & d’environ neuf pieds de long,
qui fait l’effet d’une bafcule ou d’un levier. Il
fert à hauffer & baiffer à volonté le palier d’un
moulin.
T reuil fervant àr lever les m e u le son l’appelle
auffi grand treuil.; il eft pofé.horizontalement
dans le haut de la cage du moulin : on fait ordinairement
entrer un des bouts de fon arbre &
fon tourillon dans le mur de taihpane ; on établit
l’autre bout & fon. tourillon fur une poutrelle
fcellée dans les murs de goûte de la cage du
moulin.
T reuil fervant à enlever les facs ; la con-
ftruCtion en eft arbitraire. Ordinairement & dans
les petits moulins fur-tout, fon arbre fert de
moyeu à une roue dont les jantes font loute-
nues de quatre raies formant entr’elles des angles
droits. Sur l’extérieur des jantes ou de la circonférence
de la roue, on cloue 15 ou 16 pieds de
b ic h e s q u i fervent à contenir une corde lâche,
fur laquelle on pèle pour faire tourner cette
roue. Par fon mouvement le chable fe roule autour
de l’arbre du treuil, & enlève alors le fac à
là* hauteur défirée ; enfuite on le conduit, au
moyen d’une corde qui y eft attachée & qui
ipafie par une' poulie de renvoi , foit fur le plancher
du beffroi, foit en telle autre place que Ion
veut.
Un des bouts de l’arbre de ce treuil eft reçu
dans un des murs de la cage du moulin , & 1 autre
bout eft foutenu par une potence dé fer qui eft
attachée'au plancher, ou par un fupport de bois
qu’on appelle Bourdonnihre. ;
V an ne; ; c’eft une planche ou l’affemblage de
plufieurs planches, qu’on fait mouvoir à volonté
dans une couliiTe, ou rainure , & qui barrant un
courant d’eau, fert à l’arrêter totalement ou en
partie.
V anne de décharge ; elle fert à fermer le permis
du déverfoir, afin que toute 1 eau aille au
moulin. _ 1
V ànne mouloir; on la pofê à l’arrivee de 1 eau ;
à l’entrée de la reillere, & on la lève plus ou
moins, fuivant la quantité d’eau qu’on veut donner
au moulin.
V errins ; font de fortes vis de bois de char-
pénteriel'
V in,denne ; , c’eft une corde groffe au plus
comme le tiers du chable. Elle eft fixée & arrêtée
d’un bout folidement fur la fignolle : apres
avoir fait faire plufieurs tours à cette corde fur
la fignolle, on arrête fon autre extrémité fur un
tourniquet ou petit cabeftan ; on force enfuite,
en virant, la vindenne de fe rouler ou dévider fur
l’axe du petit cabeftan : en même temps le chable
fe roule.fut l’arbre du grand treuil, & enlève la
meule à laquelle il eft attaché. On conçoit facilement
que cet appareil multiplie les forces &
donne le moyen, avec le fecours de peu d’hommes
, de foulever & tranfporter même une
meule.
V olans ; ce font de longues pièces de bois
qui font partie des ailes d un moulin a vent.
Usine ; terme générique par lequel on défigne
non-feulement la cage du moulin, mais auffi le
logement du meunier, les greniers à blé ou farine,
les écuries, étables, la cour, en un mot
tous les bâtimens qui dépendent du moulin.
Ce terme eft fort ancien dans notre langue, &
s’emploie pour exprimer l’enfemble des bâtimens
qui compofent toute forte d etabliffemens domef-
tiques, & d’ateliers de manufactures (1).
1 0 Ce Vocabulaire est extrait en grande partie du JManual des Moulins à pot, imprimé en 17861
O i i