
cafter, & les matières collantes fe tirent des fubf-
tances animales , pag. 474.
C o l lh ; ( chambre de ) c’eft l’atelier où l’on
fait cuire la colle , & où l’on colle le papier. Il eft
meublé d’une ou de deux chaudières de cuivre
montées fur un fourneau ; de deux baflines de
cuivre qu’on nomme mouilloir, avec un trépied ou
réchaud ; d’un couloir pour paffer la colle ; enfin
d’une preffe de moyenne force. J’ajouterois un
repofoir ou cuvier de bois fort large & peu profond
, pour y mettre en dépôt la colle. Voyez pag.
ç 17 & fuivantes.
Il feroit à délirer que le fourneau fur lequel font
montées les chaudières deftinées à la cuifton de
la colle, fût conftruit de manière à ménager en
même temps le combuftible , & à procurer le
degré de chaleur le plus convenable à l’extraftion
des parties collantes. Voyez, pag. 518, les détails
de la conftruâion de la preffe & de fes manoeuvres.
Le repofoir ne fe trouve guère que dans les
moulins Hollandois, où il fert à recevoir le bouillon
de la colle, qu’on y tranfvafe encore chaude
à mefure que la cuifton s’opère. Ce cuvier eft
très-propre, par fa conftruâion en bois, à ménager
le refroidiftement de la colle, & à favorifer par
ce moyen laprècipitation des matières étrangères
qui la terniflent lorfqu’on la retire de la chaudière
, & qui communiqueroient au papier le plus
blanc , une teinte jaunâtre fi ©n employoit la colle
fans la laiffer purifier par le refroidiftement. On
fe fert aufli d’une des chaudières de la chambre
de colle pour chauffer la lefiive des feutres.
C o l l e u r ; ( c ’eft lefaléran)ouvrier qui plonge
dans la colle les poignées des pages, & qui, par
des manoeuvres très-délicates , leur fait boire la
colle en évitant de cafter les feuilles, pag. 518.
Les manoeuvres des colleurs Hollandois différent
dep nôtres , & font appropriées à ce que peuvent
comporter les étoffes de leurs papiers fermes &
folides, parce qu’elles font formées de pâtes naturelles
ou non-pourries , pag. 520.
C o l o m b i e r ; ( grand ) forte de papier q u i,
après le grand-aigle, eft le plus employé à l’im-
preflion des cartes géographiques, des eftampes ,
& aux deftins. Voyez le tarif, p. 536. On le fait de
pâtes fines & moyennes, ainfi que les grandes
fortes qui ont les mêmes deftinations.
C o m p t e ; ( papier grand ) forte affez étoffée,
& qui fert particulièrement à former les livres des
marchands, les états des différens comptes : il eft
fabriqué de pâtes fines & moyennes.
Il y a aufli un moyen compte ou fimplement
compte, d’un format plus petit. Voyez écu & le
tarif, pag. 537.
C o m p t e u s e s , femmes de la falle qui affem-
$>ïerit les feuilles de papier pliées en deux, pour
en former des mains, pag. 524.
C o r d a g e s des étendoirs. On fe fert communément
en France de cordages de chanvre pour en
garnir les étendoirs, & dans quelques fabriques
on les garnit avec des cordes de l’écorce dé tib.
leul, qui durent davantage que les premières ; mais I
il faut avoir attention de les faire bouillir dans une ' I
leflive de manière à enlever la partie colorante '
qui pourroit tacher le papier.
On fait aufli ufage de cordes de jo n c & je
fpart; mais il eft néceffaire de les cirer foigneufe.
ment pour empêcher que les extrémités des brins
qui entrent dans la compofition de ces cordages
& qui ont beaucoup de roideur, ne percent en
débordant les feuilles de papier qu’on étendroit
deffus. Au moyen de la préparation du cirage,
ces cordages ont été employés avec fuccès, &
ont fait un long fer vice. D ’ailleurs on a remarqué
que le cirage a encore cet avantage, qu’il empêche
la matière de ces cordes d’rattirer l’humidité
du papier , & de la rendre, comme font les cordes
de chanvre , à mefure qu’il fèche , ce qui occa*
fionne, comme nous l’avôns obfervé , lès fronces
& les rides.
Je crois que le plus, ordinairement on emploie
des cordages d’un trop petit calibre , ce qui nuit
au fèchage égal des pages , qui auroit lieu, fiune
plus groffe corde écartoit davantage les deux feuiW
lets des pages ©u même des fimples feuilles après
la colle. C ’eft en partie pour remédier à cet inconvénient,
que l’on prend jufqu’à trois cordes à-
la-fois pour étendre les grandes fortes ; mais cela
ne fumt pas.
La matière du chanvre a encore le défavantage
de changer de dimenfions , de fe raccourcir ou de
s’étendre fui-vant l’état de féchereffe ou d’humidité
de l’atmofphère ; ce qui fait que ces cordes
font fujettes à fe courber & à déformer les feuilles
du papier qu’on étend deffus.
Dans les papeteries où l’on fabrique communément
de grandes fortes, on a fenti la néceflité de
remédier à cette courbure qui devient p lu s grande
fous le poids des papiers forts. A u lieu de cordages
, on fe fert de perches de deux p o u c es environ
de largeur, à dos arrondi par la p a rtie fupé*
rieure, & qui offrent des faces planes fur les deux
côtés. Au moyen de ces perches , le grand-aigle,
le colombier , le nom-de-jéfus , &c. s’étendent &
fe fèchent fans inconvénient dans les belles fabriques
de Thomas Dupuy en Auvërgne.
C o r é e n s ;(les) fabriquent à l’imitation des Chinois
des papiers plus forts & plus folides que ceux
de la Chine, pag. 4 7 3 . Leurs papiers fervent non-
feulement à l’écriture & au deflîn , mais encore à
garnir les chaflis des fenêtres , à faire de grofles
enveloppes & les garnitures intérieures des habits.
Ibid.
C ornet , grand & petit-cornet. Quoique ces
deux fortes diffèrent beaucoup quant au format,
elles conviennent l’une & l’autre en ce qu’on les
fabrique fort minces, parce que leur principal ufage
eft en papier à lettre. Voyez le tarif, pag. 537*
C oton ; ( arbre à ) il fournit la matière du pa^
. de la Chine le plus blanc, le plus fin, le plus
f ' ' & le moins fujet à fe cafter , à prendre l’humidité
de l’air, & » être rongé par les vers , pag.
47èoTON ; ( papier de ) époque de fon invention
pag. 47'- Son ufage fait tomber le papier
d’EeVPte, ÜÜ Nous ne connoiffons pas les procédés
de fa fabrication dans le Levant, pag. 472.
Se fabrique aufli dans certaines provinces de la
Chine, pag-474- . . . .
C o u c h e u r ; fécond ouvrier de la cuve , qui
rènverfe la forme chargée d’une feuille de papier,
& l’applique fur les feutres , pag. 502. Ses fonctions
mécaniques dans le travail de la cuve, ibid.
Principes d’après lefquels le coucheur doit opérer
fuivant la qualité des pâtes & d’autres circonftan-
ces pag. 506 & fuivantes.
Co u l o ir pour paffer la colle. On emploie, dans
l’intention de purifier la colle, une étoffe de drap
ou de ferge qui n’eft propre qu’à arrêter au paf-
fa«e les plus greffes faletés. I l s’en faut bien que
ce° couloir ferve à éclaircir le bouillon de la colle,
en la dépurant des matières étrangères qui en troublent
la tranfparence, & qui font tellement dm-
féesdans laliqueur, qu’elles paffent à travers 1 étoffé
mêlées aux parties collantes qu’elles continuent de
ternir & de gâter.
Ce n’eft que par le rfioyen du repos & dun re-
froidiffement lent,-que ces fèces peuvent fe précipiter
en abandonnant la colle, & qu’on 1 obtient
claire & d’une belle tranfparence ; enforte que le
papier, après avoir reçu une colle ainfi purifiée ,
conferve , à très-peu de chofe près , le ton de
blanc qu’il avoit ; ce qui me paroit un très-grand
avantage pour le débit des papiers. t
Je crois, au furplus, que ces matières étrangères
mêlées à la colle , peuvent nuire a 1 introduûion
des parties collantes dans l’etoffe du papier, &
fur-tout à fon introduftion égale & uniforme.
C o u r o n n e ; cette forte fe’fabrique ou étoffée
ou mince : elle fert principalement à l’écriture : on
imprime aufli quelquefois fur la couronne étoffée.
Voyez le tarif, pag. 537.
On envoie aufli dans le Levant du papier couronne
, qui diffère, quant au format, du precé-
deiit.
C o u t e l a s ; forte moyenne, voy. le tarif, p. 537.
C o u t u r e s , doivent être féparées des morceaux
de chiffon dans le triage, & triturées fépa-
réraent avec les maillets. Ces machines triturent
mieux, quoique plus lentement, les noeuds des fils
à coudre que les cylindres, qui ne peuyent les atténuer
& les détruire, mais leur donnent feulement
une forme ronde.
C o u v e r t e ; affemblage de quatre tringles de
bois jointes enfemble à angles droit, & évidées
par-deffous en feuillures , de manière à s appliquer
exactement fur les quatre bords de la forme.
Avant que de plouger fa forme dans la cuve , 1 ou-'
Vreur place la couverte deffus, pour qu’elle retienne
la quantité de matière qui convient à la
forte de papier qu’il fabrique , & pour que la pâte
ne tombe pas le long des bords pendant les différentes
fecouffes qu’il donne à la forme pour 1 éga-
lifer & faire écouler l’eau furabondante. Ce n eft
que lorfque la pâte eft aftaiflee fur la forme, &
que l’eau eft égouttée, qu’il lève la couverte pour
la replacer fur une autre forme. Il eft effentiel
que la couverte joigne bien exactement, fans cela
la pâte s’infmueroit entre les bords de la forme
&les tringles de la couverte, & dans ce cas les bordures
des feuilles feroient baveufes & mal terminées.
1
L’ouvreur évite foigneufement, lorlqu il lève la
couverte de deffus la forme, d’offenfer les bordures,
& de laiffer tomber fur la feuille des gouttes
d’eau qui y feroient une impreflion qu’on ne peut
détruire par aucun moyen.
C r o i s s a n t , ( papier aux trois croiffans ) façon
de Venife, forfe qu’on envoie dans le levant. Elle
a 17 pouces fur 12 & demi, & pefant au moins/x6
livres. .
Papier aux trois croiffans ou trois lunes , a 16
pouces fur 12 , &pèfant au moins quatorze livres
10 onces.
C r o i s e t t e ; forte qui s’expédie au levant comme
les précédentes : elle a 15 pouces 5 lignes fur 1 1
pouces & demi, & pefe au moins fept livres njc
onces. ,
Cu v e ; (chambrede) c’eft l’atelier ou le papier
fe fabrique & reçoit fes premières façons.
Cette chambre, eft meublee, r”. de la cuve ou 1 on
dépofe l’ouvrage que l’on puife avec les formes ;
2°. De la preffe fous laquelle on fait paffer d’abord
les feuilles de papier au milieu des feutres,
ce que l’on nommeporfes-ftutres ; enfuite les feuilles
de papier tirées des feutres, dont les paquets-
i fe nomment porfes blanches ;
3°. D ’un tour ou cabeftan pour ferrer la preffe ;
4°. Enfin , d’une caiffe de dépôtpour y placer la
provifion d’ouvrage affleuré qu’on deftine à fournir
la cuye. . - ,
Dans certaines fabriques on y place aufli le de-
rompoir, ou cette table garnie d’une faulx avec
laquelle on côupe le chiffon pourri.
C’eft dans cet atelier ainfi meublé, que travaillent
les .trois ouvriers qui fabriquent le papier
, l’ouvreur, le coucheur & le leveur. L’ouvreur
doit être en face du coucheur. Il convient
que l’un & l’autre ouvrier foient éclairés par un*
.jour direa pu latéral ; quant au leveur , comme
il eft placé au-delà de la preffe fur la même ligne
que l’ouvreur & tourne du meme cote, il profite
du même jour.
C uve ; vaiffeau de bois dans lequel on depofe
1 la matière du papier , & où l’ouvreur la puife pour
le fabriquer. En France les cuves font rondes dans
tout leur côntour, ce qui eft une forme défavorable
au travail de l’ouvreur , fur-tout quand il
fait de grandes fortes , ou bien qu’il travaille à
B b b b i j