
6518 P A R
fent que les doits s’échauffent, le« y trempe auffi
de temps en temps.
Le fieur Lemaire , dont j’ai parlé, a coutume
de mettre d’autant plus de réfine dans la poix ,
que le froid eft plus grand, & il en diminue la
dofe , jufqu’à l’anéantir même , quand il fait
chaud. On pourroit, l ’hiver, travailler dans un
endroit où la chaleur modérée d’un poêle rendît
la température convenable ; on peut fe régler
au moyen d’un thermomètre.
Les peigners ont coutume de marquer fur
les gardes Je nombre de dents que contient le
peigne ; les uns marquent le nombre de portées ,
& d’autres celui des dents. Cette méthode eft
fort bonne ; mais on pourroit marquer fur la
longueur du peigne chaque centaine par une
dent teinte dans de la fuie, ou bien mettre une
dent d’acier aux peignes de canne , ou une de
canne à ceux d’acier : par ce moyen on ne
confondroit jamais les peignes. Cette précaution
fer oit avantageufe aux fabricans d’étoffes
de foie, qui fourniffent leurs ouvriers de peignes
, dont les comptes varient prodigieufe-
ment.
P a r
Il arrive fouvent que quelques ouvriers ufent
les gardes, d’autres en font mettre d’autres, &-
dans tous ces cas, le numéro marqué fe perd :
on n’a plus de reffource qu’à compter les dents,
ce qui eft fort difficile, fur - tout lorfque les fabricans
, à qui l’on rend ces peignes , les mêlent
tous enfemble. D ’autres écrivent fur les jumelles
; mais cette précaution eft bientôt anéantie,
lorfque les onvriers, voyant le papier s’ufer ,
en recollent affez fouvent de nouveau.
L’expédient que je fuppofe n’eft pas de mon invention
, je l’ai vu mettre en ufage très-avanta-
geufement , & rien n’eft auffi rebutant que de
compter fix ou huirpeignes de fuite pour trouver
celui qu’on cherche. Lorfque les gardes, font de
cuivre ou de bronze , on n’a pas à craindre cette
inconvénient, fur-tout fi l’on met ce numéro au-
deffous de ■ . portée du coup de navette : au fur-
plus , on peut les marquer devaht & derrière.
Bien des peigners ont coutume de mettre leurs
noms fur leurs peignes ; cet ufage eft fort utile, &
met les fabricans dans le cas de juger lequel de
plufieurs peigners travaille le mieux.
V O C A B Z7 L A I R K
A cier ( peigne d? ) ; c’eft un peigne dont-les
dents d’acier font retenus dans deux tringles de
métal.
-Appareîi.leur ; on nomme ainfi un infiniment
qui n’eft autre chôfe qu’un fragment des
règles entre lefquelles : on égale les dents de
la largeur du peigne d’acier.
A sple ; c’eft une forte de rouet à dévider.
Cantre ( là y ; on nomme ainfi l’affemblage
de deux montans , plantés dans une forte planche.
C asses ; les galonniers appellent cajjes , ce
que les autres fabricans en tiffus nomment p e ignes.
C oronelles ; nom qu’on donne aux tringles.
de métal, qui retiennent les dents du peigne
d’acier.
C ouchure ; défaut des dents des peignes
d’acier qui fe renverfent ou fe courbent.
C outeau- sc ie; outil du peigner : c’eft une
lanfe de couteau auquel on a fait des dents de
fcie.
Crever un peigne ; c’eft en ùaffer ou fauffer les
dents.
Dent de FORCE ; c’efl la première dent du
peigne.
D e n T S ; ce font les parties parallèles -d’un
peigne, en plus ou moins grand nombre., entre
lefqv elles on fait pafferles fils de la cha.ne d’uné
étoffe qu’on fabrique.
Dressoir ; c’eft une pièce de fer , comme
une fpatuîe fort mince par le bout, que l’on fait
paffer entre les dents trop ferrées d’un peigne.
EBAUCHER o ù d é g r o jjir les d e n ts d u p e ig n e ;
c'eft paffer pour la première fois les dents à la
filière , afin de leur donner l’épaiffeur convenable.
*
Enter un peigne ; c’eft changer les dents du
peigne de -rofeau, d’un pouce ou deux de long
à chaque bout ; cç qui le rend prefque neuf.
Excarner ; en terme de peigner c’eft ôter le
bois des dents du peigne de rofeau pour ne laiffer
que l’écorce.
Filière ; pour les peignes de canne , c’eft une
pièce de bois dans laquelle eft fixée la lame d’un
rafoir , vis-à-vis d’un morceau de fer qu’on peut
écarter , ou avancer par le moyen d’une vis.
Foule ; on donne ce nom à un morceau de
bois entaillé deffus et deffous des rainures qui
reçoivent les jumelles d’un métier à monter les
peignes.
Gardes ; on nomme ainfi les deux montons,
qui prêfervent les dents du peigne ., & contri-'
buent à le rendre plus foiide.
Jumelles ; nom de deux tringles de métal ,
dans lefquelles font enchâffées les dents du peigne
d’acier.
Ligneul , fil de lin enduit de poix.
Mille de peigne ; exprefficn qui défigne un
peigne à mille dents.
JPeigne ; efpèce de rateau plus ou moins long»
PAR PAR 699
dont les dents confervent l’ordre que doivent
garder entre eux les fils de la chaîne a’une étoffe.
Peigner ; ou faifeur de peignes, tant de canne
que" d’acier , pour la fabrique des étoffes.
Plane ; outil du faifeur de peignes de canne :
c’eft un parallélogramme tranchant par l’un de fes
grands cotés ; & à l’autre font deux manches recourbés
qui entrent dans les poignées que l’ouvrier
tient des deux mains.
Poignée de l’outil de la rosette ; c’eft le
renflement cjui eft: au milieu du manche de la
rofette.
R atelet ; nom donné par plufieurs manufacturiers
au peigne de canne.
Rosette ; on nomme ainfi de petits cylindres
de fer, autour defquels font diftribués, a^ a le
diftance, feize rayons tranchans par un. côte-&
pris au même morceau.
R ot ; nom qu’on donne, dans certaines mtmi-
faâures , au peigne de canne.
T ester un peigne : c’eft le rétablir, en lui fiibf-
tituant d’autre dentç.