
C a s s e t t e des poinçons.
Les poinçons de maifon commune font mis dans
une caffette dont les gardes ont la clef.
Cette cadette eft mifedans un plus grand coffre,
qui renferme au fil les poinçons du fermier, & dont
fon commis à la clef.
C e m e n s ; on nomme ainfi certains mélanges colorés
pour rehauffer l’éclat de l’or.
C hambre ; tout travail d’orfèvrerie eft défendu
en chambre.
Les locataires des chambres garnies qui tiennent
bail des orfèvres , font fujets aux vifites des commis
du fermier, & les ouvrages qu’ils ont chez
eux font cenfés appartenir aux orfèvres , & fujets
aux droits, à moins d’affirmation du contraire.
C h a m p , en terme d'orfèvre; c’eft proprement le
fond d’une pièce, où font difpofés, en fymètrie, les
ornemens dont on l’enrichit, mais qui lui-même
n’en reçoit point d’autre que le poli.
C h a m p - l e v e r ; c’eft furbaiffer avec une chape
le champ d’une pièce, & le réduire à la hauteur
precife où il doit refter, foit pour y incrufter quelques
pierreries, foit pour y placer des émaux ; dans
ce dernier cas , les fonds qu’on a champ-levé, doivent
être flinqués, c’eft-à- dire, piqués avec un burin,
tel que la râpe de Menuifier.
C h a n g e ; C h a n g e u r s . Il eft défendu aux orfèvres
de faire le change , & aux changeurs de
faire le commerce d’orfèvrerie.
Charnière ; c’eft la portion d’un bijou en forme
de boîte, par laquelle le deffous & le deffus font
affemblés, de manière que le deffus peut s’ouvrir
& fe fermer fans fe féparer du deffous. Elle eft
compofée de plufieurs charnons placés à des distances
égales, & s’inférant les uns entre les autres ,
ceux de la partie de la charnière qui tient au deffous,
dans les vides de la partie de la charnière du deffus
, & ceux de la partie de la charnière qui tient
au deffus -, dans les vides de la partie de la charnière
qui tient au deffous ; & ils font contenus dans
cet état par une verge de fe r , d’acier, ou même
d’argent, un peu aiféé dans ces trous, mais bien rivée
à chaque extrémité.
C h a r n o n ; c’eft une efpèce d’anneau foudé ou
au deffus, ou au deffous d’un bijou en forme de
boîte. C’eft Fenfembie des charnons qui forme la
charnière : ils font au-deffus en même nombre
qu’au-deffous , du moins pour l’ordinaire. Us font
foudés de manière qu’il s’en puifle inférer un du
deffus entre deux du deffous, & remplir l’i n t e r f t i c e
û e x a & e r n e n t , que les trois pièces n’en paroiffent
faire qu’une. Le grand art du bijoutier, après ce
qui dépend du goût, confifte à bien faire une charnière,
& par conséquent à bien a j u f t e r le s c h a r n o n s .
C h a s s e , en terme d'orfèvre; c’eft la partie de la
boucle où eft le bouton.
C haux (or «n); c’eft de l’or réduit en poudre
par quelque^ diffoiutions.
C h e f - d ’oe u v r e ; les afpirans à la maîtrife f e ront
chef-d'oeuvre , dont les gardes font feuls arbitres
compétens.
Cheminées ; on appelle ainft les petits vides
occaftonnés par l’air dans la fufion des métaux.
Cires ; on donne ce nom à certains mélanges
colorés,, propres à rehauffer la couleur de l’or.
C iseau d'orfèvre ; outil de fer pour fculpten.
Claie, en terme d'orfèvre, ce font de petites cham-
brettes féparées l’une de l’autre, prefque comme
les alvéoles des ruches d’abeilles. On en met dans
tous les lieux où les orfèvres travaillent, pouf recevoir
les paillettes d’or ou d’argent qui je détachent
en forgeant, des limailles & autres déchets. Elles
font composées de tringles de bois qui fe croifent
carrément. Chaque partie eft entaillée à mi-épaif-
feur, & reçoit l’autre, ce qui rend toutes les tringles
de niveau, & forme de petits carrés, dont
le vide peut avoir à-peu-près dix-huit lignes fur
chaque pan. La tringle a environ un pouce d’équar-
riffage, &eft ébifeléefous chaque pan des vides,
pour laiffer moins de furface.
L ’ufage desxlaiès étant de recevoir les parties d'or
ou d’argent qui tombent, moins leurs bords ont de
furface en bois, moins les pieds emportent d’ordures
& font de déchet.
Clé, en terme d'orfèvre, eft un morceau de bois
plat, carré, large par un bout, & qui va en rétré-
ciffant jufqu’à l’autre bout : il arrête les poupées fur
le banc, en paffant dans leur tenon.
Clerc de l’orfèvrerie ; il tient regiftre des
ouvrages d’or ou d’argent perdus ou volés , qui
lui font recommandés , & fait toutes diligences
pour les trouver.
Cloche , en ternie d'orfèvre ; eft un ornement de
monture de chandelier, qui fe place le plus fouvent
fous le vafe. U prend ce nom de fa figure, qui ref-
femble bien à une cloche.
Collèges ; il eft défendu d’y travailler d’orfèvrerie.
C ollet; c’eft une petite partie ronde & concav
e , qui eft au-deffus & au-defi'ous du noeud d’une
èguière, ou telle autre pièce d’orfévrerîe.
Collet ; c’eft encore un cercle creux en forme
de collet, qui orne un chandelier ou telle autre pièce,
foit dans fon baffmet, foit dans fa monture & dans
fon pied.
Colporteur ; il eft défendu à tout colporteur
de vendre, acheter , troquer ou débiter aucuns ouvrages
d’or & d’argent,, fans y être autorifé par
des permiffions particulières, enregiftrées en la
cour des monnoies.
Commerce ; défenfes à tous autres qu’aux orfèvres
de faire commerce d’ouvrages d’orfèvrerie
du poinçon de Paris.
Commissaire au châtelet de Paris.
Les gardes de l’orfèvrerie , dans leurs vifites
chez leurs confrères, peuvent fe faire accompagner
d’un commijfahe & d’un huiffier.
Le fécond , de fel commun, de verd-de-gris 8c de
vinaigre, & ne s’emploie que fur les ouvrages qui
ne pourroient foutenir un grand degré de chaleur ,
fans être rifqués : on nomme celui ci verdet.
Pour faire l’opération du tirepoil, on faupoudre
la pièce du mélange de ce nom ; après l’avoir bien
fait dégraiffer, on la pofe fur un feu v if , on
l’y iaifle jufqu’à ce que le mélange entièrement
fondu, fe foit réduit en croûte; alors on la retire ,
on la laiffe refroidir , & l’on détache la crôute
avec une broffe & de l’eau bien chaude.
L’opération du verdet diffère peu de celle du tire-
poil ; on enduit la pièce de ce mélange délayé dans-
le vinaigre; on l’expofe à un feu doux, jufqu’à ce
que le mélange foit féché : alors on lave la pièce
avec de l’urine. Cette couleur eft affez belle, mais
elle ne dure pas. On l’emploie principalement dans
les ouvrages émaillés, où la force des acides du
tirepoil, & la violence du feu qu’il exige, pourroient
faire éclater l’émail. Quand on eft forcé de
mettre des pièces émaillées au tirepoil, on les étouffe
avec précipitation au fortirdu feu : cette opération
eft périlleufe, & s’achève rarement fans que l’émail
ait lbuffert.
C ouleur (orde); or coloré par l’alliage d’autres
métaux.
C oulisse, terne d'orfèvrerie; place difpofé.e à
; recevoir les chaînons qui compofent la charnière :
elle fe forme fur deux morceaux de carré préparé
à cet effet, que l’on nomme porte-charnières, inhé-
rens l’un au-deffus, l’autre au-deffous de la pièce,
limés exaâement plats, & reposant bien l’un fur
l’autre. Le mérite d’une coulijfe eft d’être exactement
partagée, de n’être pas plus creufée dans un
porte-charnière que dans l’autre , d’être formée bien
ronde, 8c d’être bien droite dans toutes fes parties.
Quoique la coulijje ait lieu-dans tous les ouvrages
d’orfèvrerie, le bijoutier eft cependarir celui qui la
traite le mieux.
C oupellation ; c’eft la purification de l’argent
qui fe fait dans un vaiffeau en forme de coupe.
C oupelle ; c’eft un vaiffeau en forme de coupe,
dans lequel on fait la purification de l’argent.
Couper ; c’eft exécuter avec le burin, l’échoppe,
&c. en creux ou en relief, les différens ornemens
des ouvrages , qu’on dit être bien ou mal coupés,
félon que l’ouvrier eft habile ou mal adroit.
Couteau a scier, en ternie d'orfèvre, eft une
lame fort femblable à celle d’un couteau, à l’exception
de fes petites dents , qui la rendent propre
à feier. Elle eft montée fur un manche de
bois, comme un couteau ordinaire. On fe fert de
cette efpèce de feie pour les morceaux qui ont plus
de longueur que de groffeur, comme fil à moulure,
&c. ce qui emporte moins de temps & fait moins
de déchet.
C rampon, fe dit d’un morceau de fil-de-fer pilé
& élargi vers fes extrémités, dont on fe fert pour
retenir enfemble deux pièces qu’on veut fouder:
pour empêcher que ce crampon ne gâte la moulure,
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