
leur ordinaire des (blutions de platine, mais une
efpèce de couleur olivâtre terne.
Cependant des plaques d’étain découvrirent bientôt
que la matière d (Toute etoit de la plat.ne, en
occafiom am un précipité de la meme apparence
que celui que l’étain fait tomber des folutions ordinaires
de p atine. Le refte de la poudre fut fournis
à la coupelle avec du plomb. Il laiffa une
male brillante app'ade &. rude qui ne voulut .
plus fe fondre , & qui reilembloit exactement à
celles qu’on obtient en cou^ellant la platine crue
avec le plomb.
On fuppofe que le mercure a une plus grande
affrni é avtc le plomb quav-e tout autre corps
mé.abque, excepté l’or & l’argent.
Dans cette ex, érience , il fit voir une plus grande
affinité avec la platine qu’avec le plomb , puifqiül
retint:* bt.a coup de platine après que le plomb ,
qui'd’abord y étoit ;en beaucoup plus grande proportion
, eut été prefque entièrement emporté.
11. Mercure :
Or: Platine.
Un mélange d’une partie de platine & deux
d’o r , qui fe trcuvoit fort blanc & caffant, fut
bien recuit, & a'pplati avec foin en plaques minces,
qui furent jetées rouges chaudes dans du
mercure br ui liant. En broyant & lavant le tout
avec de l’eau , il s’en fépa:a une -poudre * d’abord
en abondance^ & enfuite en plus petite quantité
.Q
u an die procédé eut été continué environ vingt-
quatre heuiesy il ne fe fit plus de feparation , fi
ce n’eft d’un peu de matière noirâtre, dans laquelle
fe change toujours une partie du mercure
même , dans ces fortes d’opérations. L amalgame,
qui avoit l’air brillant, fut mis dans un creufet,
& le v if a gerit ayant été .évaporé à une chaleur
modérée, il y refta une ma (Te fpongieufe, d'une
haute couleur, qui, étant fondue & jetée en lingot,
fe trouva fort douce & malléable, de forte que
l’oeil ne la pouvoit pas diflinguer d’avec l’or pur
dont on s’étoit fervi.
Nous confidérérons ci-après, jufqu’à quel point ce
procédé eft appliquable à la fépararion de la platine
d’avec l’or dans les opérations dés Artiftes.
Il nous fuffit ici d’avoir établi l’affinité plus grande
du mercure avec l’or qu’avec la platine, & avec
la platine qu’avec le plomb.
III. PPlolmatbin :e : Fer1
noir, & pouffés à un feu affc2 for t, mais qui
n’étoit pourtant pas fuffifant pour la fufion de
la platine & du fer ; le plomb ayant été verfé
dans un moule cylindrique , la partie inférieure
du cylindre parut d’une couleur plus terne
que n’étoit le plomb d’abord, & fe trouva fpé-
cifiquement plus pefant, dans la portion de 1 1,598
à 11,386.
Une once d’un mélange de fer & de platine ,
& deux onces de plomb, furent couverts de flux
Les maflfes de fer & de platine furent mêlées
une fécondé fois avec du plomb, & expofées à
un feu vigoureux, jufqu’à ce que le tout fût
arrivé à une fufion parfaite.
En faifant refroidir trop brufquement le creu-
fet dans de l’eau, la matière fluide fit exploffon,
& fit fauter le couvercle ; & on trouva, alors le
plomb réduit en petits filamens qui rempliflbient
le creufet, lequelauparavant n’étoit pas rempli
au quart.
Le régule de fer au fond, étoit un morceau
rond, uni & fort dur, & fembloit retenir une
portion confidérable de la platine. Le plomb fondu
en une malTe avec un peu de réfine , parut à fa
graviiè fpéçifique, & encore plus fenfiblement à
la coupelle , avoir plus imbibé de la platine, que
. le fer n’en retenoit.
Du fer coulé ayant été jeté dans un mélange
de platine & de plomb, couvert de flux noir ,
& le feu ayant été tenu fort v if jufqu’à ce que
le fer 'fût fondu , prefque toute, la platine parut
avoir été retenue pâr le plomb , de forte que le
fer n’en prit point du,tout , ou du moins fort
1 P^u*
On jugea d’abord que cet effet n’étoit pas ar-
• rivç, parce que la platine avoit moins d’affinité
avec le fer qu’avec lé plomb, mais parce qu’elle
n’étoit pas venue fuffifamment en contaél avec
le fer : car nous avons vu ailleüi^ une grande
partie de la platine tomber au fond, même du
plomb , & le fer flotter à la (urface du plomb.
Un mélange de platine ' & de fer fut fondu
avec trois fois fa pefanteur de plomb , fur une
; coupelle & on y entretint _un teu violent ,
jufquà ce que le plomb fût entièrement dif-
fipé.
La maffe reliante étoit "raboteufe & pleine de
cavités ; dans fes cavités & lians le fond étoit,
une quantité fort confidérable d’une poudre noirâtre
obfcure, qui avoit une teinte légère de pourpre
, & qui fut attirée , quoiqu’aiiéz fort légèrement
, par une ’ barre aimantée.
Cette expérience paroît prouver décîfivement
que la platine a plus d’affinité avec le plomb qu’avec
le fer ; puifqu’ellé montre que lé fe r , qui
auparavant avoit été bien combiné avec la platine
, eft rejeté de nouveau dans fa forme métallique,
. par le.plomb.
On peut donc préfumer que fi , dans la première
expérience, le plomb a abforbé la platine qui tenoit
le fer , cela eft venu de cette affinité fupé-
riçiire de la platine avec le plomb, & non pas,
comme on l’avoit foupçonné d’abord , de ce
qu’elle avoit une affinité égale avec tous les
deux.
IV. U Eau régale :
Le Zinc : ,
La Platine.
La platine, digérée dans une folution faturee
de zinc , faite dans l’eau régale , n’a pas paru
rongée le moins du monde ; mais le zinc , mis
dans une folution faturée de platine , commença
aufli-tôt à fe diffoudre & à précipiter la platine.
Le précipité fut d’une couleur noire brunâtre ; |
la liqueur, après avoir ceffé d’agir fur le zinc ,
continua à être jaune, marque que la précipitation
par le zinc n’étoit pas totale, pas plus que
dans les précipitans non métalliques de la fec-
tion troifième. Marggraf a "trouvé que , quand la
folution de zinc dans l’eau-forte fut mêlée avec
une folution de platine , il tomba au fond un précipité
de couleur de brique ou d’un rouge orangé ,
la liqueur continuant à être jaune comme dans
l’autre cas.
V . L'Eau régale :
Le Fer :
La Platine.
Une' folution faturée de fer dans l’eau ré1
gale, n’a point agi fenfiblement fur la platine ;
une folution faturée de platine a rongé promptement
le fer, la. platine fe précipitant.
Une bonne quantité d’ocre jaune s’eft dépo-
fée au fond, & la partie non diffoute du fer a
paru incruftée d’une matière de couleur obfcüre.
On ne pouvoit pas juger par la couleur, fi la précipitation
étoit complette, parce’ que la folution
de platine & celle de fer dnt une- grande reffera-
blancc enfemble pour la couleur.
VI. La latine :
L’Eau régale, & la folution de vitriol de fer :
l'Or. %
‘ La folution de fer dans l’acide vitriolique , ou
fplution de vitriol de fer verd commun faite dans
l’eau, qui précipite totalement l’or dedans 1 eau
régale, n’a point fait de changement fur la folution
de platine.
Un mélange de platine & d’o r , qui avoit
été fondu enfemble & tenu en fufion quelques
heures , étant diffous dans l’eau régale , & la
folution vitrioüque y étant ajoutée, l’or fut précipité
, & la platine demeura diffoute. Les folutions
de fer dans les acides nitreux & marins ,
np précipitent ni la platine ni l’or.
VII. VEaù régale : Le Cuivre :
La Platine,
La platine, mife dans une folution de cuivre
dans l’eau régale, ne fut pas fenfiblement attaquée
: des plaques de cuivre mifcs dans une folution
de platine, commencèrent promptement à
fe diffoudre , & à précipiter là platine. Le précipité
fut d’une couleur grifâtre obfcure , & , à
l’effai , fut trouvé contenir une quantité confidérable
du cuivre qui étoit combiné avec lui : la
liqueur étoit d’un verd plus brun que les folutions
de cuivre pur, probablement parce quelle
retenoit un peu de la platine.
Lés folutions de cuivre dans lés acides végétaux,
nitreux, marins & vitrioliqnes, mêléesfépa-
rément avec une folutioil de plat.ne , n’ont produit
ni précipitation , ni troublé la liqueur.
A la vérité, M. Marggraf*a trouvé, qu’avec la
folution dans l’acide n.feux , il s’efi dépofé à
la longue une poudre de couleur orangée rougeâtre
: mais il eft probable que la folution de
cuivre n’a contribué en rien dans cette précipitation
: car la folution de platine, comme il l’ob-
ferve, donne toute feule, avec le temps, feia.-.
blable précipité.
VIII. L'Eau régale :
L'Etain :
La Platine.
Nous avons vu dans la troifième Scélion, que
des plaques d'étain pur. précipitent la platine ,
& qu’elles ne produi ent point avec elle la couleur
rouge ou pourpre , comme elles font avec
•les folutions d’o r , mais une couleur olive ou
brunâtre obfcure. Il faut ajouter ic i, pour établir
plus pleinement l’affirnté , que quai d ;a platine
eft digérée dans une -fo'ytion d’é ain faite dans
l’eau régale, il ne s’enfuit ni précipitation d - T i tain ,
ni corrofion de la platine La piécipitaiion par
l’étain n’eft pas totale, p s plus que par les métaux
mentionnés jnf ju’ici ; mais on pourroit douter
fi la matière qui dim ure en dilTolution , &
qui donne de la couleur à la liqueur, eft la vraie
platine , ou la fubftance fcrrugineufe qui y étoit
mê.ée, puifque, dans une expérience précéaeijre,