
vement par le moyen d’une roue; cette roue^
qui a au moins 5 ou 6 pouces de diamètre, eft
faite d’un bois fort dur & fort léger : elle eft maniée
par deux ouvriers qui font placés l’un vis-à-
vis de l’autre, & qui la pouffent & la tirent alternativement
, de forte cependant qu’ils la font
tourner quelquefois en rond fuivant que l’opération
le demande : par ces moyens il y a une at-
trition confiante & réciproque entre les deux
glaces , laquelle eft facilitée encore par l’eau &
le fable que l’on y emploie. A mefure que l’ouvrage
s’avance on fe fert de fable plus menu,
enfin on prend de la poudre d’émeri.
Il n’eft pas neceffaire d’ajouter que I3 petite
glace fupérieure venant à fe polir à mefure par
l’attr.tion , on doit en prendre de temps en temps
une autre plus brute ; mais il faut ob fer ver que
l’on ne débrutit ainfi par le moulin que les plus
grandes pièces de glace; car pour ce qui. eft des
pièces de la moyenne & de la petite efpèce, on les
travaille à la main, & pour cet effet on attache
aux coins de la planche qui couvre la glace fupérieure,
quatre anfes de bois que les ouvriers
empoignent pour lui donner les mouvemeps né-
ceffaires.
D r e s s o i r ou fer à drejfer; ternie de miroitier.
C ’eft un infiniment de fer en forme de demi-
cercle, de huit ou dix pouces de large dans fon
grand diamètre, de quatre à cinq lignes d’ép a if-
leur , uni & fort poli du côté de fa lé sion, dont
les ouvriers qui mettent les glaces au tain fe fervent
pour étendre & dreffer fur.Ja pierre de liais
la feuille d’étain qu’ils difpofent à recevoir le vif-
argent. .
E g o u t , terme de miroitier. Les ouvriers qui
mettent les glaces au tain, appellent de la forte
. une grande table de bois fans chaffis, fur laquelle
ils, mettent la glace vingt-quatre heures après
qu’elle ; a été étamée, pour en faire égoutter le
vif-argént.
Cette table, proportionnée aux glaces du plus
grand volume, a des crochets de fer à chaque
encoignure, qui fervent à l’élever & à la tenir
fufpendue diagonalement, c’eft-à-dire en penchant
autant & fi peu qu’il eff néceffaire pour l'écoulement
de ce minéral.
Pour que cet écoulement fe faffe fans que le
tain, encore frais & comme liquide , né puiffe
,fe rider ni s’écailler, on éleve tous les .jours l’un
des bouts de la table d’un demi-pied, ou environ
, en l’attachant par le moyen de fes crochets
aux noeuds des cordes qui font pendues au plancher,
directement au-deffus de chaque angle de
Yégout, ..
E g o u t t e r une glace; terme de miroitier: c ’e l t
en-foire écouler le vif-argent qu’on a mis de trop
fur la feuille d’étain avec laquelle on rétame. On
égoutte laglace en deux différens temps. Première-
.ment dans le momentqu’elle vient d’être mife fur
le vif-argent, & qu’on l’a arrêtée avec les hou»
lets de canon, ce que l’on fait-en retirant un
les coins qui tiennent la pierre de liais de niveau
fur l’établi. En fécond lieu j vingt-quatre heures
après qu’elle a été étamée, en l’ôtant de deffus la
pierre, & la portant fur la table de l’égout.
E t a m e r des miroirs ; c ’e f t y é t e n d r e fu r le d e r r
iè r e u n e c o m p o f i t io n q u i s’y a t t a c h e b i e n étroite*
m e n t , & q u i f e r t à r é f lé c h i r l’ im a g e d e s o b je t s .
Là couche que l’on applique aiijfi fur le derrière
d’un miroir, s’appelle feuille ; elle fe fait
ordinairement de vif-argent, mêlé avec d’autres
ingrédiens. ■
F e u i l l e ; en terme de miroitier, c’eft une couche
d’étain , de vif-argent, &c. que l’on applique fur
le derrière d’un miroir, afin qu’il réfléchiffe les
rayons de lumière avec plus d’abondance.
F l a n e l l e s ; on appelle flanelles parmi les ouvriers
qui mettent les glaces ail tain, les pièces
d’étoffe de laine , mollettes & peu ferrées , à travers
defquelles fe filtre le vif-argent qui coule
de deffous une glace étamée. Elles fervent à purifier
ce. minéral des ordures qu’il a contractées
pendant le peu de temps qu’il a refté fur la feuille
d’étain. On les appelle flanelles, parce qu’elles
font affez fouveht de cette efpèce d’étoffe ; ainfi
elles portent toujours ce nom, de quelqu’étoffe
qu’on fe ferve.
On nomme auffi flanelle, l’étoffe qu’on met
fur la. glace avant de la charger de plomb o.u de
boulets de 'canon , quoiqu’on y emploie auffi
d’autres étoffes, comme du molleton, de la revêche
de la ferge. -
. G l a c e de cheminée ; c e l l e q u ’o n p l a c e a u -d e f fu s
d e l a t a b le t t e d ’ u n e c h em in é e d a n s u n a p p a r t
em e n t . ,
L o u p e s d’eau; ce font des lentilles de verre
très-grandes, & dont l’épaiffeur eft remplie d’eau
diflillée.
L u s t r e r une glace ; c’eft; la rechercher avec le
luftroir, après qu’on l’a entièrement polie.
L u s t r o i r ; on appelle ainfi dans les manufactures
de glace, une petite règle de bois doublée
de chapeau, de trois pouces, de long, fur
un pouce & demi de large, dont ont le fert
pour rechercher les. glaces après qu’elles ont été
polies, & pour enlever les taches qui ont échappé
au poliffoir. Cet infiniment fe nomme auffi molette.
M a r b r e ; on appelle ainfi parmi les ouvriers
qui préparent les feuilles pour mettre les glaces
au tain, un bloc de marbre fur lequel on allonge
& on applatit fous le marteau les tables d’étain
que l’on veut réduire en feuilles.
M i r o i r ; c ’e f t u n e g l a c e d e y e r r e é t a m é e , r e -
p r é f e n t a n t l e s o b jè t s q u i y f o n t o f fe r t s .
On donne proprement le nom de miroirs au*
glaces qui repofent au-deffus d’une commode ou
d’une table dans un appartement.
M i r o i r s de poche ; petits miroirs, le plus fou-
vent de figure ovale , enfermés dans des boîtes
d’or, d’argent, d’écaille de tortue, de chagrin, Ôte.
M i r o i r de toilette ; c’eft un miroir de moyenne
grandeur, plus haut que large, fervant à
la toilette , & pour cet effet attaché à une table,
ou porté fur un pied.
M i r o i t e r i e ; profeffion de miroitier, ou commerce
des miroirs.
M o l e t t e r une glace ; c ’ e f t l’ a d o u c i r o u l a p o lir
a v e c l e lu f t r o i r , q u ’o n n o m m e a u f f i m o l e t t e .
P a p i e r ; terme de miroitier ; c’eft une longue
bande de papier fo r t, compofée de plufieurs morceaux
collés enfemble, dont la largeur n’eft guères
que de fept ou huit pouces, & la longueur pro*
portionnée au volume des glaces qu’on veut éta-
mer, enforte néanmoins qu’elles les paffent de
huit ou dix pouces de chaque côté. Ce papier
fert à couvrir le bord, de devant de la feuille
d’étain après qu’elle a été chargée de vif-argent,
afin d’y pofer la glace , & qu’en la gliffimt la
feuille né puiffe être endommagée.
P a r q u e t de glace.; c ’ e f t u n e g r a n d e p la n c h e
t r a v e r fé e d e d i f f é r e n t e s b a n d e s d e b o i s , p o u r y
p o fe r u n e g l a c e d ’ u n g r a n d v o lu m e .
P l o m b s à charger ; l’on appelle plombs parmi
les ouvriers qui mettent les glaces au tain , des
plaques de plomb longues d’un pied, larges de
cinq à fis pouces, & de trois à quatre, lignes d’é-
paiffeur, avec une poignée de fer par-delius pour
les prendre & manier commodément.
Ces plombs fervent à charger la glace quand
elle a été placée fur le vif-argent, après néanmoins
avoir pris la précaution de la couvrir de
revêches ou de molleton, de crainte qu’ils ne la
rayent ou ne la gâtent. Quelques-uns mettent
des boulets de canons pofés dans des efpèces de
fébilles de bois, à la place des plombs ;. mais les
bons ouvriers ne fe fervent de boulets que pour
arrêter les glaces , & non pour les charger.
R a b o t ( diamant à ) ; le diamant à rabot eft un
inftrument dont fe fervent les miroitiers pour
équarrir leurs glaces , & les vitriers, pour couper
les verres épais, comme celui qu’on nomme
verre de Lorraine. On l’appelle diamant, parce que
véritablement la principale pièce confifte en une
pièce de diamant fin.
S é b i Ll e ; les ouvriers qui mettent les glaces au
tain, fe fervent de diverfes fortes de fébilles ; les
unes très-grandes , & au moins d’un pied ou dix-
huit pouces de diamètre ; les autres petites & légères
; qui n’ont que quatre ou cinq pouces ; ce
font proprement des fébilles à main : c’ eft dans
les grandes que l’on conferve le vif-argent, ou
qu’on le reçoit, lorfqu’il s’écoule de deffous la
glace qu’on a mife au teint. Les fébilles à main
fervent^ à puifer le vif-argent dans les grandes f é -
billes, pour en charger la feuille d’étain quand
elle eft avivée.
T a b l e des miroitiers ; les miroitiers qui mettent
les glaces au tain, nomment pareillement table,
line efpèce de long & large établi de bois de
chêne, foutenu d’un fort chaffis auffi de bois,
fur lequel eft pofée en bafcule la pierre de liais
où l’on met les glaces au tain.
T a i n ; f e u i l l e , o u lam e d ’é t a in f o r t m in c e j
q u ’o n a p p l iq u e d e r r iè r e l a g l a c e d ’u n m i r o i r ,
p o u r y f i x e r l a r e p r é f e n t a t io n d e s o b je t s .
T a i N {mettre .une glace au); c’eft mettre une
lame ou feuille d’étain derrière la glace, & appliquer
enfuite du vif-argent deffus, au moyen.de
quoi l’on voit les objets dans la glace de miroir.
T a r i f . La compagnie des glaces établie à Paris,
a fon ta r if, qui contient toutes les largeurs &
hauteurs des glaces qu’elle fait fabriquer, &
le prix qu’elle les vend, ce qui eft d’une grande
commodité. pour les bourgeois & pour les miroitiers.
T r u m e a u ;. o n d o n n e c e n om à u n g r a n d m i r
o i r p lu s h a u t q u e l a r g e , d e f t in é à ê t r e p l a c é
e n t r e l e s c r o i f é e s d ’ u n a p p a r t em e n t .
V a l e t ; les miroitiers appellent ainfi ce morceau
de bois qui eft attaché derrière un miroir
de toilette, & qui fert à le foutenir quand on
le pofe fur la table.
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