
enlevant légèrement les coutures fans endommager
les formes; on fe fert pour cela d’une ripe douce
oc de la peau de chien de mer.
S il fe trouve des vent ou fouffiures dans les plâtres
, on les bouche avec du plâtre noyé qui fe fait
en le gâchant extrêmement clair ; lorfqu’il commence
à prendre, il faut le battre plufieurs fois de
juite, il perd alors fa force, 8c devientparfaitement
lemblable à celui qui a été coulé.
Couleur de terre cuite , 6* vernis' blanc. ■ '
Une figure de plâtre étant ainfi réparée, veut-on
la mettre en couleur de terre cuite ? on prendra du
blanc de plomb broyé à l’eau, du jaune broyé
egalement, du vermillon en poudre. L’on fait dif-
fouare ces couleurs féparément dans desvaiffeaux
propres,* on prend enfuite de là gomme arabique ;
fondue dans de l’eau tiède, on fait un mélangé de
ces couleurs avec l’eau de cette gemme. La quantité
n eft pas abfolument déterminée, elle eft plus
ou moins confidérable à proportion dû volume dé
ïa figure.
Avant d’employer la couleur, il faut bien la remuer
avec le pinceau, 8c en faire l’effai fur un morceau
de plâtre ou blanc d’Èfpagne : fi elle eft trop
rouge, on y ajoute du blanc,* fi'elle eiltrop blan-
Clie ’ 011 y ajoute du jaune : on obferve foigneufe-
ment de ne pas faire d’épaiffeurs., & de ne paspaf-
fer plufieurs fois fur le même endroit.
On vernit auffi les plâtres en leur donnant plu-
ficurs couches de favon blanc , détrempé dans de
: e-^u claire. Le plâtre doit être bien fec ; 8c lorfque
le favon eft bien imbu dans le plâtre, on frotte légèrement
i a figure avec un linge fin : c’eft ce qui
donne, le poli au plâtre. Cette manière eft fufeep-
tible de jaunir.'
Manière de mettre les figures de plâtre en bmnre-
i faut que le plâtre foit entièrement dépouillé
d’humidité, afin que le bronze ne pouffe pas de verd-
de-gris ; oh paffe enfuite fur la figure une couche
d’huile grafle faite fuîv-ant la méthode indiquée.
Lorfque cette première couche eft fèche , on en
met une fécondé, dans laquelle on ajoute du noir
de fumée broyé à l’huile, ou de la terre d’ombre,
ou du reuge d’Angleterre.
Cette fécondé couche étant sèche , il faut appliquer
le mordant ; 8c lorfqu’il eft âfon point, qu’il
happe le doigt en le pofant deffus fans fe détacher,
on prend un blaireau, avec lequel on couche le
bronze en poudre pour faire plus d’illufion : il faut
mettre fur les parties faillahtes de la figure le bronze
d’une teinte plus claire ; l’on peut suffi mêler le
bronze dais le vernis qui fert .alors de mordant..
On bronze de même les figurés au vernis , en y
mettant trois couches : la première imbibe la figure
& bouche les pores du plâtre ; on met dans la
fécondé un peu de noir de fumée , 8c la troifième
doit être uniquement de vernis gras à l’kuile ; lorf
qu’il commence à fecher-, oh pofe le bronze avec
une broffe douce, comme on l’a dit plus haut.
, Une figuré ainfi bronzée 8c faite avec goût ;
trompe l’oeil & imite la nature.
Pour conferver une figure en blanc, on l’enferme
dans une caiffe de verre, ou on la recouvre
d’une gaze blanche. Ces précautions empêchent
les taches que les mouches font ordinairement fur
les figures de plâtre.
On a trouvé depuis quelque tems une autre manière
de bronzer dans le genre antique ; il faut encoller
le plâtré avec une eau de colle de Flandre,
enfuite on fait la teinte verte au point deflré, &
l’on détrempe le bronze avec cette, eau ainfi que
la couleur. Apr ès en avoir mis partout également, on prend
nn peu de bronze que l’on met fur les parties faillîmes.
„ ..
Lorfque la couleur eft fèche, on paffe une dent
de loup fur les - faillies , & un morceau de buffle
fur toute la figure.
Manière d'eflamper dans lès creux.
Lorfqn’on eft obligé d’eftamper dans les. creux
( on dit communément pouffer la terre dans le
creux ) avec de la terre molle, pn commence par
attacher folidement 'toutes les pièoes aux chapes,
8c après avoir huilé le creux , on prend de la terre
un peu ferme, qu’on pouffe dans le moule en commençant
par les fonds , ayant, foin que les .pièces
ne fe dérangent pas.
Si on ne remplit pas entièrement le creux de terre
, il faut couler dedans un noyau de plâtre , afin
que la terre ne fe déjette pas, 8c que le modèle
prenne de la confiftance.
La terre étant bien imprimée , on retire les pièces
avec toute l’attention poffible, afin dé ne pas
arracher la terre avec les pièces.
L’huile laiffe ordinairement fur la terre un oeil
gras, qu’on peut faire paffer en fouffiant du vinaigre
deffus.
Les fciilpteurs, dont le commerce conftfte en
figures de terre cuite, eftampent ainfi les vafes
de jardins 8c autres figures 8c ôrnemens, dans
des moules faits pour cet ufage , ainfi que ceux
qui font des poêles de faïence; ce fönt des creux
plats fans pièces, dans kfquels ils pouffent la terre
en frappant : ils la laiffent enfuite bien fécher
avant de la mettre au four.
Manière de mouler fur la terre cuite , fur la terre
fec fie fans être cuite, fur le plâtre & fur le
marbre.
La terre cuite fe moule de même que la terre
molle ; on remarquera feulement que la terre cuite
eft caffante , 8c que le plâtre en fe gonflant feref-
ferre 8c donne beaucoup de peine pour le dégager.
Pour prévenir ces inconvéniens , il faut fe fer-
vir de maftî* 8c de plâtre cuit au four.
On fait des coupes fur la terre cuite, ainfi que
fur cellp qui ne F eft pas : l ’on fe fert pour cela
d’une feie d’horloger la pins mince 8c la meilleure ;
on paffe enfuite une eau de_ favon un peu forte
fur la terre, 8c l’on commence les pièces de
nuftic dont on a donné la compofition au commencement
de ce traité.
Il faut donner aux pièces la même forme que fi
elles étoient en plâtre; il y a même des figures
pour lefquelles on ne Le fert pas de raaftic : on
doit alors laiffer à chaque pièce le tems de faire
fon effet avant que d’en placer d’autres à côté.
Le maftic s’emploie chaud ; on le fait fondre au
bain-marie : lorfqu’il eft maniable , on le preffe
dans les noirs de la figure. ( On entend par les
noirs les fonds de draperies. )
Ce maftic prend auffi vite 8c même plus vite
que le plâtre : lorfqu’il eft pris , on retire la pièce
pour la tailler, puis on la remet à fa place.
On fait enfuite de cette manière lès autres pièces
, foit en maftic, foit en plâtre, en obfervant
toujours qu’elle^ foient de dépouille: pour cet effet
©n les retire>apfès qu’elles font mifes.
Si Ton ne,peut pas faire des coupes à la figure;
on forme le creux de façon que Les moules des
parties ifolées y tiennent, & qu’ils puiffent fe
détacher quand on veut couler ces par ries féparément.
Si la terre eft sèche fans être cuite , il faut pafi-
fer deffus , avant de la mouler, une couche d’huile
& de fuif ; mais elle ne fert plus lorfque le creux
eft fait.
Comme elle n’a pas affez de force, pour réfifter
à l’effort du plâtre , on ia retire fouvent en morceaux.
Si le modèle eft fendu, comme il arrive à la.
terre en féchant, 8c fur-tout, aux bas-reliefs , il
faut boucher les fentes avec de la cire à modeler ,
avant de faire les pièces.
Quant aux figures en plâtre coulées, ou faites
à la main, fi elles font coulées, on appelle cette
, opération furmouler, 8c le creux que l’on fait alors
fe nomme nn furmoule.
On doit, avant de commencer , donner à toute
la figure en plâtre une couche d’huile graffe chaude
pour boucher les pores'; cependant, fi l’on veut
conferver la figure en blanc, on fe contente de
paffer deffus de l’eau de favon bien forte ; on fabrique
enfuite le creux comme pour tout autre ouvrage.
Plus le morceau eft précieux, plus il demande
de foins 8c d’intelligence.
Cependant il n’y a pas autant de rifques à courir
qu’en moulant fur les figures de marbre. S’il y
arrivoit quelqu’accident, il feroit irréparable , tandis
que.la terre cuite 8c le plâtre font fufcèptibles
Les plâtres fe rejoignent avec du même plâtre
qu’il faut gâcher bien liquide, en faifant attention
de mouiller les endroits que l’on veut réparer.
Lorfque les plâtres caffés font bien fecs, on peut
fe fervir de colle forte, ou bien dp blanc de plomb.
La meilleure façon pour conferver des plâtres
coulés, eft d’y paffer deffus , lorfqu’ils font bien. •
fecs, une bonne couche d’huile graffe.
L’opération qui demande le plus d’intelligence ,
eft celle de mouler fur le marbre: il ne faut qu’une
pièce mal jugée pour faire cafter quelque partie
de la figure.
de. réparation.
Lorfqu’après avoir moulé une figure en terre
cuite, on trouve quelque chofe de caffé , l’on fait
cha uffer les deux parties brifées , on les enduit
enfuite -de maftic gras ou de maftic au fromage ,
& on les rejoint folideme-nt. Il faut obferver que
ce dernier maftic s’emploie froid , 8c qu’il eft long
à prendre.
Le plâtre fait des efforts que l’on ne peut empêcher
qu’en ©ppofant à fa force cki maftic , qui produit
ordinairement l’effet contraire ; car le plâtre
tend à fe gonfler , tandis que le maftic fe refferre
8c fait retraite.
On commence d’abord par laver le marbre avec
une eau de favon une peu épaiffe.
L’artifte n’oubliera jamais que l’huîle fait furie
marbre une tache qui ne peut s’effacer , 8c pénètre
toujours de plus en plus.
On fait chauffer le maftic au bain-marie , afin
qu’il ne brûle pas , pour faire des pièces aux
endroits que l’on juge trop fragiles : il faut que
toutes les pièces de maftic foient faites avant que
de commencer celles de plâtre, fi l’on doit en
faire : dans le moule de l’Amour, de Bouchardon ,
foutes les pièces font de maftic, les chapes feules
font faites de plâtre cuit au four.
On obferve de laiffer faire à chàcunede ces pièces
l’effet du plâtre avant que d’en former d’autres
à côté, réfervant toujours les pièces qui forment
les clefs du moule pour les dernières.
Toutes ces pièces, foit de maftic, foit de plâtre,
doivent être coupées à la main , 8c non fur
le marbre, que l’on gâteroit avec la pointe du
couteau.
Quanta la manière d’opérer, elle eft abfolument
la même que fur toute autre matière : la feule difficulté
particulière, qui n’eft pas petite, eft de juger
avec intelligence les pièces 8c les chapes , pour
éviter ie.s accidens.. ~
Lorfque la figure eft entièrement moulée 8c
dépouillée, on aura foin de la laver avec de l’eau
chaude, pour emporter le favon qui feroit jaunir
le marbre en féchant.
Il faut obferver que les noirs qui fe rencontrent
dans la compofition de la figure de marbre font
très-difficiles à mouler. Si donc il fe trouve un
fond très-grand qui ne foit pas de dépouille , t
faut faire beaucoup de petites pièces de maftic
entaffées les unes fur les autres jufqu’à ce que le
noir foit bouché entièrement : alors vous faites
une pièce de plâtre qui reçoit l’empreinte des petites
pièces.
Voici l’ufage de cette pièce de plâtre. Lorfque
votre moule eft fini, 8c que vous dépouillez la
figure , vous raffémblez les pièces ci-deffus fur
celle-ci ; alors vous ferez un creux fur cet enfem-
& k z