
enlevée par l'ouvreur , un èboulement affez cnn- '
fidérable, rie minière que le coucheur étend les
bordures baveufes fur le feutre. Si au contraire
l’eau abandonne la pâte affez pour que les feuilles
prennent une certaine confiftance fur la forme ,
les bordures fe confervent bien nettes , & le coucheur
les pofe ainfi fur le feutre , pour peu qu’il y
mette de foin & d’adreffe.
Le leveur peut nuire aux bordures , s’il n’a
pas l’attention de les ménager lorfqu’elles ne font
pas lèches, & s’il ne les couche pas exa&ement
les unes fur les antres , de manière que -, ne recevant
pas -l’action de la preffe , elles refont mol- '
la fie s , fedéforganiferttpar l’imprelTion des doigts ,
lorfqu’on tranlporte les papiers à l’étendoir , et
qu’on les met en pages, ou même lorfqu on les
relève pour les échanger.
La netteté des bordures prouve dore que la fabrication
a été foignée par les trois ouvriers de
la cuve , que la pâte n’étoit pas trop grade , ou
que du moins les ouvriers ont fu la maîtrifer
comme il convenoit , pour éviter les obdacles
qu’elle pouvoit oppoier au fuccès d’une bonne
fabrication.
Bouillie ; c’eft ainfi qu’on appelle quelquefois
dar» les cartonneries & dans les papeteries les pâtes
qu’on retire des chiffons ou des anciens papiers.
C e terme , & l’idée qu’il renferme , peuvent bien
convenir au travail des cartonniers , qui emploient
d’anciens papiers qu’ils font pourrir pour la fécondé
fois , ainfi qu’à celui des fabricans de papier
qui triturent le chiffon fans mefure. La pâte
qui fert à fabriquer le papier ne peut pas être
confidérée comme une bouillie , fans une grande
nvéprife ; car lorfque les matières qui entrent
dans fa cempofition font triturées au point convenable
, elles offrent encore de petits élémens
fibreux qui , fufpendus dans l’eau , en vertu
d’une ténuité plus ou moins grands , confervent
toujoxvrs une certaine longueur. Cette même forme
fibreufe convient au diaux parties de la pâte que les
Chinois retirent du bambou ,de même qu’à celle que
l’arbre à papier donne aux Japonn&is. C ’eft en
vertu de cette forme que les élé-mèiïs d’une feuille
de papier , fe raccrochant dans tous les fens ,
produisent une étoffe d’une force & d’une con-
fi-ftance très-confidèrables.
BouteiLler , fe dit d’une Feuille de papier
qui eft couchée fur un feutre , de manière qu’il
fe trouve des vides pleins d’air entre quelques
parties de cette feuille & le feutre. Comme ces
vides font difpofés de teüe forte que l’air n’a
pas diduë , quand on met un feutre fur la feuille *
qu’on couche enfui te une nouvelle feuille fur le
feutre, l’effort que fait le coucheur fuffk pour produire
, par la compreffion de la bulle d’air ,
une dilatation forcée dans la partie de la feuilleI
& lui donner la forme d’une bouteille. Fort fou-
vent même l’étoffe de la feuille s’entrouvre. Ces
vides s’alongent toujours dans le fens fuivam
lequel le coikheur applique la feuille fur la
feutre , c’eft-à-dire , dans le fens de fa . droite à
fa gauche. Outre cela , i’arrondiffement le plus
grand des bouteilles eft vers l’extrémité alongée
par la comprefiion du coucheur.
Ce font fur-tout les premières feuilles d’une
porfe qui bouteillent. Il paroît certain qu’on évi-
teroit cet inconvénient, fi l’on étendoit deux ou
trois feutres fur le trapan avant de les coucher.
Il fe formeroit audi des bouteilles , li le coucheur
pofoit en deffus la furlace des feutres garnis de
poil , car ces pcils occafionneroient plufieurs
vides entre l’étoffe du feutre & la feuille qu’on
coucheroit deffus.
Toutes les bouteilles montrent dans leur champ
les empreintes des brins de la verjure , quoique
ces brins n’y confervent pas toujours la difpoG-
tion qu’ils ont fur la forme. Ceci fembïeroit
contraire à ce que j’ai remarqué à l’article des
gouttes du coucheur , qui n’ont aucune marque
de cette même verjnre. Il eft aifé cependant de
faire fentir que les circonftances font différentes
par rapport aux gouttes du coucheur , & aux
bouteilles dont il eft queftion, quoique les unes
& les autres foient des fautes dues au même
ouvrier. Dans les gouttes du coucheur , l’eau
eft fi abondante , qu’elle délaie la pâte de nouveau
, & détruit les impredions de la verjure ;
au lieu que dans les bouteilles , l’a&ion de l’air
foulèvela feuille d’abord par-deffous fans détruire
fon tiffu , & par confé'quent les, traces de la verjnre.
Elles doivent donc fubfifter toujours , malgré
l’extenfion forcée qui furvient lors de la com-
prefiion du coucheur. Les traces de la verjure ne
difparoiffent guère que dans les endroits où la
bouteille a crevé.
Il parcît que les bouteilles fé'forment quelquefois
, parce que les feuilles n’ont pas donné affez
d’eau au feutre pour le faire adhérer. On ne
peut guère éviter les bouteilles occafionnées paf
ces circonftarices , qu’en ledivant les feutres.
On éprouve le même accident des bouteilles,
Iqrfque les -feutres font compofés d’une étoffe
trop foulée, & qui n’eft pas tiffue dè manière
à boire l’eau furahondante de la feuille qu’on
couche deffus.
Brasser la cuve ; c’eft , après qu’elle eft fournie
, remuer 8c agiter l’ouvrage , de manière
qu’il foit diftribué également & uniformément
dans l’eau qui loi fert de véhicule , 8t. pour que
cet ouvrage réfide fur-tout dans les parties de U
furface de la cuve que l’ouvreur peut atteindre
avec la forme. C ’eft le leveur qui , conjointement
avec l’apprenti , brade la cuve, l’un avec
un palan ou bâton armé à fon extrémité dun
morceau de .planche arrondi 8c percé de trous >
l’autre avec un fimple bâton.
. Quelquefois l ’apprenti brade la cuve à moitié
porfe , pour faire remonter l’ouvrage à la P*’4
face de la cuve ■ lorftlue ,enant Pea l eau ’ 1
,1! (c foutient pas dans ce véhicule.
Lorfqu’on fabrique de grandes fortes , comme
„„ eft obligé de fournir la cuve à plufieurs repnfes ,
Z la braffe auffi à chaque fois qu’on la fournit, i
On a remarqué qu’il falloir donner le, temps
A l’ouvrage do fe raffeoir , après quon avoir
bradé la cuve. Sans cette attention , le papier
eu’on'fâbriqueroit (eroit fort nébuleux;car,comme
nous l’avons, d it , ce n’eft qu’après un certain
reDOî que la pâte, puifée par l’ouvreur , donne
J papier tranfparent & égal. On voit par-là
ou’il peut y avoir des inconvemens a brafler
fotivent la cuve, celui fur-tout de gâter plufieurs
feuilles, avant que l’ouvrier foit ce qu’ri appelle
en train. , i _ R ■
Après que la Cuve eft bradée, on peut v o ir ,
à la forme des flocons de la pâte & des videS
oui fe trouvent entré eux, en quel état éft cette
pâte. SL les flocons font continus & également
bifperfés dans l’eau , qu’ils ne forment pas des
paquets féparés , c’eft une marque que la pare eft
bien battue. On peut s’affurer suffi pour lors
fi elle eftlongue ou courte , &c. \ . ,
B r o u i l l a r d , ( papier ) forte de papier gris qui
c'eftpas eoilé. Il y en a de plufieurs fortes. Les
uns d’une pâte groflière pour les pliages, les aunes
d’upe pâte fine pour lés papîllottes R £>cc. : c elt
pour cela qu’on nomme cette (otte papier a U demi
fdU. On fe fert de la première forte un peu
perfeftionnêe , quant ail choix & à la préparation
de la pâte , pour empêcher l’encre de gâter, dans
les livres ' de compté , l’écriture de la feuille
ôppofée. L’intérpofitiôn d’une feuille de papier
brouillard avec lés/ feuilles de papier propre a
récriture, fait mieux que toutes les poudres poih-
bles. C’eft dans ces vues que les Anglois, fur-tcut
après avoir perfe&ionnè cette forte, en ont fait
des'livres & des cahiers , compofés alternativement
d’une feuille de ce papier, Si dune feuille
triage fies chiffons le troifième lot. Cette forte de
chiffon fe pourrit plus facilement que celui'des
lots du fin & du moyen , & fufe en conféquence,
fi l’on ne modère pas les effets de la fermentation.
dè papier d’écriture. . , ,
On fabrique auffi une forte de papier brouillard
d’une pâte bulle pour filtrer les liqueurs. Les apothicaires
B u l l e ; ( papier ) c’eft celui qui fe fabrique
avec les mauères bulles : c’eft la dernière qualité
des papiers d’écriture & d’impreflion.
‘ C a d r a n , m o y e n n e fo rte. V o y e z le tarif, p. Ç jS .
C a d r e de la forme. Voyez couverte. Un feul
fufiit pour une paire de formes, pag. 499.
C aillé ; (papier) papier d’une étoffe ferme
& folide , fit qui a beaucoup de maniement : il
peut avoir ces qualités lorfque le chiffon n’a pas
été trop pourri , que la pâte , triturée fans beaucoup
, les chimiftes , eh font un grand mage, >
ainfi que.les officiers. On le connoît particulière:
ment fous le nom de papier Jofeph. \ oyez les articles
de ces différens papiers.
B r u l é d e c o l l e . On indique par ces mots un
effet affez fingulier de la colle fur^ le papier. Les
feuilles de papier atteintes de ce défaut, femblent
pénétrées d’une fubftance qui en détruit la blancheur
comme feroit l’huile , excepté que les taches
àebrûiè de colle , ont dés limites fixes & ne s eten-
dent pas indéfiniment. On ne connoît pas la caufe
de ces taches, qui gâtent fouvént de grandes parties
de papier après lé collage. Les mots dont on
fe fert pour indiquer ce défaut, nous porteroiènt
à croire qu’on l’attribue à l’emploi d une colle trop
chaude. .
B u l l e j ( chiffon ) c’eft ordinairement dans le
de graille, a permis à l’ouvreur de ferrer &
de donner de la liaifon à l’ouvrage fur la forme ;
enfin, lorfque le papier a été collé & échangé
avec foin. ! ._ r , ,
C aisses de depot ; ces catfles iont de deux
fortes : les premières font defiinées- à recevoir la
matière effilochée feulement : comme cette ma-
tière!perd toute l’eau qui fert de véhicule pour la
tran fporter dans ces caiffes , elles font garnies au
fond d’une efpèce de grillage, qui donne ifïue à
l’eau., . _ '
' Les autres deftinées a recevoir la pâte ratftnee ,
& à lacobfirveravec fon véhicule, font fcellèes
exa&ement par-tout de manière à contenir l’eau.
On a foin de couvrir les unes & les autres ,
pour que la matière ne foit pas expefèe à recevoir
les faletss que pourroienr oecaftonner les opérations
qui fs font dans l’atelier où font ces
caiffes. , .
On peut les conflruire de differens matériaux ;
mais fi l’on emploie le bois, il faut éviter de
faire ufage du chêne, qui, dans les premiers temps
fur-tout, fourniroit un extrait affez abondant pour
colorer la pâte. Le bois de fapin vaut mieux, quoi-
' qu’il dure moins , parce qu’il n’a pas les mêmes
inconvèniens. Voyez pag. 49* , la defcnpnon
d’une caiife de dépôt pour la pâte effilochée, telle
i qu’elle eft établie, dans un moulin à cylindre.
C a m e l o t t i e r ; forte de papier pour enveloppes.
Voyez enveloppes , pâte grife.
C a r d i n a l (papier). O11 le fabrique ordinairement
fort mince , parce qu’il eft particulièrement
deftiné à faire du papier à lettre pour les nègo-
çians. Il eft fait de, pâtes fines.
C arré au raisin ; forte moyenne, d’une fabrication
& d’un uf.ige.fort communs. On ne l'emploie
que pour l’impreflion. Plié in-4“. , in-8°.
& in-tz , il donne des formats d’une très-belle proportion
; on en a varié d’ailleurs le poids, fuivant
les demandes des imprimeurs. T a r if, pag. 557.
C a r r é b l a n c f l u a n t ; il a les mêmes dimen-
fions que le précédent ; mais il ne pèfe que 13 à
14 livres. On l'emploie pour l’impreflïon des almanachs
& de la bibliothèque bleue.
C arré gris ; il a 13 pouces & demi fur 16 8: