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dans le centre de la lanterne par deux orifices
garnis de fer, pratiqués au mili.eu des tourteaux,
où il eft affujetti, fans avoir aucun jeu, afin qu’il
foit forcé de tourner avec elle. Il traverfe en-
fuite la meule inférieure ou le gîte, par une ouverture
ronde appelée oeillard , formée à fon
centre. On place une boîte dans l’oeillard, qui
empêche avec fon bourrage, le gros fer. de fe
deverfer & le blé de fe perdre. La meule fu-
périeure eft percée ainfi que la première, mais
fon oeillard eft difpofé en deffous pour recevoir
une rofette de fer acérée, terminée par des
branches à crampons , qu’pn appelle nille ou
anille. On pofe l’anille fur le papillon du gros
fer, comme une roue de voiture dans fon eflîeu :
& pour que l’anille & la meule quelle faifit,
tournent avec le fer dont elles reçoivent leur
mouvement, on chaffe entre le papillon du gros
fer & l’anille , des petits coins de fer qu’on
appelle pipes ; ils fervent à les affujettir & ferrer
de façon qu’ils puiffent bien tourner en-
femble, & mettre la meule de deffus, ou courante
, en bon moulage, quand elle eft bien
emboîtée dans l’anille. L’extrémité fupérieure du
papillon , qui eft aufti celle du gros fer, fe termine
en pointe arrondie, & n’excède l’anille que
d’un demi pouce.
Les parties principales du gros fer font, fon
pivot, fon fût ,l qui eft quarré & qui traverfe la
fanter.ne, fa fufée qui eft ronde, & qui paffe au
travers de la meule gifante, & fon papillon qui
eft aplati & reçoit l’anille.
Gruaux ; ce font les portions de grains con-
caffés & brifés par les meules, qui fortent par
l’anche, fans avoir été réduits en farine. On les
repafle au moulin : comme ils ont moins d’é-
paiffeur que le grain, on a foin de rapprocher
les meules pour qu’ils foient bien broyés. Cette
opération n’exigeant pas autant de force que le
premier moulage du grain, elle fe fait plus vite.
Il ne faut pour repaffer les gruaux , que les deux
tiers du temps qu’on emploieroit pour moudr® une
mefure égale de grain.
Gruaux bis ; ces gruaux font féparés par le
bluteau cylindrique. Comme on pratique trois
féparations dans fa huche, on les diftingue en
première, fécondé & troifième qualités. On les
appelle gruau bis, parce que la farîne qu’ils pro-
duifent eft bife, ces gruaux contenant les parties
les plus dures du germe, & prefque toute la fécondé
écorce du froment ; la farine qui en provient
a bon goû t, quoiqu’elle foit inférieure :
elle prend plus d’eau que. toutes les autres.
Gruaux fins ; ce font les plus petits & les
plus blancs." Us font féparés par l’opération du
dodinage, & paffent par la partie la plus ferrée
du fécond bluteau ; ils tombent dans la féparation
qui leur eft marquée vers la tête de la huche,
& font formés par la partie la plus ferme du
grain, qui enveloppe le germe.
Gruaux gris, ou féconds Gruaux ; ce font les
plus gros, qui paffant à l’opéra'tion du dodinage,
par la partie la plus claire du fécond bluteau,
tombent dans la féparation qui leur eft aflignee vers
le pied dé la huche. Us font compofés de la portion
la plus proche de l’écorce du grain & de
quelques parties du germe.
Gueulette ; on appelle ainfi les orifices de
la manche & de l’extrémité inférieure du bluteau.
Habiller un moulin ; c’eft en garnir les ailes
avec environ -220 aunes de toile.
Hardeau ; corde attachée au bout du frein
d’un moulin à vent.
Hérisson ; c’eft une roue dentelée fur fa circonférence
, comme on en voit dans les tourne-
broches & les horloges. On fait les heriffons de
différentes grandeurs, fuivant le fervice au quel ils
font deftinès ; leur plus grande différence avec
les rouets, eft que les chevilles de ces dernieres
roues font placées dans l’épaiffeur des jantes,
fur leur plat : les uns & les autres fervent également
à multiplier le mouvement par l’engrène-
ment de leurs chevilles & dents dans les fufeaux
des lanternes.
Heurtoir ; c’eft dans un moulin une pièce
de bois contre laquelle s’appuie le bout de l’arbre
tournant coupé perpendiculairement & garni d’une
plaque de fer. .
Huche ; on défigne par ce mot, une caiffe
ou coffre oblong , foutenu fur quatre piliers ou
pieds droits, dans lequel on place le bluteau.
La huche fe pofe près les meules & on la tient
fermée, pour que la farine ne fe perde pas ; on
perce une ouverture dans fbn deffus pour faire
fortir la manche du bluteau, de manière que le
produit total de la mouture puiffe tomber dedans;
le bluteau fe terminant à l’extrémité de la huche,
on fait une ouverture dans la planche qui ferme
fon pied, pour y adapter la gueulette du bluteau,
& que les ions & gruaux puiffent tomber dans un
fac qu’on attache fous cette ouverture ; un des
côtés de la huche ne fe ferme que par un rideau
ou par des planches brifées qui fe meuvent
dans des couliffes, afin de pouvoir, en levant le
rideau,, ou tirant ces planches, ramaffer la farine
qui tombe dans la huche, en paffant au travers
de l’étamine qui forme lé bluteau. Oi) oriente
les huches de deux manières, fuivant l’efpace
qu’on a : fi la cage du moulin eft grande, on
place la tête de la huche près les archures, & on
oriente fes côtés amont & aval l’eau, c’eft la
meilleure manière. Si l’efpace manque, on oriente
la huche en fens contraire, la tête amont & le
pied aval.
Huche de dodinage ; elle fe place fous celle
du premier bluteau , en fens contraire , c’eft-à-
dire, que fa tête doit répondre au pied de la
huche fupérieure ; on fait excéder la tête de la
huche du dodinage de quelques pouces le pied
de la huche du premier bluteau, afin que les fons
& gruaux que rejette le bluteau de la première
huche, puiffent tomber dans l’orifice de'ia manche
du bluteau du dodinage. On fait, dans tous les
bons moulins, dans la huche du. dodinage, une
féparation au milieu , deffous le bluteau, pour
que les gruaux fins tamifés dans la partie fupérieure
de ce bluteau , reliant féparés des plus
gros, traverfent fa partie inférieure, qui eft faite
avec une. étamine plus claire.
Jantille ; on appelle Jantilles, les planches
qui forment les côtés de la circonférence d’une
roue à pot.
Jeu; on appelle ainfi dans un moulin à verit,
une pièce de bois qui eft emmortoifée dans les
hautes pannes dés ailes.
Joc ou à Joe ; terme dont on fe fert, pour
exprimer que le moulin ne va pas : mettre le
moulin à joc, c’eft l’arrêter.
Issues ; on donne ce nom à ce qui refte des
moutures après la farine.
Lanterne ; pignon à jour fait en forme de
lanterne. Elle eft compofée de deux plafonds
égaux, appelés tourteaux, percés de trous à des
diftances égales dans leurs circonférences, pour
recevoir les fufeaux, placés verticalement, &
qui fixent la diftance entre le plafond d’en-bas '
& celui d’en-haut, qui couvrent horizontalement
ces fufeaux* au centre de chaque tourteau, eft
une ouverture garnie de fer ; elle fert à y faire
paffer le gros fer qui traverfe les meules , &
communique à celle de deffus le mouvement
que la lanterne reçoit du rouet.
Lanterne de bluterie ; c’eft une lanterne qui
. engrène dans un hériffon adapté exprès fur le
grand arbre pour en faifir les fufeaux & la faire
tourner ; par ce moyen, avec des chaînes ou
cordages, & des poulies de renvoi qui corref-
pondent à cette lanterne , on fait mouvoir des
bluteries rondes & autres, qu’on place dans les
chambres des grands moulins ; quelquefois on fait
mouvoir aufti la bluterie du dodinage par une
lanterne qui engrène dans un hériffon.
Lanterne à monter le bled ; on l’établit de maniéré
qu’elle puiffe engrener horizontalement dans
le rouet; fon axe eft prolongé comme l’arbre
d’un treuil : on y attache une corde qui répond
par des poulies de renvoi à la chambre ou grenier
où doit être dépofé le blé ou la farine.
On pratique des trappes dans les planchers pour
donner paflage aux facs enlevés par cette mécanique
; & lorfqu’on veut lui donner du mouvement
, on fait engrener les fufeaux de la lanterne
dans les chevilles du rouet; alors la corde
qui tient le fae qu’on veut enlever, fe roulant
fur le treuil de la lanterne -, en un inftant le fac
eft monté dans le lieu où il doit être placé : on
a foin d’attacher au fac une petite corde , qu’un
homme tient dans la falle d’où part le fac : elle
lui fert à gouverner fon mouvement de manière
qp il nç s accroche point aux bords des trappes,
& qu’il y paffe fans difficulté ; un autre homme
le reçoit au lieu cù il eft apporté , & le range
pendant qu’il eft encore foutenu en l’air au lien
où il doit refter, au moyen de ce qu’on lâche
la corde qui le fondent, fuivant fa demande.
Quand le fac eft arrivé à la hauteur defirée, la
lanterne eft repouffée du rouet, par une mécha-
niqué fnnple, & elle reprend fa placé de repos.
Lorfqu’on peut faire cet établiffement dans un
moulin, on y fupprime le travail pour monter les
facs faits à l ’ordinaire , qui demande beaucoup
plus dé temps & de mains d’hommes.
Lanterne de tarare ; c’eft une lanterne mue
par le rouet ou par un hériffon , qui par fon jeu
commandé fon mouvement au tarare.
Lattes ; morceaux de bois de traverfe dans les
ailes d’un moulin, pour recevoir les toiles contre
lefquelles frappe le vent. Litron; le litron, mefure de Paris, eft la fei-
zième partie du boiffeau.
Lourd des meules ; on entend par lourds, les
parties les plus denfes d’une meule, qui confé-
quemment ayant plus de pefanteur , romjaent
l’équilibre du tout. Pour remédier à ce défaut,
qui nuit effentiellement au moulage, parce qu’il
empêche de mettre facilement d’aplomb la meule
côurante, on coule du plomb fur les parties les
plus légères de la meule , afin de rétablir l’équilibre.
Lumière ; c’eft une ouverture faite dans une ,
pièce de charpente qui la perce de part en part:
ce qui la diftingue de la mortoife qui n’a qu’une
profondeur pénétrant feulement une partie de la
pièce.
LuoN; c’eft dans un moulin à vent une pièce
de bois de trois de long fur 4 à 6 pouces de gros,
laquelle eft emmortoifée par un bout dans une
autre pièce de bois près du rouet.
Machine; c’eft le nom qu’on donne à un
petit hériffon de fer d’environ 2 pieds de diamètre,
& dont les dents engrènent dans celles
du rouet, pour enlever le blé dans le comble du
moulin.
Main de Vauget ; c’eft le côté de l’auget ava-
lant-l’eau, qui eft prolongé pour que le frayon
en tournant mufle le frapper.
Manche jH bluteau ; on adapte aux bluteaux
placés dans les huches , une petite manche dans
fa partie fupérieure , à peu de diftance du pa-
lonnier, qui fert à recevoir les grains moulus
à la fortie de l’anche des meules.
Marteaux ordinaires-', on en tient toujours
3 ou 4 de groffeurs différentes dans un moulin,
pour le fervice qu’exige perpétuellement les di-
verfes manoeuvres & ouvrages à y faire.
Marteau à rebattre ; c’eft celui qui fert à piquer
& rayonner les meules ; fa tête eft mince
& fon plat affilé. On en a toujours deux ou
trois dans un moulin, un peu différées en proportions.
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