
fantes, laiffent fur le fi an autant de petits points
en relief qu’elles ont de pores. C ’eft ce qu’on appelle
le mar.
Le blanchiment pour l’argent & la couleur pour
l’or qui rendent les flans mats dans toute leur étendue
, font des préparations indifpenfables pour
avoir de belle monnoie, & que l’avidité des entrepreneurs
leur fait négliger , quoiqu’ils foient
payés pour les -faire.
A nge , monnoie d’or fabriquée fous le règne
de Philippe de Valois , le 7 février 1340 : elle étoit
d’or fin à la taille de 33 § au marc , valant 3 liv.
15 fols. Elle étoit ainfi nommée à caufe de la figure
d’un ange , qui étoit repréferitée fur uncôté :
l’ange repréfentoit environ 11 liv. 5 fols 3 den.
de notre monnoie à 27 liv. le marc.
Il y avoit auffi des demi-anges à la taille de 67
j au marc , valant 37 liv. 6 den. qui repréfentoient
5 liv. 12 fols 4 den. ^ ; le marc d’or monnoyé étoit
à 125 liv. 5 fols , & l’argent à 11 d. 12 grains à 7
liv ., ainfi la proportion dix-hüitième.
A nge y autre monnoie d’or fin à-la taille de 38
y fabriquée en 13 4 1 ,fous Philippe de Valois, valant
3 liv. 15 fols, & à 27 liv. le marc 11 liv.
5 fols 3 den.
A nge , monnoie d’or de Philippe de Flandre ,
au titre de 23 karats 8 grains , pefant 98 grains ,
valant environ 10 liv.
A nge , autre monnoie d’or fabriquée fous Philippe
le Hardi, au titre de 23 karats pefant 94
grains.
A ngelot , monnoie d’or frappée en France du
temps de Henri V I , Roi d’Angleterre. Ce fut vers
la fin du règne de Charles V I , & dans le commencement
du règne de Chai les V I I , que les An-
glcis s’étant rendus maîtres de Paris , firent fabriquer
des angelots ; ils avoient dans l’empreinte
d’effigie, un faint-Michel tenant une épée d’une
main ,. & de l’autre un écu chargé de trois fleurs
de lys avec un ferpent fous les pieds. Leblanc fixe
les angelots à l’année 1422 , au titre de fin à la
taille de 105 au marc valant 15 fols.
A ngelot , monnoie d’or de Balembourg, au
titre de 21 karats , pefant environ 84 grains, valant
7 liv. 5 fols à 27 liv. le marc.
A ngelot , monnoie d’or du comte de Berge,
au titre de 18 karats , $ grains, pefant 60 grains,
valant 4 liv. 17 à 27 liv. le marc.
A ngelots. Il y a eu des angelots d’argent,
que les Anglois , maîtres de Paris fuir la fin du règne
de Charles V I , & dans le commencement de celui
de Charles V I I , y firent fabriquer ; ils avoient un
ange, & portaient les écuflbns de France & d’Angleterre
, Henri VI fe qualifiant alors Roi de ces
deux royaumes ; ils valoient dans ce temps-là 15
fols de France.
A ngevins , monnoies d’argent qui avoient cours
fous Saint-Louis ; ils valoient la moitié d’un man-
çois, évalué à iç den. tournois de ce temps-là,
6 7 tournois j pour l'angevin,
A ngnel , monnoie de l’abbefle de T h o r , au
titre de 22 karats, valant environ 5 liv. 18 fols
à 27 liv. le marc.
A ntiques ( médailles ). On nomme médailles
antiques celles qui ont été frappées jufqu’aux
fixième ou l'eptième fiècle.
A procher carreaux ; c’e ft, fuivant une ancienne
façon de parler , réduire au poids convenable
les morceaux de lamés d’or & d’argent deftinés
à faire des efpèçes.
A s ou A e s , monnoie de cuivre. Henri III eft
le premier des Rois de France qui ait fait fabriquer
des monnoies de cuivre pur.
Ce fut en 1575 que ce prince ordonna qu’il
feroit fabriqué de doubles den. tournois , & des
den. tournois Amples de cuivre fin, les premiers
à la taille de 78 au marc, valant 2 den., & les
den. à 15 6 aü marc, valant un den., faifant revenir
le marc à 13 fols.
Depuis 1575 juiqu’en 1689, il n’y a point eu de
changement ni d’augmentation fur la monnoie,
étant fixée, en 1641 comme en 1689 , à 27 fols ;
mais comme la livre de 12 onces des Romains,
qui faifoit le poids, ne repréfentoit que 10 onces
f de notre poids de marc, la valeur de l’as n’é-
toit que de 17^ fols 4 den., à 27 liv. le marc.
L’as avoit fes diminutions, qui étoient le femis,
le quadrans , le triens , le fe x ta n s le dextans,
le drodans , le bex , le feptuns, le quincunx,
l’uncia.
B a je : nom qu’on donne à l’ouverture du balancier.
Ba in . On dit que l’or ou l’argent eft en bain ,
lorfque le feu a mis ces métaux en état de fluidité.
C ’eft alors , qu’on les remue ou qu’on les
braffe avec une efpèce de quille faite de terre à
creufet & cuite.
Bajoire , c’eft une monnoie, ou médaille d’argent,
qui a une empreinte de deux têtes en profil
, dont l’une avance fur l’autre, comme on en
voit de Louis le Begue & de Carloman fon fils,
qui firent mettre leur monogramme fur leurs monnoies
, & de Henri IV & de Marie de Medicisril
y en a qui croient qu’on àit.-bajoire\au lieu de ba-
foire, à caufe que les deux têtes femblent fe bai-
fer. On ne connoît ni le poids, ni le titre, ni la
valeur des bajoires.
Balances d ’e s sai ; ce font de petites balances
qui doivent être d’une grande jufteffe pour pefer
l’effai de l’or & de l’argent.
Balancier , machiné inventée au commencement
du XVIle. fiècle , avec laquelle on fait fur
les flans les empreintes qu’ils doivent porter, félon
la Volonté du Prince.
Ba tt e , forte de marteau dont on faifoit ufage
autrefois dans )es monnoies.
B attre la chaude , ce qui fignifioit autrefois
dans les monnoies. étendre les lames d’or ou d’argent
fur l’enclume.:
Be zan t , monnoie d’or qui -avoit cours fous
Louis
Louis VII & fous Phiiippç-Augufte entre Pan 1187
& 1201 ; il pefoit environ un doublé ducat ; c’eft-!
à dire , 5 den. 10 grains au titre de 22 karats ;
fous Philippe le Hardi le bezant d’or fut taxé par
arrêt du parlement de la pentecôte, en 1282, à
8 fols toürnois ; le marc d’argent alors ne vaioit
que '54 fols. A la cérémonie du facré de nos rois,.
on portoit à l’offrande un pain , un baril d’argent
plein de vin, & treize bezants d’or: le bezant d’or
vaut plus de 10 liv. 10 fols à 27 livres.le marc.
Bilboquet, à La monnoie,, eft un morceau
de fer en forme d’ovale très-alongé, au milieu
duquel eft un cercle en creux de la grandeur du
flan que l’on veut ajufter , & au centre eft un
petit trou pour repouffer le flan en dehors, lorfque
le flan fe trouve trop attaché au bilboquet.
Il eft facile de concevoir le. relie de cet inftru-
ment, qui n’a rien que de très-fimple.
Il y a autour d’une longue table une quantité
de bilboquets où les taillereffes & les ajufteurs
liment les flans.
B i l l o n ; cîçft une monnoie de cuivre,, dans
laquelle il entre une très-petite quantité d’argent.
On appelle auffi billon les efpèçes décriées.,
dont le cours eft défendu.
B i l l o n a g e , eft le crime de furachat des matières
d’or & d’argent monnoyées, foit pour les
tranfporter hors de royaume, foit pour les tchan-
ger de nature.
B i l l o n n e u r ; on nomme ainfi celui qui , fans
qualité, furachète le6 matières d’or ou d’argent.
Les lois prononcent des peines contre le billonneur.
B l a n c s . Les premiers blancs d’argent que l’on
connoît en France, font ceqx qui furent fabriqués
fous le roi Jean , le 17 mai 1351 ; ils étoient à la
taille de 144 au marc, à 4 deniers 12 grains de
loi, valant 6 deniers Parifis , le marc d’argent
à 6 liv. 18 fols.
Le 24 novembre 1354, il ƒ en eut d’autres nommés
blancs à la.couronne, à la taille de,8o au
marc,, à 3 deniers 8 grains de lo i, valant 5 de-r
mers tournois le marc à 4 liv. 4 fols.
Le 17 juillet 1355 , il y en g. eu d’autres à là
couronne & à la queue, à la taille de 72 au marc,
à 3 deniers 9 grains de lo i, valant 15 deniers
tournois, le marc à 10 liv.
Le 5 janvier 1556» il y en a eu d’autres à la
couronne, à la taille de 96 au marc, à 8 deniers
de loi,, valant 10 deniers.
Le 16 dudit mois, d’autres, à la fleur de ly s,
à la taille de 60 au marc , à 4 derniers de lo i,
valant 8 deniers.
Le 28 novembre, d’autres nommés gros blancs,
de 80 au marc, à 4 deniers de lo i , valant 12
deniers, & le marc à 7 liv. 8 fols. ;
Le' 30 août 1358, d’autres à la couronne dé 53 i au marc, à 4 deniers de lo i, valant 12 deniers
, & le marc à 6 liv. 15 fols.
S I 5 juin 1359, ii y eut d’autres blancs aux 3 fleurs de lys de 70 au marc, à 3 deniers 12
Arts & Métiers. Tome V. Partie. ƒ.
grains de lo i, valant i»ç deniers ï 8c le marc à
9 lïv. . .
Le 27 novembre 1359, d’autres nommés blancs
à l ’étoile, de 48 au marc , à 4 deniers de loi, va--
lant 2 fois 6 deniers y & le marc d’argent 12 liv.
Il fut, le 21 mars, à 102 liv- & le 13 dudit mois
réduit à 1 r liv. •
Et enfin, quantité d’autres blancs fabriqués
fous différens titres , noms & valeurs, jufques
en 1359.
- B l a n c ; petite monnoie de cuivre, qui avoit
autrefois cours en France fur le pied dé'5 deniers
tournois. . 1
Les pièces de 3 blancs ont commencé fous le
règne de Charles V I , le 17 février 1419 : elles
étoient à deux deniers de loi , à la taille de 168
au marc ; il en a été frappé des doubles en divers
autres temps; niais depuis Van 1670, elles n’ont
plus été une monnoie courante, mais feulement
comme une monnoie de compte, 6c l’on dit encore
dans plufieurs endroits du royaume pour
fignifier 15 deniers, & 6 blancs pour 2 fols 6 den.
B l a n c h i m e n t ; à la monnoie, c’eft une préparation
que l’on donne aux flans pour qu’ils
ayent de l’éclat & dû' brillant au fortir du balancier.
Le blanchiment fe faifoit autrefois à l’eau forte ;
mais ce procédé, outre qu’il altéroit un peu les
efpèçes, étoit plus coûteux que celui qu’on fuit
à préfent.
Les .flans, que l’on veut Blanchir fe mettent
dans une efpèce de poêle fur un fourneau de réverbère.
Les flàns ayant été ainfi chauffés , on
les laiffe refroidir , puis on les met bouillir fuc-
ceffivement dans d’autres poêles appelées bouilloires
, dans lefquelles il y a de l’eau du fel
commun, & du tartre de Montpellier ou gra-
velle ; & lorfqu’ils ont été efforés de cette première
eau dans un crible de cuivre, on y jette du
fablon & de l’eau fraîche, enfuite on les effuie.
B l a n c h i r {en monnoyagè) ; l’argent fe blanchit
en le faifant bouillir dans de l’eau forte , mêlée
avec de l’eau commune, ou feulement de l’eau
où on a fait diffoudre de l’ajun. Les ouvriers en
médailles & en monnoie , fablonnent tous les
flans , ■ & les frottent dans un crible de fer pour
en ôter les barbes.
B o u i l l i t o i r e ; {donner la) en terme de mon-
noyeur, c’eft jeter les flans à la bouilloire, les
y nettoyer , & faire bouillir dans un liquide préparé
, jufqu’à ce qu’ils foient devenus blancs.
B o u i l l o i r e , à la monnoie ; vaiffeau de cuivre,,
en forme de poêle plate à la main, dans
lequel il y a de l’eau bouillante avec du fel
commun & du tartre de Montpellier gravelé, où
l’on .jette les flans, qu’on a laiffé refroidir dans
un crible de cuivre rouge après qu’ils ont été
recuits. On les fait bouillir dans ce vaiffeau pour
les décraffer; enfuite on les jette dans une autre
bouilloire, remplie de même que la première, où
D d